Quelques nouvelles scientifiques sur la Covid-19
Par Moon of Alabama – Le 15 mai 2020
Quelques études et rapports utiles liés à la nouvelle pandémie de coronavirus ont récemment été publiés.
Le New England Journal of Medicine a publié un article sur les chats : Transmission du SRAS-CoV-2 chez les chats domestiques
Les chats peuvent être infectés par le virus du SRAS-CoV-2 et le répliquer fortement dans leur système respiratoire. Mais ils ne tombent pas malades et ne présentent aucun symptôme. Au cours de l’étude, trois chats infectés ont été placés dans la même cage qu’un chat non infecté. Ils ont transmis la maladie à celui qui n’étaient pas infecté. Les chercheurs ont vérifié si les virus produits par les chats pouvaient encore se développer sur des tissus humains. Malheureusement, c’est le cas.
Cela signifie qu’un chat qui est sorti de la maison et qui a rencontré un chat dont le propriétaire a la Covid-19 pourrait revenir à la maison et infecter son maître. Les chats domestiques peuvent également jouer un rôle dans la chaîne d’infection entre les membres d’une famille. Tout propriétaire de chats, confiné ou en quarantaine à la maison, doit également mettre le chat en quarantaine.
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Des résultats provenant de l’Académie nationale des sciences (PNAS) avec un bref article sur la parole et les postillons :
La durée de vie des postillons en suspension dans l’air et leur importance potentielle dans la transmission du SRAS-CoV-2
Des observations faites sous diffusion de lumière laser très sensible ont révélé que parler d’une voix forte peut provoquer l’émission de milliers de gouttelettes de liquide buccal par seconde. Dans un environnement fermé, à air stagnant, elles disparaissent de la fenêtre d'observation après 8 à 14 min, ce qui correspond à des gouttelettes d'environ 4 μm de diamètre, ou 12 à 21 μm avant déshydratation. Ces observations confirment qu'il y a une probabilité substantielle que simplement parler provoque la transmission de virus dans l'air dans des environnements confinés.
Dans une pièce fermée où plusieurs personnes parlent, comme un centre d’appel, un bureau ou une salle de classe, tout le monde devrait porter un masque. Les fenêtres ou les portes doivent être ouvertes pour permettre la circulation de l’air.
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Plusieurs personnes utilisent cet argument : « Les victimes de la maladie Covid-19 sont pour la plupart des personnes âgées qui ont déjà d’autres maladies. Elles seraient mortes rapidement de toute façon. Ne pouvons-nous pas laisser les personnes âgées mourir maintenant et sauver l’économie ? »
Une étude préliminaire, pas encore revue par les pairs, donne un contre argument :
COVID-19 – modélisation des implications d’une affection à long terme et de l’étendue de la multi-morbidité sur les années de vie perdues
Contexte : La pandémie de COVID-19 est responsable de l'augmentation du nombre de décès dans le monde. La plupart des estimations ont porté sur le nombre de décès, avec peu de quantification directe des années de vie perdues (AVP) par COVID-19. Comme la plupart des personnes qui meurent de la COVID-19 sont âgées et souffrent déjà d'affections sous-jacentes à long terme (LTC), certains ont émis l'hypothèse que les AVP sont faibles. Nous nous efforçons d'estimer les AVP attribuables à COVID-19, avant et après ajustement en fonction du nombre/type d'AVP. ... Résultats : En utilisant les tableaux standard de l'OMS, le nombre d’AVP par décès dus à la COVID-19 était de 14 pour les hommes et de 12 pour les femmes. Après ajustement pour le nombre et le type de LTC, l'AVP moyenne était légèrement inférieure, mais restait élevée (13 et 11 ans pour les hommes et les femmes, respectivement).
Je m’interroge un peu sur la méthode relativement grossière utilisée dans l’étude ci-dessus. Elle devrait être plus précise, même si les résultats seront probablement similaires. Les commentaires qui suivent l’étude comportent également quelques critiques. Les auteurs y ont répondu par un addendum. L’étude utilise différentes données d’entrée provenant de sources multiples, mais la moyenne des années de vie perdues par un décès est toujours supérieure à 10.
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Le médicament remdesivir de la société Gilead est présenté comme un médicament potentiellement utile contre la Covid-19. Et ce, même après qu’une étude sérieuse réalisée en Chine et publiée dans The Lancet, intitulé :
Le remdesivir chez les adultes atteints de COVID-19 grave : un essai multicentrique randomisé, en double aveugle et contrôlé par placebo,
l’a trouvé inutile
Le résultat :
Dans cette étude portant sur des patients adultes admis à l'hôpital pour une COVID-19 grave, le remdesivir n'a pas été associé à des bénéfices cliniques statistiquement significatifs.
Un essai de traitement adaptatif COVID-19 non terminé, mené par l’Institut national des allergies et des maladies infectieuses, a également révélé que le remdesivir ne modifie pas la mortalité des cas graves de COVID-19. Mais l’essai a par contre montré que le médicament peut conduire à une guérison plus rapide. Cela provoque une course pour fabriquer ce médicament difficile à produire et une confusion dans sa distribution.
Mais le vrai scandale derrière tout cela est que Gilead a un autre médicament, le GS-441524, qui est plus prometteur et beaucoup plus facile à produire. La STAT a publié un appel pressant à Gilead pour qu’il le commercialise immédiatement :
Gilead devrait abandonner le remdesivir et se concentrer sur son ancêtre, plus simple et plus sûr
Les auteurs soupçonnent Gilead d’avoir un motif ignoble pour ignorer le meilleur médicament car son brevet arrive bientôt à échéance :
Le profil attractif du GS-441524, tant du point de vue de la fabrication que du point de vue clinique, soulève cette question : Pourquoi Gilead n'a-t-il pas choisi de mettre en avant ce composé ? Nous serions négligents de ne pas mentionner les brevets, et donc les bénéfices. Le premier brevet sur le GS-441524 a été délivré en 2009, tandis que le premier brevet pour le remdesivir a été délivré en 2017. ... Étant donné les propriétés optimales du GS-441524, nous nous demandons, tout comme les millions de personnes qui attendent un traitement efficace pour la Covid-19, pourquoi Gilead ne lui accorde pas la même attention qu'au remdesivir. Le monde ne peut qu'espérer que ce n'est pas pour protéger sa propriété intellectuelle.
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Trump est presque en guerre avec les scientifiques. La Maison Blanche a boudé les conseils de déconfinement du CDC, surtout pour les églises. Axios réalise que les États-Unis sont foutus. Je suis d’accord avec cet avertissement :
[Rick Bright, le lanceur d'alerte qui dit avoir été injustement évincé de son poste à la tête d'une unité de biodéfense au sein du ministère de la santé et des services sociaux] a également déploré ce qu'il considère comme l'absence de stratégie globale pour faire face à cette menace unique. "Notre fenêtre d'opportunité se ferme", a-t-il déclaré. "Si nous ne parvenons pas à développer une réponse nationale coordonnée, basée sur la science, je crains que la pandémie ne s'aggrave et ne se prolonge, causant une épidémie et des décès sans précédent".
Bright, comme d’autres scientifiques, prévoit une deuxième vague de Covid-19 au cours de la prochaine saison froide. Si nous ne faisons pas tout notre possible pour limiter les nouvelles infections après la première vague, qui est en recul, la deuxième vague sera beaucoup plus sévère que la première ! Voici à quoi cela a ressemblé pendant la pandémie de grippe espagnole.
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Matt Taibbi de Rolling Sones sur le gigantesque pillage qui se déroule sous nos yeux :
Comment le renflouement du COVID-19 a permis à Wall Street de jouer au casino sans risque de pertes
Alors que les Américains ordinaires sont confrontés à un chômage et à des pertes records, l’aide pour contrer la COVID-19 sauve les très riches.
Moon of Alabama
Traduit par Wayan, relu par Jj pour le Saker Francophone
Source: Lire l'article complet de Le Saker Francophone