Par ALLAN E. BERGER :
B rasiers de notes étincelantes,
A ffolants palindromes secouant les voûtes de
C athédrales
H éroïques ;
J e ne suis pas
S oporifique !
G rossier, vaurien, fainéant, lubrique, mécréant.
A imant le pinard, le saucisson, les putes, le salé…
U n gros bourrin qui plaint Van Gogh, non mais vraiment, quel Arlequin !
G alant comme un ours, un sanglier, aimable comme un blaireau. À guillotiner !
U n fauve, dit-on, et l’on a bien raison ! Parti aux îles, bon débarras.
I nculte, épais, se croyant plus malin que tout le monde…
N ‘aime pas le gendarme, évidemment.
V oici un drôle de cas :
O n ne peut être plus enragé téméraire,
L umineux, passionné, fourbe, insensé, obséquieux, vif comme une lame,
T out à la fois !
A voir dans sa besace de quoi
I ncendier la France à coups de rimes éblouissantes,
R établir l’innocence, démolir les salauds, jouter seul contre tous, et vaincre !
E t craindre pourtant jusqu’à son ombre.
S anguinaires barbares qui hurlez, conspuez, trépignez,
A nathématisez, vouez à la corde, au plomb, aux flammes, à la tronçonneuse ;
L igaturés de la cervelle !
M alheureux qui n’examinez jamais et jugez toujours ;
A h tristes esprits, réveillez-vous ! Le monde tourne et vous ne tournez plus !
N on seulement vous ne lisez rien, mais vous ne pensez que sur ordre !
R ugueux cerveaux qui ne savez pas de quoi ce livre traite, mais tuez
U n gardien, un imam, un bibliothécaire, et même un traducteur,
S ous le prétexte que vos clercs ont décrété l’auteur
H érétique, athée, apostat, ennemi des croyants… Mais ouvrez donc ce livre !
D ites-nous enfin, bourriques, si ce pauvre roman qui traite de pauvres gens
I mmigrés, déboussolés, inquiets, ne sachant que vivre et devenant fous,
E cartelés entre ici et là-bas, justifiait qu’on assassinât.
R adicale liberté, crudité assumée,
E nivrante nouveauté d’un cri joyeux rageux…
I ncendie, souffrance, révolte…
S ûreté du trait, folie des styles, grimaces !
E xécution des cons :
R eiser est un pirate.
FIN
Source: Lire l'article complet de Les 7 du Québec