Mais pourquoi pas ?

Mais pourquoi pas ?

Qui aurait pu imaginer il y a quelques années seulement qu’une ancienne candidate d’Occupation Double et ancienne « beauté » du Banquier serait à la barre d’une série documentaire fascinante ? Pour être bien honnête : pas moi !

Contre toutes (mes) attentes, Maripier Morin livre la marchandise dans sa série de 6 épisodes nommée Mais pourquoi ?.

L’animatrice aborde, pour chaque chapitre d’environ 45 minutes, un thème tabou ou mal compris du Québécois moyen d’aujourd’hui : le fitness, la nudité, l’argent, la religion, la fertilité et les jeux vidéos. 

Non seulement les sujets sont tous plus intéressants les uns que les autres, mais l’angle d’approche de la conceptrice aide à la découverte sans jugement. C’est qu’elle ne se mouille pas que les orteils, cette Maripier !

Une démarche audacieuse

Mais pourquoi
Photo tirée de la saison 1 de Mais pourquoi ?

En effet, à chaque épisode, la jeune femme d’affaires se lance un défi, afin de s’immerger le plus et le mieux possible dans l’univers qu’elle tente de démystifier : elle participe à une retraite dans une maison de prières, s’inscrit (et gagne !) à un concours de fitness, réalise une danse dans un bar de danseuses, fait congeler ses ovules, passe plusieurs heures par jour à faire des jeux vidéos et révèle même ses états financiers au Québec en entier !

En plus des défis d’ordre plus personnel, l’animatrice discute de ces différents enjeux avec des scientifiques, des personnalités concernées, des personnes impliquées. Des statistiques défilent également à l’écran à quelques reprises. Ce sont surtout ces segments qui permettent de catégoriser l’émission de « documentaire ».

On apprécie particulièrement le fait que l’animatrice ne prenne pas position face à ces univers parfois on ne peut plus loin du sien, elle qui tente sincèrement de mieux comprendre. 

Photo tirée de la saison 1 de Mais pourquoi ?

Parmi les personnes que Maripier Morin rencontre, il y a des marginaux : une jeune Québécoise convertie à l’Islam (sans même avoir un amoureux musulman), une ancienne danseuse, une ancienne témoin de Jéhovah, une jeune trentenaire qui s’est fait ligaturer les trompes par choix. Il y a aussi des personnes toujours « concernées » par les sujets : Vincenzo Guzzo pour le thème de l’argent, un concepteur de chez Ubisoft pour parler des jeux vidéos, de jeunes consacrés pour parler de religion. 

Le guts de Mariepier Morin

Évidemment, le projet n’est pas parfait…

En effet, disons que l’animatrice en donne souvent plus que le client en demande. Bien que je comprenne la démarche et que j’en reconnaisse la valeur dans un contexte où l’on s’immerge complètement pour comprendre, je me questionne sur la nécessité d’en montrer autant. 

Par exemple, en présentant avec autant de détails la danse que Morin fait dans un bar de danseuses nues, même si l’on constate clairement le malaise et le malêtre de l’animatrice à le faire, on s’éloigne un peu trop du style documentaire pour tomber dans le voyeurisme. La ligne entre les deux est souvent trop mince, quant à moi.

Somme toute, la sociologue amatrice en moi avoue envier la démarche très honnête de Maripier Morin. J’ai beaucoup de respect pour son guts et son désir de déchiffrer des sujets aussi diversifiés et actuels, mais pourtant encore si tabous.

Si je n’avais qu’une suggestion à lui faire, ce serait de rencontrer plus de couples et de familles pour les thèmes qui s’y prêtent (par exemple, la fertilité et la religion). J’ose espérer que ça lui donnerait un regard nouveau et frais… et surtout inédit !


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