par Marie-France de Meuron.
Par dilatation, nous pouvons aussi entendre dispersion, éparpillement, écartèlement, dissémination. Par contraction, nous pouvons percevoir rassemblement, concentration, intégration, unification. Une vie harmonieuse permet les épousailles entre ces deux dynamiques inverses, dans un constant renouvellement créatif.
Un instrument immédiat pour prendre conscience de cette alternance dilatation – contraction est évidemment la respiration. Dans un premier temps avec les mouvements de l’inspiration et de l’expiration qui nous permettent d’entrer en contact avec l’extérieur et tout ce qu’il inclut. À un troisième niveau, nous nous connectons aux répercussions possibles dans plusieurs dimensions. Ce va-et-vient peut comporter aussi une pause après chaque mouvement. Tous ces éléments sont de plus porteurs d’une signification symbolique.
À chaque instant, nous avons à notre disposition ces deux mouvements – ces 4 temps – pour répondre aux sollicitations existentielles. Notre choix dépendra de notre état intérieur, de ce qui nous anime dans l’instant présent et où nous plaçons notre conscience : dans une impulsion ou dans une intuition autrement dit, dans ce qui nous pousse vers l’extérieur ou attire notre attention vers notre intérieur.
De la sorte, si nous sommes dans la gratitude, nous serons inspirés différemment que si nous éprouvons de la révolte qui nous pousse à nous ex-citer, nous é-nerver, nous ex-clamer.
Dans notre civilisation, nous pouvons observer que ces deux tendances ont pris des proportions extrêmes. La présence du covid 19 et surtout les réactions consécutives à son apparition en permettent une illustration intensive. De plus, ce microorganisme couronne une période qui est arrivée à un point extrême et, de ce fait, ne peut que conduire à une bascule, autrement dit à un grand chamboulement. Nous nous trouvons dans un état chaotique où nous sommes confrontés à des mouvements politiques, économiques, sanitaires et médicaux de grande envergure et révélateurs du déséquilibre de ces dynamiques opposées, comme si nous respirions de façon très désordonnée.
Il est impressionnant de voir quel pouvoir est donné dans les médias à ce coronavirus, en en grossissant la présence et, par conséquence, en diminuant l’importance d’autres éléments. Quelques illustrations :
« Une bonne partie des piscines auraient dû ouvrir ce weekend. Coronavirus oblige, elles sont encore fermées ». Non, ce n’est nullement le virus qui oblige mais une décision politique qui réduit très fortement les élans à jouir d’une activité de plein air.
– « Le SARS-CoV-2 fait toujours plus de morts ». On amplifie le bilan en y ajoutant des morts suite à des pathologies distinctes. On minimise ainsi d’autres facteurs de santé qui mériteraient des études et des soins.
– « Le Covid poursuit ses ravages aux États-Unis ». On dirait ainsi qu’il n’y a pas d’autres facteurs pour mettre à mal cette région.
Et on en vient à comparer le coronavirus à un lion ! « Le coronavirus s’est une nouvelle fois taillé la part du lion dans la presse dominicale. Voici les principales informations des quatre journaux helvétiques du jour ».
En décidant le confinement, les dirigeants ont donné une place énorme à une mesure d’hygiène et ont réduit drastiquement les espaces de vie. On peut comparer cette imposition à une bulle d’imposition (comme on connaît les bulles financières !). Or la vie détient son équilibre et, de même qu’une bulle peut éclater, une population retenue pendant de longue semaine va aussi manifester son besoin d’expansion.
La place donnée aux masques est aussi très symbolique d’une contraction intense – ils ne sont pas nécessaires – et d’une dilatation qui prend une importance énorme par toutes les forces nécessaires à s’en procurer et à les financer alors qu’on a évité de développer des mesures pour renforcer l’immunité des citoyens et développer leurs connaissances en matière de santé, ce qui aurait été utile sur plusieurs plans plutôt que d’être fixés sur le covid 19.
Le gouvernement a pris aussi – ou on lui a laissé – un pouvoir débordant sur des sujets médicaux et des médecins généralistes n’ont même pas eu le droit de choisir le médicament qu’ils voulaient prescrire, en l’occurrence le Plaquénil.
Une bulle qui grossit encore et qui menace de nous éclater en pleine figure, c’est évidemment la bulle économique. Pour la gérer, les nations ne sont pas sur le même pied d’égalité. Ce qui m’impressionne aujourd’hui, c’est de lire : « La tempête COVID-19: Trump a besoin d’une guerre ».
À signaler déjà qu’on grossit le rôle du Président alors que c’est bien le gouvernement fédéral qui peut organiser une telle mutation d’un désastre économique en une guerre qui permet de ramener la prospérité grâce à la machine militaro-industrielle, ce qu’il a déjà prouvé par le passé. Cela semble si monstrueux qu’on peut avoir peine à le croire.
Et pourtant, c’est le propre d’une force qui se déconnecte des lois de l’équilibre. Il ne nous reste plus qu’à découvrir la force inverse qui ramènerait l’harmonie, tandis que la civilisation occidentale se trouve dans une dynamique de même nature que les USA, avec des projets de militariser l’Europe. Heureusement nous rencontrons des dispositions intérieures moins escamotées de plusieurs citoyens qui se manifestent de plus en plus pour s’ancrer dans la réalité.
source : http://mfmeuron.blog.tdg.ch
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