COVID-19: le naufrage ultime de la «diplomatie» et de l’avancée technologique US !

COVID-19: le naufrage ultime de la «diplomatie» et de l’avancée technologique US !

On aurait pu croire que le naufrage de la diplomatie US était achevé, mais non : il ne fait à l’évidence que débuter. La contre-attaque de la diplomatie chinoise se fait chaque jour plus incisive. Dans un article intitulé « Une nouvelle question aux politiciens américains : n’avez-vous aucune honte d’être complices du virus ? », l’organe officiel de la presse chinoise dénonçait aujourd’hui encore la politique de calomnies éhontée de l’administration US en citant comme preuve de ses mensonges… des propos récents tenus par Mike Pompéo lui-même, parlant de son expérience d’ex-directeur de la CIA :

« En avril 2019, devant la Texas A & M University, Mike Pompeo a expliqué dans son discours comment la CIA a formé des agents : « Nous mentons, trichons, volons, et nous avons une formation complète… » La peste noire du Moyen Âge a coûté la vie à un tiers des Européens. Des études historiques ont montré que les gens faisaient deux choses au moment où la pandémie semait la terreur : l’une consistait à faire une danser macabre ensemble, et l’autre à condamner les Juifs jugés coupables d’avoir apporté le virus ».

La crédibilité internationale de l’administration US est aujourd’hui proche du néant, et son grand rival géostratégique ne manque pas une seule occasion de le lui faire sentir :

« La lutte mondiale contre l’épidémie est un miroir magique, révélant le visage sinistre de certains politiciens américains qui cherchent à politiser les problèmes de santé publique. Afin de remporter les élections de cette année et de se soustraire à leurs propres responsabilités, les politiciens américains utilisent « le mensonge, la tromperie et le vol » pour créer une chaîne de fabrication de rumeurs et de mensonges au rythme de production quasiment industriel pour s’attaquer à la Chine, l’OMS et d’autres entités. Mais face au virus et à l’épidémie, ils sont totalement impuissants et ne pouvaient que faire semblant de se montrer détendus et passifs.(…) Les lamentables performances de Mike Pompeo et d’autres politiciens américains qui font fi des règles les plus élémentaires de la morale, retardant la réponse à l’épidémie des États-Unis, sapant la coopération internationale et empoisonnant les relations sino-américaines pour le plus grand malheur du peuple américain et plus largement pour le plus grand malheur des peuples du monde ». 

Et la presse chinoise d’enfoncer le clou en citant le philosophe allemand pré-marxiste Hegel :

« La seule leçon que l’humanité a apprise de l’histoire est qu’elle ne peut rien apprendre de l’histoire ».

En d’autres termes, l’Humanité, dont les grandes masses sont quotidiennement désinformées par la presse bourgeoise, a bien du mal à apprendre de ses erreurs… L’administration Trump perd aujourd’hui complètement la face tant à l’international que sur le plan intérieur. C’est la presse scientifique occidentale toute entière, incarnée par les prestigieuses revues scientifiques Nature, Science et The Lancet, qui remettent ouvertement en cause les mensonges éhontés de l’administration US et saluent la réponse chinoise à la pandémie. 

Selon un article paru dans la revue Science, sans l’interdiction de voyager à Wuhan et la réponse d’urgence nationale, il y aurait eu « plus de 700 000 cas confirmés de COVID-19 à l’extérieur de Wuhan » vers le 20 février, ajoutant que « les mesures de contrôle de la Chine » avaient « réussi à briser la chaîne de transmission, en empêchant le contact entre les personnes infectieuses et sensibles.

Quant au Lancet, il souligne que « la réponse chinoise n’était pas seulement la bonne chose à faire », mais qu’elle montrait « aussi à d’autres pays comment ils devraient réagir face à une menace aussi aiguë ».

Que reste-t-il donc à l’administration US pour montrer au monde qu’elle fait désormais de son mieux ?

« Et bien l’administration Trump s’enorgueillit aujourd’hui d’être en tête du dépistage mondial avec 10 millions de tests réalisés à ce jour. Si cette affirmation est vraie d’un point de vue absolu, elle est fausse relativement au poids démographique : sous cet angle, c’est la Russie qui  teste le plus avec déjà près de 6 millions de tests réalisés ! Et c’est sans compter aussi avec la Chine qui promet de ravir bientôt ce bien triste titre obtenu par l’administration US seulement grâce à près d’un trimestre d’inaction… »

Ayant détecté récemment six nouveaux cas à Wuhan, les autorités chinoises ont en effet débuté une nouvelle campagne de dépistage de masse qui portera sur les 11 millions d’habitants de la métropole chinoise dans un délai de moins de dix jours, afin de prévenir une seconde vague épidémique…

Dans un autre article publié également aujourd’hui et intitulé « Une nouvelle question aux politiciens américains : savez-vous précisément ce que vous avez fait vous-mêmes ? », la presse chinoise commence par remettre le couvert en ce qui concerne la piste d’une fuite dans le laboratoire militaire P4 américain de Fort Detrick fermé au cours de l’été 2019 et qualifié de « centre expérimental le plus sombre du gouvernement américain » par les médias américains eux-mêmes…

« Les faits sont déjà clairs. L’ampleur actuelle de l’épidémie aux États-Unis est due à une mauvaise gouvernance. Face à un « problème interne » aussi grave, les États-Unis cherchent malgré tout encore à le faire passer pour un soi-disant « désastre étranger » dont la Chine serait responsable, ce qui est une tromperie et un chantage totalement éhonté. En outre, le fait que le gouvernement des États-Unis a causé de graves dommages à son propre pays et plus largement au monde en raison de ses propres erreurs de gouvernance alors pourtant qu’il a reçu suffisamment d’alerte rapide est un fait bien vivant et qu’il ne pourra jamais cacher. C’est le gouvernement américain qui est responsable d’un si grand désastre, et en cherchant à en accuser les autres, il a complètement perdu la responsabilité dont un grand pays doit faire preuve ».

Et comme pour asséner le coup de grâce, la diplomatie russe s’en mêle et souligne aujourd’hui également « ‍la nécessité d’établir les causes de l’apparition du coronavirus » par la voix de son Ministre des Affaires étrangères… dans le cadre d’une visioconférence du conseil des ministres des Affaires étrangères des pays de l’OCS ! En d’autres termes, une enquête scientifique internationale impartiale…

Oui, cela commence à sentir très sérieusement le souffre pour l’administration US, qui va devoir rendre des comptes, outre le fait qu’elle est confrontée sur son propre sol au début d’une crise multiforme sans précédent, et ce alors même que la Chine témoigne d’un optimisme insolent et clame qu’elle va « connaître un rebond économique au 2e trimestre ». 

C’est ainsi que le président chinois appelle aujourd’hui à redoubler « d’efforts » « pour achever la construction d’une société de moyenne aisance à tous égards et profiter de l’élan pour écrire un nouveau chapitre du socialisme à la chinoise dans la nouvelle ère ». Les derniers jours ont vu la situation économique chinoise témoigner d’un rapide retour à la normale dans nombre de domaines, à l’instar de l’automobile où « les ventes de véhicules ont augmenté de 4,4 % en glissement annuel pour atteindre 2,07 millions d’unités » en avril. Le domaine aérospatial n’est pas non plus en reste, désormais indéniablement dominé par la Chine depuis 2018. Celle-ci a consolidé sa première place mondiale en 2019 avec 34 lancements, contre 25 pour la Russie, 21 pour les USA et… 6 pour une Europe qui, de l’aveu même de la presse atlantiste, « fait grise mine » !  

Pourtant encore étroitement lié à Washington, le Brésil de Bolsonaro a commencé à fouler au pied les intérêts fondamentaux US. Le géant minier brésilien Vale SA a effectué sa première transaction en yuans en janvier dernier et les géants miniers australiens viennent de lui emboîter le pas, en avril pour BHP et hier pour Rio Tinto… et ce au profit du géant chinois de l’acier Baosteel… La suprématie du dollar US est ainsi clairement de plus en plus battue en brèche dans les échanges commerciaux internationaux, y compris par certains des plus proches alliés des USA qui sentent bien que le vent a bel et bien définitivement tourné en la défaveur de l’impérialisme américain ! 

La bourgeoisie taïwanaise ne s’y trompe pas non plus et se montre beaucoup moins soumise au lobby atlantiste qu’il y a deux décennies. Elle ne cache aujourd’hui pas sa réticence à céder aux USA ses dernières technologies de gravure de puces informatiques, bien que Washington possède désormais un retard de plusieurs années dans ce domaine stratégique… alors même que le fondeur chinois SMIC est en passe de réussir là où Intel a échoué : le passage de la finesse de gravure du 14 nm au 7 nm ! 

A la fin de l’année 2019, les capacités de production de wafers de silicium de la Chine dépassaient déjà celles des USA, et ce avec un niveau technologique voisin : 40 % de capacités en puces de moins de 28 nm. A titre de comparaison, la capacité de production de l’Europe est près de 2,5 fois moindre que celle de la Chine avec un niveau technologique très inférieur de seulement 13 % de capacités en puces de moins de 28 nm… 

Dans ce contexte, Washington n’a plus qu’une seule échappatoire : en appeler au leader mondial pour l’aider à ne pas voir ce fossé technologique continuer à se creuser ! Un « appel » de « cow-boys » évidemment… « Malgré les pressions, TSMC n’a pas l’intention de construire une usine aux Etats-Unis » :

« Pour l’instant, le fondeur taïwanais préfère garder ses distances avec l’administration américaine. Depuis plusieurs mois, le gouvernement américain fait pression sur le fondeur taïwanais TSMC. L’objectif : qu’il installe une usine de fabrication sur le territoire américain. Pour justifier cette demande, les États-Unis invoquent principalement des raisons sécuritaires. En effet, TSMC fournit des puces utilisées dans des applications militaires. (…) Selon un récent article du Wall Street Journal, « le Pentagone affirme que la pandémie de coronavirus met en évidence la vulnérabilité engendrée par la dépendance aux usines asiatiques« . En outre, l’administration américaine estime que, toujours pour des motifs liés à la sécurité, ces puces doivent être fabriquées mais aussi « contrôlées » sur le sol américain. (…) En tout cas, selon le DigiTimes, TSMC n’envisage pas, dans l’immédiat, de s’implanter aux États-Unis. Mark Liu, président de TSMC, précise que construire une usine dans le pays ne serait pas rentable financièrement. De plus, s’il n’exclut pas la possibilité de construire, un jour, une usine aux États-Unis, il précise que cette décision serait motivée avant tout par les clients et non par une quelconque pression exercée par le gouvernement américain ».

En bref, la politique extérieure belliciste de Washington semble être de plus en plus contre-productive et pousser ses alliés même les plus proches à prendre leurs distances avec leur ancien « Big Boss », afin de ne pas risquer de se fâcher avec son successeur…

 Vincent Gouysse

Source: Lire l'article complet de Mondialisation.ca

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