Quand la diplomatie chinoise répond à la «diplomatie» des cow-boys: «Combien de temps durera le piètre spectacle?»

Quand la diplomatie chinoise répond à la «diplomatie» des cow-boys: «Combien de temps durera le piètre spectacle?»

Cela fait maintenant un peu plus d’un mois et demi que l’administration Trump a décidé de mettre un terme à sa politique de non-dépistage systématique de sa propre population. Les USA ont aujourd’hui réalisé près de 8,3 millions de tests et ont recensé plus de 1,29 million de malades dont plus de 76 900 sont morts, avec encore 1 million de cas actifs dont près de 17 000 se trouvent dans un état critique. Depuis un mois, ce sont chaque jour aux alentours de 2 000 américains qui décèdent quotidiennement du COVID-19, soit l’équivalent de la mortalité naturelle d’un pays comme la France, sans que l’on observe de baisse sensible et durable. Dans le même temps, la situation sur le front économique s’annonce déjà comme catastrophique, avec un taux de chômage désormais stratosphérique et de bien sombres perspectives économiques pour les mois et les années à venir. 

A l’inverse, la vie économique et sociale a repris son cours en Chine qui ne cache pas son optimisme en ce qui concerne ses perspectives d’avenir en dépit d’un contexte de séisme économique, social et géopolitique d’ampleur internationale qui promet de n’épargner que peu de pays. 

Les élites US sentent bien l’imminence de leur grand déclassement à venir. Le COVID-19 va mettre fin à une décennie de pseudo-croissance économique US de manière très brutale : « Les projections des analystes laissent prévoir une baisse de l’ordre de 30 à 40 % [du PIB au second trimestre]. L’ampleur dépendra du rythme auquel pourra redémarrer l’activité, tout en évitant une deuxième vague de contamination. » Selon la banque d’affaire américaine JP Morgan, ce sera 40 %. Et ce en dépit des milliers de milliards de dollars de nouvelle dette publique qui ont été créés par la FED pour faire face au choc initial… Naturellement, ces prévisionnistes météo escomptent officiellement une « reprise » pour le second semestre : il ne faut pas enlever tout espoir aux peuples occidentaux. 

Si « reprise » il y a en Occident, celle-ci sera selon nous dans le meilleur des cas anémique et temporaire, car accompagnée de nombreuses faillites d’entreprises, notamment dans le secteur des services « non essentiels », sans oublier une autre crise majeure qui va bientôt se poser de nouveau : celle de la dette souveraine… Même s’ils essaient de laisser une lueur d’espoir aux peuples d’Occident en cours de déclassement, les intermédiaires les plus intelligents et les plus lucides de la bourgeoisie faisant la navette entre le Capital financier et la scène politico-médiatique ne cachent pas le fait que la situation actuelle est aussi inédite que périlleuse. 

Jacques Attali, dans la coulisse du pouvoir et conseiller de l’ombre de tous les présidents depuis plus de trois décennies en France, déclarait ainsi dans une interview télévisée donnée le 25 avril dernier sur BFM-TV, qu’il était essentiel de « comprendre que nous sommes à l’orée d’une crise extrêmement grave, non seulement sanitaire, qui est loin d’être finie, mais aussi d’une crise économique extrêmement profonde qui ne fait que commencer, et en conséquence une crise financière, une crise sociale, et même une crise de famine, puisque la famine va au moins doubler dans le Monde dans les mois et l’année qui vient si on ne fait rien ». « On n’a pas encore pris conscience (…) dans un très grand nombre de pays, et en particulier en Europe, que nous sommes au bord d’un précipice » et « qu’il faut changer, changer pour être prêts pour le Monde qui vient, qui sera complètement différent ». « La crise va être extrêmement grave, un tsunami nous vient sur la tête dans toutes les dimensions » : « nous sommes devant des années extrêmement difficiles à l’échelle mondiale ». Selon lui, il faudra indéniablement « se poser la question de savoir s’il faut plus de travail, ou s’il faut plus d’impôts, qui doit payer cette surcharge, parce qu’évidemment il y aura une surcharge à payer. Est-ce que ça doit être les travailleurs et les épargnants ou/et les gens qui ont beaucoup d’argent ? » Et d’ajouter que « dans tous les domaines, il ne faut pas attendre le retour du même », que « les français, comme l’ensemble du monde doivent comprendre que l’on ne retournera pas à la situation antérieure » : « si on reste à attendre que tout redevienne comme avant, c’est fini, on est morts ». Il sera assurément difficile à la bourgeoisie de faire avaler tout cela aux travailleurs occidentaux longtemps privilégiés et déjà éprouvés par une décennie de politiques d’austérité. C’est pourquoi Mr Attali estime essentiel de réfléchir à un nouveau « projet de société » afin de créer une « mobilisation générale »… Mais le peuple marchera-t-il dans la combine et se laissera-t-il de nouveau berner par les mêmes qui sont responsables de cette situation ?

Voilà pour le contexte général hautement périlleux des mois et des années à venir. Et dans celui-ci, le projet trumpien « Make Amerika Great Again » a indéniablement du plomb dans l’aile… Il faut donc aux élites américaines un paratonnerre, un bouc émissaire, pour justifier l’échec tous azimuts de l’administration Trump et le déclassement à grande échelle en cours et futur : ce sera la Chine. Après-tout, n’est-ce pas le « virus de Wuhan » qui est responsable de tout ceci ? 

En partie, si l’on est amnésique et si l’on oublie les 2 mois et demi de complète inaction et de moqueries atlantistes : à l’instar de la Chine, les coréens et les japonais ont également plutôt bien géré la menace virale, avec de très faibles taux de prévalence du COVID-19… Mais là, pas la moindre critique occidentale et que des louanges ! Et peu importe si les faits scientifiques élémentaires disent que la souche mère du COVID-19 n’est pas celle qui dominait à Wuhan, mais celle qui circule largement sur le sol US, et que ce dernier est ainsi très certainement, selon de nombreux indices, le foyer initial de la pandémie mondiale actuelle… On servira donc au peuple US une « soupe » de mensonges se nourrissant du racisme atlantiste naturel pour pointer du doigt ce nouveau « péril jaune », aussi bien sanitaire… qu’économique ! Les derniers jours ont indéniablement vu l’administration américaine se surpasser dans ses invectives à l’égard de la Chine. Le Monde entier a été témoin des violentes charges de Trump et de Pompéo contre la Chine, y compris le recours aux pires « théories complotistes », que l’Occident avait pourtant cherché à étouffer au cours des deux premiers mois… Même les services de renseignement US se montrent publiquement réticents à s’engager sur cette voie, une voie au demeurant bien dangereusement compromettante pour eux

La Chine est indéniablement en position de force, sur tous les plans, alors que son rival géostratégique a déjà un genou à terre et saigne abondamment. Fini donc le temps de la diplomatie prudente et toute en retenue. Nous sommes toujours dans le cadre de l’Organisation de Coopération de Shanghai, proclamée il y a presque deux décennies, mais ce nouvel ordre Mondial (non Atlantiste), de rêve qu’il était alors, est en train de devenir une réalité tangible et palpable, qui a même commencé à prendre forme. « Le monde multipolaire n’est plus un simple slogan publicitaire, mais une réalité de long terme sur laquelle nous devons tous travailler ensemble », déclarait ainsi récemment Sergueï Lavrov, le Ministre russe des Affaires Étrangères… 

La Chine a longtemps joué le rôle du « bon flic » patient, qui allait même jusqu’à encaisser les coups et à avaler les couleuvres occidentales sans sourciller, tandis ses alliés (russes, iraniens et nord-coréens) endossaient le rôle du « flic brutal » et disaient tout haut ce qu’elle pensait… Cette époque est indéniablement révolue : la diplomatie chinoise rend aujourd’hui coup pour coup, toujours avec élégance et raffinement, comme nous allons le voir,… mais au centuple ! La Chine n’a d’abord pas oublié les questions fort embarrassantes, qu’elle a commencé à poser à l’administration Trump, il y a déjà près de deux mois, et qui sont jusqu’à aujourd’hui restées lettre morte… Dans un article intitulé « Dix questions aux politiciens américains en attente de réponse » publié le 1er mai dernier, elle les a donc reposées, en prenant le soin d’y ajouter de nouvelles, tout aussi embarrassantes… Voici donc cette série de questions. Nous enjoignons fortement le lecteur à lire les développements pertinents donnés pour chaque question par la partie chinoise…

1. Dans la situation épidémique actuelle, pourquoi ne pas fournir une protection complète au personnel médical et licencier ceux qui révèlent la réalité des faits ? 2. La grippe saisonnière qui a commencé en septembre 2019 aux États-Unis a fait plus de 20 000 morts. Combien y a-t-il de cas de COVID-19 aujourd’hui ? 3. Pourquoi la base d’armes biochimiques de Fort Detrick dans le Maryland a-t-elle soudainement fermé ses portes en juillet 2019 ? 4. Face à la sous-estimation de l’épidémie et à la vente d’énormes quantités d’actions, pourquoi les législateurs qui l’ont fait n’ont-ils pas été tenus pour responsables ? 5. Pourquoi, sachant que l’épidémie serait une pandémie, certains ont sous-estimé la prévention et le contrôle de l’épidémie ? 6. Quand l’épidémie est-elle apparue pour la première fois aux États-Unis ? Pourquoi ne pas demander aux experts américains de revenir aux sources de la maladie ? 7. Quelles recherches secrètes sont menées dans les laboratoires de biologie créés par les États-Unis dans des pays de l’ancienne Union soviétique ? 8. Pourquoi le commandant Brett Crozier, ce héros qui a sauvé la vie de milliers d’officiers et d’hommes à bord de son navire, a-t-il été démis de ses fonctions ? 9. Les États-Unis peuvent-ils publier leur propre calendrier de lutte contre l’épidémie dans le monde ? 10. Au cours des deux derniers mois, à part l’interdiction de voyager imposée à la Chine, quelles mesures efficaces les États-Unis ont-ils adoptées pour répondre à l’épidémie ?

La rhétorique aussi agressive que mensongère employée par l’administration Trump depuis la mi-mars contre la Chine ne fait pas l’unanimité dans les rangs de la bourgeoisie américaine dont une partie ne cache pas, dans un article publié le 2 mai dans le New York Times, craindre que « la position plus agressive adoptée par certains hauts responsables de l’administration américaine contre la Chine sur les questions économiques, diplomatiques et scientifiques » « pourrait se retourner contre les Etats-Unis » et « provoquer un retour de boomerang ». 

L’image internationale des USA, déjà peu reluisante au cours des décennies passées, n’est pas sortie grandie sur la scène diplomatique internationale au cours des derniers mois, et les pressions brutales exercées par Washington sur ses « partenaires », notamment asiatiques, pour tenter d’entraver le rattrapage technologique chinois, pourraient se retourner doublement contre Trump, d’abord en poussant ses « alliés » à rompre avec les USA plutôt qu’avec la Chine, en ensuite en poussant Pékin à mettre tous les moyens possibles pour s’affranchir au plus vite de ses dernières dépendances majeures à l’égard des monopoles étrangers, en particulier dans le domaine de l’informatique et des semi-conducteurs. La puce IA Ascend 910 de Huawei est gravée en 7 nm par le fondeur TSMC. 

Cela ne serait pas un problème majeur si Washington ne venait pas semer le trouble :

« Huawei va devoir compter avec les USA qui cherchent absolument à empêcher le fondeur taïwanais TSMC de faire commerce avec son voisin ». 

Depuis la fin de l’année 2019, les USA font en effet pression sur le géant taïwanais TSMC pour qu’il n’emploie que son procédé de gravure en 14 nm avec les monopoles chinois (procédé auquel Intel est d’ailleurs bloqué depuis plusieurs années…) et leur interdisent l’accès au 7 nm, un procédé auquel le concepteur chinois de processeurs Zhaoxin aura également recours en 2021 pour ses CPU de série KX-7000. En 2019, le marché américain a contribué à hauteur de 60 % aux 34,6 milliards de dollars de chiffre d’affaires de TSMC, contre 20 % pour la Chine. 

Le chiffre d’affaires de TSMC (l’un des trois leaders mondiaux dans son domaine, derrière l’américain Intel et le coréen Samsung) est à mettre en regard des 601 milliards de dollars du PIB taïwanais en 2019, dont il a représenté à lui seul 5,8 % ! Durant la période 2017-2019, le chiffre d’affaires réalisé par TSMC auprès de Huawei est passé de 1,53 à 4,95 milliards de dollars, soit de 5 à 14 % de parts de marché. L’usine TSMC de Nanjing utilise déjà le procès de gravure en 12 nm. Alors que Huawei n’est pour l’instant « que » le deuxième client de TSMC derrière Apple, il semble déjà faire la sourde oreille aux pressions de Washington, au point même de les avoir nié dans un premier temps :

« TSMC continuera à fabriquer des puces pour Huawei, après que le gouvernement de Taïwan ait nié un rapport selon lequel Washington lui avait demandé de (…) suspendre ses activités avec son client n°2 ».

En 2019, Huawei a réalisé un chiffre d’affaires de près de 859 milliards de yuans, soit 123 milliards de dollars, un chiffre en hausse de 19,1 % en glissement annuel, et ce en dépit des sanctions US. Le bénéfice net a atteint près de 63 milliards de yuans, soit 9 milliards de dollars, en hausse de 5,7 %.

Mais avec la crise actuelle, et le découplage rapide qu’elle va induire entre la Chine et les USA, les parts de marché des clients US et chinois de TSMC pourraient évoluer encore plus rapidement… 

Attention donc à ce que la bourgeoisie taïwanaise ne demande bientôt le divorce d’avec les USA et ne négocie avec Pékin un statut de Région Administrative Spéciale (RAS), sur le modèle de Macao et de Hong Kong… La bourgeoisie taïwanaise n’acceptera peut-être plus très longtemps d’avoir le revolver de la « diplomatie » US constamment braqué sur sa tempe… et préférera sans doute bientôt venir s’abriter sous le parapluie militaire de Pékin, désormais très crédible…

Cette « diplomatie » US si particulière pourrait en définitive s’avérer complètement contre-productive pour les sacro-saints intérêts US eux-mêmes, non seulement parce qu’elle risque de pousser Taïwan dans les bras de la Chine, mais aussi parce qu’elle stimule la volonté chinoise de s’affranchir de cette dépendance…

En effet, les pressions US poussent la Chine à accélérer la migration vers du matériel complètement indépendant des technologies étrangères. Huawei sortira ainsi un ordinateur animé par un processeur Kunpeng 920 (4 cœurs/8 threads) monté sur une carte mère Kunpeng avec un système d’exploitation Harmony OS 2.0 dès… cette année ! La presse informatique spécialisée ne s’y trompe d’ailleurs pas :

« Actuellement, les fondeurs chinois sont toujours en retard sur les firmes concurrentes que sont Samsung et TSMC. On estime que SMIC, le plus grand fondeur chinois, a un retard d’environ 3 ans sur TSMC. Mais l’entreprise progresse vite et table sur le 7 nm d’ici la fin d’année. De plus, certains experts pensent que ces mesures sont en réalité contre-productives, y compris pour les entreprises américaines. C’est également la position du Pentagone, qui a exprimé sa désapprobation au sujet d’un durcissement des sanctions contre les sociétés chinoises en janvier dernier. Doug Jacobson, un avocat spécialisé dans le commerce, estime que « cela va avoir un impact bien plus négatif sur les entreprises américaines que sur Huawei, car Huawei va développer sa propre chaîne d’approvisionnement. En fin de compte, Huawei trouvera des alternatives ». »

HiSilicon, la filiale de Huawei spécialisée dans les puces, vient d’ailleurs de faire son entrée remarquée dans le Top 10 mondial des plus importants fournisseurs de semi-conducteurs au 1er trimestre 2020, enregistrant sans surprise « la plus forte croissance sur an » : + 54 % en glissement annuel, passant de la 15ème à la 10ème place mondiale durant cette courte période. Sans surprise, « les États-Unis ne voient clairement pas cette ascension d’un bon œil »… 

Les pressions US fournissent en outre un solide argument à Huawei (et donc à Pékin) pour « rediriger ses commandes » de puces « vers le fondeur chinois SMIC plutôt que TSMC », de quoi pousser TSMC, et donc par ricochet Taïwan, à réfléchir rapidement à une redéfinition radicale de ses alliances… Et ce d’autant plus que la concurrence chinoise se rapproche : le fondeur chinois SMIC, qui a commencé la production de masse de puces gravées en 14 nm en 2019, prévoit pour la seule année en cours des dépenses d’investissement de tout premier ordre : pas moins de 3,1 milliards de dollars ! 

La mise au point de son process de gravure en 7 nm qui « améliore les performances de 20 % et diminue la consommation d’énergie de 57 % par rapport au 14 nm » est déjà bien avancée, avec une production de masse prévue pour 2021, et SMIC travaille déjà à une deuxième itération encore plus performante de son process 7 nm au moment même où Intel, le géant de Santa Clara, est toujours dans les choux avec le lancement imminent d’une « nouvelle » génération de son processeur phare… toujours gravée en 14 nm ! Pour la presse spécialisée occidentale, cette « dixième » génération du géant américain est « un refresh au goût de décacore, mais aussi de décadence ». 

Le rapport performance par watt, c’est-à-dire la mesure de l’efficience énergétique, du process de gravure d’Intel devient en effet proprement calamiteux dans la course aux processeurs les plus puissants, notamment face au process 7 nm de TSMC employé sur les derniers processeurs AMD Ryzen… Mais au moins, Intel pourra se reconvertir en chauffagiste ou en fabriquant de grille-pain ! Un bien maigre lot de consolation il est vrai…

Voilà donc posés les fondements matériels de la Guerre diplomatique contemporaine Chine-USA. 

Notons au passage que le feu nourri de la diplomatie chinoise se concentre indéniablement sur l’administration Trump  ̶  la tête du monstre atlantiste  ̶ , et épargne ses alliés européens, auquel elle laisse une porte de sortie, à la condition implicite que ceux-ci renoncent à leur soumission idéologique « traditionnelle » à l’impérialisme américain, les invitant à « préserver les relations sino-européennes » afin de « réfléchir en profondeur sur la marche à suivre pour que nos économies et nos sociétés restent résilientes » et à « orienter la mondialisation dans la bonne direction ». 

En bref, la Chine serait disposée à les aider à traverser leur crise de déclassement à moindre frais s’ils acceptent de prendre leurs distances avec l’impérialisme américain… 

Comme on le voit, le rapide rattrapage technologique chinois, ainsi que les méthodes brutales employées par la « diplomatie » US, sans oublier la profonde crise économique de déclassement dont est aujourd’hui victime l’impérialisme américain, placent indéniablement la Chine en position de force sur l’échiquier géopolitique mondial. L’échec et mat n’est pas loin ! 

Et c’est dans ceci qu’il faut voir le fondement de la nouvelle diplomatie chinoise, désormais engagée dans une riposte aussi immédiate que foudroyante, riposte dont nous allons maintenant donner un petit florilège…

« Douter du taux de mortalité du virus en Chine n’est qu’une spéculation purement politique », « Ce n’est pas en tentant de faire porter le chapeau aux autres qu’on pourra sauver des vies », « Les fausses accusations des États-Unis sont un « chantage politique » éhonté », « Les politiciens américains disent « Aime ton prochain comme toi-même » mais se montrent en fait égoïstes et froids », « La demande de dédommagement cause la honte à la civilisation » et enfin « Combien de temps durera le piètre spectacle ? » 

Tels sont les titres de quelques articles publiés au cours des derniers jours dans la presse officielle chinoise. Tous les extraits ci-dessous proviennent de ces articles, qui sont autant de gifles diplomatiques administrées par l’impérialisme chinois ascendant à l’impérialisme américain déclinant… 

Cette sélection n’est pas chronologique, mais thématique et mélange donc les extraits des différents articles. Nous l’avons voulu aussi concise que possible, mais elle ne constitue cependant qu’un aperçu succinct de ces articles et ne saurait donc se substituer à leur lecture.

« L’épidémie a poussé la Chine à tirer parti de son système institutionnel et à constituer une force nationale conjointe. De nombreuses régions ont mis un « frein d’urgence » à leur vie économique et sociale. Les voies de déplacement de près de 60 millions d’habitants de la province du Hubei ont été fermées et plus de 10 millions d’habitants de la capitale Wuhan ont été confinés à domicile, afin de sauver des vies ! Des centaines d’équipes médicales se sont rassemblées rapidement, plus de 42 000 travailleurs médicaux de tout le pays sont venus dans le Hubei, les meilleures ressources médicales et les meilleurs experts respiratoires et infectieux se sont réunis à Wuhan, des millions de personnes se sont investies de diverses manières dans la guerre de défense contre l’épidémie de Wuhan et du Hubei, toujours afin de sauver des vies ! Wuhan a mené une enquête rigoureuse au maillage extrêmement fin visant à « ne laisser aucun foyer à l’écart » et « ne laisser aucune personne à l’écart » couvrant plus de 4,2 millions de familles dans la ville, afin de s’assurer que tous les patients soient accueillis et qu’ils soient tous traités, encore afin de sauver des vies ! Pour tous les patients graves et critiques, la politique « chaque personne est un cas à part » a été mise en œuvre. Le coût du traitement par habitant des patients sévères a été supérieur à 150 000 yuans, et le coût du traitement de certains patients critiques pouvait atteindre plusieurs centaines de milliers de yuans, voire plus d’un million de yuans, mais tout cela a été pris en charge par l’assurance médicale et le gouvernement, donc une fois de plus pour sauver des vies ! « Je n’ai jamais vu une telle mobilisation de ma vie », a déclaré le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’Organisation mondiale de la santé ».

« La Chine a été la première à signaler la situation épidémique au monde, à combattre le virus à l’échelle nationale, à obtenir des résultats remarquables en matière de prévention et de contrôle et à aider la lutte mondiale contre la maladie ! La Chine travaille en étroite collaboration avec l’OMS. Les pratiques de prévention et de contrôle et les plans de diagnostic et de traitement de la Chine sont utilisés par d’autres pays dans le monde. La Chine a envoyé 15 groupes d’experts médicaux dans 16 pays. La Chine n’a ménagé aucun effort pour produire du matériel de lutte contre l’épidémie pour le monde. Et malgré cela, certains voudraient mettre en jeu sa responsabilité ? »

« Les États-Unis ont indiqué publiquement « qu’ils appréciaient les efforts et la transparence dont la Chine a fait preuve » et que « les données partagées par la Chine contribueraient à la lutte contre l’épidémie aux Etats-Unis ». On se souvient encore de ces propos, alors que les Américains ont soudainement fait volte-face ».

« Fin février, le Directeur général de l’OMS a averti clairement que « si un pays pense que le nouveau coronavirus n’apparaîtra pas devant sa propre porte, ce sera une erreur fatale », tandis que certains politiciens américains continuaient d’affirmer que « les symptômes sont très légers », que « la maladie guérira toute seule » et qu’elle « disparaîtra comme par enchantement ». La mise en œuvre de la politique de non-dépistage est apparue et le Centre de contrôle et de prévention des maladies américain a édicté une règle « aucune annonce publique ». »

« L’ensemble du processus de guerre contre l’épidémie en Chine a été rendu public. Depuis janvier, la Chine a annoncé chaque jour le nombre de cas confirmés, le nombre de décès, de cas suspects, de contacts étroits et de personnes mises en quarantaine pour observation. Plus de 3 000 conférences de presse ont eu lieu au niveau national, provincial, régional et municipal pendant l’épidémie. Les représentants du gouvernement, le personnel médical, les experts et les universitaires, ainsi que les patients qui se sont remis de la maladie ont fait face aux caméras et répondu aux questions. (…) Bruce Aylward, conseiller principal auprès du directeur général de l’Organisation mondiale de la santé, a pour sa part répondu du tac au tac face aux questions provocatrices des médias américains : « La Chine n’a pas caché de données, ce qui peut être prouvé par de nombreuses enquêtes menées par le groupe d’experts de l’OMS en Chine », a-t-il souligné ».

« La Chine a partagé la séquence génétique du nouveau coronavirus à la première occasion, ce qui a fourni les conditions de base pour accélérer la recherche et le développement de vaccins. Pour reprendre les mots de Richard Houghton, rédacteur en chef de « The Lancet », après que l’OMS a déclaré l’état d’urgence, s’il y a eu inaction, c’est de la responsabilité des États membres, et non la faute de la Chine. Le monde devrait remercier la Chine pour son avertissement, le confinement qu’elle a mis en œuvre et la lutte acharnée qu’elle a menée contre l’épidémie ».

« Les États-Unis sont actuellement la région où l’épidémie est la plus grave dans le monde et les diverses erreurs dans la réponse du gouvernement américain ont suscité une insatisfaction générale dans tous les milieux. Afin de se dérober à leurs responsabilités, certains politiciens aux États-Unis ont essayé d’aveugler l’opinion en recourant à la tactique bien connue du bouc émissaire, bien que la réalité de la situation soit suffisamment claire pour tous dans le monde entier ».

« Au lieu de réfléchir à leur approche catastrophique de l’épidémie, ils ont imputé la propagation de l’épidémie dans leur pays au retard de divulgation d’informations par la Chine et l’OMS. Toutes les personnes perspicaces ont pourtant pu noter que la Chine avait toujours gardé les informations ouvertes et transparentes. Dès le 3 janvier, elle a informé l’OMS et les organismes de prévention et de contrôle compétents des États-Unis. L’OMS a communiqué les informations au monde dès que possible. À Beijing, Shanghai et à Guangzhou, le premier patient a été notifié le 20 janvier et c’est le 21 janvier que le premier cas a été signalé aux États-Unis. Le décalage n’est que d’un jour, mais les résultats de la prévention et du contrôle sont très différents ».

« La réponse inefficace du gouvernement américain a provoqué beaucoup de colère. Et c’est pourquoi, afin de détourner l’attention de leur propre responsabilité, les politiciens américains ont répandu les uns après les autres des rumeurs selon lesquelles « la Chine a dissimulé l’épidémie » et que « le virus est venu d’un laboratoire à Wuhan, en Chine », allant de ce fait jusqu’à prétendre « demander réparation » à la Chine, se donnant en spectacle comme s’ils étaient sur scène. Mais où sont leurs preuves ? Le moins que l’on puisse dire est qu’elles sont vagues ! Non seulement les États-Unis essaient de faire porter le chapeau à la Chine, mais ils ont également accru la pression sur l’OMS, l’accusant faussement de « favoriser la Chine », et non contents de suspendre leur financement, mais menaçant également de faire une enquête sur l’OMS ».

« L’épidémie de coronavirus fait rage et de nombreuses vies humaines sont en danger critique. Certains politiciens américains, représentés par le secrétaire d’État américain Mike Pompeo, ont fait chorus avec Fox News et d’autres médias de droite aux États-Unis. Afin de se soustraire à leur responsabilité pour leur gestion inefficace de l’épidémie, ils ont joué le petit jeu tentant d’accuser les autres pour leurs propres turpitudes ». 

« Selon la presse américaine, le Conseil de sécurité nationale a rédigé les éléments de langage pour inciter les dirigeants américains à rejeter la faute sur la Chine. Le Comité sénatorial républicain national a rédigé un « manuel de mensonge » de 57 pages pour apprendre étape par étape aux candidats à calomnier la Chine en ce qui concerne l’épidémie. Tom Ginsburg, professeur en droit international de l’Université de Chicago a dévoilé le secret : les litiges visant la Chine servent à « masquer les erreurs du gouvernement américain », de manière à appuyer politiquement le parti républicain dans l’élection présidentielle en novembre ».

« Les États-Unis ont complètement piétiné la justice internationale et les principes moraux et de justice reconnue par la communauté internationale ! David Stewart, professeur de droit de l’Université de Georgetown est très inquiété : « Tous ceux qui poursuivent la Chine en justice doivent réfléchir à cette question : attendons, serons-nous poursuivis aussi ? » Les gens ne peuvent que poser une question : la grippe espagnole qui a commencé aux États-Unis a causé une catastrophe humaine d’ampleur, alors comment réclamer le dédommagement ? Le sida est apparu premièrement aux États-Unis. Qui sera tenu responsable pour indemniser 75 millions de patients atteints du sida et 35 millions de décès à cause des maladies liées au sida dans le monde ? En 2008, la crise financière internationale a commencé au Wall Street, alors quand les États-Unis vont-ils offrir le dédommagement des pertes économiques à hauteur de milliers de milliards de dollars dont le monde a souffert ? »

« Si l’on suivait la logique de ces politiciens, et si nous voulions vraiment demander des réparations, il y aurait alors trop de choses que la communauté internationale pourrait reprocher aux Etats-Unis, sans parler de (…) l’intervention de troupes américaines étrangères à l’étranger au fil des ans, faisant des millions de victimes civiles innocentes et d’innombrables pertes matérielles, et cela dans le monde entier. De tout cela, le monde pourrait demander aux États-Unis d’en rendre des comptes, plus qu’à n’importe qui ! »

« Certains responsables ont aussi ouvertement plaidé pour qu’on laisse le virus se propager et que les personnes âgées, malades, handicapées et sans abri soient éliminées, afin de « résoudre le lourd fardeau de notre société », suscitant la colère du public. Se montrer aussi froids et impitoyables est bien au-delà de la capacité de compréhension des gens de bien ! »

« La Chine a été la première à informer le monde de l’épidémie, mais cela ne signifie pas que le nouveau coronavirus provient de la Chine. L’origine du virus est une question scientifique sérieuse, qui ne peut qu’être confiée aux scientifiques et aux experts médicaux. Comment peut-on laisser certains politiciens américains donner libre cours à leur imagination pour arriver à la conclusion ? » 

« D’où vient le nouveau coronavirus ? Il s’agit d’un grave problème scientifique qui nécessite des recherches de traçabilité rigoureuses et professionnelles par les scientifiques. La fameuse « grippe espagnole » de 1918 est originaire des États-Unis. Les experts médicaux ont travaillé d’arrache-pied et pourtant, depuis plus de 100 ans, le « patient zéro » n’a toujours pas été déterminé. Les gens ne peuvent s’empêcher de demander pourquoi ces politiciens et les médias de droite américains sont-ils si arrogants et agressifs et comment ils peuvent être si sûrs de la source du COVID-19 ? »

« Les gens ont le droit de poser les questions. S’agissant de « la pneumonie liée aux cigarettes électroniques » aux États-Unis en août 2019, pourquoi les images de tomographie par ordinateur du poumon ressemblent-elles tellement à celles du poumon infecté par le COVID-19 ? Que s’est-il passé exactement à la base militaire Fort Detrick aux Etats-Unis ? Des gens qui n’avaient pas d’historique de voyage en Chine sont morts du COVID-19 le 6 février. Quand exactement le premier cas de COVID-19 est-il apparu aux Etats-Unis ? Les États-Unis se vantent toujours de sa liberté d’expression, alors pourquoi est-ce que les scientifiques ayant publié les résultats de recherche sur le nouveau coronavirus ont été muselés ? Quand les scientifiques européens et chinois ont publié plusieurs résultats de séquençage génétique du nouveau coronavirus, pourquoi les États-Unis, première puissance dans le domaine de la recherche biologique et génétique, n’osent-ils pas publier les résultats ? Ces politiciens américains doivent répondre à ces interrogations au lieu de faire la sourde oreille ».

« Les sacrifices et le dévouement, les réalisations et les contributions de la Chine peuvent profiter au monde entier, et de cela la Terre et le Ciel peuvent en témoigner. Certains politiciens américains seraient bien inspirés de comprendre qu’ils ne pourront pas remplacer la réalité des faits quoi qu’ils fassent, et que tous les torrents de boue qu’ils déversent ne pourront jamais effacer la vérité. (…) Ceux qui le font ne feront que se tromper eux-mêmes et seront la risée du monde entier ».

« Avec une approche aussi maladroite, ils pensent toujours pouvoir tromper le monde et s’acquérir une réputation usurpée, ce qui est une véritable insulte à l’intelligence de la communauté internationale ».

« Il y a une phrase célèbre de l’ancien président Abraham Lincoln qui dit : « Vous pouvez tromper tout le monde à un moment donné, vous pouvez tromper certaines personnes tout le temps, mais il est impossible de tromper tout le monde tout le temps », ce qui n’a pas empêché certains politiciens américains de croire simplement qu’ils peuvent tromper le monde ! La Chine a lutté contre l’épidémie avec la puissance de toute une nation, utilisé une stratégie de confinement sans précédent pour mettre fin à l’épidémie et explore l’expérience du diagnostic et du traitement des patients quel qu’en soit le prix. Les efforts et les contributions de la Chine doivent être respectés. C’est évident pour tous, et cela ne pourra jamais être changé par la manipulation politique de certaines personnes ».

« C’est l’arrogance de certains politiciens américains qui a retardé la lutte mondiale contre l’épidémie ».

« Ironiquement, le magazine américain National Interest a déclaré : « Les États-Unis reçoivent plus d’aide chinoise que le gouvernement américain n’en fournit à sa propre population ». Il n’est pas difficile dans ces conditions de comprendre pourquoi certains internautes ont critiqué les politiciens américains, disant que « La nature humaine est une rareté, et la moralité est un luxe ». »

« Beaucoup d’analystes américains ont indiqué que Mike Pompeo n’a fait rien d’utile pour lutter contre l’épidémie aux États-Unis. Par contre, il a concentré toute sa force pour attaquer la Chine en se servant des hypothèses contestables pour semer les rumeurs trompeuses et calomnieuses et lancer les injures contre la Chine. Selon certains médias, « le chef de la diplomatie américaine » a déjà fait perdre complètement la face et la crédibilité aux États-Unis à l’international. Il a raconté que le virus « résultait d’une fuite du laboratoire de Wuhan » et a provoqué une surenchère médiatique sur « les prétendues données qui ne reflètent pas la réalité en Chine » pour inciter les gens « à réclamer le dédommagement ». Des gens ont fait une liste des propos publics de Mike Pompeo durant l’épidémie et ils ont conclu que « la proportion de mensonge a établi un record mondial ». Scott Ritter, ancien agent chargé de renseignement du corps des Marines des États-Unis, a publié un article sur le site Russian Today pour indiquer que les renseignements américains ont été utilisés pour appuyer la théorie dénuée de tout fondement selon laquelle l’Irak possédait les armes de destruction massive. Pour les personnes qui connaissent bien cette affaire, de nombreux propos de Mike Pompeo à l’heure actuelle donnent des frissons ».

« Les propos de Mike Pompeo ont dépassé la ligne rouge et ils ne font que creuser le déficit moral des États-Unis à l’international, à tel point que les États-Unis se feront ridiculiser par le monde. Lors de la réunion des ministres des affaires étrangères du G7, Mike Pompeo a tenté de stigmatiser la Chine avec le nom du virus, mais tous ses alliés s’y sont opposés. Un diplomate européen a dit à la presse que la demande de Mike Pompeo a « franchi la ligne rouge » et qu’il était hors de question pour l’Europe « d’accepter cette façon de nommer le virus ainsi que les informations qu’elle tente de transmettre ». »

« Avec Mike Pompeo, les caractéristiques les plus notables de la diplomatie américaine, c’est l’arrogance au mépris de la justice et les manœuvres provoquant des troubles et l’affrontement. (…) Selon l’article intitulé « Un secrétaire d’État échoué » publié sur le magazine The American Conservative, durant l’épidémie, il semble que la seule chose qui intéresse Mike Pompeo, c’est de lancer les attaques à l’extérieur. Selon cet article, le mandat de Mike Pompeo en tant que secrétaire d’État a été défini par les ultimatums irréalistes et les injures à l’extérieur. (…) S’agissant de la performance de Mike Pompeo durant l’épidémie, le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif a dit : « On se demande s’il est secrétaire d’État ou secrétaire de la Haine ». »

« Réagir aux catastrophes avec la haine et la stigmatisation non seulement ne sera d’aucune utilité aux États-Unis pour surmonter leurs difficultés, mais cela jettera en plus une ombre sur le monde. En fait, le nombre record de décès dus au COVID-19 aux États-Unis n’est que le résultat de leur petit jeu de l’inaction et du reproche fait aux autres ».

« A travers les âges, l’expérience a montré ceux qui ont seulement cherché à acquérir du capital politique face à des catastrophe finiront par être cloués au pilori de la stigmatisation de l’histoire ».

« Ce « chantage politique » éhonté deviendra un scandale dans l’histoire de la lutte des hommes contre l’épidémie ».

« Si cette farce de demande de dédommagement persiste, les États-Unis derrière cette cause injuste vont perdre le soutien et finir par se faire humilier ».

« Ils ont franchi la ligne rouge morale et affichent un mépris total pour l’humanité ».

Vincent Gouysse, le 8 mai 2020 pour www.marxisme.fr


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