par Finian Cunningham.
La mémoire de ceux qui ont donné leur vie dans la défaite historique du fascisme nazi ne pourrait pas être plus insultée : Le Président américain Donald Trump a salué cette semaine le 75e anniversaire de la chute du Troisième Reich, tout en s’engageant sur un chemin de guerre imprudent avec la Chine.
Trump accuse la Chine d’être responsable de la pandémie de Covid-19 qui a ravagé le monde et les États-Unis en particulier. Avec le plus grand nombre de décès dus à cette maladie et l’économie américaine en ruine, Trump tente avec colère de faire de la Chine le bouc émissaire de la crise, plutôt que demander des comptes sur les défaillances inhérentes de son administration ou les problèmes immanents de la société capitaliste américaine.
Cette semaine, le Président américain a déclaré que la crise du Covid-19 était la « pire attaque » jamais survenue sur le sol américain, affirmant qu’elle était bien pire que celle de Pearl Harbor ou que l’attaque du 11 septembre 2001. Dans le même temps, Trump a blâmé la Chine pour le désastre, affirmant que Pékin a pris les États-Unis par surprise en « couvrant » l’épidémie virale lorsqu’elle s’est produite à la fin de l’année dernière. L’administration Trump est allée encore plus loin en accusant la Chine d’avoir libéré le virus mortel d’un laboratoire. La Maison Blanche et les faucons anti-Chine à Washington réclament des réparations financières massives de la part de Pékin.
Les tensions explosives et l’hostilité de Washington envers la Chine sont antérieures à la pandémie de Covid-19. Cette dernière n’a fait que mettre en avant la belligérance américaine. Cette belligérance découle de la puissance mondiale américaine basée sur les impulsions impérialistes et sa détermination à exercer son hégémonie. C’est pourquoi le même type de bellicisme s’exprime à certains moments à l’égard d’autres nations considérées comme des obstacles à la puissance américaine. La Russie est susceptible d’être au centre de la colère de Washington lorsque cette dernière n’est pas obsédé par la Chine. Les autres nations visées sont l’Iran, le Venezuela, la Corée du Nord et la Syrie.
Avec une générosité caractéristique, le Président russe Vladimir Poutine a passé cette semaine un coup de fil habituel à Trump pour marquer le 75e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe. Les deux dirigeants auraient souligné l’importance historique de la défaite de l’Allemagne nazie et du fascisme. Poutine a rappelé à son homologue américain « l’esprit d’alliance » qui a permis de remporter cette victoire lorsque les troupes des deux nations se sont embrassées sur l’Elbe en Allemagne le 25 avril 1945, deux semaines avant la reddition finale du Reich nazi.
Un tel appel à un dirigeant américain contemporain ne manquera pas de tomber dans l’oreille d’un sourd. Trump peut prononcer les platitudes appropriées sur la victoire historique sur le fascisme. Mais ses paroles sont dénuées de sens. En effet, les paroles de pratiquement tous les présidents américains depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale sur la défaite du fascisme et la création d’une alliance internationale pour la paix sont dénuées de sens. À l’exception peut-être de John F Kennedy qui a adopté un véritable contrôle des armes nucléaires avec Nikita Khrouchtchev en 1962-63, pour être ensuite assassiné par l’État Profond américain.
Après la Seconde Guerre mondiale, la naissance du complexe militaro-industriel américain et la formation de l’État de sécurité nationale dirigé par la CIA, la coopération internationale et la paix deviendront dorénavant l’anathème des intérêts américains dans le monde. À bien des égards, l’État américain en est venu à définir ses intérêts vitaux en termes impérialistes. Les conflits et les guerres seraient un corollaire de la politique étrangère de Washington. Combien de guerres, de subversions, de subterfuges, de conflits par procuration les États-Unis ont-ils engagés au cours des sept dernières décennies depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale ? Des dizaines de guerres, des millions de vies détruites, des nations entières irrémédiablement marquées ou détruites, des billions de dollars gaspillés.
Le militarisme sans fin des États-Unis fait partie intégrante de son économie capitaliste et de son système politique corporatiste. La course aux armements, la militarisation de l’espace et les guerres froides sont la manifestation implacable d’un État belligérant qui considère le monde comme un jeu de pouvoir à somme nulle pour la domination. En bref, le fascisme.
Il est donc inutile de faire appel aux États-Unis, tels qu’ils existent, pour former une quelconque coopération ou alliance pacifique. Ils sont programmés pour la guerre en raison de leur fonctionnement impérialiste inhérent. Il suffit de voir la façon dont le chef actuel de la Maison-Blanche fait fi de la diplomatie et de la décence normales dans une provocation insensée vers la guerre contre la Chine.
Le Président Poutine, comme beaucoup d’autres Russes, est conscient de la précieuse victoire de la Seconde Guerre mondiale. Près de 27 millions d’êtres humains de l’ex-Union Soviétique ont été tués dans la guerre contre le fascisme. Leurs descendants connaissent la préciosité de la paix.
Si Trump et d’autres dirigeants américains avaient une véritable appréciation de la défaite du fascisme en 1945, ils n’agiraient pas comme les tyrans fascistes qu’ils sont si manifestement aujourd’hui. La barbarie de la conduite américaine, les menaces et les sanctions envers la Chine, la Russie, l’Iran, Cuba, le Venezuela et d’autres nations, démontrent que le fascisme n’est pas mort. Le 75e anniversaire ne marque que la défaite d’une version particulière du fascisme – le Reich nazi.
Les États-Unis et leur président voyou montrent que la lutte plus générale contre le fascisme se poursuit. La menace est encore plus imminente aujourd’hui que jamais. Les mots commémoratifs de Trump à l’occasion du 75e anniversaire sont délirants et constituent une insulte abjecte à la mémoire de ceux qui sont morts en combattant le fascisme.
source : https://www.strategic-culture.org
traduit par Réseau International
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