Ema et Chloé, youtubeuses suissesses considérées comme complotistes, sont dans le viseur du Temps. Cette vidéo a été réalisée juste avant la publication de l’article du quotidien lausannois.
« On a l’étiquette complotiste malgré qu’on n’annonce que des chiffres officiels »
Dans l’article du Temps qui suit, on peut découvrir toute la rage du Système contre celles et ceux qui ne pensent pas comme il faudrait, c’est-à-dire selon l’idéologie dominante, une idéologie qui a toujours les mêmes racines : sionisme, franc-maçonnerie, féminisme, néolibéralisme, homosexualisme, immigrationnisme (ou antiracisme)…
La fin de l’article – un chapelet de haines mal digérées – est particulièrement édifiante. On n’est pas loin du bûcher grâce aux amalgames avec l’antisémitisme et Dieudonné ! Pourtant, tout le monde n’a pas l’air d’accord avec le Temps, comme ici à Berne :
Et dans l’Union européenne, ce n’est pas mieux :
Le Temps a l’air d’ignorer une chose essentielle en période d’effondrement de la presse : que ce sont les gens qui achètent les journaux, pas les élites. Sauf quand les journaux sont achetés, bien sûr, par les puissances financières à travers la publicité ou les prises de participation dans les groupes.
Enfin, cet article haineux va surtout faire exploser l’audience de ces deux Suissesses pugnaces. Comme quoi, la haine mainstream est contre-productive.
– La Rédaction d’E&R –
Ils ne liront pas cet article, ou alors pour le brûler. Il ira nourrir leur haine des médias, qu’ils considèrent comme les vassaux des autorités et les complices du grand mensonge. Les complotistes, une espèce dont chaque siècle aura enfanté une nouvelle génération, font un retour triomphant à la faveur du Covid-19. Ils font florès sur les réseaux sociaux, cristallisant les anxiétés et les doutes de populations en perte de repères et prêtes à embrasser toute théorie, aussi démente soit-elle, qui distille autre chose que les explications et tâtonnements officiels devant un virus inconnu.
En Suisse romande, et particulièrement à Genève, un petit réseau très actif cumule des centaines de milliers de vues sur la Toile. Les acteurs de cette galaxie capitalisent sur les suspicions derrière les apparences : virus fabriqué, vaccin et masques dangereux, confinement orchestré, chiffres trafiqués. Leur objectif avoué ? « Ouvrir les yeux » des internautes sur une supposée « vérité cachée » et dénoncer les « profiteurs de la crise » : les laboratoires pharmaceutiques, les médias, les autorités, Bill Gates, l’OMS ou encore la 5G. Leurs théories conspirationnistes attirent les anti-vaccins, les antisystèmes, les antimondialistes, et bien d’autres extrémistes.
« Bouclez vos chaînes de télévision, éteignez vos radios ! »
Ceux-ci devraient être comblés devant les vidéos d’Ema Krusi, une jeune entrepreneuse et designer genevoise, héritière de la marque Maison Via Roma fondée par son père en 1979, et qui appelle sur YouTube à l’insurrection générale avec une hargne peu commune. Contactée, elle n’a « pas souhaité s’exprimer dans un média qui a des conflits d’intérêts ». Comprendre : qui est à la solde de ceux qui nous manipulent. Une thèse qu’elle développe dans sa vidéo du 3 mai, où elle dénonce « le massacre médiatique qui a été fait depuis des semaines et qu’on nous met dans la tronche pour nous faire croire qu’on va tous mourir ».
Sur un ton guerrier, elle harangue :
« Bouclez vos chaînes de télévision, éteignez vos radios, ne lisez pas les journaux, branchez-vous sur ceux qui combattent depuis des années pour vos libertés et qu’on traite de fous ! » Son message suit : « Refusez le vaccin, refusez la peur, refusez les masques, ils vous intoxiquent, refusez de télécharger l’application, avec elle vous ne protégez pas vos proches, vous leur mettez des menottes ». Et, dans un glorieux final : « À tous les dirigeants du monde, je vous rends votre merde, la peur, la haine, les mensonges, les divisions que vous avez semées, toute votre propagande ».
[…]
Dans le fatras des théories absconses, le Covid-19 fait figure de prophétie réalisatrice et offre le statut de clairvoyant aux adeptes du complot. Dans ses vidéos, la Genevoise Chloé F. dénonce les « troublantes coïncidences » et les « manipulations » qui entourent l’épidémie. Dans sa dernière publication, qui a recueilli 100 000 vues sur Facebook, elle interroge :
« Emmanuel Macron a dit qu’on était en guerre. Cet ennemi invisible qu’on ne sait pas identifier est bien pratique, c’est comme le terrorisme ou le CO2. C’est un prétexte pour que les dirigeants introduisent des mesures de confinement, d’assignation à résidence, de vaccination peut-être ? »
La « voix de la résistance suisse »
L’agitation militante de Chloé F. ne connaît pas de limites. Elle est présentée comme la « voix de la résistance suisse » par Pro Fide Catholica, un site catholique intégriste, ouvertement antisémite et qui vante la Fraternité Saint-Pie X. Elle a activement soutenu le mouvement des « Gilets jaunes » et s’est présentée au Grand Conseil en 2018 sur la liste Égalité et Équité. Elle fait également partie du comité Stop Tisa (l’accord international sur le commerce des services).
Mais elle s’est aussi illustrée il y a un an dans une vidéo tournée avec Dieudonné sur la création monétaire, qui lui a valu de recevoir un prix, remis par l’humoriste lui-même, au « Bal des quenelles 2019 ». Une distinction qui n’a pas plu à son employeur, le Département de l’instruction publique (DIP). Car Chloé F. est enseignante de mathématiques au cycle d’orientation. Sur dénonciation de la Coordination intercommunautaire contre l’antisémitisme et la diffamation (Cicad), le DIP a ouvert en décembre dernier une procédure administrative à son encontre mais s’abstient de tout commentaire, afin de « protéger la personnalité des collaborateurs ». En attendant, la jeune femme reste dans le viseur de la Cicad « compte tenu de son soutien ouvertement affiché à Dieudonné », confirme son porte-parole, Johanne Gurfinkiel. Contactée, l’intéressée, défendue par Me Charles Poncet, n’a pas souhaité s’exprimer.
Lire l’article entier sur letemps.ch
Source: Lire l'article complet de Égalité et Réconciliation