Une jeune médecin parisienne témoigne pour Le Point en forme de « coup de gueule », « s’agace de voir certains collègues s’ériger en héros et entretenir la peur. » et l’affirme : « C’est terminé, je n’applaudirai plus mes confrères, le soir, à 20 heures ». Extraits et vidéo.
« On fait le job, et c’est normal. […] Ça va sûrement choquer que je dise ça, mais ceux qui se font passer pour des héros abusent.[…] Personnellement, je n’ai juste pas fait grand-chose, par rapport à d’habitude. Pour être honnête, je ne suis pas submergée et je ne l’ai jamais été. Pourtant, j’étais au « front », en « première ligne », comme on dit aujourd’hui. »
Selon elle, « certains médecins détournent à présent leur savoir et leur pouvoir pour alimenter une psychose collective qui va nous coûter cher sur le plan médical, social, psychologique et économique… et c’est dégueulasse. »
« Notre boulot de médecin, c’est aussi de rassurer les gens. En tout cas, ce n’est certainement pas d’affoler la population.[…] Quand on est en bonne santé, on ne devrait pas se complaire dans le confinement, le repli et la docilité. »
« Elle « commence seulement » à mesurer les conséquences insoupçonnées que deux mois de confinement ont produites chez ses patients. Elle cite, pêle-mêle, la dépression, la douleur physique, les insomnies, la peur de se faire soigner, les retards de diagnostic, l’isolement, les angoisses massives, « y compris chez les enfants ». « Le pire, c’est que personne n’ose se plaindre alors que ce qu’on vit est très difficile, même quand on n’est pas malade. »
« Certains médecins exagèrent en leur faveur la situation réelle dans les hôpitaux pour renforcer leur pouvoir, leur ego, et obtenir un intéressement financier…. il y a un décalage entre ce que rapportent certains médias et la réalité du terrain… depuis un mois… les urgences sont désertes. »
« Quand on a hérité du statut de héros, on n’est pas pressé d’en sortir ! », et de conclure qu’ « on ne pourra pas s’empêcher de vivre indéfiniment. Il y a un équilibre à trouver entre le risque lié au virus et les risques que l’on prend en prolongeant l’enfermement. »
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– Laurence Peignot, généraliste : « J’ai arrêté d’applaudir mes confrères »
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