La Section locale 1751 de l’AIMTA (Association Internationale des Machinistes et des travailleurs de l’Aérospatiale) demande à ce que le plan d’aide fédéral pour l’industrie du transport aérien comprenne le déclenchement de négociation en vue de la renationalisation complète ou partielle d’Air Canada.
« La pandémie de la COVID-19 a obligé Air Canada à procéder à 16 500 mises à pied. Elle a ensuite rappelé ces employés avec le programme SSUC. En demandant une autre aide financière au gouvernement, Air Canada suscite un questionnement sur plusieurs enjeux relatifs à l’implication financière gouvernementale dans cette entreprise privée. » déclare le président de la Section locale 1751 de l’AIMTA, Maxime Nicole.
Le transport aérien sera sans doute un élément clé pour se sortir de la récession provoquée par cette crise. Que ce soit pour garantir la mobilité des Canadiens ou des marchandises, l’avion sera au cœur du redressement de l’économie du pays. Pour que cette reprise profite à l’ensemble des citoyens, le Canada doit faire des choix qui iront dans le sens de nos intérêts collectifs tout en se souciant des finances publiques.
« Un tel financement doit impérativement être considéré comme un investissement pour l’économie canadienne, mais surtout pour le bénéfice des contribuables et des travailleurs. L’injection de capitaux publiques ne doit pas être « un chèque en blanc » à une compagnie privée qui a grandement enrichit ses hauts dirigeants et actionnaires pendant plus de 10 ans au détriment de ses employés. », déclare le président de la section locale 1751 de l’AIMTA, Maxime Nicole. Pour notre part, ce serait irresponsable que chaque dollar investi ne nous revienne pas collectivement. On doit se donner tous les leviers économiques nécessaires pour que le pays se relève de cette crise rapidement et cela passe par des initiatives comme le contrôle de l’ensemble ou d’une partie du capital d’Air Canada par le gouvernement canadien. »
Le transport aérien au bord du gouffre
Le contexte difficile dans lequel se trouve les compagnies aériennes a engendré des pertes évaluées à 350 milliards de dollars É-U soit 50% des revenues annuel de l’industrie selon le président de l’Association internationale du transport aérien (AITA), Alexandre de Juniac.
Cette situation aurait mené à la mise à pied de 25 millions de travailleuses et de travailleurs à travers le monde d’après le président de l’AITA.
Selon un rapport de l’OACI publié le 7 mai, dans le meilleur des cas, la réduction de l’achalandage variera entre 861 millions et 1,3 milliard de passagers (-44%). Dans le pire, la réduction sera de 1,1 à 1,5 milliard de passagers (-80%).
Sans l’aide des gouvernements, ce dernier estime que l’ensemble des compagnies aériennes se seraient retrouvées en situation de faillite d’ici la fin juillet 2020.
Aperçu de l’aide aux compagnies aériennes dans le monde
À la fin avril, les États-Unis ont fournis une aide financière de 12,4 milliards, à 93 compagnies aériennes. En échange de l’aide, le gouvernement américain a reçu des produits financiers qu’il pourra transformer en action.
Pour assurer la survie d’Air France-KLM, l’État français a offert une aide de 7 milliards d’euros le 24 avril dernier. Rappelons que la France détient 14,3% d’Air France-KLM et que la Belgique en détient 14%.
Le 7 mai, le groupe Lufthansa a annoncé négocier une aide d’État de 9 milliards d’euros. Cette aide pourrait inclure une participation de l’Allemagne dans l’entreprise.
De son côté, le gouvernement italien devrait fournir 3 milliards d’euros et renationaliser Alitalia en juin.
Quant à Thai Airways elle devrait éviter la privatisation avec une aide d’État de plus de 4 milliards d’euros.
« On voit qu’il y a une tendance dans le monde en faveur de prise de participation dans les compagnies aériennes par l’État. Cette stratégie indique que de plus en plus de gouvernements veulent avoir un meilleur contrôle de leur économie pour de leur économie nationale afin de protéger les emplois et leur finance publique. Le Canada doit absolument recourir à cette alternative », conclut le président de la section locale 1751 de l’AIMTA, Maxime Nicole.
Qui sommes-nous
La Section locale 1751 de l’AIMTA représente 2400 membres dans le transport aérien dans la région de Montréal, dont 1900 chez Air Canada.
L’AIMTA est le plus important syndicat au Canada en transport aérien. Il est également présent dans l’industrie aérospatiale québécoise depuis 1940, ou il représente 65% des travailleurs et des travailleuses syndiquées du secteur.
Nous retrouvons entre autres des membres des Machinistes chez Airbus, Bombardier, Rolls-Royce, Stelia, Héroux-Devtek, Safran Landing, L3-MAS, AJ-Walter, Air Canada, Air Transat.
Source: Lire l'article complet de L'aut'journal