La question de la peur et la moralisation
À cinq jours du 11 mai, Odoxa a réalisé un sondage pour Le Figaro et Franceinfo. Dans les détails, les Français sont à 65 %, pour le déconfinement, contre 35 % qui affirment vouloir rester dans le confinement révélant une angoisse qui a été alimentée par des opérations de communication sans doute volontairement désastreuses et les mesures contradictoires, donc hautement anxiogènes, qui ont été prises effectivement par le gouvernement tout au long d’une gestion assez (ou volontairement) chaotique de la crise.
Inutile de préciser que les partisans du confinement prolongé ne peuvent être que ceux qui ont les moyens de se le payer !
Un célèbre journaliste, « bien avisé » s’exprimait le jeudi 7 mai sur une chaîne d’infos continues CNews, en disant aux Français brutalisés par cette opération de confinement : en prime, « vous allez devoir travailler plus et gagner moins » ; « travailler aussi le dimanche » ; « vous allez devoir subir un colossal appauvrissement » ; « tout le monde va s’appauvrir » ; « vous allez perdre les RTT », vous allez devoir « sacrifier vos congés payés » ; vous allez entrer dans une « régression spectaculaire », « nous allons retourner au 19ème siècle » ; « c’est une évidence, c’est absolument certain et inévitable… »
On se demande sur quelle planète vivent ces « élites » de la classe qui se pense toujours « supérieure » et associée à celle de « l’aristocratie stato-financière » (les riches et les très riches), celle de la petite bourgeoisie ayant fait des hautes études ! C’est un abîme sidérant qui sépare ces deux premières classes des deux autres majoritaires en France, (selon la classification d’Emmanuel Todd), celle qui est faite des 65% de Français du sondage ayant l’obligation de retourner au travail.
Qui peut sérieusement penser aujourd’hui, sans délirer, que les revendications sociales acharnées depuis novembre 2018 jusqu’à la veille de la pandémie, auraient été effacées purement et simplement de la mémoire politique du peuple Français : tout cela n’aurait jamais existé, cette lutte inflexible se serait évanouie soudain dans les oubliettes de l’histoire à cause d’un coronavirus et les Français, comme un troupeau de moutons bêlant, se précipiteraient têtes baissées dans un sacrifice collectif suicidaire pour « sauver le système capitaliste ultra libéral », les entreprises du CAC 40 qui détournent des milliards de l’impôt annuel et la mafia bancaire? Qui sont donc ces gens délirants qui pensent « sincèrement » une telle absurdité ?
Ce célèbre journaliste et expert de la société française, « élite » du politiquement correct et de la pensée unique ne pouvait pas en démordre de sa « croyance » et récitait son « credo » en croyant rappeler à « ceux qui ne sont rien », « toute la vérité et rien que la vérité » !
Le capitalisme ultra libéral sur la sellette
On le voit, il n’est même pas question pour les « élites » de la classe se pensant toujours « supérieure » d’imaginer que les ressources des personnes ne doivent plus dépendre de l’aléa de leur activité et que seul le salaire lié à la personne permet de sortir de la forme capitaliste de la rémunération liée à des activités aléatoires.
Tout en tenant ce discours moralisant sur « l’évidence » d’un sacrifice collectif obligatoire des classes de travailleurs, on se garde bien de dire que les effets désastreux de la crise présente doivent être mis au compte du capitalisme ultra libéral qui a généré les conditions favorables et nécessaires à la possibilité même de la pandémie du coronavirus et à ses effets destructeurs …
Il est clair que la mondialisation a été le vecteur principal de la pandémie et que les délocalisations massives, provoquées par la logique capitaliste de l’ultra libéralisme, ont fortement contribué à la déroute colossale qui a été observée dans l’absence de réactivité pour la lutte contre la pandémie sur le territoire !
Il n’est même pas fait allusion ici à ce système ultra libéral qui a été à l’origine du démantèlement de toute l’organisation sanitaire en France, comme dans tous les pays de l’UE qui avaient du mal à respecter la règle de Maastricht sur la limite des 3% de déficit du PIB à ne pas dépasser… L’origine du malheur qui nous a durement frappés aujourd’hui, se trouve bien dans le capitalisme ultra libéral ne raisonnant qu’en termes de profit et ayant arbitrairement imposé ses règles avec la création de la monnaie unique euro.
Certes, la santé n’est pas un domaine compatible avec le rentable, le profit, la logique de cette société européenne qui est dirigée par des gestionnaires, des comptables et des banquiers et leurs fondés de pouvoir dans les Gouvernements des Nations ! Pour eux, l’humain d’abord est anachronique et c’est à cette occasion que chacun a pu constater le genre de résultat que cette logique absurde pouvait donner !
Pourtant, il est certain, et on l’a déjà entendu, que les chantres de cette erreur de civilisation vont continuer dans les médias inféodés à s’égosiller sur leurs certitudes, incapables de se remettre en question. Des « gestionnaires » de la fonction publique ont répété que les plans déjà engagés pour la suppression d’hôpitaux, ainsi que de places d’accueil dans des structures de santé, seraient poursuivis, dès la fin de la crise ! La leçon présente donnée aux « comptables » de l’Etat jacobin, n’a toujours pas été comprise par la vision bornée qu’impose en soi une conception jacobine étatiste de la fonction publique en France. A ce sujet, des collectifs de médecins ont dénoncé l’extrême pesanteur de multiples structures inutiles, comme les ARS, qui ont été des obstacles majeurs à la mission de soins du corps médical dans son ensemble et à sa réussite.
A l’heure des bilans de la situation, des conclusions à tirer de cette expérience inédite, les médecins comptent bien reprendre la main en ce qui concerne les questions sanitaires relevant de leur compétence et de leur responsabilité, et renvoyer toutes ces structures administratives de flicage et de répression, n’ayant rien à y faire, hors du domaine de la santé publique. Car la santé ne doit pas être dirigée par des gestionnaires et des comptables qui servent des causes incompatibles avec les intérêts humains prioritaires de ce secteur. Les impératifs de la vie passent avant toute considération économico-financière !
La précarité massive
Nous devons maintenant réaliser qu’il y a aussi environ un million de Français qui vont se retrouver d’office à la rue, compte tenu du désastre économique qui s’annonce. Le Régime Macron y a-t-il pensé et qu’a-t-il prévu en la matière ? Nous n’avons aucun élément de réponse à ce jour, pas même après la nouvelle intervention publique des ministres le jeudi 7 mai à 16h00 … A la limite, on pourrait penser que cet effet négatif collatéral du « confinement » était précisément attendu ?!
Nous allons dépasser très largement les 10 millions de précaires absolus en France, qui ne mangeront pas à leur faim et cela en 2020, une situation qui est contraire aux normes du progrès se révélant être un fiasco total. Cela n’empêche pas à l’arrogance journalistique de continuer à vomir son discours méprisant sur la classe de ceux « qui ne sont rien » !
La société capitaliste ultra libérale a démontré sa faiblesse totale et son incapacité à garantir le droit à une vie décente aux individus de la société qu’elle a prétendu organiser au nom de ses principes déclarés « les plus performants » de tous les systèmes connus dans l’histoire de l’humanité.
En revanche, le seul élément que nous avons pour expliquer la réalité d’une telle régression s’étant avérée possible – alors que nos moyens n’ont jamais été aussi forts, techniquement, scientifiquement, sur le plan de la connaissance et de l’expérience comme sur le plan financier – c’est une perversion du système en soi, celui dans lequel on se trouve : le système capitaliste ultra libéral. C’est lui qu’il faut pointer du doigt, car tout nous renvoie résolument à cette plaie…
Pourquoi l’aristocratie stato-financière fait la guerre à ce qui est bon pour le peuple ?
Nous savons aujourd’hui que les propositions faites par le Pr. Didier Raoult nous protègeraient effectivement de la menace Covid-19. Pourtant, le Régime Macron au pouvoir interdit farouchement la prescription du protocole par les médecins ; le traitement n’est toujours pas autorisé « officiellement » dans les hôpitaux. Tout est fait pour barrer la route à cette bithérapie bon marché mise au point par le Pr. Raoult et qui a plus que largement démontré sa pertinence comme son innocuité. Nous le savons déjà : les brillants essais « randomisés » européens, « Discovery », conduits par l’INSERM, sont un échec absolu et l’expression d’une « bérézina » technocratique, concernant d’ailleurs tout ce qui provient des initiatives habituelles contre productives de l’UE. L’Union Européenne est le terrain de chasse privé des lobbies de tout genre, y compris du lobby pharmaceutique. Cette falsification permanente sous-jacente du mensonge européen annonçait déjà l’issue fatale de cette étude vouée a priori à l’échec !
Je renvoie ici le lecteur à l’excellent article de Jean Dominique Michel, un anthropologue et spécialiste de la santé publique, expert Genevois de renommée internationale, publié le 18 mars 2020. Ce qu’il analysait déjà à cette période de la crise se révèle aujourd’hui être parfaitement exact et tout à fait éclairant. (Cf., Covid-19 : fin de partie ?! : Anthropo-logiques 18/03/2020, les Blogs, en partenariat avec la Tribune de Genève)
En réalité, l’immense majorité du monde médical en France a bel et bien utilisé le protocole du Pr. Raoult, comme le déclarait clairement un médecin sur le plateau de Cnews, le jeudi 7 mai 2020 à 11h45, ajoutant que la colère des médecins était grande en France, compte tenu que les « autorités sanitaires » les avaient implicitement empêchés de respecter leur serment d’Hippocrate. Les grandes unités hospitalières ont également utilisé le protocole Raoult, tout en le cachant ou en le niant, pour éviter les problèmes avec les instances administratives qui ont fait preuve, encore une fois, de leur complète inutilité.
La classe dirigeante n’est pas au service des intérêts du bien commun, mais au service du Capital.
Décoloniser les Provinces
On l’aura retenu et on s’en souviendra pour longtemps : non seulement toutes ces instances d’un étatisme ringard jacobin sont inutiles, mais plus encore, elles sont un obstacle aux intérêts du bien commun. Il est plus que temps de « décoloniser les Provinces » (CF., Michel Onfray)
Cet épisode du fiasco absolu de la gestion de la crise Covid-19, pour le peuple, doit être rattaché en grande partie à cette maladie jacobine qu’est, en soi, la mentalité infantilisante qu’elle génère, et qui se traduit par les tracasseries administratives dominant sans cesse la réalité sur le terrain et lui mettant en permanence des « bâtons dans les roues » pour ce même motif, celui d’un pouvoir qui ne veut pas entendre parler de démocratie, d’indépendance des régions, de responsabilité des élus locaux, de gouvernement par le peuple et du service d’un Etat obéissant à la souveraineté constitutionnelle du peuple…
C’est là une des premières conclusions à tirer de l’expérience malheureuse de la pandémie COVID-19 de 2020 : l’évidence pratique d’en venir à une « décolonisation des Provinces »…
Lorsqu’on a enfin laissé plus d’initiatives aux responsables locaux, on a vu la situation s’améliorer considérablement. Là où on a vu des entreprises relocaliser leur activité industrielle, prenant en main le relais d’une déficience avérée des moyens de l’Etat, les communautés locales s’en sont mieux sorties et ont solutionné les problèmes qui se posaient. Lorsque l’Etat jacobin s’est retiré, faute de ne pouvoir assurer le succès de sa prétention républicaine centralisée, l’ordre et la sécurité, le bon déroulement du confinement, sont revenus dans les communes à l’initiative des élus locaux mais aussi des citoyens eux-mêmes qui ont compris qu’ils devaient se débrouiller localement pour la gestion de cette crise qui les concernait.
Les médecins nous ont ouvert la voie en désobéissant massivement et collectivement aux directives des « autorités jacobines de la santé publique » et en prenant leurs responsabilités sans attendre une « permission » d’un système qui s’est révélé à cette occasion incapable d’être à la hauteur de sa mission…
Nous venons de vivre en direct l’expérience qui démontre que nous n’avons pas besoin d’un Etat, jacobin ou non, pour nous gouverner.
Car, en réalité, nous n’avons pas besoin de gouvernance. Les humains ne sont pas obligatoirement des pervers et des loups pour leurs frères en humanité. Ils peuvent s’organiser sans avoir besoin d’un Pouvoir qui les conduise à l’image du troupeau de moutons que l’on peut tondre ainsi à souhait ou conduire à l’abattoir ! Chaque citoyen responsable peut animer la vie commune par sa responsabilité et c’est cela le fondement de la légitimité d’une « gouvernance participative », la démocratie.
Le pouvoir n’est même plus entre les mains de gens identifiables et identifiés, ceux que l’on voyait auparavant imprimés sur les billets de banque, désormais ce sont des bâtiments, des ponts, des constructions architecturales qui sont imprimés sur les euros, car le Pouvoir est désormais dans les infrastructures de ce monde et de ce fait il est devenu invisible. Les politiques, ces « élus » de la comédie politicienne, sont donc là pour un leurre, celui de la distraction et de la diversion, car ce ne sont pas eux qui exercent le vrai pouvoir sur nous les citoyens dépouillés de notre souveraineté depuis longtemps morte et enterrée. Le Pouvoir n’est plus dans les Institutions, il est dans l’organisation même de ce monde. Ce Pouvoir invisible n’a donc rien de secret (rien de la conspiration) puisque nous savons qui il est et où il est : dans l’organisation elle-même de ce monde modelé par une idéologie qui transcende les esprits devenus incapables de s’émanciper de son emprise s’exerçant sur eux grâce à son « invisibilité »…
C’est pour cela qu’un peuple peut se passer parfaitement d’un gouvernement, puisque le gouvernement est dans l’organisation du monde lui-même. Le gouvernement n’est plus dans le Gouvernement même représentatif ! L’Etat jacobin se terre dans l’architecture de la société elle-même : c’est à travers elle qu’il exerce sa tyrannie. Dès qu’un mouvement de révolte ou un comportement émancipé, (comme celui qui consisterait à se promener seul sur une plage déserte lors du confinement décrété par l’Etat jacobin), s’attaque au cadre ainsi défini de la vie quotidienne, cette infraction devient un sacrilège provoquant des cris et protestations de la bien-pensance. Le Pouvoir est dans l’organisation elle-même de ce monde. S’attaquer à cette organisation c’est donc s’attaquer au Pouvoir lui-même. Le Pouvoir s’est fondu dans le décor et respecter ce décor, comme étant quasi sacré, veut dire respecter ce Pouvoir que l’on condamne, que l’on rejette, auquel nous n’accordons aucune légitimité, parce qu’il n’est pas la vie, mais l’enfermement de la vie et sa mise à mort symbolique en l’identifiant avec l’objet qui en soi est froid, vide de ce sens et de la conscience quant à elle capable en soi de surconscience et de sacralisation… Voilà la raison réelle, hors motivation sanitaire, de cet acharnement à châtier les promeneurs solitaires dans les forêts des Vosges ou sur les plages « abandonnées » de France !
La responsabilité citoyenne c’est d’abord une capacité à l’auto-organisation de la vie commune qui de ce fait ravage les infrastructures du Pouvoir descendu dans les formes. Cette capacité à l’auto-organisation provoque un blocage du Pouvoir, car celui-ci est dans l’organisation de ce monde. Si je vais dans l’auto-organisation je sors de l’organisation, je m’en émancipe et le Pouvoir se retrouve sans pouvoir, d’où cet acharnement à réprimer des gestes qui ne menaçaient en rien les motifs sanitaires faussement implorés.
Si nous créons une auto-organisation généralisée de la Nation, nous évacuons purement et simplement la nature même du Pouvoir, comme si nous tirions la chasse des WC de la dépendance après s’en être débarrassée pour notre aisance.
Cette expérience du coronavirus nous donne l’occasion de nous auto-organiser en toute indépendance, abolissant le lien matériel au Pouvoir et le lien politique qu’il crée de cette manière à nos dépens. Nous ne devrions pas craindre la pénurie si nous savons nous auto-organiser dans la solidarité et l’échange des compétences. Il s’agit de sortir d’une situation de survie pour aller vers une situation de vie. Il nous est possible de sortir et de mettre en place un nouveau rapport au monde, non marchandisé, mais en « communaux collaboratifs » auto-organisés et indépendants de tout pouvoir oppresseur et exploiteur.
La police cybernétique
L’aristocratie stato-financière poursuit, sans le dire, son projet associé aux « brigades » qu’il a toujours l’intention de lâcher sur tout le territoire. Puisque le Pouvoir veut conduire la conduite des personnes, dépouillées de leur souveraineté citoyenne, il suffit pour lui d’installer ce contrôle par le traitement algorithmique des informations disponibles sur elles, sans avoir besoin de faire confiance, la confiance étant remplacée systématiquement par la surveillance. Ce gouvernement que l’on peut nommer « cybernétique », prépare la catastrophe assurée, puisque sa finalité est d’abord d’empêcher toute contestation, tout esprit critique ou divergent, en s’appuyant sur le merveilleux prétexte de veiller sur la santé et la sécurité de tous, pour créer perpétuellement un contrôle des systèmes par la circulation obligatoire des informations sur soi-même, faisant définitivement abstraction d’un droit de la protection naturelle de ses données et de leur confidentialité…
Ce système cybernétique qui se met en place silencieusement mais sûrement, soigne les apparences en nous laissant croire que nous pouvons toujours communiquer librement entre nous, mais le projet ouvertement affiché c’est de « réinventer les systèmes sociaux dans un cadre rigoureusement contrôlé » (Déclaration d’un expert du MIT).
La police cybernétique prévoit d’agir directement sur le virtuel afin de structurer les possibles. Prochainement, ceux qui refuseront d’utiliser Google, Amazon, Facebook, Apple, ou d’autres systèmes concoctés pour l’occasion, seront traités en suspects, déviants, divergents, voire même « terroristes » potentiels.
Tous ceux qui refuseront d’avoir un profil virtuel, un smartphone ou un contact habituel avec des systèmes de données online, seront suspectés d’avoir quelque chose à cacher et donc susceptibles d’enfreindre la loi ! La mesure « antiterroriste » consistera alors à créer un fichier des « gens cachés ». Si vous n’avez aucun profil sur un réseau social, cela entraînera ipso facto des fouilles approfondies lorsque, par malheur, vous vous présenterez dans un aéroport. Cela pourrait même aller jusqu’à vous interdire carrément de voyager, d’entrer dans un magasin, de réaliser toutes sortes de paiements, d’acheter de la nourriture, s’il est démontré que vous n’avez pas été pucé ou vacciné !
La liberté et la surveillance relèvent au final du même paradigme de la gouvernance par l’organisation du système. Pour nous, actuellement, dans ce monde qui est le nôtre, il n’y a de liberté que surveillée.
En réalité, il n’y a personne ni rien à organiser, nous sommes nous-mêmes la force qui grandit de l’intérieur, qui s’organise elle-même et se développe de l’intérieur. La répression policière tente toujours de séparer les « gouvernés » de leur puissance politique à agir, en isolant ceux qu’elle qualifie de « violents », alors que l’agir politique est en soi une violence faite au système qui veut l’inaction, la sidération, la pétrification des individus et leur silence accompli. C’est là la stratégie de la peur qui est effectivement présente depuis le début de la pandémie.
Chaque fois que la répression tombera sur l’un d’entre nous, qu’il sache que le système cherche simplement à le séparer du reste des hommes afin de pouvoir le ficher dans une identité politique même fictive, mais lui permettant par la suite de l’éliminer sans chercher à rien comprendre de ses motivations légitimes.
S’organiser serait donc trouver des gens qui travaillent ensemble, qui s’entendent sur les projets de vie, qui apprennent à se connaître honnêtement, qui recruteront d’autres personnes ayant les mêmes motivations, qui formeront des réseaux de connivences, qui créeront une nouvelle société émancipée du monde orwellien de la surveillance et du dressage.
Aujourd’hui, le Pouvoir a peur de voir les citoyens habiter un territoire et d’assumer sa configuration située du monde, une façon d’y vivre et d’y demeurer, des valeurs, des vérités, et à partir de cela entrer en conflit ou en complémentarité avec les autres entités sociales du monde.
C’est notre organisation quotidienne dans la complémentarité qui nous fait découvrir que l’État est inutile, que le gouvernement est superflu, que sans lui la coopération devient aussitôt naturelle.
Les communaux collaboratifs c’est la promesse faite entre des personnes de se tenir ensemble, se jurant assistance ; c’est s’engager à se soucier les uns des autres et à se défendre contre tout oppresseur. Une commune c’est un serment commun. Le communal collaboratif c’est le serment de se confronter ensemble au monde. C’est compter sur ses propres forces communes pour s’assurer la liberté, l’égalité et la fraternité. Il s’agit d’une qualité de lien et une façon d’être dans le monde. La commune de Paris en 1871 c’était cela : des gens qui ont consenti à se lier les uns aux autres.
La situation actuelle d’un grand nombre va entraîner un retour massif de l’économie sociale et solidaire. En fait, la guerre de tous contre tous n’est pas ce qui vient quand l’État n’est plus là, mais c’est ce qu’il organise habilement tant qu’il existe.
Jean-Yves Jézéquel
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