Les journaux étudiants, toujours autant pertinents qu’avant ?

Les journaux étudiants, toujours autant pertinents qu’avant ?

À plusieurs reprises, on m’a demandé l’utilité d’avoir d’un journal étudiant. Ce texte servira de réponse à tous celles et ceux qui doutent encore de la nécessité d’avoir son propre organe de presse étudiant à ce jour.

 

Un moteur social

Un journal étudiant, c’est l’endroit idéal pour afficher les événements sociaux qui se déroulent dans l’établissement scolaire en question ou pour tout ce qui est en lien avec la communauté étudiante. À titre d’exemple, citons le dernier grand événement étudiant panquébécois, soit la Semaine de la transition de la CEVES. Bien que sa couverture médiatique fût assombrie par la pandémie actuelle, la presse étudiante a été un élément clé dans la réussite de cette semaine d’activité.

Les journaux étudiants ont profité de leur statut afin de mettre de l’avant les actions de la CEVES ou simplement pour apporter un point de vue objectif quant à la tenue de cette grève climatique. Ce faisant, peu importe l’activité sociale qui touche la population étudiante, le journal reste une excellente manière de s’informer et de connaître les opinions de ses consœurs et de ses confrères sur les grands enjeux.

 

L’opinion d’une jeunesse

Plusieurs étudiantes et étudiants se passionnent pour l’écriture, et ce, sous de multiples formes. Que ce soient des nouvelles, des poèmes, des éditoriaux, etc., cette jeunesse comporte plusieurs voix qui souhaitent s’exprimer. Ainsi, le journal de son cégep, de son école secondaire ou de son université représente une opportunité en or pour les adeptes des lettres afin qu’ils puissent publier leurs écrits.

D’innombrables écrivains, journalistes ou poètes québécois ont débuté leur carrière par des publications au sein de leur journal étudiant. C’est un tremplin vers le monde des lettres. Certaines personnes se sont éprises d’une passion pour l’univers journalistique ou pour d’autres formes d’écritures grâce à leur passage dans un journal étudiant.

De plus, c’est l’endroit idéal pour affiner son style d’écriture ; car c’est en s’exerçant que l’on devient meilleur, comme me répète si souvent mon paternel. Ainsi, le journal étudiant est le véhicule parfait pour affiner sa plume.

Cette institution sert aussi de réseau de contacts entre les étudiant(e)s qui partagent cet amour de l’écriture. Cela permet de se rencontrer, d’échanger et d’évoluer en tant que personne ainsi qu’en tant que lettrés.

 

Une source historique non négligeable

L’histoire du mouvement étudiant québécois est bien entendu sous la loupe des historiennes et des historiens de chez nous. On a qu’a citer les travaux de Daniel Poitras ou ceux d’Arnaud Theurillat-Cloutier sur les milieux étudiants. Ces historiens(ne)s analysent les journaux étudiants pour comprendre l’opinion des écolières et des écoliers sur certains sujets ou simplement pour se renseigner sur l’objet de leur recherche. Par exemple, au cours de son étude sur L’émeute des tramways de Montréal en 1955, Daniel Poitras a principalement cherché dans le journal étudiant de l’université McGill, le McGill Daily, des opinions étudiantes concernant cet événement et les impacts qu’il a eus sur cette communauté étudiante.

De ce fait, les éditoriaux ou les articles informatifs sur des sujets reliés au milieu étudiant sont pertinents pour nous et peuvent s’avérer être une source d’information inouïe pour les futurs historiennes et historiens s’ils daignent y mettre le nez.

 

Un problème inévitable…

Avec l’avènement de l’ère numérique, le secteur du journal papier est mis à mal. On parle très souvent des grands quotidiens qui sont en perte de vitesse. Cependant, on tend à oublier les médias ou les journaux de plus petites tailles comme les journaux étudiants. Eux aussi souffrent de cette crise, mais en silence.

Ainsi, tout comme les médias classiques, les journaux étudiants sont en pleine mutation. Désormais, ils se sont munis d’un site internet et le nombre de copies papier tiré est revu à la baisse. C’est la bonne chose à faire puisqu’à mon sens, les étudiant(e)s sont bien évidemment plus présents sur les réseaux sociaux et sur le web qu’ailleurs.

De ce fait, le public cible est bien entendu les jeunes de leur établissement scolaire. Ainsi, ils doivent rejoindre un public dont l’âge se situe entre 12 ans et 25 ans approximativement. La meilleure manière de rejoindre cette tranche d’âge c’est sans l’ombre d’un doute par l’entremise des réseaux sociaux. Dès lors, les rédactrices et rédacteurs en chef ont l’outil parfait afin de communiquer avec leurs lectrices et leurs lecteurs potentiels. Avec une bonne maîtrise des réseaux sociaux, il y a de nombreuses chances que les journaux étudiants puissent s’adapter et évoluer pour le mieux.

À mon sens, les journaux étudiants doivent innover afin de perdurer. Avec la pandémie que nous vivions, le moment est venu d’intensifier la maîtrise des ressources électroniques afin d’être plus que jamais présent sur la toile, là où on peut rejoindre les lectrices et les lecteurs.

Ainsi, poser la question de la nécessité d’avoir un journal étudiant, c’est y répondre.

 

Crédit photo : Simon Philipzik

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