L’auteur est président du Conseil provincial du secteur des communications (CPSC) du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP)
Le 23 mars dernier, lors de sa conférence de presse quotidienne, le premier ministre du Québec, François Legault, a déclaré ce que plusieurs savent depuis toujours : le journalisme est un service essentiel. En temps de pandémie, jamais la pratique de ce métier n’a été aussi difficile, mais jamais elle n’a été aussi importante.
À preuve, presque tous les grands médias ont annoncé des cotes d’écoute et un lectorat, sur papier ou en ligne, supérieurs à la normale. Malheureusement, les revenus ne sont pas au rendez-vous. Le modèle de financement est brisé depuis fort longtemps et plusieurs institutions médiatiques déjà en difficulté, sont maintenant au bord du gouffre.
Toutefois, des solutions existent. Seule embuche : le manque de courage politique. Des efforts audacieux sont nécessaires pour préserver notre souveraineté culturelle et sauvegarder les emplois de qualité dans ce secteur primordial pour notre démocratie. Les gouvernements doivent soutenir la production d’information de qualité et les emplois qui en découlent.
Le gouvernement fédéral pourrait d’abord profiter de l’énoncé économique attendu en mai pour réaliser sa promesse de demander aux GAFA de percevoir la TPS sur la publicité et les abonnements vendus au Canada
De plus, une réforme de la Loi sur le droit d’auteur s’impose. La réutilisation des nouvelles de la presse écrite et électronique par Facebook et Google notamment, et ce, sans rétribution à ceux qui ont payé pour les produire, est une aberration. Ces entreprises récoltent plus de 70 % de la publicité numérique canadienne sans investir un sou dans la production de l’information qui y est associée !
Au fait, les médias sont le seul service essentiel qui dépend de revenus publicitaires. Il est plus que temps de remédier à la situation. Cette crise sanitaire est un moment opportun pour revoir nos priorités et nos façons de faire.
La pandémie actuelle bouscule nos vies. La Fédération professionnelle des journalistes du Québec a notamment dû annuler la Semaine de la presse et des médias (27 avril au 3 mai). La période chaotique que l’on vit a pris le relais en nous montrant l’importance du travail journalistique. Quel est le danger? Comment se protéger? À partir de quand reprendre nos activités?
Plus que jamais, nous nous tournons vers nos sources d’information médiatiques pour prendre des décisions vitales.
Comptant près de 122 000 membres au Québec, le SCFP représente quelque 7180 membres du secteur des communications au Québec.
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