Par Luc Michel. Sur Geopolitical Daily.
Nous ne pensons pas que le prolétariat international devrait se préoccuper d’identifier quelle puissance impérialiste en concurrence pour la pôle position hégémonique mondiale a produit le Covid-19. Mais nous pensons que le prolétariat international doit observer son adversaire, le grand capital mondialisé, se quereller et s’accuser mutuellement, et de ce fait dévoiler les manigances militaires, commerciales, financières, politiques et sociales de chaque clan pour se sortir de cette crise économique accentuée par le confinement meurtrier. Merci à Luc Michel d’avoir compiler ces extraits des médias bourgeois sur cette dispute américano-chinoise. Robert Bibeau. Éditeur.
This article is available in Português on this blogue: https://queosilenciodosjustosnaomateinocentes.blogspot.com/2020/05/covid-19-quem-esta-na-origem-china-ou.html
L’enjeu central géopolitique de la pandémie, c’est la confrontation entre Washington et Pékin, voulue et engagée par l’administration Trump et Mike Pompeo. Qu’il ne faut pas confondre avec la confrontation idéologique, qui a vu la déchéance de l’Occident, que ce soit à Washington ou à Bruxelles (1). Beaucoup, en dehors de l’Occident jugent que la bataille a déjà été engagée et qu’elle a déjà son vainqueur …
Tom Cotton, un faucon, un sénateur américain qui a une position ferme contre la Chine, a déclaré en janvier que «le coronavirus pourrait provenir d’un laboratoire dans la ville chinoise de Wuhan», selon un rapport publié par ‘The Middle East News Agency’. «Cette déclaration a circulé comme une rumeur aux États-Unis. Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a également suggéré de son côté «que les troupes américaines pourraient avoir amené ce virus en Chine» (2) (3). Donald Trump, qui ne savait pas jusque là louer ou blâmer la Chine, a qualifié le coronavirus de «virus chinois» (Ndla : et même de « Kung Flu ») », a encore écrit ‘The Middle East News Agency’.
«La voie empruntée par les États-Unis et la Chine est dangereuse», estime-t-on à Moscou. «Ils doivent la quitter». Trump a été critiqué pour avoir suspendu son aide financière à l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Il a accusé «la Chine et l’OMS d’avoir retardé l’annonce de la propagation du coronavirus». L’Associated Press a rapporté plus tard que «la Chine n’a pas averti le monde entier de l’épidémie dans les six premiers jours importants».
LA PROPAGANDE ANTI-CHINOISE DE PARIS ET WASHINGTON ET LE RETOUR DU THÈME DE LA « CHINAFRIQUE »
Dans la foulée des officines francafricaines ont relancé en Afrique le thème de la «Chinafrique». Et des vidéos trafiquées ont commencé à circuler accusant la Chine de discriminer les africains. En Afrique, où l’émotion prime sur l’analyse, de nombreux panafricanistes se sont lancés sur la thème, ne réalisant pas qu’ils soutenaient une campagne purement néocoloniale. La chaîne chinoise CGTN a réfuté cette campagne (4).
La campagne, initiée par la TV des Néocons, ‘Fox News’, a associé aussi l’OMS, associée à Bill Gates. Alors que la confrontation véritable, de nature géopolitique, c’est : Trump-USA vs la Chine et l’OMS … Dont le directeur est un africain, éthiopien (un des rares postes de ce type occupé par un africain). Et que le premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, proche allié de Pékin, et pilier de l’Union Africaine, est la cible depuis plusieurs mois d’une déstabilisation régionale (attentat, tentative de coup d’Etat, tensions ethniques, arrivée des djihadistes). Encore une fois la théorie des dominos en action …
SUR QUOI REPOSE LA CRITIQUE AMÉRICAINE DE PÉKIN ?
«Il ne fait aucun doute qu’une enquête est nécessaire pour déterminer l’origine du virus, mais il est ridicule de blâmer la Chine pour un retard de six jours dans l’avertissement de l’épidémie», a écrit l’analyste de ‘Middle East News’. Car les pays occidentaux étaient bien conscients de la menace que représenterait l’épidémie du coronavirus à partir du mois de janvier, mais ils ont réagi six semaines plus tard pour empêcher la propagation de la maladie, et cette maladie les a touchés de plein fouet sur les scènes économique et humaine».
«Les relations entre les États-Unis et la Chine ne seront plus les mêmes», a déclaré ‘Middle East News’, citant un article du ‘Global Times’. «Les États-Unis ne pourront tolérer la Chine que si elle arrête le développement de ses technologies avancées et se concentre uniquement sur les industries bon marché qui ne peuvent pas rivaliser avec les usines américaines et occidentales», a ajouté cette source.
L’ARME BIOLOGIQUE DANS LA CONQUÊTE DE L’OUEST CONTRE LES INDIENS !
Il n’est caché à personne que les États-Unis n’ont jamais hésité, pendant leur histoire, à avoir recours aux armes chimiques et biologiques (sans oublier la monstrueuse arme atomique contre la Japon en 1945), là où ils en sentaient le besoin.
«Un missionnaire dénonçait au XIXe siècle la contamination des Indiens avec la variole», écrit ‘Le Point’ (5) : «Ce missionnaire baptiste décrit avec horreur la façon dont certaines compagnies américaines du XIXe siècle répandent le virus pour exterminer les Indiens (…) Tout au long des XVIIIe et XIXe siècles, des épidémies de variole déciment les tribus indiennes d’Amérique du Nord. Cette maladie, inconnue sur le continent américain jusqu’à l’arrivée de Christophe Colomb, ne rencontre aucune défense immunitaire chez les autochtones. On lui doit certainement des centaines de milliers de morts, mais aussi la quasi-disparition de plusieurs tribus. Constatant cette vulnérabilité des Indiens, plusieurs «âmes monstrueuses» n’hésitèrent pas à en profiter pour propager le virus pour faire place nette devant eux. Plusieurs témoignages incontestables vont dans ce sens … »
CORONAVIRUS, UNE ARME DESTINÉE A TUER QUI FRAPPE LES ENNEMIS EURASIENS DES ÉTATS-UNIS
«Pékin est d’avis que ce que les États-Unis veulent vraiment, c’est affaiblir la Chine afin qu’elle réduise sa rivalité stratégique avec les États-Unis», poursuit ‘Middle East News’. Les dirigeants chinois entrevoient leurs relations avec les États-Unis comme une compétition dans les domaines économique et technologique. Mais les États-Unis ne semblent pas accepter qu’il y ait une menace pour leur hégémonie dans le monde. Tout pays qui représenterait une menace pour les États-Unis, est considéré comme un ennemi.
Le Covid-19 frappe particulièrement les ennemis eurasiens des États-Unis, la Chine l’adversaire géopolitique, et l’UE l’adversaire économique et financier. Le coronavirus gagne du terrain dans les grands pays européens tels que l’Allemagne, l’Espagne, la France et l’Italie ainsi qu’en Iran et en Chine alors que l’Inde, le Pakistan et l’Afrique du Sud dépourvue d’un fort système sanitaire, restent à l’abri. Quelle en est la raison ? Une bizarrerie? Pas tant que cela.
Selon l’influent magazine ‘Rai al-Youm’, citant le journaliste panarabe Abdel Bari Atwan (qui collabore aussi à la BBC) (6) le Covid-19 «s’en prend paradoxalement aux ennemis de Trump à savoir la Chine, l’Iran et les économies européennes qui s’opposent à leurs politiques» : «Un ami qui fait partie de l’Association internationale du barreau m’a appelé juste au moment où je commençais à rédiger un article à propos des attaques visant les bases américaines en Irak. Il a souligné quelques coïncidences : les pays touchés par l’épidémie étaient sous le coup des sanctions US visant à affaiblir leur économie et cela au profit de celle des États-Unis».
Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a accusé la CIA de propager le coronavirus via ses soldats dans la ville de Wuhan ce à quoi Trump a riposté en qualifiant le coronavirus de « virus chinois » (7). «Mais Les Chinois ont raison de demander des explications à la Maison-Blanche et au Congrès à propos de la fermeture soudaine des laboratoires de recherche biologique de l’armée américaine à Fort Detrick, fin 2019», ajoute Atwan (8). Selon ‘Global Times’, «le porte-parole des laboratoires de Fort Detrick a annoncé leur fermeture pour « des raisons de sécurité nationale » alors qu’ils étaient en pleine recherche sur les virus d’Ebola et de SARS». Le site se demande « comment 38 000 personnes ont perdu la vie en raison d’un virus suspect alors que Washington tente de faire croire qu’elles sont décédées d’une grippe.»
«Les Chinois se nourrissent de viandes de chauves-souris, de chiens et de rats depuis des milliers d’années, poursuit Atwan. Mais le coronavirus dont les chauves-souris seraient à l’origine, n’avait jusqu’ici tué personne ce qui prouve qu’il ne peut pas être transmis aux êtres humains pour de multiples raisons. Et on en arrive à la question fatidique. Pourquoi l’Allemagne, l’Espagne, la France, l’Italie, l’Iran et la Chine sont les pays les plus touchés par le coronavirus alors que l’Inde, le Pakistan et l’Afrique du Sud en sont à l’abri? La réponse est simple: les pays touchés ne partagent pas les mêmes opinions que celles de l’administration Trump, d’autant plus qu’ils sont engagés dans une guerre commerciale ou politico-militaires qui leur a valu des sanctions américaines».
ALORS CE VIRUS EST-IL CHINOIS OU AMÉRICAIN ?
«Alors Ce virus est-il chinois ou américain ?, interroge finalement le journaliste palestinien. On tend à croire les affirmations des Chinois parce que l’administration Trump n’est pas la partie à qui on peut faire confiance. Vient à l’appui de cette affirmation le plan de Donald Trump pour monopoliser une compagnie allemande qui est sur le point de produire un vaccin pour le coronavirus. Le gouvernement allemand a dit un grand «non» à cette demande fasciste US, signe que l’Europe sait parfois dire non aux Américains. J’ose même penser que les liens transatlantiques ne sortiraient pas intactes cette affaire».
Il n’est caché à personne que les États-Unis n’ont jamais hésité pendant leur histoire, à avoir recours aux armes chimiques et biologiques, là où ils en sentaient le besoin : face aux indigènes, lors de la guerre civile américaine, au Vietnam, en Irak et finalement en Syrie. Ces antécédents pas très clairs nous permettent de nous interroger si le coronavirus a été créé dans les laboratoires américains dans le cadre d’une guerre biologique.
«Les rétrovirus sont des virus à ARN monocaténaire de polarité positive. Le virus de VIH en est un exemple. Le génie génétique est en mesure de manipuler un rétrovirus, dans un laboratoire, pour en accélérer le rythme de propagation». L’idée qui suggère la naissance d’une pandémie en raison de la mutation d’une mouche du vinaigre ou d’un rat de laboratoire est «aussi simpliste que celle de la mutation d’un rétrovirus». «Les recherches menées par les États-Unis destinées à manipuler les rétrovirus des chauves-souris afin de les adapter au génome d’un être humain ; voici les facteurs qui laissent penser que le coronavirus aurait été créé en laboratoire».
Selon des rapports, élaborés par des sources à l’industrie médicale qui faisaient partie des études sur la Covid-19, «les caractéristiques du nouveau coronavirus (rapide mutation, affaiblissement graduel, etc.) prouvent que ledit virus a été créé en laboratoire». Les personnes touchées par le coronavirus qui guérissent souffriront toujours des problèmes dans leurs poumons et elles risqueraient même d’attraper le cancer. Théoriquement parlant, le nouveau coronavirus est une excellente option pour servir d’une arme biologique. Premièrement, il s’agit d’un virus qui attaque le système respiratoire, ce qui lui offre une propagation rapide et efficace. Deuxièmement, la période d’incubation du coronavirus est assez longue. Troisièmement, le coronavirus réprime, dès son infiltration dans le corps, toute réaction du système d’immunité.
Les «théories du complot» sont une réfutation trop facile. D’autant plus qu’un «complotisme atlantiste», anti chinois et anti russe celui là, est apparu avec la pandémie (9).
Tout cela répond pourtant à des accusations précises contre l’origine de la pandémie : une bio-arme déployée à Wuhan par l’US Army. Les médias aux ordres de l’OTAN balayent l’accusation d’un revers … de gazette : «théories du complot» est leur seul argument. Mais cette fois un détail leur échappe, les accusateurs ne sont pas des journalistes français marginaux ou des américains de la «lunatric fringe». Ce sont le ministère chinois des Affaires étrangères, l’ambassadeur français à Paris, ou encore la diplomatie iranienne, sans oublier des généraux russes spécialistes de la guerre biologique! Or, les grands médias américains et européens rejettent catégoriquement toute hypothèse sur le caractère artificiel du coronavirus.
NOTES ET RENVOIS
(1) Cfr. sur UC MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY :
* GEOPOLITIQUE DU CORONAVIRUS (IV):
COMMENT LA PANDEMIE PROVOQUE LA CHUTE ET LA ‘TIERS-MONDISATION’ DU PREMIER MONDE OCCIDENTAL !?
* Et : UN SIECLE APRES SPENGLER ‘LE DECLIN DE L’OCCIDENT’ SE PRECIPITE (LA CHUTE DU PREMIER MONDE OCCIDENTAL II)
(2) Cfr. LUC MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY/
A PEKIN, TEHERAN, MOSCOU ON ACCUSE : LE CORONAVIRUS COVID-19 EST UNE ‘BIO-ARME’ AMERICAINE !
(3) Cfr. LUC MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY/
DOCUMENT: COVID-19 ET EXERCICE ‘EVENT 201’. L’AMBASSADE DE CHINE A PARIS ACCUSE LES USA !
(4) QUE PENSER DE LA PROPAGANDE ANTI-CHINOISE ? CGTN INTERVIEWE D’UN HOMME D’AFFAIRES AFRICAIN EN CHINE
Les mesures de quarantaine prises par la Chine pour faire face à l’augmentation des cas importés ont engendré des accusations de xénophobie et de discrimination raciale. La journaliste de CGTN a discuté avec un homme d’affaires africain en Chine pour voir comment il perçoit ces allégations.
(5) Voir sur :
(6) Je vous parle souvent ‘Rai Al-Youm’, quotidien en ligne basé à Londres.
Ce site panarabe a été créé à Londres en septembre 2013 par le journaliste Abdel Bari Atwan, ancien directeur du quotidien Al-Quds Al-Arabi. “L’opinion d’aujourd’hui” se veut nationaliste arabe, antisaoudien et antisioniste.
(7) Cfr. 2 supra
(8) Cfr. 3 supra
(9) Cfr. LUC MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY/
QUELS SONT LES SCENARIOS GEOPOLITIQUES POUR L’APRES-PANDEMIE DU CORONAVIRUS ?
(Sources : Rai Al-Youm – Global Times – Middle East News – CGTN – Le Point – EODE Think Tank)
LUC MICHEL (ЛЮК МИШЕЛЬ) & EODE
Source: Lire l'article complet de Les 7 du Québec