OTTAWA — Le gouvernement du Canada est en discussions avec plusieurs firmes, dont Apple et Google, au sujet d’une application pour téléphones intelligents pour retracer les cas de contagion au pays.
Simon Kennedy, sous-ministre de l’Innovation, des Sciences et du Développement économique, l’a confirmé jeudi après-midi lors d’une rencontre du comité fédéral de l’industrie.
Apple et Google ont annoncé plus tôt ce mois-ci un partenariat pour permettre l’utilisation de la technologie Bluetooth afin de rendre possible le suivi numérique des individus infectés par la COVID-19.
Ils ont décrit leur initiative comme une façon d’aider les gouvernements et les agences de santé à réduire la propagation du virus.
M. Kennedy a souligné que le gouvernement a été approché par «de nombreuses, nombreuses firmes» qui veulent offrir des solutions.
«Nous voulons les regarder et tenter de définir lesquelles seraient les plus prometteuses et lesquelles pourraient s’avérer plus problématiques», a-t-il dit.
Le premier ministre Justin Trudeau a dit, mercredi, que la réflexion se poursuit sur l’utilité de tels outils et sur les préoccupations entourant la protection de la vie privée.
Le sous-administrateur en chef de la santé publique, Dr Howard Njoo, a reconnu que c’était un dilemme même pour lui.
«C’est intéressant parce que moi (…), j’ai un côté okay, si je porte mon chapeau comme professionnel de santé publique. Mais (…) comme (…) citoyen, (…) je respecte aussi la confidentialité aussi pour moi-même. Donc, c’est aussi un autre aspect», a-t-il dit.
«Heureusement pour moi, je donne seulement (…) le côté de la santé publique», a-t-il ajouté avec soulagement.
Questions sans réponses
Le ministre responsable de la protection de la vie numérique n’avait pas grand-chose à offrir non plus lorsqu’il a été interrogé par les membres du comité fédéral de l’industrie jeudi.
Navdeep Bains, qui a été talonné de questions par la conservatrice Michelle Rempel Garner, n’a pas voulu se prononcer sur des considérations spécifiques entourant le suivi numérique d’individus.
Elle voulait savoir si les futures applications allaient respecter les lois fédérales sur la protection des données et si le gouvernement allait s’assurer de respecter la notion de consentement éclairé pour le partage d’informations personnelles.
M. Bains estime que ces questions sont «hypothétiques» à ce stade-ci, puisqu’aucune initiative n’a été approuvée par le gouvernement.
«Si vous dites que c’est hypothétique et que votre ministère ne s’y est pas encore penché, je ne crois pas que vous prenez la vie privée très au sérieux», s’est étonnée Mme Rempel Garner.
Un peu plus tard, le sous-ministre Kennedy a précisé que des discussions sur ces enjeux sont en cours avec le ministère de la Justice et le commissariat à la protection de la vie privée.
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