Invitée sur le plateau de RT France à l’occasion du report des audiences concernant l’extradition de Julian Assange, annoncé le 27 avril, Stéphanie Gibaud, dont le livre est préfacé par le journaliste australien lui-même, s’interroge sur l’absence d’actes de la part des chefs d’Etat, qui ne font rien pour venir en aide au prisonnier politique : «Dans le dossier de Julian Assange ce qui est fabuleux c’est qu’il a publié des informations qui ont aidé à comprendre que nous, la France, étions en danger puisqu’on était écouté par une puissance étrangère. Mais la France a brillé par son absence depuis 2012, on n’a toujours rien entendu de la part de nos élus de premier plan…»
Stéphanie Gibaud, ancienne lanceuse d’alerte, était en charge de la communication de la banque UBS. En 2008, elle a fourni à l’Etat français des informations qui ont contribué à identifier, pour le ministère des Finances, 38 000 comptes offshore. Alors qu’UBS a été condamnée par la justice française, Stéphanie Gibaud se démène toujours en justice pour que son travail auprès des services de l’Etat soit reconnu, comme la loi l’autorise.
Il y a beaucoup d’hypocrisie, beaucoup de mensonges, beaucoup de manipulation. C’est très dommageable pour notre pays.
«Je peux aussi vous poser la question de pourquoi la France est incapable de protéger ses lanceurs d’alerte, pourquoi la France est incapable de lutter contre la fraude fiscale alors qu’elle dit le faire. C’est-à-dire qu’il y a des paroles d’un côté et des actes de l’autre. Il y a beaucoup d’hypocrisie, beaucoup de mensonges, beaucoup de manipulation. Il y a des intérêts de certains, des intérêts personnels, à ce que les gens honnêtes perdent tout pour que leurs petites affaires perdurent. C’est très dommageable pour notre pays», a-t-elle déclaré.
Pour finir, Stéphanie Gibaud a appelé diverses associations à venir en aide au lanceur d’alerte et à sa famille. «Ce qui est complètement incroyable, c’est que là on aimerait entendre la parole des associations des droits de l’enfant, des associations des droits de l’homme, des associations qui militent justement pour la famille», a-t-elle déploré. Rappelons que les enfants et la compagne de Julian Assange, sous la pression de la juge Vanessa Baraitser, avaient dû révéler leur existence et leur identité le 11 avril dernier.
Le 24 avril, Stéphanie Gibaud, auteur de l’ouvrage La traque des lanceurs d’alerte, aux éditions Max Milo, publiait sur le site de RT France, une tribune intitulée «Pourquoi ce qui arrive à Assange est important pour la France». L’écrivain y dénonçait les conditions de détention du fondateur de WikiLeaks. «Les pétitions émanant de médecins, d’avocats, de journalistes du monde entier en faveur d’Assange ne fonctionnent pas. Il appartient à la société civile mondiale de demander des comptes afin que l’on sache qui décide de la torture d’Assange, qui laisse perdurer des conditions de détention aussi inhumaines», s’indignait-elle.