La juge britannique Vanessa Baraitser a annoncé ce 27 avril que les audiences sur l’extradition aux Etats-Unis de Julian Assange ne pourraient pas reprendre le 18 mai, comme prévu initialement. Face aux difficultés empêchant de réunir physiquement les différentes parties en raison de la pandémie de Covid-19, celles-ci sont appelées à fixer le 4 mai l’ajournement de ces audiences, qui pourraient ainsi être repoussées au mois de novembre, selon les disponibilités du tribunal londonien de Woolwich Crown, où les dernières audiences ont eu lieu.
En pleine crise sanitaire du coronavirus, les avocats du ressortissant australien ont accepté le report. Ils avaient auparavant plaidé pour cette option face à l’impossibilité d’organiser efficacement la défense du fondateur de WikiLeaks, lui-même très vulnérable dans le cadre de la crise sanitaire.
Son avocat a, par exemple, déclaré ce 27 avril que Julian Assange n’avait pas pu participer à l’audience du jour, même en visioconférence. Le passage de sa cellule de prison à la salle d’interrogatoire implique en effet un contact risqué avec des détenus et le personnel de l’établissement, potentiellement porteurs du virus.
Fitzgerald has confirmed Julian Assange is not appearing via videolink due to illness #Assange#WikiLeaks
— @MartySilk (@MartySilkHack) April 27, 2020
Depuis son incarcération à la prison de haute sécurité de Belmarsh, Julian Assange a vu son état de santé se dégrader, amenant plusieurs observateurs, dont le rapporteur spécial de l’Onu sur la torture Nils Melzer, à demander sa remise en liberté.
Au mois de mars, le fondateur de WikiLeaks s’est vu débouté de sa demande de libération sous caution. Alors que le virus court dans la prison de Belmarsh, la juge n’avait pas estimé sa libération nécessaire.
Malgré les appels à la libération du ressortissant australien, Washington réclame toujours son extradition pour répondre de 17 chefs d’inculpation dont la publication de milliers de fichiers diplomatiques et militaires américains classifiés qui a permis de révéler des crimes de guerre américains en Irak et en Afghanistan. A 48 ans, Julian Assange pourrait être condamné à 175 ans d’emprisonnement de l’autre côté de l’Atlantique. S’il survit à Belmarsh.