Nos vies ont de moins en moins de sens

Nos vies ont de moins en moins de sens

Recherche menée par Robert Gil

oursLa compétition, la concurrence font que les capitalistes sont obligés d’innover pour d’une part vendre de la camelote différente et d’autre part rattraper et/ou dépasser les concurrents dans les gains de productivité. Or, ces gains énormes depuis l’avènement de la micro électronique font que le travail (travail abstrait capitaliste) humain productif disparaît du procès de production ce qui engendre moins de valeur économique produite dans la marchandise et donc moins de profit.

Ce que la plupart des observateurs préconisent est le bon vieux retour au capitalisme dit « Fordiste » qui ne peut renaître de ses cendres. En effet, la productivité moyenne globale fait que ce schéma ne peut plus être à même de favoriser la croissance et s’auto-entretenir. La valorisation de la valeur, donc faire du fric, ne peut plus et ne pourra plus jamais retrouver une base dans l’économie productive.

La financiarisation de l’économie a permis fin 70, début 80 d’ ajourner les conséquences de ce fait. Sans l’ industrie financière, l’économie se serai déjà effondrée? En effet, la concurrence entre capitalistes ne permet plus de créer de l’emploi donc du travail capitaliste qui seul génère la valeur économique. Moins de travail capitaliste, moins de profit. Le capital ne pouvant plus se valoriser dans l’économie productive va se réfugier dans la sphère du capital fictif qui elle seule tire le croissance aujourd’hui. Même si nous avons un peu de croissance via la consommation, il est absolument faux de dire que c’est celle-ci qui fait la croissance, c’est l’industrie financière.
Karl Marx l’avait déjà analyser lors de l’effondrement de 1857, crise qui a pu être dépassée car à l’époque nous n’avions pas les gains de productivité et donc la disparition du travail capitaliste comme de nos jours.

Malheureusement, ce parcours normal du capitalisme ne pourra se perpétuer indéfiniment. En effet, les sommes astronomiques du capital fictif ne peuvent se retrouver dans le circuit de l’économie productive car il y aurait hyperinflation. L’ industrie financière, n’en déplaise à certains, a été une roue de secours depuis plus de 30 ans, mais qui a elle aussi ses limites.

Nous avons donc au sein de ce système le choix de l’austérité, pour affirmer la crédibilité notamment des Etats sur les marchés financiers afin d’abstenir das taux d’emprunt bas; politique du pire pour les peuples avec misère, malheurs, destruction des acquis; ou le chois de la relance keynésienne, largement plus préférable pour que ce ne soit pas les peuples qui pâtissent de l’absurdité du système, en relançant des investissements dans les infrastructures publiques dégradées, et dans le salaire et la protection sociale.

Cependant, et optant pour la relance, le système marchand ne peut que se déliter plus encore. Ce système basé maintenant sur le crédit (donc sur des promesses de valorisation futures qui ne se feront pas du fait de la productivité) est obligé de continuer sur sa lancée pour perdurer (remplacement de créances à échéance par de nouvelles). Nous sommes donc confrontés à la disparition du travail humain productif et au financement par le crédit qui a besoin de ce travail pour pouvoir réaliser la valorisation future que l’on attend. IMPOSSIBLE.

Le capitalisme n’a qu’un but, c’est de valoriser le capital quelle que soit le type de marchandise créée. Qu’ il s’agisse d’ armes, de lunettes, de voitures, qu’importe. Le système n’est pas la pour satisfaire les besoins nécessaires et vitaux d’un être humain. C’est pourquoi, lorsqu’il y a récession, il ne s’agit pas de financer l’éducation, la santé, la culture, mais l’armement, la bagnole, les nouvelles technologies.

Le capitalisme est un fait totalisant gérant pratiquement toutes nos relations sociales et nous consumant. Pour de nouveaux débouchés, destruction des services publics, transformation en travail marchand du vivant (bio technologies, biologie de synthèse, etc…), de tâches auparavant dans la sphère domestique (tâches ménagères, aide à domicile, etc…). Seulement, ces destructions ne s’accompagnent pas de valeur en plus car les services ne génère pas de valeur au sens capitaliste et la prétendue révolution numérique non plus ( voir la bulle Internet des années 2000). Par contre, le phagocytage de pans entiers de la vie par le capitalisme entraîne destruction du vivant, de la nature, des environnements, des liens sociaux d’où perte de sens, recours aux psychotropes, infantilisation, exutoire dans des jeux vidéo, le sport, etc…

Nos vies ont de moins en moins de sens.

Alors demander un rééquilibrage de la découpe du gâteau, oui. Mais , pourquoi faire? Nous resterons toujours dans la tyrannie du temps de travail, de notre vie de zombies, robots assistés par l’ordinateur.

Demander l’augmentation du pouvoir d’achat, c’est demander à rester dans ce système où l’on nous demande de servir l’hydre pour pouvoir survivre et vivre. Et puis avoir du pouvoir d’achat pour acheter, et alors? Acheter quoi? Des objets qui nous déshumanisent?

Il nous faudra un jour se poser la question, avant qu’il ne soit trop tard, de quelle vie nous voulons. Que produisons-nous, comment, pourquoi. Allons-nous continuer ce système absurde qui nous consume toutes et tous?

Je sais très bien que cela est très difficile car nous sommes dès notre naissance conformés au système. Il est très difficile de concevoir que le système marchand tel qu’il est n’a pas toujours régit les relations sociales des individus.

Pour s’apercevoir de l’absurdité du capitalisme, nous possédons des moyens de production inimaginables, or, la majorité des êtres humains n’arrivent pas à survivre et vivre!

Ne serait-il pas plus judicieux d’ utiliser ces moyens en « travaillant » moins pour créer les richesses matérielles nécessaires et vitales à chacune et chacun, au lieu de courir pour le prétendu progrès, l’innovation, etc.. qui ne nous apportent finalement que désespoir, mal-vivre?

CYRIL

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