La crise multiforme sans précédent induite par le COVID-19 amène le Los Angeles Times à déclarer que cette pandémie avait «rendu une chose parfaitement claire» : «Il est temps de démembrer les USA» !

La crise multiforme sans précédent induite par le COVID-19 amène le Los Angeles Times à déclarer que cette pandémie avait «rendu une chose parfaitement claire» : «Il est temps de démembrer les USA» !

Constatant les divisions croissantes au sein de la société américaine, le grand quotidien californien publiait le 22 avril un article intitulé « The coronavirus pandemic has made one thing perfectly clear : It’s time to split the country ».(La pandémie de coronavirus a rendu une chose parfaitement claire : il est temps de diviser le pays.)

Et le journal californien d’ajouter :

« Nous sommes désespérément impuissants et irrévocablement divisés. Il est temps de cesser de parler de se rassembler mais plutôt de recourir à une action rationnelle. Il y a environ 30 ans, l’URSS s’est attaquée à ses divergences régionales irréconciliables et s’est disloquée en se divisant en 15 républiques indépendantes. Pourquoi ne pouvons-nous pas le faire ici ? »

Il est essentiel de noter que le Los Angeles Times n’est pas un petit journal de province, c’est le second plus grand journal métropolitain des USA, après le New York Times.

Il y a dix jours, nous soulignions déjà très clairement cette perspective et pointions la Californie comme l’avant-garde de ces revendications sécessionnistes : 

« Les USA eux-mêmes pourraient voir leur intégrité territoriale être remise en question en cas de brutal déclassement économique : la bourgeoisie des Etats les plus riches souhaitera peut-être gagner en autonomie au risque de voir les USA se disloquer en tant qu’Etat Fédéral. La bourgeoisie US ne restera pas un tout relativement homogène à mesure que la crise ira crescendo, et les intérêts des marchands de canons siégeant à Washington risquent bien de diverger rapidement de ceux de certains mastodontes de la Silicon Valley ».

Indéniablement, à travers la voix du Los Angeles Times, c’est une fraction importante de la grande bourgeoisie californienne qui souhaite aujourd’hui désormais ouvertement reprendre son indépendance dans l’espoir de nouer de nouvelles relations économiques et géostratégiques (quitte à s’inclure dans la sphère d’influence chinoise), dans le but évident de traverser le début de l’actuelle crise de déclassement des pays impérialistes d’Occident en limitant le plus possible ses pertes ! 

Pour entraîner son peuple derrière elle, la bourgeoisie californienne ne manque pas de dénoncer le danger sanitaire représenté par la stratégie de dé-confinement trop précoce des « Etats bleus » emmenés par Donald Trump. Pour s’assurer du soutien populaire le plus large, le Los Angeles Times en vient même à dénoncer les inégalités criantes de la société américaine :

« Nous sommes face à une crise de logement que nous avons oubliée ; un nombre épique de sans-abri et une grande richesse à côté d’une pauvreté qui ne cesse de s’aggraver. Le budget du L.A. Unified School District est plein de trous ».

Notons au passage que le lendemain même, le Los Angeles Times poursuivait son offensive contre l’administration Trump, relatant que « la silencieuse et mortelle diffusion du coronavirus en Californie avait démarré beaucoup plus tôt que ce qui avait été rapporté initialement ». 

En effet, des tests post-mortem réalisés sur une habitante de San José âgée de 57 ans, ont déterminé que son décès était dû au COVID-19. Elle était décédée le 6 février, soit trois semaines avant le premier cas déclaré par les USA. Ses symptômes, attribués d’abord à la grippe saisonnière, avaient démarré à la fin janvier. Selon Sara Cody, directrice de la santé du comté de Santa Clara, tout indique que le COVID-19 circulait dans la baie de San Francisco au moins depuis le début du mois de janvier… 

On comprend mieux pourquoi la CDC a insisté jusqu’à la fin février pour limiter les tests de dépistage aux seules personnes revenant de Chine et présentant des symptômes…

Ce nouvel élément constitue un indice supplémentaire que l’administration Trump a des choses graves à cacher, au Monde comme à sa propre population, et que, comme nous l’affirmons depuis plus d’un mois et demi, de multiples indices convergent en un faisceau pointant vers le territoire américain en ce qui concerne l’origine de la pandémie actuelle, et ce en dépit de tous les leurres atlantistes qui ont récemment versé dans le « complotisme » le plus éhonté, à l’instar du laboratoire P4 de Wuhan accusé à tort d’avoir intégré des séquences de génome du VIH dans le COVID-19

Revenons-en donc maintenant à la signification Historique de la volonté croissante des élites californiennes de quitter la navire US en plein naufrage, alors même que l’industrie pétrolière US est au bord du gouffre et que le taux de chômage a littéralement explosé après seulement un mois de confinement… 

Il y a une décennie déjà, face à la crise de déclassement que nous avions définie comme inéluctable pour les pays impérialistes d’Occident, nous avions démontré que les élites US, quelques agressives qu’elles soient, n’en seraient pas moins forcées de revoir à la baisse leurs prétentions mondiales, à l’instar du social-impérialisme soviétique en 1991. Dans le chapitre intitulé « Vers une nouvelle Guerre Froide ou un remake « made in USA » de la Perestroïka ? » de notre ouvrage « Le Réveil du Dragon », nous notions déjà ceci :

« Gorbatchev représentait l’aile compradore de la bourgeoisie monopoliste d’Etat, consciente que la décomposition économique avancée de la sphère d’influence du social-impérialisme soviétique était inéluctable et qu’il serait impossible de contenir longtemps les tendances séparatistes visant à se rapprocher de pays impérialistes concurrents. Quand Gorbatchev déclare aux élites américaines que les USA ont aujourd’hui également besoin de leur propre Pérestroïka, cela signifie donc qu’il est temps pour elles de mettre un terme à leur stratégie coloniale qui sonne aujourd’hui comme une fuite en avant et comme un combat perdu d’avance ».

Pour nous, il ne faisait alors aucun doute que le Capital financier américain serait un jour forcé d’accepter bon gré mal gré sa brutale relégation à une puissance impérialiste de second ou de troisième rang face à l’aussi rapide qu’inexorable rattrapage de l’impérialisme chinois et des échecs de plus en plus patents de la politique coloniale Atlantiste. Ce jour est sur le point d’advenir. 

Le lancement de son premier satellite de surveillance militaire par l’Iran le 22 avril, ne va qu’accélérer la dislocation de la sphère d’influence coloniale de l’impérialisme américain. En effet, les mouvements de troupes US sont désormais suivis par l’Iran dans toute la région en temps réel, et toute ingérence ou provocation des USA et de leurs alliés sera immédiatement suivie de représailles. Vu les capacités iraniennes dans le domaine balistique, les USA, en dépit de leurs aboiements, vont rester bien sagement dans leur niche et se contenter de vociférer. Chien qui aboie ne mord pas… Le Commandant en chef des forces armées iraniennes, bien conscient d’être désormais en totale position de force, a aussitôt déclaré être « déterminé d’exploiter toutes nos capacités pour défendre, d’une manière foudroyante, efficace et sûre, les intérêts de la nation iranienne face aux menaces qui visent notre sécurité nationale et notre intégrité territoriale » et ordonné à ses unités de combat de « prendre pour cible les Américains » au cas où ils mettraient de nouveau en péril les bateaux iraniens. 

« La semaine dernière, les navires américains ont nui à notre bateau logistique en faisant des manœuvres irresponsables et dangereuses. Ensuite, nos canonnières, qui patrouillaient dans la région, sont passées à l’acte et les Américains ont été paniqués. Donc, c’est le comportement dangereux et non professionnel des Américains dans le golfe Persique qui a donné naissance à l’incident de la semaine dernière ».

Cette parenthèse étant close, qu’il est ironique de voir aujourd’hui l’Etat Californien, hébergeant Hollywood, le symbole du déferlement culturel lié à la domination mondiale de l’impérialisme américain et de sa volonté de rayonnement « culturel » hégémonique, être aujourd’hui à l’avant-garde de la revendication de la dislocation des USA !…

Vincent Gouysse

Le 24 avril 2020

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