Plus le temps passe, plus cette expression de Geoffroy de Lagasnerie (titre de l’article) s’avère justifiée. Si la Macronie a hésité à décréter le confinement, car l’UE n’en voulait pas, elle s’est vite aperçu que cela résolvait pas mal de ses problèmes, et notamment celui de l’opposition du peuple à ses contre-réformes. Ses premiers actes Coronavirus n’ont-ils pas été de sortir le 49.3 pour faire passer sa réforme décriée des retraites, de commander des gaz lacrymogènes, et de lancer un appel d’offre pour des drones de surveillance? Pour le reste, les masques, les tests et les respirateurs, il suffirait de mentir sans vergogne, comme d’habitude. Hélas, 76% des Français, moins bêtes que la Macronie ne le croit, se sont émus de ses mensonges, ce qui a gâché un peu la fête.
Pendant que Macron se baladait ici et là comme si de rien n’était, à la différence des autres chefs d’Etat confinés chez eux, nous, nous étions soumis à un « confinement total » comme dit Michelle Tirone. Enfin total pour certains, mais en fait « partiel et à la tête du client » selon Maître Carlo Alberto Brusa qui explique, particulièrement remonté, qu’il est en plus illégal car la procédure n’a pas été respectée (le décret du 23 mars aurait été pris et appliqué avant la publication de la loi, le 24 mars). Mais ce n’est pas le problème de la Macronie qui ne s’est jamais souciée du droit, le problème c’est de préparer le déconfinement, et pour ça la meilleure stratégie est de prolonger le confinement n’est-ce pas, afin de gagner du temps. Macron est donc venu nous annoncer, impérial, que le confinement durerait jusqu’au 11 mai. Pourquoi le 11 mai ? On ne le saura pas ! Ce qu’on sait, c’est qu’un nouveau décret illégal est venu, le 14 avril, modifier le décret illégal du 23 mars.
Le confinement à la française, ça signifie que les promeneurs individuels, qui ne contaminent personne, sont verbalisés pendant qu’on force des salariés à s’entasser, sans protection, dans le métro, pour aller au travail (peut-être pour fabriquer des armes ou des voitures), des salariés qui ensuite ramènent le virus à leur famille confinée. Sans compter les assistantes maternelles, obligées maintenant de prendre six enfants au lieu de trois et dont le mari, s’il travaille, ramène le virus à la maison. Sans compter que, du fait de la pénurie de tests, seuls ceux qui présentent des symptômes sont testés (et pas toujours isolés), alors que les porteurs sains sont infiniment plus nombreux. Sans compter que les personnes diagnostiquées positives sont renvoyées chez elles et contaminent leur famille. Et ainsi de suite. De quelque manière qu’on regarde la situation, on ne parvient pas à trouver la moindre logique à ce confinement.
D’ailleurs le terme « confinement » est un euphémisme. En réalité, il s’agit d’une assignation à résidence que Macron rêverait sans doute de maintenir ad aeternam. Mettez-vous à sa place. La moitié inutile, mais remuante, de la population enfermée, et l’autre moitié au travail forcé (60 heures par semaine et plus aucun droit) pour sauver les profits de ses amis. Ce ne serait pas formidable ?
Le confinement à la française, est-il seulement efficace ?
Certains prétendent que le confinement a été décidé uniquement à cause de l’incapacité de la Macronie à faire face à l’épidémie, qu’il est inutile et même contreproductif, la preuve en serait que, malgré un des confinements les plus durs, les plus longs, les plus infantilisant et les plus réprimés qui soient, le nombre de décès dépasse celui de pays où il n’est imposé que partiellement ou pas du tout.
Ce sont des mauvaises langues. Nous le savons parce que nous avons assisté en direct, à la TV, à la lutte qui opposait les médecins sur l’ampleur du risque et les mesures à prendre. Il est vrai que les médecins de plateaux, style Michel Cymes, un «imposteur » selon Acrimed, ont d’abord nié l’importance de l’épidémie comme la Macronie, mais dès que la Macronie a décrété le confinement et la guerre, ils ont sagement changé leur fusil d’épaule, suivis de près par les amis des laboratoires comme le professeure Karine Lacombe, chef du service des maladies infectieuses de l’hôpital Saint-Antoine à Paris, et plusieurs membres du Conseil scientifique.
Si les alarmistes ont emporté la mise, c’est pour de bonnes raisons : le principe de précaution, la protection des populations les plus faibles, le souci de ne pas engorger les hôpitaux, et pas du tout à cause du manque de préparation de la Macronie, de l’absence de matériel disponible, de la perspective d’un vaccin juteux pour Big Pharma ou de l’opportunité de faire taire les luttes sociales. La macabre chronique nécrologique du Dr Salomon tous les soirs à la TV, les amendes arbitraires, les interventions de la police pour forcer les gens à retirer de leurs balcons les banderoles qui ne plaisent pas à Macron, ont achevé de terroriser une population déjà choquée par cette succession de passages brutaux d’un extrême à l’autre. Le Dr Raoult a essayé de s’opposer à toute cette dramatisation/répression. En vain ! Il s’est consolé en faisant ce qu’il voulait à Marseille.
Il n’y a pas qu’en France que les médecins, « marginalisés par les juristes et les économistes », ont « pris leur revanche » comme dit Geoffroy de Lagasnerie. Dans d’autres pays aussi, les virologues ou autres sommités scientifiques maladies infectieuses ont pris le pouvoir pour le plus grand malheur de leur populations, selon certains esprits chagrins : l’Institut de virologie Vektor en Russie, et aux États-Unis, le Dr Anthony Fauci, Directeur de l’Institut National des Allergies et des Maladies Infectieuses (NIAID).
L’Allemagne a bien géré la pandémie, avec un dépistage massif et un confinement très souple qui s’est terminé le lundi 20 avril. C’est sans doute pour cela que le Professeur Sucharit Bhakdi ose expliquer que le plus grand nombre de décès que le virus peut causer est de 30 décès par jour. Or en Allemagne, 2200 seniors (plus de 65 ans) meurent chaque jour. Certains d’entre eux meurent de coronavirus déjà connus. Pour lui, les mesures prises sont « grotesques, absurdes et dangereuses ». Il estime, que loin de protéger les anciens, ce confinement « raccourcit la vie de millions de personnes » en les privant de contacts, de voyages, de sorties culturelles, de sport. Sans compter « l’impact terrible » sur les soins médicaux des autres pathologies, et sur l’économie « qui menace la vie d’un nombre incalculable de personnes ». Selon lui, « toutes ces mesures mènent à l’auto-destruction et au suicide collectif, à cause d’un spectre »
Et ce n’est pas tout, les violences contre les femmes augmentent. Les psychiatres s’inquiètent du nombre de patients angoissés ou en état de stress aigu. La révolte gronde dans les prisons parce que les prisonniers sont privés de visites et d’activités de groupe, et que certains produits manquent à la cantine. Il y a eu des mutineries à Tarascon, à Grasse, aux Baumettes à Marseille, à Draguignan, à Jamiouls. La dernière en date a eu lieu à la prison de Toul-Ecrouves à Nancy. Selon France 3, bien connue pour son indépendance vis-à-vis du pouvoir : « Visiblement, d’après les premières informations, la mutinerie n’est pas une conséquence du coronavirus. » Alors que « visiblement » elle en est une puisque, privés de visites, les prisonniers sont aussi privés de stupéfiants.
La situation dans les centres de rétention n’est pas meilleure. Le gouvernement grec utilise le Covid comme prétexte pour enfermer les réfugiés et les laisser sans soins. Conséquence de la fermeture des ports et des frontières, l’arrivée en Méditerranée centrale de personnes en situation irrégulière a chuté de 90 % en mars. Dans plusieurs pays d’Europe, les procédures de demandes d’asile sont suspendues. Jacques Toubon, le Défenseur des droits, a alerté les pouvoirs publics sur le sort des détenus pendant le confinement. En pure perte !
Les multinationales comme Black Rock en profitent pour augmenter leur emprise sur nos gouvernants. Et la crédibilité française à l’international est une victime collatérale du Covid-19. Les articles dans la presse étrangère se multiplient sur la manière dont la France et son gouvernement ont raté la gestion de cette épidémie.
Les procédures contre la Macronie s’accumulent. Aux dernières nouvelles il y en aurait vingt-huit. Et la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) vient de mettre en place un Observatoire de l’état d’urgence sanitaire et du confinement visant à contrôler la mise en œuvre des mesures coercitives qu’autorise cet état d’exception et à évaluer les éventuelles violations des droits et libertés qui en résulteraient.
La Macronie craint le déconfinement
La Macronie essaie en permanence de nous enfumer mais malgré tous ses efforts et ses pressions, elle n’a pas encore réussi à censurer complètement Internet. Ce qui nous permet de nous tenir informés et de savoir ce qui se passe vraiment, malgré la propagande et les mensonges éhontés dont elle nous abreuve. Je ne résiste pas au plaisir de citer une de ses dernières manipulations. La Macronie a posté sur le site de l’Elysée une vidéo qui semble montrer, à notre grande surprise, tout le personnel de l’hôpital en train d’applaudir chaudement Macron. Il s’avère que les soignants applaudissaient en fait leur collègue qui venait d’exprimer leurs doléances à Macron !!!
La Macronie repousse le déconfinement, d’une part parce qu’elle n’a toujours pas de stratégie (elle ne connaît que la tactique) et d’autre part parce qu’elle veut éviter l’explosion de la colère qui monte dans le pays depuis deux ans et que sa gestion désinvolte de la pandémie, que nous payons et que nous n’avons pas fini de payer, ne fait qu’approfondir.
Mais comme dit Tristan Garcia :
« À mesure que le temps passe, la part de confiance et de solidarité va probablement baisser, et celle de défiance et de revendication augmenter. L’image qui me vient est celle de la cocotte-minute. Des individus sont pressurés psychologiquement, économiquement ; des impuissances, des colères enflent, se renforcent. Avec le déconfinement viendra le moment de la décompression, voire de l’explosion de ces rages accumulées. »
La Macronie est donc déchirée entre le désir de garder en prison le plus de monde possible, le besoin de remettre au boulot le plus de monde possible, et la peur que la cocotte-minute n’explose. En attendant de se décider, ou en attendant les ordres de l’UE, ou en attendant de voir ce que Trump va faire, elle fait des discours, alternant promesses et menaces, que les éditocrates inféodés encensent religieusement. Quant aux médecins, ils nous prédisent une épidémie sans fin. Et tout ce beau monde, qui circule tout à fait librement, nous intime, nous enjoint, nous ordonne de « rester chez nous » !
Mais les Français savent compter, à la différence de la Macronie. C’est pour partager, qu’il faut savoir compter. Pour donner sans compter à ses amis, et rien aux autres, c’est inutile. La Macronie, donc, découvre, avec stupeur, que les Français savent compter les jours : « On a compté les jours, on ne peut plus être contagieux ». Et que, partout, on commence à se libérer et à contourner les règles du confinement. Et, en effet, pendant ma promenade d’une heure, aujourd’hui, j’ai senti souffler un vent de liberté tout à fait rafraîchissant. Des voisins discutaient entre eux, des gens, assis dans leur voiture, s’offraient visiblement un peu d’intimité, des propriétaires de chiens se retrouvaient, on faisait du vélo, on courrait, on marchait, on saluait gaiement les gens qui prenaient le soleil à leur fenêtre…
Philippe Moreau-Chevrolet craint aussi le déconfinement.
« Ce qui est difficile à faire admettre aux Français, et ce qui renforce leur sentiment d’impuissance, c’est qu’on ne leur donne pas les moyens de se protéger à titre individuel : pas de gel hydroalcoolique, pas de masques, pas de tests. Ce sentiment d’impuissance est redoutable et se paiera cash, au moment du déconfinement ou des futures échéances électorales. On ne peut pas mettre les gens dans ce confinement, les priver de leur liberté, et ne pas leur donner les moyens de se protéger. Rester chez soi sans moyen de se protéger d’une maladie mortelle, c’est le Moyen-âge.
Tout dépend de la façon dont le déconfinement sera géré. Tout dépend des masques et des tests. Le déconfinement pose autant de questions que le confinement. L’enjeu pour le gouvernement est vraiment de sortir de sa réponse moyenâgeuse à la crise, pour aller vers une réponse moderne avec des masques, du gel, des tests. Si le gouvernement arrive à sortir par le haut de cette crise, avec une réponse plus proche de celle de la Corée du Sud que du Moyen-âge français, il aura gagné. Mais le chemin à parcourir est encore long. »
On l’a vu hier pendant l’allocution de près de deux heures de la Macronie. Ils n’ont toujours pas de stratégie, pas de matériel, pas de lits, rien. La seule annonce qu’ils ont faite, c’est que les seniors dans les Ehpad auront droit aux visites. C’est tout ! La seule chose qui a changé, c’est la tactique de communication. Là aussi, ils sont passés d’un extrême à l’autre. Précédemment on avait droit à des annonces, des ordres, des interdictions, souvent contradictoires, et jamais argumentées. La Macronie, nous parlait comme on ne devrait même pas parler à des enfants : C’est comme ça parce que je l’ai dit. Hier, on se serait cru au Conseil d’administration de la start up nation. Philippe, Veran et consorts nous ont présenté avec application des PowerPoints, des graphiques, des chiffres, des courbes, et se sont fendus d’un bla bla scientifique à vous donner le tournis. Philippe était très tendu, Véran un peu moins, et parfois, étonnamment, on les sentait gênés de devoir mentir (« La France n’a pas attendu pour fabriquer des masques », « Notre premier souci est de préserver la santé des Français », « Nous voulons rouvrir les écoles pour maintenir la continuité pédagogique »), ou de devoir se vanter de leur réactivité et de leur efficacité.
Le petit sourire narquois avec lequel je les regardais se débattre s’est mué en rictus de colère lorsqu’ils ont eu le toupet de dire que nous avions bien de la chance en France d’avoir un « système social qui joue le rôle d’amortisseur » et que c’était « la fierté de notre pays de pouvoir compter sur un modèle social que beaucoup nous envient ». Un système qu’ils s’acharnent à détruire depuis des décennies ! S’il tient encore debout, ce n’est sûrement pas grâce à ces suppôts de l’UE…
On a découvert hier soir que la Macronie avait découvert que la population n’était pas assez immunisée pour être déconfinée sans danger. Si la Macronie ne croyait pas dur comme fer à sa propagande relayée en boucle par ses médias et experts stipendiés, une propagande si grossière qu’il suffit d’inverser ce qu’ils disent pour connaître la vérité, si elle s’informait comme nous sur Internet ou réfléchissait deux minutes, elle saurait depuis longtemps qu’on ne peut pas, « en même temps » enfermer la population pour ne pas saturer le système de santé qu’on a détruit, et s’imaginer que la population va s’immuniser.
En fait, ce que Philippe nous a dévoilé, hier, c’est le plan qu’ils auraient dû élaborer, et mettre en œuvre, il y a trois mois, au lieu de se gausser de la Chine et du système de santé italien, au lieu de soutenir l’alourdissement des sanctions étasuniennes contre l’Iran et Cuba (qui était en train de soigner les habitants de la Martinique), au lieu de vouloir faire passer en force leurs réformes iniques (la précarité que va engendrer l’ignoble réforme du chômage « horrifie » même des agents de Pôle Emploi).
Depuis le début de l’épidémie, la Macronie n’a pas cessé de tergiverser, de jouer sur les deux tableaux, de pratiquer le « en même temps » qui était peut-être efficace tant qu’il suffisait de parler et de séduire, mais quand il s’agit de gouverner, le « en même temps » se heurte à la réalité ; et dans la réalité, il faut choisir et prendre des risques. Alors, de la valse-hésitation, on est passé au tout ou rien. Un jour, on nous affirme que le virus ne nous atteindra jamais, le lendemain on nous enferme sous peine de prison ; un jour, on gaze les Gilets jaunes, les soignants et les enseignants, le lendemain ce sont des héros, en première et deuxième ligne de front ; un jour il faut détruire le système de santé qui coûte trop cher, le lendemain c’est notre fierté ; un jour les masques ne servent à rien, le lendemain il faut en porter tous (mais les pharmaciens ont interdiction d’en vendre !) ; un jour les enfants sont porteurs sains et il faut absolument tenir les pauvres créatures enfermées, le lendemain, ils peuvent tous retourner à l’école ; un jour le confinement le plus dur du monde est indispensable, le lendemain on peut tous sortir ; pareil pour les ouvertures et fermetures de commerces ou d’usine, pour les médicaments, pour tout.
Ménager la chèvre et le chou ou passer d’un extrême à l’autre, c’est finalement la même chose. Dans un cas comme dans l’autre, on perd tout ce que l’on voulait sauver. La voie de la réussite, c’est le chemin du milieu. C’est la voie d’or, la voie de la sagesse. La sobriété, l’honnêteté, la réflexion, la patience, la prévoyance, la prudence, la reconnaissance, sont autant de qualités qui ne font plus recette dans notre société dominée par l’individualisme, la cupidité, l’hypocrisie, la nouveauté, le spectacle. Une société où le paraître a remplacé l’être.
Si nous ne cessons pas de nous aveugler sur nous-mêmes en tant que société, si nous ne cessons pas de nous enorgueillir de ce dont nous devrions avoir le plus honte, nous n’éviterons pas le naufrage.
Sur ce, je laisse le dernier mot à François Mauriac :
« Ceux qui cherchent ce qu’ils sont, et ceux qui s’inquiètent de ce qu’ils paraissent être : les uns sont les maîtres, et les autres, des singes plus ou moins divertissants et doués. » (salaireavie.fr)
Dominique Muselet
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