Le gouverneur de la Banque de France, que personne d’en bas ne connaissait jusqu’à présent – le Français moyen pensait que c’était encore les Rothschild qui géraient la maison – est soudain partout. Il vient rassurer les milieux d’affaires et menacer les Français, ce qui est objectivement le rôle de la Banque dans une économie capitaliste qui délaisse de plus en plus la production pour la financiarisation.
« Dans la durée, il faudra rembourser cet argent. »
François Villeroy de Galhau est donc partout : dans le JDD, sur Europe 1, chez BFM TV. Partout il répand la bonne nouvelle : vous allez payer, ce qu’on vous avance aujourd’hui, vous allez le payer, bande de chiens, ne croyez pas qu’on vous file ce fric gratuitement, c’est pas écrit Banque sociale ici ! C’est dit un peu prosaïquement mais ça résume le propos.
La grande escroquerie économico-bancaire du coronavirus est en marche. Ce qui ne nous étonne pas, c’est que le discours des néolibéraux est toujours le même : on réduit les dépenses. C’est-à-dire le budget de l’État, des services publics. Après la qualité de vie, c’est au tour du niveau de vie des Français d’être touché, et ce sera par l’inflation ou la baisse des salaires, sinon les deux.
Le 1er avril, Galhau répondait aux questions des auditeurs d’Europe 1, dont un petit patron, qui lui rentre directement dans la gueule :
Heureusement, sur BFM TV (le 20 mars), on sait se tenir devant le Monsieur :
Le capitalisme financier nous a foutus dans la merde, sciemment, et ce n’est sûrement pas lui qui va nous en sortir, puisqu’il en profite. Les propos lénifiants du banquier, soi-disant là pour « redonner confiance » aux Français qui sont en train de se faire piller, sont en fait lourds de menaces. La dette publique, qui va passer à 115 % du PIB, va encore plus soumettre le politique à la Banque, et les Français à la dette, cette fameuse dette qui enrichit le secteur bancaire et les assurances privées à hauteur de 40 %.
Galhau nous fait croire que la prochaine croissance, estimée à 4,5 % en 2021, permettra de rembourser la dette. Le coup de la croissance, cela fait 35 ans qu’on nous le fait. À la place, on a toujours plus de chômage et toujours moins de services publics, avec un État de plus en plus faible, de plus en plus soumis à la Banque et au CAC40. Les petits entrepreneurs, qui sont pourtant l’écrasante majorité en France, sont le cadet de leurs soucis. Ça fera des chômeurs en plus, des assistés en plus, et puis c’est tout. L’État est là pour s’occuper des dommages collatéraux de l’enrichissement de la Banque.
Galhau veut restaurer la confiance pour « que les ménages consomment et que les entreprises continuent d’investir et d’embaucher comme elles le faisaient depuis quatre ans ». Mais la confiance est rompue depuis longtemps : le gouverneur a-t-il entendu parler des Gilets jaunes ? La crise couvait bien avant l’arrivée de ce virus providentiel… pour la Banque.
La réponse du politique, ce fameux gouvernement d’union nationale, avec des tocards comme Valls, le peuple se torche déjà avec. L’union nationale, si elle se fait, se fera contre eux.
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