par Andre Vltchek.
Depuis de nombreuses années, il est évident qu’en Amérique du Nord comme en Europe, le fait de salir et de provoquer la Chine est devenu une activité, voire une carrière, extrêmement lucrative. Il existe de nombreux « instituts » et ONG qui se consacrent strictement à ces activités, et certaines personnes sont formées à devenir des guerriers anti-chinois.
Peter Navarro, un néo-con et un militant de droite, est convaincu depuis des années qu’il sait précisément « à quel point » la République Populaire de Chine est malfaisante. Il a écrit des livres sur le sujet, et il a réalisé des vidéos. Il ne peut s’empêcher de parler de la « méchanceté » du pays le plus peuplé de la planète.
Mais M. Navarro connaît-il vraiment la Chine ? Ou bien ses attaques constantes contre Pékin ne sont-elles qu’un travail et une carrière bien rémunérés ?
Quels sont les dommages qu’il cause réellement ?
En 2017, Foreign Policy a posé une question rhétorique :
« Le meilleur expert de Trump sur la Chine n’est pas un expert sur la Chine. Peter Navarro ne parle pas chinois et n’a que peu d’expérience dans le pays. Cela devrait-il être important ? »
Oui, est-ce que cela a une quelconque importance de nos jours ? Ou est-ce que le fait de haïr publiquement la Chine est un atout suffisant en Occident pour obtenir des postes de haut niveau au sein du gouvernement, des universités ou des médias ?
Une de mes connaissances européennes, qui vit et enseigne dans une université de Tokyo, m’a un jour avoué (avec une certaine fierté) qu’à l’époque où les Occidentaux (en particulier les universitaires occidentaux) étaient accueillis à bras ouverts en Chine, il est resté un an à Pékin et a commencé un jour son cours en posant une question :
« Saviez-vous qu’un de vos responsables politiques était un pédophile ? »
Observant mon choc, il a expliqué :
« Je viens d’inventer ce truc. Le but était de provoquer et d’embrouiller mes étudiants chinois ».
Quel objectif ? Je me suis demandé. Qui payait pour de telles déclarations ? Cela devrait être laissé à l’imagination du lecteur.
D’autre part, celui qui paie Peter Navarro pour ses attaques grotesques contre Pékin, est en fait extrêmement bien documenté – le contribuable des États-Unis d’Amérique.
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Peter Kent Navarro, assistant du Président Donald Trump et Directeur de la politique commerciale et manufacturière, a d’abord été assistant adjoint du Président et Directeur du Conseil National du Commerce à la Maison Blanche.
Il s’agit sans aucun doute de postes très respectables et de haut niveau. Surtout pour un dilettante.
Après que le COVID-19 et la réaction scandaleusement inepte à la propagation de la maladie en Europe et aux États-Unis aient commencé à détruire des économies entières en Occident et dans ses néo-colonies, Trump a eu tendance à ne plus respecter l’accord commercial qu’il avait signé à Pékin, en décembre 2019.
Deux hommes proches idéologiquement de Trump – Peter Navarro et Steve Bannon – ont commencé à faire pression pour une politique étrangère et économique extrêmement belliciste à l’égard de la Chine.
Au lieu d’essayer de dégonfler la crise, au lieu d’une coopération dans les domaines médical et économique, Navarro et Bannon ont tous deux ouvertement poussé à la confrontation.
Politico a fait un rapport le 18 mars 2020 :
« Le conseiller commercial de la Maison Blanche, Peter Navarro, a dirigé les efforts visant à réduire la dépendance à l’égard de la Chine pour les ingrédients et les fournitures médicales vitales comme les masques et les gants.
« Le problème auquel nous sommes confrontés est que chaque fois que nous avons une urgence de santé publique, les gens se réveillent à l’extrême dépendance étrangère que nous avons », a-t-il déclaré. « Et une fois la crise passée, ils se rendorment rapidement ».
Steve Bannon, un ancien stratège en chef de la Maison Blanche de Trump qui a longtemps mis en garde contre les dangers que représente la montée en puissance de la Chine, a déclaré que toute bonne volonté acquise suite à la conclusion de l’accord commercial initial est désormais sans fondement. Il a reproché aux premières actions de Pékin – lorsqu’elle a été accusée d’essayer de couvrir la crise et de résister à l’aide extérieure – d’avoir « métastasé » la pandémie.
« Maintenant, vous pouvez voir qu’ils font une offensive de propagande pour rejeter la faute sur l’Occident, en particulier les États-Unis, et cela va conduire à une nouvelle confrontation. Il y a une confrontation à venir », a déclaré Bannon.
Il a dit qu’une confrontation impliquerait probablement une escalade « dans la guerre de l’information et la guerre économique ».
Les étincelles se sont mises à voler. Washington a insulté la Chine, à plusieurs reprises, en déformant à la fois la logique et l’information. La Chine a répondu.
Un porte-parole du Ministère chinois des Affaires Étrangères, Lijian Zhao, a partagé des articles et soulevé des questions sur l’origine de la maladie aux États-Unis. Le 12 mars, Zhao a tweeté, faisant écho aux conclusions de nombreux experts, partout dans le monde :
« C’est peut-être l’Armée Américaine qui a amené l’épidémie à Wuhan. Faites preuve de transparence ! Rendez publiques vos données ! Les États-Unis nous doivent une explication ! »
Le 19 mars, CNBC a fait un rapport :
« Navarro, connu pour ses positions bellicistes sur la Chine, a déclaré à CNBC au début de la semaine qu’il présentait un décret visant à réduire la dépendance des États-Unis vis-à-vis des fabricants étrangers de médicaments. Environ 72% des fabricants d’ingrédients pharmaceutiques fournissant les États-Unis sont situés à l’étranger, dont 13% en Chine, selon le témoignage au Congrès d’octobre de Janet Woodcock, directrice du Centre d’Évaluation et de Recherche sur les Médicaments de la Food and Drug Administration ».
Le danger est que des néo-conservateurs tels que le Président Donald Trump et Peter Navarro n’essaient pas seulement de produire des médicaments essentiels pour le bien de l’humanité, en sauvant des vies et en améliorant la santé dans toutes les parties de notre planète, loin de là ! Au début de ce mois, Trump essayait de convaincre une grande entreprise pharmaceutique allemande de s’installer aux États-Unis, de trouver le remède pour le COVID-19 et de commencer à produire le médicament exclusivement pour les citoyens des États-Unis. De telles tentatives ont réussi à dégoûter même le gouvernement du proche allié de Trump – l’Allemagne.
La Chine, qui a vaincu le COVID-19 en un temps record, aide maintenant des pays du monde entier, dont l’Italie, la Serbie et les Philippines, en envoyant des médecins, du personnel médical et du matériel médical, par avion et par train. La Chine montre sa véritable nature compatissante, internationaliste et rationnelle, et se fait des amis en Asie, en Europe et ailleurs.
C’est-à-dire que pour les guerriers anti-chinois comme Peter Navarro, rien de moins qu’un désastre total, un cauchemar. Leur rhétorique agressive s’intensifie donc.
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Peter Navarro est un propagandiste ouvertement anti-chinois. Son livre le plus « connu », ou plutôt le plus notoire, s’intitule « La mort par la Chine : Affronter le dragon – Un appel mondial à l’action ». Le livre a été transformé en un film « documentaire ».
Le fait le plus alarmant est qu’un écrivain exceptionnellement mauvais et un économiste de droite fondamentaliste et démodé, s’est vu attribuer un poste de conseiller en chef à la Maison Blanche de Donald Trump.
Son travail « créatif » est en fait si mauvais que même les publications les plus importantes aux États-Unis n’ont rien de bon à dire à ce sujet.
Voici quelques critiques de « La mort par la Chine », à la fois le livre et le film :
Neil Genzlinger du New York Times :
« Le film ‘alarmant et alarmiste’ contredit son argumentation par un langage incendiaire et des graphiques ringards… il est aussi résolument unilatéral et manque de solutions ».
Sam Adams du Los Angeles Times :
« L’important argument politique au cœur du documentaire d’agitprop de Peter Navarro a été noyé par l’hystérie xénophobe et les exagérations si répandues qu’il devient impossible de distinguer le vrai du faux ».
Rotten Tomatoes donne au documentaire un score de 33% basé sur les critiques de 12 critiques, ce qui est simplement embarrassant.
Là encore, la tentative de Peter Navarro de rejoindre la foule intellectuelle aurait été oubliée depuis longtemps (son livre et son film remontent à plusieurs années), si ce n’était du fait qu’il occupe l’une des positions les plus puissantes de son pays, conseillant le Président, qui l’appelle souvent « Mon Peter », au moment de l’une des plus grandes crises de ces cent dernières années.
Déséquilibré et xénophobe, Navarro a de nombreux ennemis, même à la Maison Blanche, mais il a aussi de puissants alliés, dont le Président lui-même.
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Le 26 décembre 2019, le New York Times a décidé d’analyser Peter Navarro, et ses conclusions ont été loin d’être flatteuses :
« Pendant trois ans, Navarro, 70 ans, a été le guerrier commercial de Trump, poussant le Président à déchirer les accords commerciaux et à les réécrire de façon à ce qu’ils soient plus favorables aux travailleurs américains. En tant qu’universitaire ayant peu d’expérience du gouvernement ou des affaires, Navarro a réussi à exercer une énorme influence sur la politique commerciale des États-Unis en exploitant le dédain du Président pour la mondialisation et en promouvant son opinion selon laquelle la Chine « nous vole au grand jour ».
Les spécialistes de la Chine ont tendance à considérer Navarro avec méfiance. Il ne parle pas le mandarin et n’a visité le pays qu’une seule fois avant de s’y rendre en 2018 dans le cadre d’une délégation de la Maison Blanche. Certains universitaires ont ricané en octobre lorsqu’il est apparu que M. Navarro avait pris une licence de création pour citer une source fictive – Ron Vara – dans plusieurs de ses ouvrages non universitaires. Même ses propres collègues ont été irrités par son approche agressive de la Chine et ont parfois essayé de bloquer l’accès de Navarro au Président ».
Navarro fait partie du club des hommes extrêmement dangereux. Ce club comprend des individus tels que Steve Bannon, John Bolton et Mike Pompeo.
Ils propagent la haine, la désinformation et les dogmes fondamentalistes de l’impérialisme occidental. Et ils sont sacrément proches du pouvoir. Certains diraient : ils sont vraiment le pouvoir.
La Chine essaie de garder son calme. Elle ne cherche pas la confrontation. Mais elle observe. Et elle analyse.
Navarro ne veut pas la paix. Il ne veut pas l’harmonie. Tout comme presque tous les hommes politiques occidentaux au cours des siècles, il veut la victoire. La victoire par tous les moyens. La victoire, même si la planète Terre entière va en enfer et brûle. Victoire et contrôle de la planète.
Ce n’est pas ce que pense la Chine. La Chine essaie de construire un monde sans misère, un monde sans maîtres et sans esclaves.
L’ère des gens comme Peter Navarro devrait être, au moins théoriquement, terminée. Mais ils sont toujours là, ils sont dangereux ; ils menacent la survie même de l’humanité.
source : https://journal-neo.org
traduit par Réseau International
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