Louis-Jean Cormier n’aurait pas pu mieux planifier la sortie de son dernier opus. On peut écouter Quand la nuit tombe depuis le 20 mars. Musicalement très réussi, l’album illustre aussi la quête existentielle qui torture l’artiste.
En cette période de confinement, quel adon que le nouvel album d’un compositeur apprécié !
Louis-Jean Cormier n’aurait pas pu mieux planifier la sortie de son dernier opus : pendant cette pause imposée, on peut l’écouter pour vrai. Quand la nuit tombe, disponible sur les plateformes d’écoute depuis le 20 mars, regroupe 10 titres aux airs tantôt électros, tantôt pop, tantôt doux et simples.
Après une pause de cinq ans, Cormier est revenu à ses premières amours avec un album sans guitare, où il s’accompagne principalement du piano, complémenté par des percussions, du clavier et du synthétiseur. Il se permet même d’intégrer des extraits de Debussy, de Gilles Vigneault, prouvant aussi ses talents de réalisateur.
En réécoutant l’album à plusieurs reprises, en s’attardant chaque fois un peu plus au texte, c’est l’amour qui semble répondre le mieux à l’absurdité ambiante de notre société trouble.
Les magnifiques mélodies de certaines chansons (J’ai monté, Croire en rien, La photo) contrastent habilement avec les airs plus coupés, rythmés, « rappés », presque récités parfois (100 mètres haies, Les poings ouverts, Je me moi). Rien de simplet, toutefois, dans ces compositions, dont plusieurs restent en tête entre les écoutes.
Les chansons abordent plusieurs thèmes d’actualité : le rapport à l’autre, le règne de l’image, #metoo, la xénophobie au Québec, l’amour à distance, etc. La plume de l’auteur est sans prétention, mais toujours inspirée.
L’amour contre l’absurdité
Et puis il y a la chanson Croire en rien, dans laquelle il confesse à son père (ex-prêtre) qu’il quitte le navire du catholicisme, qu’il choisit de ne croire qu’en lui-même, qu’en ses moyens, etc.
À la lumière de cet aveu, on ne peut pas ignorer la recherche, la quête existentielle qui torture l’artiste au fil des paroles des autres titres de l’album…
Dans Les poings ouverts, il est ébranlé par la haine gratuite, par la xénophobie qui subsiste toujours dans notre Québec soi-disant libre et ouvert. Dans Je me moi, c’est encore la méchanceté omniprésente — surtout sur les réseaux sociaux — qu’il dénonce.
Avec Toi aussi, il parle à son fils, se questionne sur l’exemple qu’il lui donne, espère lui apprendre comment être « un bon gars », comment devenir un homme qui se tient et qui aime.
Dans La photo, Cormier regarde une photo de ses beaux-parents, réfléchit sur leur bonheur et sur la suite, sur ce qui reste après…
Bref, ça travaille fort au niveau de la conscience !
En réécoutant l’album à plusieurs reprises, en s’attardant chaque fois un peu plus au texte, c’est l’amour (de l’auteur pour sa blonde et ses enfants, entre autres) qui semble répondre le mieux à l’absurdité ambiante de notre société trouble.
J’aimerais bien lui dire, moi, à Louis-Jean Cormier, que l’unique remède contre la connerie humaine — dont nous ne serons pas en pénurie de sitôt — n’est pas dans son « propre ciel », ou dans ses « propres noms d’étoiles », mais bien dans le Ciel. Dans celui où se repose probablement son défunt père.
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Source: Lire l'article complet de Le Verbe