Une ancienne collaboratrice de Joe Biden porte plainte contre lui pour agression sexuelle

Une ancienne collaboratrice de Joe Biden porte plainte contre lui pour agression sexuelle

Une femme, qui a brièvement travaillé dans l’équipe de Joe Biden au Sénat en 1992-1993, a déposé une plainte pour agression sexuelle le 9 avril contre celui qui devrait représenter le parti démocrate contre Donald Trump à la présidentielle américaine, selon l’agence Associated Press. L’ancienne collaboratrice, âgée aujourd’hui de 56 ans, l’avait déjà accusé en 2019 de comportements déplacés avec d’autres femmes. 

Tara Reade, assistante qui travaillait notamment à l’encadrement des stagiaires dans l’équipe de Joe Biden en 1993, déclare qu’elle a été plaquée contre un mur du sous-sol d’un bâtiment du Sénat par l’élu démocrate, qui l’aurait ensuite pénétrée de ses doigts, avant qu’elle réussisse à le repousser. L’élu démocrate n’aurait ensuite pas insisté. La quinquagénaire, qui dit avoir été brusquement congédiée de l’équipe du sénateur par la suite, n’est en revanche pas en mesure de se souvenir ni du jour, ni de l’heure, ni du lieu exact de cette agression.

Elle aurait parlé de cette agression à sa mère (aujourd’hui décédée) le soir-même et se serait plainte de harcèlement sexuel, sans mentionner l’agression, auprès de ses référents au Sénat : Marianne Baker, Dennis Toner et Ted Kaufman, trois proches collaborateurs de Joe Biden.

Devant leur absence de réaction, Tara Reade affirme avoir adressé un écrit auprès d’un service de ressources humaines du Parlement, sans en avoir reçu une copie. Le document n’a à ce jour pas pu être consulté par la presse américaine. L’ancienne collaboratrice se serait ensuite vue démettre de la plupart des ses responsabilités, puis mise à la porte de l’équipe du sénateur démocrate à l’été 1993. Elle n’a depuis jamais retravaillé au Sénat.

L’entourage de Joe Biden balaie les accusations

Marianne Baker, qui a travaillé pendant près de 20 ans avec Joe Biden, a déclaré dans un communiqué n’avoir jamais «été témoin, ou entendu, ou reçu» aucune plainte concernant des «conduites inappropriées» de la part du sénateur, «ni de [Tara] Reade, ni de personne». 

Ce qui est clair à propos de cette accusation : elle est fausse

Ted Kaufman, lui-même devenu sénateur en 2009 après la démission de Joe Biden et Dennis Toner, ont tous deux confié à Associated Press qu’ils ne ne souvenaient pas de la plaignante et que ces accusations ne correspondaient pas à ce qu’ils connaissaient de l’homme politique.

«Ce qui est clair à propos de cette accusation : elle est fausse. Cela ne s’est absolument pas produit», écrit dans un communiqué de l’actuelle directrice de communication de Joe Biden, Kate Bedingfield, 

Associated Press a contacté 21 anciens collaborateurs de l’ancien sénateur du Delaware : aucun n’a confirmé de comportements déplacés ni s’est souvenu d’une plainte formulée à l’époque par l’assistante.

Le New York Times note par ailleurs que l’ancienne collaboratrice a plusieurs fois retweeté en 2017 des contenus favorables à Joe Biden, notamment sur son travail contre les agressions sexuelles, avant de prendre fait et cause pour le socialiste Bernie Sanders et devenir critique envers l’ancien vice-président de Barack Obama. L’intéressée, toujours selon le quotidien, a déclaré que ses convictions politiques n’avaient pas de rapport avec ses accusations. 

Un «manque d’empathie pour les femmes» 

Sept autres femmes ont en 2019 accusé Joe Biden de comportements déplacés, parmi lesquels des contacts physiques et des baisers non désirés.

Une élue du Nevada, Lucy Flores, a notamment raconté dans le New York Magazine que le vice-président l’avait prise par les épaules, lui avait senti les cheveux et lui avait embrassé le cou, alors qu’elle s’apprêtait à monter sur scène pour un meeting en 2014. Cette dernière a tancé un «manque d’empathie pour les femmes et jeunes femmes dont l’espace [personnel] est envahi», sans pour autant parler d’acte répréhensibles pénalement. Joe Biden avait reconnu des comportements déplacés et promis de faire plus attention à l’avenir, selon Associated press

De son côté, Tara Reade avait déclaré en 2019 au New York Times que l’ancien sénateur lui avait caressé le cou et les cheveux d’une façon gênante, mais n’avait pas parlé d’agression sexuelle. 

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