Selon la toute dernière rumeur lancée pour détourner l’attention de l’incurie de nos gouvernements occidentaux face à l’épidémie de Covid-19, la Chine aurait menti sur le nombre de ses décès, ce qui « nous aurait retardés ». C’est ridicule, bien sûr : pendant que la Chine se battait contre l’épidémie, que 56 millions d’habitants du Hubei étaient en quarantaine et que les Chinois construisaient des hôpitaux provisoires à vitesse fulgurante, le monde occidental – USA et UE en tête – l’observait, bras ballants, au lieu de prendre en amont, avant l’arrivée du tsunami, les mesures qui s’imposaient : faire des provisions de masques, de tests et de respirateurs, pré-réquisitionner les lits de réanimation des cliniques privées en cas de besoin (sachant qu’elles ne demandaient pas mieux et l’ont elles-mêmes proposé), lancer rapidement des tests préliminaires sur les médicaments utilisés en Chine et dans les autres pays où l’épidémie était combattue avec succès, etc.
Ce qui explique le faible nombre de décès de la Chine continentale (ainsi, d’ailleurs, que par exemple de Taïwan et Hong Kong, qui ne comptent respectivement que 5 et 4décès, de la Corée du Sud qui en dénombre 177, ou encore de Singapour avec seulement 6 décès) n’est peut-être pas tant la propension au mensonge du « régime » de Xi que son extrême réactivité. Et si nous cessions de le critiquer pour nous en inspirer, comme le demande d’ailleurs l’OMS ? – Corinne Autey-Roussel/Entelekheia
Vue aérienne du chantier de construction de l’hôpital Leishenshan à Wuhan, dans la province du Hubei en Chine, le 4 février 2020. L’hôpital Leishenshan est l’un des hôpitaux provisoires construits pour traiter les patients atteints de pneumonies dues au nouveau coronavirus. Photo Xinhua
Avec l’avancée de l’épidémie et la réaction des divers gouvernements à son arrivée sur leur territoire, il ne reste plus que les anti-chinois viscéraux pour nier l’éclatante réussite de la Chine dans sa guerre contre le virus. En isolant totalement Wuhan et la région de Hubei avant que le virus ne se répande dans le reste de la Chine, elle a contenu le virus à la province contaminée et pu y faire acheminer, de la Chine toute entière, tous les secours nécessaires en termes de soignants, de matériel sanitaire et de structures hospitalières. Si les Chinois ont vécu cet épisode comme une véritable guerre, on n’a pas vu leur président se poser en chef de guerre, à grand renfort de poses avantageuses, pour faire taire toute contestation car il n’y en a pas eu. Les décisions ont été prises à temps, quoiqu’en disent nos anti-chinois patentés, et si bien prises et respectées qu’il n’y a pas eu besoin de terroriser la population à coup de menaces et d’amendes. Il est vrai que le gouvernement chinois, lui, a pris tout de suite la situation au sérieux, à la différence des marionnettes supposées gouverner la France.
La « guerre » se fait avec une armée et exige des sacrifices.
En France, notre armée avance sur deux fronts, nous ont informé nos dirigeants. Précision ridicule, à mon sens, mais pas surprenante de la part de gens qui n’ont que leurs éléments de langage pour maîtriser une situation. Le « premier front » est donc constitué des soignants, sacrifiés non pas tant sur l’autel du coronavirus que sur celui du Capital, car s’ils sont envoyés « au front » sans cuirasses et sans munitions, c’est parce que le Capital pompe toute la richesse de la nation depuis des décennies. Le « second front » est constitué des travailleurs, eux aussi envoyés au combat sans protection et sans armes. Les médecins et les travailleurs sont furieux, à juste titre, d’avoir à payer de leur vie les pots cassés des politiques cyniques des adorateurs du Dieu Profit qui ont lâché la bride à la Finance et aux multinationales. Sans compter qu’il y a une troisième catégorie de sacrifiés. Les seniors, relégués dans les EHPAD, le sont tout autant et pour les mêmes raisons. Les Chinois n’avaient pas ce dilemme, car seulement 1,8% des personnes âgées du pays vivent en maison de retraite (ce taux est de 5 à 7% au sein des pays de l’OCDE).
La victoire de la Chine contre le virus a exigé aussi un énorme sacrifice, mais il semble que le sacrifice ait été compris et consenti. La population de la province de Hubei a compris la nécessité de se « sacrifier », pour sauver le pays tout entier. C’est John Ross qui l’explique dans un article du 30 mars intitulé Chine et USA face au Covid-19, où il compare le sacrifice de ses équipes soignantes à celui des défenseurs de Stalingrad qui donnèrent leur vie pour assurer la victoire décisive du peuple soviétique contre les Nazis (une victoire qui leur est contestée aujourd’hui avec la réécriture de l’histoire par les Atlantistes). Un sacrifice reconnu dans toute la Chine et qui leur vaut le statut de héros.
Health care workers were welcomed home as heroes when they returned from Wuhan. More than 40,000 health care workers went to the city to fight the novel #coronavirus. #Covid_19 #EverydayHero pic.twitter.com/JDdQupZm7v
— China Daily (@ChinaDaily) April 4, 2020
(Tweet : Les équipes soignantes ont été accueillies en héros à leur retour de Wuhan. Plus de 40 000 travailleurs de la santé s’étaient rendus dans la ville pour combattre le nouveau #coronavirus. #Covid_19 #HerosDuQuotidien)
Evidemment, la Chine est un « régime autoritaire » !
J’entends d’ici les suppôts de l’impérialisme étasunien s’écrier : Evidemment, la Chine est un « régime autoritaire », capable d’obliger une partie de sa population à se sacrifier « de bon cœur », tandis que nous sommes des démocraties qui doivent compter avec des oppositions et des peuples.
Pourtant, dans un sondage de janvier 2019, 78% des Français jugeaient M. Macron autoritaire (et 76% arrogant), et la loi d’urgence sanitaire qui lui donne quasiment tous les pouvoirs ne vient pas infléchir cette appréciation. D’ailleurs, à part ceux que l’idéologie atlantiste aveugle encore et ceux qui aspirent à une forme de dictature, tout le monde voit bien que nos gouvernements profitent de chaque « crise » pour augmenter, sans vergogne, leur contrôle sur les populations et restreindre les libertés.
Xi Jinping, le président chinois, est certes né, comme M. Macron avec une cuillère en argent dans la bouche, mais, sous Mao, son père est tombé en disgrâce. De plus, il a été envoyé à la campagne partager la vie de paysans très pauvres. Xi, qui avait 9 ans, a donc connu l’adversité et même le déshonneur. Cela vous forge un homme. Mais il ne s’est pas laissé abattre et en 1974, il a réussi à intégrer le Parti Communiste Chinois (PCC) et a fait des études. Lorsqu’en 1978 son père est réhabilité, il a 25 ans. Après avoir gravi avec succès tous les échelons, il devient président de la république populaire de Chine en 2013.
Comme l’explique Thomas Hon Wing Polin dans un article intitulé : « Xi le Dictateur » : un mythe né de l’ignorance et des préjugés » paru sur Counterpunch, que j’ai traduit pour LGS en 2017,
La Chine d’aujourd’hui est une méritocratie qui a un leadership véritablement collectif … Après Deng, la Chine s’est installée dans un système où le chef du Parti communiste partageait l’autorité avec ses collègues du Comité permanent du bureau politique du parti communiste. Ils ont mis en place un système efficace de méritocratie en ressuscitant l’examen impérial de la compétence idéale pour évaluer au mieux l’aptitude à occuper des postes élevés. [1] Au XXIe siècle, les critères de bonne gouvernance ont été l’expérience et la capacité d’action. Le résultat : un parti et un gouvernement éprouvés dont les cadres et les dirigeants ont accumulé une expérience bien plus riche et des compétences bien plus impressionnantes que celle de leurs homologues de n’importe quelle démocratie.
Avec 85 millions de membres, le Parti communiste lui-même est plus grand que la plupart des nations sur Terre. La « dictature du parti unique » qu’ont inventée les occidentaux, dans leur ignorance, est en fait un assortiment de multiples factions aux intérêts divergents réunies sous un même toit. Les différences entre ces factions sont plus grandes et infiniment plus significatives que celles qui existent entre les partis Démocrate et Républicain aux États-Unis, par exemple. Les débats internes au Parti communiste chinois sur les politiques à mener sont fréquents et vigoureux. A la fin, les questions non résolues sont réglées par le Comité permanent. »
Je ne suis jamais allée en Chine et ordinairement, je n’aime pas parler de ce que je n’ai pas pu constater par moi-même, mais il me suffit de comparer l’évolution de la Chine et celle de l’UE, de savoir que la Chine est considérée comme le concurrent à abattre par les Etats-Unis, un état voyou prêt à tout pour maintenir son hégémonie meurtrière sur le monde, pour comprendre que ce que dit Thomas Hon Wing Polin ne peut pas être entièrement faux.
L’institut italien Milton Friedman a publié fin 2018, un classement des dirigeants mondiaux basé sur leurs cotes de popularité parmi les citoyens de leurs pays et à l’étranger. C’est Xi Jinping, le Président chinois, qui arrive en tête, devant Poutine. Et ce n’est pas une popularité passagère, car une étude de Harvard de 2014 disait déjà la même chose. Fin 2018, vous vous rappelez, M. Macron battait le record d’impopularité de Hollande à cause de sa désastreuse et brutale gestion de la révolte des Gilets Jaunes ! Les adeptes de l’Empire sans foi ni loi et de la loi du marché diront bien sûr que ça ne signifie rien, car quand on fait des « réformes courageuses », comme dépouiller l’hôpital public ou supprimer les retraites et les indemnités de chômage, par exemple, c’est normal qu’on ne soit pas populaire…
La popularité du PCC en Chine vient de ses réalisations. Voilà ce que Bruno Guigne écrivait dans un article publié fin 2019 à l’occasion du 70ème anniversaire de la République Populaire de Chine et intitulé « 1949-2019 : comment les communistes ont sorti la Chine du sous-développement » :
Après avoir libéré et unifié le pays, aboli le patriarcat, réalisé la réforme agraire, amorcé l’industrialisation, doté la Chine du parapluie nucléaire, vaincu l’analphabétisme, donné aux Chinois 24 ans d’espérance de vie supplémentaire, mais aussi commis des erreurs tragiques dont le peuple chinois a tiré le bilan, le maoïsme a passé la main après 25 ans de règne (1950-1975). Ses successeurs ont alors tenu compte des inflexions de la vie internationale et tiré parti de la mondialisation, mais sans jamais lâcher le gouvernail. Forts des enseignements du passé, les Chinois ont multiplié leur PIB, industrialisé le pays, vaincu la pauvreté, élevé le niveau scientifique et technologique du pays de façon inédite. »
Mais la France est-elle vraiment une démocratie ?
J’espère avoir démontré que Xi Jinping est issu d’une véritable méritocratie (et non coopté par l’oligarchie financière), que lui-même et le PCC méritent leur popularité et surtout qu’il ne gouverne pas seul. Mais revenons en France. Voyons cela de plus près…
Qui a décidé le 19 février, de vendre 17 tonnes de matériels médicaux (combinaisons médicales de protection, masques, gants et produits désinfectants) à la Chine, alors que le principe de précaution le plus élémentaire aurait été de les garder ?
Qui a décidé de profiter d’un Conseil des ministres sur le coronavirus pour faire passer la réforme des retraites à coup de 49.3, au lieu de se préparer à l’arrivée de l’épidémie ?
Qui a décidé d’envoyer l’armée chercher en Chine des Français contaminés qu’on a ensuite laissés s’égailler sur le territoire français où ils ont, avec les soldats, répandu la maladie ?
Qui a décidé de maintenir les élections municipales alors que les écoles, les commerces et les restaurants étaient enfin fermés ?
Qui a décidé, d’un seul coup, après nous avoir dit sur tous les tons que nous ne risquions rien, de nous enfermer chez nous sous peine d’amende et de prison (sauf naturellement ceux dont on a besoin pour sauver les malades du coronavirus et les profits des multinationales) ?
Qui a décidé que les masques ne servaient à rien et a attendu qu’il n’y en ait plus sur le marché international pour en commander, malgré le fait bien connu qu’on ne pouvait plus en fabriquer en France, du fait des délocalisations encouragées par les gouvernements successifs ?
Qui a décidé, à rebours de l’exemple chinois, coréen, vietnamien, que les tests ne servaient à rien et qui laisse l’ARS bloquer, depuis 15 jours, les laboratoires départementaux qui pourraient réaliser entre 150 000 et 300 000 tests PCR par semaine ? Une situation à dormir debout qui illustre une fois de plus la paresse, la négligence et l’incompétence de hauts-fonctionnaires surpayés.
Qui refuse de nationaliser les entreprises nécessaires à la lutte contre le virus comme Luxfer à Gerzat et Famar à Lyon, et laisse les multinationales distribuer à leurs actionnaires des dividendes record accumulés sur le dos des travailleurs et des services publics qui nous font si cruellement défaut aujourd’hui ?
Qui a décidé de profiter du coronavirus pour démolir encore un peu plus le droit du travail ? Qui a décidé d’envoyer la police gérer la crise sanitaire, après l’avoir envoyée gérer la crise sociale ? D’après Arié Alimi, l’infraction de non-respect du confinement créée pour la circonstance ne serait même pas « constitutionnelle ».
Qui a décidé de fermer les marchés (puis ensuite de n’en rouvrir que quelques-uns seulement), supprimant ainsi les moyens de subsistance des petits producteurs de légumes, viande, fromages pour favoriser la grande distribution, alors qu’il aurait été possible de les organiser en conséquence comme les supermarchés ?
Qui a pris toutes les décisions contradictoires concernant la chloroquine pour finalement ne l’autoriser que dans les cas où elle ne sert à rien ? « La décision la plus bête du monde ! » selon le professeur Willy Rozenbaum.
N’est-ce pas la Macronie, la plupart du temps sur des coups de tête (les ordres, contre-ordres et contre contre-ordres incessants le prouvent à l’envi !), sans écouter personne, sans aucune préparation, sans même se prévenir les uns les autres et souvent en dehors de toute légalité ?
« Ah mais il y avait urgence ! » s’indignent l’extrême-centre et les médias aux ordres du Capital, pour qui le peuple n’est jamais assez bien tenu en laisse. Mais pourquoi y a-t-il urgence ? N’est-ce pas parce que le gouvernement a regardé, goguenard, les Chinois, puis les Italiens se débattre avec le virus pendant des semaines sans bouger le petit doigt, certain que le virus n’oserait jamais s’attaquer aux demi-dieux qu’ils sont ?
Non, la différence d’efficacité contre le coronavirus entre la République populaire de Chine et la République française ne vient pas de « l’autoritarisme-du-régime-chinois », comme on veut nous le faire croire. Mélenchon a bien raison de qualifier notre « régime » de « monarchie présidentielle ». Il fait en effet davantage penser à celui de l’Ancien régime qu’à celui de la République d’Athènes. C’est, n’en déplaise à l’extrême-centre, déjà un régime autoritaire dans son genre, et de plus en plus.
Alors comment expliquer le succès de la Chine dans son combat contre le virus ?
C’est bien connu, il faut généralement tout un faisceau de convergences pour que quelque chose se produise, en l’occurrence un faisceau de convergences économiques, culturelles et éducatives.
D’abord l’économie. La Chine a l’avantage dans trois domaines au moins :
– Elle peut produire du matériel sanitaire, tandis que nous dépendons d’elle.
– Elle allie capitalisme et planification, ce qui lui permet de prévoir, tandis que nos dirigeants gèrent le flux comme ils disent, c’est-à-dire qu’ils colmatent, au jour le jour et avec souvent beaucoup de retard, les problèmes engendrés par leur imprévoyance.
– Elle ne fait la guerre à personne. Ce qui fait que ses dépenses militaires, uniquement défensives, ne s’élèvent en 2018 qu’à 1,9% du PIB contre 2,3% pour la France et 3,2% pour les USA.
Ensuite la culture. L’héritage philosophico-religieux des Chinois (Confucius, taoïsme et bouddhisme) les prépare d’autant mieux aux luttes collectives que la Chine est restée enracinée dans sa tradition millénaire. Ces enseignements, basés sur l’observation de ce qui est et de ce qui conduit à l’harmonie sont concrets. Ce sont des pratiques et non des théories. Il ne s’agit pas, comme pour nous, de croire en des dogmes, que ce soient les dogmes religieux ou néolibéraux, qui n’ont pas grand rapport avec la vie réelle. Leur conscience de l’interdépendance de tout ce qui existe dans l’univers, l’importance qu’ils attachent à l’harmonie, à l’accueil et au partage, leur recherche du chemin du milieu, leur respect des autres et notamment des anciens et des ancêtres n’ont rien d’abstrait. Tout cela se traduit par des actes et seuls les actes comptent. Les Chinois sont pragmatiques et modestes et ne se paient pas de mots. Ils ne se vivent pas comme des entités séparées des autres, de la nature, de l’univers, ni d’eux-mêmes. Ils sont capables de faire passer le groupe, la nation avant eux-mêmes. Ils sont capables d’héroïsme anonyme, l’essentiel étant le bien de tous.
Nous, au contraire, avons été coupés de nos racines spirituelles et humaines, abreuvés au lait de l’individualisme, de l’égoïsme, de l’hypocrisie et de l’arrogance. On nous a fait croire que nous étions supérieurs aux autres, que ne devions rien à personne, que la compétition était la seul mode de relation possible, et qu’il était normal et sain que le plus fort l’emporte. Et on a dissimulé ce mépris incroyable des vrais besoins humains sous le voile des « droits de l’homme », un dogme qui nous a servi de prétexte pour envahir, bombarder et détruire des pays qui ne nous avaient rien fait pour leur voler leurs ressources. Mais ces mêmes forces, dans leur avidité sans limites, se sont retournées contre nous et se sont mises à détruire notre pays avec toujours et encore la complicité de nos dirigeants, nous laissant sans ressource aucune devant le coronavirus.
C’est pourquoi il est si réconfortant et encourageant de voir comment, aujourd’hui les gens font face à l’épreuve que nous traversons. Ne comptant plus sur le gouvernement, ils tissent des solidarités, utilisent le système D pour pallier les lacunes de l’Etat et réalisent des merveilles.
Enfin l’éducation. Tandis que notre système éducatif est de plus en plus mis au service des entreprises pour produire des travailleurs/consommateurs dociles et décérébrés, au point que certains dénoncent un « enseignement de l’ignorance », le système éducatif chinois est extrêmement exigeant et rigoureux. La sélection, le respect de la hiérarchie et l’excellence dominent l’éducation en Chine. Le but de l’enseignement chinois est vraiment de sélectionner les meilleurs par un système de concours qui assure que les postes de directions soient occupés par les plus compétents. Et quand on voit ce que la Chine a accompli en quelques décennies, on a tendance à penser qu’elle l’a largement atteint.
Au contraire, dans nos démocraties, la plupart des postes de responsabilité et de pouvoir sont souvent occupés par des incompétents cooptés ou nommés en raison même de leur incompétence car, comme nous l’explique Isabelle Barth, « en récompensant un mauvais, on crée une dette, qui garantit un ascendant sur le long terme à celui qui a fait ce choix … Il s’agit alors de kakistocratie, du grec kakistos : le pire et kratos : le pouvoir. On parle aussi d’idiocratie pour désigner une société qui valorise et récompense les gens en fonction de leur manque d’intelligence ». C’est le principe de la mafia où la loyauté, l’allégeance, prime évidemment sur tout le reste. C’est le mode de fonctionnement de nombreux partis politiques, administrations, universités, entreprises.
Pour conclure, je m’associe à la conclusion malicieuse de l’auteur : « Le gouvernement par les pires existe donc. Et vous, pensez-vous connaitre des Kakistrocraties ? »
Dominique Muselet
Photo en vedette : Capture d’écran. xinxhua.net
Note :
[1] Sur le sytème des examens chinois, qui perdure depuis des millénaires et est encore en vigueur aujourd’hui sous une forme modernisée, voir par exemple cet article en français.
Source: Lire l'article complet de Mondialisation.ca