par Jean-Dominique Michel.
Parmi les termes que j’ai beaucoup employés ces derniers temps pour essayer de faire comprendre l’état actuel de la recherche et de la pratique médicale, figure celui de « corruption systémique ». Il s’agit certes d’un terme fort, à risque de blesser les praticiens intègres et de donner de fausses impressions. Pourtant, il importe de le comprendre et de mesurer comment et en quoi la médecine est aujourd’hui prise en otage par des intérêts véreux, indépendamment de la sincérité et de l’honnêteté des médecins et des soignants.
Certains journalistes ont essayé de me faire passer pour un « mandarins-basher ». S’ils savaient à quel point ils ont tort ! J’entretiens à l’inverse depuis toujours d’excellents rapports avec les médecins et les professeurs de la faculté comme des hautes écoles en santé. J’apprécie leur immense culture, leur intérêt sincère et leur engagement admirable pour l’humain, ainsi que l’humilité qui constitue le fruit d’une longue pratique. Bien sûr, il y a aussi des arrivistes et des potentats abusifs dans ce monde, comme partout ailleurs. Les neurosciences révèlent en l’occurrence qu’occuper une position de pouvoir est à haut risque d’endommager les circuits relationnels et sociaux du cerveau (réflexivité, empathie). Cette observation a été intitule « le paradoxe du pouvoir » par le professeur en psychologie de Berkeley Dacher Keltner : accéder à une position dominante met à risque de perdre les compétences humaines qui ont été nécessaires pour y arriver.
Ceci dit, et sans l’ombre d’un doute : les médecins dans leur immense majorité sont des personnes profondément intègres et honnêtes. Ce sont de plus, c’est mon expérience, des hommes et des femmes délicieux à fréquenter.
De par mon métier et ma position, j’ai le privilège de beaucoup interagir et communiquer avec les pontes de la faculté. Parfois, c’est même sur le terrain que les liens se nouent. J’ai entre autres le souvenir, ayant dû passer par les Urgences des Hôpitaux Universitaires de Genève il y a quelques années, d’un entretien lumineux avec le médecin-chef du service, le Pr François Sarrasin. Cela fait toujours un peu bizarre de parler à un grand professionnel en étant mal fagoté dans une chemise de nuit verte en papier et les fesses à l’air… Les vingt minutes passées en sa compagnie (il venait simplement s’enquérir de mon état en tant que chef de service) resteront comme un grand moment d’intelligence soignante et d’humanité.
Tout ceci pour dire que je suis, sincèrement, le premier à souffrir pour ces grands professionnels que je respecte tant de l’état de corruption systémique du milieu qui est le leur.
Définissons, de grâce !
Oui, définissons urgemment les choses avec précision, notamment en effectuant cette distinction essentielle entre la corruption directe, la corruption systématique et la corruption systémique. Il s’agit en effet de trois réalités très différentes.
Dans la corruption directe, une personne en position de pouvoir est soudoyée directement pour accorder une faveur indue. Elle abuse de ses responsabilités pour son profit personnel, au détriment du bien commun et de l’équité du système.
La corruption systématique – que l’on observe dans de nombreux pays à culture clanique ainsi que dans des contextes comme celui des anciens pays de l’Est- est un système au sein duquel il est impossible de ne pas participer activement à la dynamique de corruption. Pour devenir professeur d’université, par exemple, vous devez impérativement soudoyer les doyens et la faculté. Une fois le poste de professeur acquis, vous vous remboursez de votre investissement et complétez votre maigre traitement par les bakchichs de vos étudiants (passage obligé s’ils souhaitent réussir leurs examens), de vos assistants, etc.
Hors de ce fonctionnement, pas d’opportunité. Chacun est donc acteur, victime et complice à la fois de la dynamique de corruption. Ce que résume en l’occurrence correctement l’adage : « tous pourris ». Tout en comprenant que quiconque se mettrait en rupture (vertueuse) avec ce fonctionnement collectif s’en verrait lourdement pénalisé dans ses perspectives professionnelles.
La corruption systémique n’a rien à voir avec cela. Bien sûr, il y a des collusions et des compromissions délictueuses sinon criminelles à certains étages décisionnels, des largesses qui engagent, une somme de magouilles à large échelle. Mais ce qui caractérise ce système, c’est que nul en particulier n’est pourri : le système l’est dans son ensemble d’une manière qui contraint chaque acteur à jouer le jeu, et interdit à quiconque (par effet systémique justement) de le mettre en échec.
J’utilise donc le terme de « corruption systémique » parce que c’est le terme consacré par l’usage, celui qu’emploient par exemple les centres d’éthique des universités. Tout comme les revues médicales elles-mêmes lorsqu’elles abordent cette dynamique perverse qui gouverne le système de santé.
Quelques traits encore caractéristiques de la corruption systémique : d’abord, de toutes les actions qui l’instaurent et l’entretiennent, beaucoup ne sont en rien illégales. Comme le fait par exemple pour de nombreux parlementaires influents de bénéficier des largesses des caisse-maladie. On a donc un parlement de milice noyauté par les intérêts sectoriels, avec un déséquilibre évident de représentation en faveur des assureurs, mais rien de ceci n’est illégal. Récemment, les parlementaires bourgeois à la botte des caisses-maladie ont par exemple bloqué l’accès à la commission de la santé au conseiller national et médecin Michel Matter, vice-président de la FMH ! Malsain, néfaste pour l’intérêt collectif assurément, mais les partis (de droite en particulier) s’accommodent depuis belle lurette de telles dérives. Qui quoique sordides ne sont en effet pas illégales.
Ensuite, quelles que soient vos valeurs ou votre intégrité (et elles sont solides dans l’ensemble chez les médecins), vous participez forcément en tant qu’acteur à la perpétuation du système, sans forcément en retirer des avantages personnels. En fait, la grande masse des médecins « anonymes » ne palpe plus grand’ chose depuis que quelques toussotements se sont fait entendre. Aquila non capit muscas… Lorsqu’on s’élève vers les sommets, les largesses sont plus libérales.
Concrètement…
Je l’ai soulevé dans de nombreux articles, les scories de la corruption systémique sont connues et répertoriées. Je renvoie le lecteur qui découvrirait ces réalités aux descriptions de : la mauvaise science et des innombrables tricheries en la matière ; le mensonge d’état en cours en France (et en Suisse dans une moindre échelle) ; la « posture » scientifique de rupture de Méditerranée-Infection et du Pr Raoult ; la nécessité éthique et sanitaire de laisser les médecins-généralistes prescrire le traitement de Marseille ; la propagande anti-chloroquine des autorités de santé et des médias ; les aberrations épistémologiques de l’Evidence-Based Medecine mal comprise et appliquée (développée à nouveau dans un second article) ; sans oublier le récit de ma propre galère face au Covid et comment le traitement de référence m’a permis de guérir en 72h.
Je me permets donc de renvoyer la lectrice ou le lecteur intéressés à ces différents textes, où ils trouveront l’exposé détaillé de ce que je peux exprimer ailleurs avec des raccourcis. Résumons quand même les principaux éléments de cette dynamique de corruption systémique :
Il y a la recherche tout d’abord, qui est un océan de misère à force de manipulations et de trucages. Grâce aux facilités offertes par l’Evidence-Based Medecine, méthodologie manipulable à volonté, l’industrie pharmaceutique truque et bidouille les études au point d’avoir fait de la fraude un élément central de leur business model. Je rappelle juste ici dans ses grandes lignes les facilités permises par les manipulations de la « mauvaise science » :
L’adoption massive de la démarche EBM dans le domaine de la recherche médicale tient entre autres au fait qu’elle fournit des possibilités inépuisables de manipulation et de fraude. Les compagnies pharmaceutiques en particulier en font grand usage (avec des dérives soigneusement documentées) pour pouvoir :
- Mettre sur le marché des médicaments sans bénéfice thérapeutique réels –comme les antidépresseurs IRS, dont le seul effet vérifié est un impact négatif sur la libido ainsi que la qualité de vie, et l’augmentation dramatique du nombre de suicides chez les jeunes.
- Remplacer d’anciennes molécules efficaces par de nouvelles qui ne le sont pas plus, mais sont facturées beaucoup plus cher.
- Enfumer des résultats gênants avec des études formatées pour aboutir à un résultat opposé, permettant de contredire des données sérieuses et honnêtement acquises. Par exemple, les données sur l’utilité réelle du vaccin contre le papillomavirus s’avèrent être d’une faiblesse extrême. Des chercheurs ont donc fait des méta-analyses (consolidation de nombreuses études) en veillant à ne retenir comme matériau de départ que des études faussées. La méta-analyse fournit donc le résultat espéré -même s’il est fallacieux- et on peut prétendre que la science a parlé. C’est en l’occurrence la mise au grand jour de cette manipulation qui aura conduit à l’expulsion brutale de Peter Gotzsche, un des meilleurs épidémiologues actuels, de la revue Cochrane.
Bref, magouilles à tous les étages, d’une manière évidemment connue de tous. Les braves médecins eux sont pris dans ce système malsain et se débrouillent tant bien que mal. En privé, ils admettent volontiers qu’ils ne peuvent plus décemment prêter crédit aux études publiées par l’industrie. Mais ils restent les prisonniers inconfortables d’une industrie de la maladie devenue malhonnête et perverse. Ils souffrent, atteints qu’ils sont dans leur intégrité.
Les conflits d’intérêts ensuite sont généralisés. Les pharmas par exemple infiltrent l’enseignement médical. Voici ce qu’en disait un rapport datant de 2017 pour la France :
« Zéro: c’est la note désastreuse obtenue par les trois quarts des facultés françaises de médecine à la première évaluation des moyens mis en œuvre pour protéger leurs étudiants des conflits d’intérêts. L’étude, dont les résultats ont été publiés mardi dans la revue scientifique Plos One , est à l’initiative du Formindep, une association qui milite pour une formation et une information médicales indépendantes. »
Les responsables (professeurs, médecins-chefs, membres des comités d’experts) sont eux aussi largement arrosés par l’industrie pharmaceutique, avec évidemment toutes sortes de bénéfices pour les généreux bailleurs de fonds. On a ainsi pu observer que les plus virulents opposants au protocole de Marseille (deux médicaments peu coûteux et efficaces contre le Covid) étaient tous bénéficiaires des largesses de Gilead (le groupe qui espère mettre sur le marché son antiviral Remdesivir, au prix de $ 1’000 par patient, là où l’association Plaquenil azothromycine côute une quinzaine d’euros par patient). Ces même experts touchent également des enveloppes des autres grands groupes comme Merck Sharp & Dohme, Roche, Boehringer. Johnson & Johnson, Sanofi, GSK, Abbvie, Pfizer, Noartis et Astrazeneca.
Les enquêteurs du magazine Marianne relèvent ainsi que « sur les huit médecins originellement membres du conseil scientifique (nommé par le président Macron pour le conseiller), seuls deux (Arnaud Fontanet et Didier Raoult) ont touché zéro euro des pharmas. Les journalistes précisent :
« En cinq ans, entre les déjeuners, les dîners, les hébergements à l’hôtel, les frais de transport et les honoraires, les industriels ont payé pour 449.389 euros d’avantages à neuf experts du conseil scientifique placé auprès d’Emmanuel Macron ainsi que du Comité analyse et expertise (Care) chargé de l’éclairer sur les questions purement scientifiques liées au Covid-19. Ce qui recouvre des situations très différentes, dont certaines témoignent d’un compagnonnage suivi entre les médecins et les fabricants de médicaments. »
Au-delà même de ces cas particuliers (aussi significatifs soient-ils) c’est l’envergure du « système » qui fait tomber les chaussettes quand on le découvre :
« Les relations entre les laboratoires et les médecins sont loin d’être étanches. En 2018, les industriels pharmaceutiques ont ainsi versé quelque 1,36 milliard d’euros d’avantages aux professionnels de santé, a révélé une enquête de la presse quotidienne régionale. Une vieille habitude du secteur. « Il y a une culture du lien avec les labos, les médecins y sont biberonnés dès leurs études. Les représentants des firmes viennent dans les services, distribuent des invitations, ils font partie du paysage », note le médecin généraliste Pierre Frouard, co-auteur d’une étude de l’Université Rennes 1 sur les prescriptions des médecins et leurs liens avec les lobbys, en novembre dernier. Cette étude, publiée dans le prestigieux British Medical Journal, a montré que les médecins qui reçoivent des cadeaux de l’industrie pharmaceutiques prescrivent… plus et moins bien, par rapport aux indicateurs de l’Assurance maladie. « Et puis il y a un autre élément, ajoute Pierre Frouard. Qui relève plutôt du bon sens. Si ça n’était pas efficace, les firmes ne mettraient pas autant d’argent dans le lobbying ».
Est-il besoin de faire un dessin ?!
Une infiltration à tous niveaux est bien le constat qui est à poser, ce qu’ont fait aussi bien (je l’ai souvent cité) une commission d’enquête du parlement britannique, les centres d’éthique des Universités de Harvard et d’Oxford, et les rédacteurs en chef des plus prestigieuses revues médicales –références dans mon article précédent sur la « mauvaise science ».
Mais cela va encore plus loin : il est désormais évident que l’industrie pharmaceutique a adopté comme business model rien moins que celui du crime organisé. Tout comme d’ailleurs d’autres « industries criminelles ». J’écrivais ainsi le 24 mars :
« On retrouve ce pattern dans tous les secteurs de l’industrie qui est devenue aujourd’hui largement criminelle. C’est qu’ont fait les constructeurs automobiles allemands en truquant les logiciels d’évaluation embarqués de la pollution -provoquant des milliers de décès prématurés en Europe année après année. Ou Boeing en mettant sur le marché un nouvel avion qu’ils savaient défaillant -crash ! Ou Monsanto et ses faux papiers scientifiques, ses fausses associations de paysans amoureux de pesticides et son catalogue de produits toxiques, dont bien sûr le glyphosate. Si vous avez utilisé une poêle en Téflon au cours de votre vie, saviez-vous qu’il s’agit d’une substance toxique lorsqu’elle surchauffe ? Dupont de Nemours a été condamné en 2016 à 671 millions de dollars à cause d’une fuite de produits toxiques nécessaires à sa fabrication empoisonnant durablement la population. Quant à la crise des subprimes, produit elle aussi d’une logique criminelle, elle n’a conduit aucun criminel en col blanc devant la justice pendant que des milliers et des milliers d’innocents se retrouvaient à la rue ou en subissaient l’impact délétère de multiples manières. »
En ce qui concerne les pharmas, voici ce qu’en disent Peter Gotzsche, co-fondateur de la Nordic Cochrane review et Richard Smith, ancien rédacteur en chef du British Medical Journal (désolé pour l’auto-citation, je trouve difficilement de telles analyses ailleurs que sous ma plume…) :
« Un livre écrit par un des plus rigoureux spécialiste de la validité des recherche médicales, co-fondateur du chapitre nordique de la Revue Cochrane, reçut en 2014 le prix de l’association médicale britannique dans la catégorie « les bases de la médecine ».
Son titre ? « Remèdes mortels et crime organisé : Comment l’industrie pharmaceutique a corrompu les services de santé ». Le Pr Peter Goetzsche, choqué comme nombre de ses collègues par les scandales sanitaires à répétition (ce qui mettra éventuellement la puce à l’oreille des lecteurs français) en fit un décodage systémique. Le point commun de ces différents scandales peut être résumé par la séquence suivante :
- Autorisation de mise sur le marché par une instance étatique de régulation pétrie de conflits d’intérêts (en France, selon le journalistes d’investigation Thierry Souccar et le docteur en droit et avocate en droit de la santé Isabelle Robard, sur 675 personnes siégeant à l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (nom du service à l’époque du Mediator), près de 415 personnes (donc 62,4 %) déclarent avoir des intérêts dans l’industrie pharmaceutique, cosmétique ou autre.
- Cette mise sur le marché est obtenue par le groupe pharmaceutique en toute connaissance de cause d’effets dangereux ou létaux, qu’elle omet délibérément de déclarer.
- Des professeurs en médecine renommés sont au besoin payés pour nier tout lien de causalité entre des pertes et dommages et le médicament consommé. Certains par exemple ont touché $50’000.- par expertise (rédigées par les pharmas elles-mêmes) pour nier l’implication de certains médicaments dans des suicide de jeunes, alors même que les pharmas connaissaient parfaitement un effet d’augmentation des cas de suicide dans cette population.
- Lorsque le scandale éclate, la molécule toxique est retirée, mais non sans avoir au passage rapporté un énorme pactole. Le Vioxx ainsi a rapporté à Merck 11 milliards de dollars pendant le temps de sa commercialisation. Causant tout de même plus de 25’000 morts pour les Etats-Unis uniquement.
- Le régulateur inflige une « amende » pour mauvaise conduite à la pharma repentante, qui reste peanuts au regard du blé engrangé ($950 millions face donc à 11 milliards pour le Vioxx) et bien sûr, aucun responsable ne va en prison malgré les milliers de personnes tuées au passage.
Voici comment Richard Smith, rédacteur en chef du British Medical Journal, présenta l’ouvrage primé de Goetzsche dans cette prestigieuse revue :
« Il doit y avoir beaucoup de gens qui tremblent lorsqu’ils entendent que Peter Gøtzsche va parler lors d’une réunion ou lorsqu’ils voient son nom sur la liste du contenu d’un journal. Il est comme le jeune garçon qui non seulement a pu voir que le roi était nu, mais n’a pas non plus hésité à le dire. La plupart d’entre nous ne peuvent pas voir que le roi est nu ou ne l’annonceront pas quand nous verrons sa nudité, c’est pourquoi nous avons grandement besoin de personnes comme Peter. Ce n’est pas un intriguant ou un dissimulateur, et il a un goût certain pour les mots forts et les métaphores colorées. Certaines personnes, peut-être beaucoup, pourraient être rebutées par l’insistance de Peter à comparer l’industrie pharmaceutique à la mafia, mais ceux qui se détournent du livre manqueront une occasion importante de comprendre quelque chose d’important sur le monde.
Il est en effet effrayant de voir combien de similitudes il y a entre cette industrie et la mafia. La mafia gagne des sommes d’argent obscènes, tout comme cette industrie. Les effets secondaires du crime organisé sont des meurtres et des morts, et les effets secondaires sont les mêmes dans cette industrie. La mafia corrompt les politiciens et autres, tout comme l’industrie de la drogue…
L’industrie a certainement été victime du ministère américain de la justice à de nombreuses reprises dans des affaires où des entreprises ont été condamnées à des milliards d’amendes. Peter décrit en détail les dix principales affaires, mais il y en a beaucoup d’autres. Il est également vrai qu’elles ont récidivé, calculant peut-être qu’il y a de gros profits à faire en bafouant la loi et en payant les amendes. Les amendes peuvent être considérées comme « le coût des affaires », comme le fait de devoir payer le chauffage, la lumière et le loyer.
Beaucoup de gens sont tués par l’industrie, beaucoup plus que par la mafia. En effet, des centaines de milliers de personnes sont tuées chaque année par des médicaments sur ordonnance. Nombreux sont ceux qui considèrent cela comme presque inévitable, car ces médicaments sont utilisés pour traiter des maladies qui tuent elles-mêmes. Mais un contre-argument est que les bénéfices des médicaments sont exagérés, souvent à cause de graves distorsions des preuves qui se cachent derrière les médicaments, un « crime » que l’on peut attribuer en toute confiance à l’industrie.
Et, comme pour la mafia, malheur à ceux qui dénoncent ou témoignent contre l’industrie. Peter raconte plusieurs histoires de dénonciateurs traqués. »
Là non plus, pas besoin de dessin, j’espère…
Dictature sanitaire vs démocratie sanitaire ?
La dictature sanitaire enfin est le résultat observable de toutes ces magouilles et manipulations. L’EBM est à nouveau fallacieusement mise à profit pour museler et contrôler les médecins jusque dans leur droit inaliénable à prescrire les traitements qu’ils estiment potentiellement utiles à leurs patients, en leur âme et conscience. Le Dr Nicole Delépine, pédiatre et oncologue, ancien chef de service en cancérologie pédiatrique à l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris et inlassable militante de la démocratie sanitaire, a alerté de longue date sur l’abus fait aux médecins autour des nouveaux traitements en oncologie. Dénonçant l’asservissement du système de soin à la finance, qui serait devenu maltraitant pour les patients comme pour les médecins. Elle a notamment publié avec Gérard Delépine Médicaments anti-cancer, peu efficaces, souvent toxiques et hors de prix (ed Michalon).
Voici ce qu’elle indiquait dans un article d’Alternative Santé rédigé en 2018 :
« Le problème majeur n’est pas limité au cancer, il est que les patients, et surtout les médecins, n’ont plus le choix du meilleur traitement à donner en fonction des acquis de la science. Les ravages de la finance sur l’organisation des soins et du système de santé français mais aussi international sont catastrophiques. Les patients atteints de cancer sont mon quotidien depuis les années 1980. Le drame, aujourd’hui, c’est que les patients n’ont plus la possibilité de faire un choix éclairé quant à leur traitement. Défendre le droit au choix thérapeutique pour nos enfants atteints de cancer, pour leurs parents en l’occurrence, c’est donner les meilleures chances de survie à long terme à ces enfants et ce en recourant à des traitements rodés et efficaces, quitte à passer ensuite à un essai thérapeutique. On ne peut plus procéder ainsi aujourd’hui, car la totalité des cancers de l’enfant se traitent dans le cadre de protocoles standardisés, au nom du « progrès ». Ce qui est faux, parce que non seulement, contrairement à ce qui se dit, il n’y a pas de progrès notable dans le traitement des cancers de l’enfant, mais aussi parce que cette uniformisation des pratiques conduit de surcroît à utiliser des nouveaux traitements (« innovants »), peu efficaces et hors de prix.»
L’actuelle interdiction faite aux médecins-généralistes de proposer le protocole de traitement hydroxychloroquine + azithromycine constitue un nouvel exemple de violation grave des droits des médecins-traitants. Que des petits cénacles de personnalités au mieux compromises et au pire corrompues bloquent l’accès au traitement de millions de personnes à risque est une dérive dont j’ai déjà eu l’occasion de partager ma conviction qu’elle n’est rien moins que criminelle et finira en cour pénale.
Alors cette corruption systémique ?!
J’espère que la lectrice ou le lecteur aura pu mesurer l’étendue de la dérive dans laquelle se trouve embourbée la politique sanitaire. J’ai dit -et je le répète ici- toute l’admiration et le respect que j’ai pour les médecins et les soignants.
Avec un bémol : je trouve excessivement compliquée l’omerta de fait dans laquelle ils se retrouvent pris. Les éléments que j’indique au long de mes articles sont de notoriété publique. Les analyses que je partage proviennent des meilleures sources en la matière. Le silence gêné qui accueille ces constats partout où certains prennent la responsabilité de les exprimer (et vous vous en doutez, je ne me prive pas de faire usage de ma liberté de parole) est une triste réalité.
J’ai partagé ces analyses par exemple lors du 2ème Congrès européen de psychiatrie sociale. Grand silence gêné, et aucun retour des éminences (association mondiale de psychiatrie, départements universitaires de psychiatrie). Je les ai partagées avec le ministre de la santé de la Confédération, M. Alain Berset et le Conseiller d’État du canton de Genève, M. Mauro Poggia. Aucun retour, silence gêné. Je les partage avec les associations de médecins. Grand silence gêné. Avec les responsables des filières de formation en santé (hautes écoles). Grand silence gêné.
C’est aussi là que le bât blesse, et il est temps que les médecins et les soignants eux-mêmes osent mener leur juste combat face à cette toxicité systémique. Il en va de leur liberté, et il en va de leur âme.
Heureusement, les consciences percutent et se mobilisent. J’aimerais terminer cet article avec des citations de messages que j’ai reçus au long des dernières semaines de la part de médecins, de chirurgiens, d’infectiologues, de professeurs en médecine, d’infirmiers et de psychologues. Je vous invite à les lire, non pas pour les quelques éloges qui me sont adressés, mais pour entendre la sincérité de leur malaise et de leur indignation. Oui, la lutte contre la corruption systémique n’est évidemment pas un combat ou une attaque contre les médecins et les soignants. Mais pour eux. Avec eux. Pour que l’intérêt des patients et des soignants prime simplement sur les intérêts et appétits d’industries corruptrices et toxiques.
source : http://jdmichel.blog.tdg.ch
Source: Lire l'article complet de Réseau International