Venue des confins du Système solaire, la comète C/2019 Y4 — Atlas — découverte le 28 décembre 2019, voit sa luminosité augmenter rapidement, à mesure qu’elle se rapproche du Soleil. À ce rythme-là, celle-ci pourrait être visible à l’œil nu dès ce mois-ci.
Une chevelure de gaz de 720 000 kilomètres de diamètre
Lors de sa découverte, réalisée à l’aide du système de surveillance astronomique robotisé ATLAS installé à Hawaï, duquel elle tire son nom, la comète C/2019 Y4 se trouvait à environ 439 millions de kilomètres du Soleil, et sa luminosité se révélait environ 398 000 fois plus faible que celle des astres susceptibles d’être visibles à l’œil nu. Mais au fil des semaines, les scientifiques ont observé que celle-ci augmentait beaucoup plus rapidement que prévu, passant d’une magnitude 17 en février à une magnitude 8 courant mars, soit une luminosité 4 000 fois supérieure.
Comme d’autres comètes, Atlas devient plus brillante à mesure qu’elle se rapproche du Soleil, ce qui se traduit par une gigantesque chevelure de gaz ionisé, mesurant à l’heure actuelle quelque 720 000 kilomètres de diamètre, ainsi qu’une queue de gaz et de poussière particulièrement étendue.
De magnitude 8, le 17 mars 2020, elle pourrait être visible à l’œil nu, du moins avec une paire de jumelle, dans les semaines à venir selon les projections. Au plus près du Soleil, à son périhélie, fin mai, sa luminosité pourrait culminer à une magnitude 1, estiment les spécialistes.
Atlas pourrait être la comète la plus brillante depuis 23 ans
Fonçant vers son point d’orbite le plus proche du Soleil, qu’elle atteindra dans un peu moins de deux mois, C/2019 Y4 se trouve actuellement au-dessus de la tête de la Grande Ourse et pourra être observée à l’œil nu lorsqu’elle traversera la constellation de la Girafe. La comète traversera ensuite Persée avant de flirter avec les Pléiades et le Taureau, quand elle plongera au plus près du Soleil. À ce moment précis, l’objet se trouvera à moins de 38 millions de kilomètres de notre étoile, soit une distance inférieure à l’orbite moyenne de Mercure, et sa luminosité pourrait atteindre un pic la rendant plus visible que cette dernière dans le ciel nocturne.
Il est toutefois important de noter que le comportement des comètes reste notoirement imprévisible : la vitesse à laquelle la luminosité d’Atlas augmente a légèrement diminué ces derniers jours, et les astronomes ignorent si la comète sera encore intacte lorsqu’elle passera au plus près du Soleil.
Observez la comète Atlas !
Si vous souhaitez suivre son parcours dans la nuit étoilée, vous pouvez la rechercher ces jours-ci entre la paire de galaxies M81 et M82 et 23 Ursae Majoris, l’étoile qui figure l’oreille de la Grande Ourse. Dans les nuits à venir, vous pourrez la suivre se diriger vers la constellation de la Girafe (Cameleopardis).
Les données de la NASA indiquent que la comète C/2019 Y4, qui met un peu plus de 6 000 ans pour faire un tour complet autour de notre étoile, suit une orbite très similaire à celle de la Grande Comète de 1843, alias C/1843 D1, laquelle avait défrayé la chronique par son éclat inhabituel dans le ciel de l’hémisphère sud — elle était alors visible en plein jour.
Si les estimations au sujet de l’augmentation de la luminosité d’Atlas se vérifient, elle pourrait rivaliser avec Hale-Bopp, dernière comète spectaculairement brillante à être passée à proximité de la Terre.
Animation montrant l’orbite de la comète Atlas
Sources : Daily Geek Show & Futura Sciences
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