par Bob Woodward.
Face à l’échec de leur stratégie pour chasser Nicolas Maduro du pouvoir, les États-Unis ont appelé mardi à la création d’un gouvernement de transition au Venezuela, demandant à leur allié Juan Guaido de faire un pas de côté en l’attente d’élections « libres et justes ».
Selon le schéma proposé par la diplomatie américaine, défini comme un nouveau « cadre pour une transition démocratique », Nicolas Maduro et Juan Guaido, qui se disputent la présidence, devraient « tous les deux » renoncer dans l’immédiat au pouvoir exécutif.
Le pouvoir reviendrait, pendant « une période de transition », à un « Conseil d’État », mis en place par « des élus de l’Assemblée nationale issus des deux camps », qui serait chargé d’organiser des élections présidentielle et législatives « libres et justes » dans un délai de six à douze mois.
L’administration de Donald Trump, qui a fait du « régime Maduro » sa principale bête noire en Amérique latine, a toutefois confirmé son soutien à Juan Guaido, qui resterait président de l’Assemblée nationale durant cette transition et serait ensuite autorisé à briguer la présidence.
« C’est l’homme politique le plus populaire au Venezuela, et s’il y avait une élection aujourd’hui, il aurait un résultat incroyablement bon », a même estimé Mike Pompeo devant la presse. Juan Guaido a réagi sur Twitter en appelant Nicolas Maduro à « accepter la proposition de la communauté internationale ».
Sans surprise, le gouvernement de Caracas l’a immédiatement rejetée. « Le Venezuela est un pays libre, souverain, indépendant et démocratique qui n’accepte pas et n’acceptera jamais une quelconque tutelle d’un gouvernement étranger », s’est offusqué le chef de la diplomatie vénézuélienne, Jorge Arreaza, dénonçant un plan « extravagant ».
Le plan américain semble d’autant voué à l’échec que les Américains ont clairement fait savoir qu’ils voulaient toujours le départ du président socialiste. « Nicolas Maduro doit partir », a martelé Mike Pompeo. « Nous avons toujours dit que Nicolas Maduro ne gouvernerait plus jamais le Venezuela ».
La proposition américaine n’interdirait pas au président vénézuélien formellement de se présenter à une future présidentielle. Mais « il est impossible que Nicolas Maduro soit reconduit au pouvoir si les Vénézuéliens ont vraiment leur mot à dire sur leur avenir et élisent leurs dirigeants », a estimé l’émissaire américain pour le Venezuela Elliott Abrams, s’appuyant sur des sondages qui ne le créditent selon lui que de « 12% à 15% » des intentions de vote.
En échange d’un accord sur leur plan, les Américains promettent de lever progressivement leurs sanctions draconiennes au rythme de la mise en place de cette transition. Le diplomate a assuré que les États-Unis respecteraient l’issue d’un scrutin tenu dans le cadre d’un tel processus.
Mais d’ici là, ils n’entendent pas baisser la garde pour l’instant, au contraire – pour preuve, Nicolas Maduro vient d’être inculpé pour « narcoterrorisme » par la justice américaine et une prime de 15 millions de dollars a été promise pour son arrestation. « Nos sanctions resteront en vigueur, et seront renforcées, jusqu’à ce que le régime Maduro accepte une vraie transition politique », a mis en garde Mike Pompeo.
Cette nouvelle offensive diplomatique américaine intervient d’ailleurs le jour même où Juan Guaido a été convoqué, pour jeudi, par la justice vénézuélienne dans une enquête sur une « tentative de coup d’État » dénoncée fin mars par le pouvoir après « la découverte en Colombie d’un arsenal de guerre destiné au Venezuela ».
source : http://decryptnewsonline.over-blog.com
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