par Karine Bechet-Golovko.
Pendant ce temps-là, dans la vraie vie, la guerre dans le Donbass continue. L’armée ukrainienne bombarde les jeunes républiques, pendant que les pouvoirs locaux et la population tentent de reconstruire les maisons détruites. Sans aide de l’Occident. Coronavirus ou pas, il y a d’autres priorités. Et les médias sont trop occupés à maintenir la mayonnaise bien ferme, avec l’aide de l’OMS qui finalement ne publie plus les chiffres des personnes guéries du coronavirus, car ils seraient incomplets. Bref, pendant que certains mènent une guerre psychologique, d’autres défendent leur terre, leur vie, leur culture contre un danger autrement réel et existentiel.
Nous avions parlé il y a environ deux semaines de l’idée d’un nouvel espace de discussion entre Kiev et le Donbass, qui devait présenter l’avantage de mettre en face les deux parties au conflit en Ukraine, afin de chercher une sortie de crise autre, que par les armes (voir notre texte ici). Il était en effet surprenant que l’Ukraine accepte un dialogue direct avec le Donbass, car cela la conduisait automatiquement à reconnaître qu’elle combattait non pas contre la Russie, mais bien contre son propre peuple. Donc qu’il s’agissait d’une guerre civile. L’ « erreur » a été réparée et finalement aucun dialogue direct ne sera mis en place, comme le déclare Andreï Ermak, le chef de l’Administration présidentielle ukrainienne. Selon ses propos, l’Ukraine est prête à discuter avec les populations des territoires de DNR et LNR, mais pas avec leurs dirigeants, ce qu’elle n’a jamais fait et ne fera jamais. Question réglée.
Et en effet, la manière dont l’Ukraine discute avec les populations civiles de ces régions est bien connue. L’armée continue à bombarder, notamment le centre de Gorlovka où elle a héroïquement touché des bus neufs qui venaient d’être mis en circulation. Pour la population. En 24 h, la république de Donetsk a fixé 35 violations de l’énième cessez-le-feu.
Et pendant ce temps-là, les populations et les pouvoirs locaux tentent de reconstruire les maisons détruites, pour que les gens puissent retrouver un toit. 102 maisons, par exemple, dans les quartiers de Donetsk qui ont particulièrement souffert des bombardements ukrainiens. L’usine métallurgique de Enakievo (EMZ), l’une des plus anciennes du pays, est arrêtée pour être remise en état de marche. Le combat éternel de la vie contre la mort.
Manifestement, le danger représenté par le tout-puissant coronavirus est moindre par rapport à celui d’un cessez-le-feu avec le Donbass. D’ailleurs, Zelensky qui a mis, docilement, le pays à l’arrêt (il est vrai que ça lui donne une excuse pour la récession), a déclaré que cela ne devait en rien porter atteinte aux capacités de l’armée.
Tout danger est relatif. Et il a surtout que le poids que l’on veut bien lui reconnaître.
source : http://russiepolitics.blogspot.com
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