Le Premier ministre, Édouard Philippe, a annoncé que le déconfinement ne se ferait probablement pas « en une fois, partout et pour tout le monde ». De quoi s’interroger sur les hypothèses de sortie.
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[…] « On ne lève pas un confinement dès que la courbe du nombre de nouveaux cas s’infléchit. Il va falloir que le nombre de cas s’effondre complètement, pendant longtemps, au moins 15 jours, le temps de l’incubation complète, pour qu’on soit sûr qu’il y ait un arrêt de la circulation du virus », relève Matthieu Revest, chef du service des maladies infectieuses et réanimation médicale du CHU de Rennes, dans un interview publiée sur le site de l’Université Rennes 1.
Pour l’épidémiologiste Antoine Flahault, sollicité par France Info,« il faudrait entre 50 et 66 % de personnes infectées puis immunisées pour éteindre la pandémie ».
On n’y est pas : selon une étude de l’Imperial College de Londres publiée lundi, 3 % des Français ont, à ce stade, été infectés. C’est le revers du confinement : en protégeant la population, on l’empêche de s’immuniser. […]
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« Nous savons déjà que l’enjeu, à ce moment-là, sera de pratiquer des tests sérologiques pour identifier quels sont les Français qui ont eu la maladie, parfois sans le savoir », a précisé, une semaine plus tard, Olivier Véran au JDD. Différents des tests de dépistage, les tests sérologiques, soit la recherche dans un échantillon sanguin des anticorps qui sont la signature d’une infection par le coronavirus, devront permettre de déterminer qui a développé, ou non, une immunité, si tant est que cette dernière soit effective (l’OMS la considère comme « probable ») et, auquel cas, qu’elle ne soit pas juste temporaire…
C’est seulement lorsque l’immunité et la non-contagiosité seront démontrées pour une partie conséquente de la population que les mesures de confinement pourront être progressivement levées. Ce qui dit toute la complexité du processus, appelé à durer plusieurs mois. Et explique l’éventualité de la mise en place de ces tests région par région, l’épidémie se propageant par vagues, et semblant suivre « un axe Nord-Est/Sud-Ouest », selon un ministre cité anonymement par BFMTV. […]
[…] « Les personnes immunisées pourraient recevoir un genre de laissez-passer qui pourrait, par exemple, leur permettre d’échapper à certaines restrictions », indique l’épidémiologiste allemand Gerard Krause, dans The Guardian. Les autres devraient être isolées, par exemple dans des hôtels dédiés, comme en Espagne. Car, avertissait le ministre de la Santé, « si le taux de Français immunisés est trop faible, le virus pourrait repartir ». Cette crainte d’une seconde vague implique, de fait, une prolongation de l’actuel confinement.
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