Le président de la République tunisienne Kaïs Saïed a demandé au président du parlement d’envisager la possibilité d’une révision du code pénal tunisien afin de promulguer une loi spéciale luttant contre les spéculateurs des produits alimentaires en les considérant comme des criminels de guerre.
La promulgation d’une telle loi susciterait à coup sûr une levée de boucliers émanant des pays occidentaux mais aura l’adhésion d’une large part de la population tunisienne.
La spéculation sur les produits alimentaires en temps de crise demeure un problème majeur dans une majorité de pays du monde.
Les spéculateurs ont ravagé les économies de nombreux pays de la région sans qu’aucun gouvernement ne parvienne à trouver un moyen pour les combattre. Dans certains pays, les spéculateurs sont parvenus à influencer lourdement, voire à prendre le pouvoir politique comme en Algérie durant la période s’étalant entre 2001 et 2019 et durant cette période, les spéculateurs infligèrent à l’économie algérienne des dégâts qu’une guerre totale n’aurait pu générer. Dans d’autre pays comme le Maroc et l’Egypte, les spéculateurs bénéficient le plus souvent de complicités avec des éléments véreux des services de sécurité.
L’Irak de Saddam Hussein fut l’un des rares pays au monde à avoir condamné à mort et à exécuter des spéculateurs en public peu avant l’invasion de l’Irak en mars 2003. En Chine, la spéculation est très durement réprimée et est passible de la peine de mort sans possibilité d’appel.
La démarche du président tunisienne est logique et audacieuse car elle vise le mal à la racine. L’assimilation d’un spéculateur à un criminel de guerre émane du fait que les spéculateurs se comptent toujours parmi les nouveaux riches dès la fin du conflit ou de la crise. L’exemple des B.O.F durant l’occupation en France revêt encore aujourd’hui un caractère péjoratif.
Un spéculateur est donc un criminel de guerre. Ce qui risque de déplaire fort à tous les spéculateurs boursiers et autres qui pullulent sur la surface de la planète terre.
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