Pour lutter contre l’épidémie, le Hezbollah a déployé plus de 20 000 personnes, dédié au covid-19 tout un hôpital déjà fonctionnel, ainsi que quatre autres hôpitaux désaffectés en cours de rénovation et d’équipement, créé 32 centres médicaux et 3 hôpitaux de campagne, et loué des hôtels entiers pour les quarantaines… Et ce n’est que le début !
Comparer ces actions avec les 30 lits de l’hôpital de campagne vanté par Macron… alors que le Liban a une population 14 fois inférieure et 100 fois moins de cas de covid-19, malgré un dépistage systématique ! La France se garde bien d’annoncer le nombre de personnels engagés dans l’opération ‘Résilience’, le porte-parole de l’armée éludant la question :
« En fonction des sollicitations des préfets, les armées répondront », explique le porte-parole de l’état-major, le colonel Frédéric Barbry, en refusant de s’exprimer sur le nombre de militaires potentiellement mobilisés. « On raisonne en effet à obtenir, pas en effectifs », souligne-t-il.
France TV corrobore ce tableau peu reluisant :
Un certain flou règne, en particulier sur le nombre d’hommes mobilisés. « Notre objectif est de pouvoir répondre aux besoins exprimés par les préfectures de région, qui font remonter les demandes des préfets de département ou des Agences régionales de santé », a déclaré à Reuters le colonel Frédéric Barbry, porte-parole de l’état-major. « Les effectifs mobilisés dépendront des besoins et varieront donc dans le temps. Un préfet ne nous dira jamais : ‘Je veux 1 000 hommes et cinq véhicules’. Mais : ‘Je dois transporter cinq palettes d’un point A à un point B’. Il nous reviendra de déterminer quel est le moyen le plus adapté », ajoute-t-il.
Mais quels sont les moyens qui peuvent être déployés ? Dans un article mettant en garde contre « des attentes irréalistes », Le Monde estime que le matériel comme le personnel manquent à l’appel. « L’outil de défense français, en 2020, n’est plus du tout pensé pour une opération nationale de secours aux sinistrés », assène le quotidien.
« Le service de santé des armées (14 800 personnes, dont 2 400 médecins, 1% de l’offre de soins) a subi des coupes budgétaires brutales ces vingt dernières années », rappelle le quotidien du soir. « Il lui manque des professionnels par dizaines (…). Au début de la crise du coronavirus, un responsable de la défense interrogé sur des renforts éventuels mis à contribution répondait au Monde : ‘On ne les a pas’. »
Cocorico !
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Au Liban, le Hezbollah déploie des médecins et des hôpitaux contre le coronavirus
Source : New York Times, 25 mars 2020
Traduction : lecridespeuples.fr
Le groupe paramilitaire libanais Hezbollah mobilise quelque 25 000 personnes, dont des médecins de première ligne, et aménage des hôpitaux, dans le cadre d’un plan visant à lutter contre le coronavirus au Liban, a déclaré mercredi l’un de ses dirigeants.
« C’est une véritable guerre que nous devons mener, avec l’état d’esprit d’un combattant », a déclaré Sayyed Hashem Safieddine, chef du conseil exécutif du groupe chiite. « Notre rôle est de compléter l’appareil gouvernemental et non de nous substituer à lui », a-t-il déclaré, en présentant le plan du Hezbollah sur la chaîne de télévision du parti, Al-Manar.
Le Liban a enregistré 333 cas de coronavirus à ce jour. Six personnes sont décédées des suites d’une maladie respiratoire [au 30 mars, ces chiffres étaient de 446 cas et 11 décès]. Le gouvernement, formé avec le soutien du Hezbollah et de ses alliés, a déclaré un état d’urgence médicale.
Le Hezbollah est un groupe islamiste chiite désigné comme une organisation terroriste par les États-Unis. Fondé avec le soutien des Gardiens de la révolution iraniens en 1982 pour lutter contre l’occupation israélienne, il constitue le fer de lance d’une alliance militaire régionale soutenue par Téhéran, et a combattu pendant des années en Syrie pour soutenir le Président Bachar al-Assad.
L’actuel ministre de la Santé et son prédécesseur sont membres de l’aile politique du Hezbollah, reflétant ainsi l’influence croissante du parti au sein du gouvernement.
Le Hezbollah déploie 1 500 médecins, 3 000 infirmières et ambulanciers paramédicaux et 20 000 militants supplémentaires dans son plan, a déclaré Safieddine. « Des médecins de première ligne de la Résistance islamique participent à ce plan », a-t-il déclaré.
Le Hezbollah a dédié un hôpital de Beyrouth qu’il possède au traitement des patients atteints de coronavirus, loué quatre hôpitaux désaffectés, préparé 32 centres médicaux à travers le Liban et établi des plans pour trois hôpitaux de campagne si nécessaire. Il a également loué des hôtels pour être utilisés pour les quarantaines, a déclaré Safieddine.
L’État libanais affaibli fait face à son épidémie de coronavirus à un moment de crise financière sans précédent. Le gouvernement a déclaré ce mois-ci qu’il ne pouvait pas payer ses dettes en devises étrangères, et la monnaie locale a chuté de quelque 40% depuis octobre.
Safieddine a déclaré que le Hezbollah soutiendrait également les hôpitaux publics en leur fournissant des équipes médicales et infirmières bénévoles.
L’action sera conforme aux protocoles de l’Organisation mondiale de la santé et du ministère de la Santé, a-t-il déclaré.
« La gestion des crises et la gestion des guerres ne sont pas si différentes. »
Le plan comprend la surveillance des personnes confirmées infectées par le virus pour garantir le respect des directives et le suivi des personnes en quarantaine ou isolées à domicile.
Le premier cas de coronavirus enregistré au Liban était une femme revenue d’Iran, pays qui compte le quatrième plus grand nombre de cas confirmés.
Safieddine a déclaré que le Hezbollah avait surveillé 1 200 personnes rentrées d’Iran, dont des pèlerins et 220 étudiants qui étudiaient à Qom, ville centrale de l’enseignement théologique chiite qui accueille des étudiants du monde entier.
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Hassan Nasrallah : 20 000 personnels soignants du Hezbollah sont déjà engagés dans la lutte contre le coronavirus
Discours du Secrétaire Général du Hezbollah, Sayed Hassan Nasrallah, le 20 mars 2020, consacré à l’affaire Amer Fakhoury (binational libano-américain, ex-responsable de la milice pro-israélienne de l’Armée du Liban-Sud, surnommé « le boucher de Khiam », illégalement exfiltré du Liban par les Etats-Unis le 18 mars 2020), et à la pandémie du covid-19.
Source : https://video.moqawama.org/details.php?cid=1&linkid=2105
Traduction : lecridespeuples.fr
Transcription :
[…] Comme nous l’avons dit dès le premier jour, nous nous considérons en guerre, une guerre qui va durer plusieurs mois, et nous devons tous agir en conséquence (mobilisation, économies, etc.). En ce qui nous concerne, en ce qui concerne le Hezbollah, bien sûr, tout ce que nous demanderont le Ministère de la Santé, les autres Ministères concernés ou l’État, j’ai annoncé que nous étions prêts à le fournir.
Jusqu’à présent, à travers nos associations, nos formations, et nos frères et sœurs (qui y travaillent), qu’il s’agisse de médecins, hommes ou femmes, d’infirmiers ou d’infirmières, d’ambulanciers ou d’ambulancières, des organisations de défense civile, d’étudiants en médecine et soins, de tous les volontaires dans ce domaine, etc., dans cette bataille, dans toutes les villes, tous les villages, et toutes les régions, nous avons près de 20 000 de nos frères et sœurs qui sont d’ores et déjà à l’œuvre. Et je répète que nous sommes prêts à faire bien plus, car Dieu merci, nos effectifs sont beaucoup plus nombreux que cela.
Et si l’État a besoin de quoi que ce soit, nous sommes à son service, de même que nous sommes au service des autres régions (du Liban où la population chiite est faible). Toute notre action est naturellement localisée là où nous nous trouvons, ou près des endroits où nous vivons, et bien sûr, nous ne sommes pas allés dans d’autres régions afin de n’offenser personne, car vous savez comment est le pays (sectarisme, etc.). Mais cette bataille, nous souhaitons la mener sur l’ensemble du territoire libanais, et nous sommes prêts à nous rendre partout où nous pouvons être utiles et apporter notre aide, que ce soit les villes et villages partout au Liban, les camps palestiniens, les camps de réfugiés syriens, et tout endroit du territoire libanais où se trouve qui que que ce soit qui pourrait avoir besoin de notre aide. J’affirme très clairement notre disposition à aller partout où on nous appellera. Nous ne fuirons pas de cette bataille et de ses dangers.
Et bien sûr, encore une fois, nous sommes prêts à aider de toutes les manières dans cette bataille, et parce que cette question a été débattue (accusations contre les chiites Libanais d’avoir importé le coronavirus d’Iran), je tiens à confirmer un point : jusqu’à ce que les vols venus d’Iran aient cessé, tous les pèlerins et tous les étudiants qui sont venus d’Iran, tous nos jeunes qui étaient en Iran, et même nos jeunes qui sont en Syrie, qui vont y combattre ou qui reviennent du front… Je tiens à confirmer à tout le monde que tous se sont soumis aux mesures (de quarantaine), au dépistage, au confinement à domicile, la plupart d’entre eux ayant été astreints au confinement, et même ceux qui vont combattre en Syrie sont dépistés avant d’y aller, car nous ne voulons pas apporter le virus en Syrie. Et lorsqu’ils reviennent de Syrie, nos combattants sont dépistés avant de pouvoir revenir au Liban, afin que nous n’apportions pas le mal ici s’ils l’avaient attrapé quelque part là-bas. Tout ce que nous pouvons faire, dans le cadre de nos capacités, de notre présence et de notre influence, nous le faisons et le ferons sur la base de ce dont j’ai parlé la nuit dernière, à savoir notre responsabilité humanitaire, morale et religieuse sur laquelle nous serons interrogés par Dieu au Jour du Jugement. […]
Voir également :
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Lutte contre le coronavirus : bouclage total au Liban
Coronavirus : l’armée iranienne monte un hôpital de 2 000 lits en 48 heures
Nasrallah : Comme en Iran, nos orphelins du coronavirus doivent devenir pupilles de la Nation
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