L’armée iranienne monte un hôpital de 2000 lits en 48 heures
Reportage IRIB, 26 mars 2020. Au 28 mars, l’Iran comptait 35 408 cas de covid-19 et 2 517 décès (contre 37 575 cas et 2 314 décès en France).
A comparer avec les 30 lits de l’hôpital de campagne tant vanté par Macron… Cet hôpital a été réalisé à Téhéran, et l’armée est prête à en monter d’autres partout où cela sera nécessaire. De plus, l’Iran a voté une loi décrétant que les orphelins des martyrs de la lutte contre le coronavirus, tous personnels confondus et y compris les nombreux bénévoles, deviennent automatiquement pupilles de la Nation iranienne jusqu’à leurs 25 ans, et que les veuves sont considérées comme veuves de guerre, avec tous les avantages sociaux que cela implique.
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Lutte contre le coronavirus : bouclage total au Liban
Reportage d’Al-Mayadeen, le 23 mars 2020.
Ces mesures ont été mises en place dès le 15 mars, alors que le Liban ne comptait que 93 cas de coronavirus et 3 décès. Lorsque la France a imposé des mesures de confinement, elle comptait déjà 5 423 cas et 127 décès. Au 28 mars, le Liban compte 412 cas et 8 décès. Un couvre-feu vient d’être imposé de 19h à 5h du matin.
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La réponse du Coronavirus au Venezuela pourrait vous surprendre
Pourquoi le Venezuela fait-il tellement mieux que ses voisins de la région ?
Par Leonardo Flores
Source : Common Dreams, le 25 mars 2020
Traduction : lecridespeuples.fr
Quelques heures après son lancement, plus de 800 Vénézuéliens aux États-Unis se sont inscrits pour un vol d’urgence de Miami à Caracas via un site Web géré par le gouvernement vénézuélien. Ce vol, offert sans frais, a été proposé par le Président Nicolás Maduro lorsqu’il a appris que 200 Vénézuéliens étaient coincés aux États-Unis suite à la décision de l’administration Trump de suspendre les vols commerciaux en guise de mesure préventive contre le coronavirus. La promesse d’un vol s’est étendue à deux vols ou plus, car il est rapidement devenu clair que de nombreux Vénézuéliens aux États-Unis voulaient retourner au Venezuela, mais la situation n’est toujours pas résolue en raison de l’interdiction américaine des vols à destination et en provenance du pays.
Ceux qui s’informent uniquement via les médias dominants pourraient se demander qui sont ces insensés qui veulent quitter les États-Unis pour le Venezuela en pleine pandémie. De nombreux médias, dont le magazine TIME, le Washington Post, The Hill, le Miami Herald et d’autres, ont publié des éditoriaux la semaine dernière décrivant le Venezuela comme un cauchemar où règne le chaos. Ces médias ont brossé le tableau d’une catastrophe due au coronavirus et à l’incompétence du gouvernement, décrivant une nation au bord de l’effondrement. La réalité de la réponse au coronavirus mise en place par le Venezuela n’est pas du tout couverte par les médias traditionnels.
De plus, ce que chacun de ces articles passe sous silence, ce sont les dommages causés par les sanctions de l’administration Trump, qui ont dévasté l’économie et le système de santé bien avant la pandémie de coronavirus. Ces sanctions ont appauvri des millions de Vénézuéliens et ont un impact négatif sur les infrastructures vitales, telles que la production d’électricité. Le Venezuela est empêché d’importer des pièces de rechange pour ses centrales électriques, et les pannes de courant qui en résultent interrompent les services d’eau qui dépendent de pompes électriques. Celles-ci, ainsi que des dizaines d’autres implications de la guerre hybride contre le Venezuela, ont provoqué une baisse des indicateurs de santé à tous les niveaux, entraînant 100 000 décès causées par les sanctions.
En ce qui concerne plus particulièrement le coronavirus, les sanctions augmentent les coûts des kits de test et des fournitures médicales et interdisent au gouvernement du Venezuela d’acheter du matériel médical aux États-Unis (et dans de nombreux pays européens). Ces obstacles placeraient apparemment le Venezuela sur la voie d’un pire scénario, similaire à l’Iran (également accablé par des sanctions) ou à l’Italie (accablée par l’austérité et le néolibéralisme). Contrairement à ces deux pays, le Venezuela a pris très tôt des mesures décisives pour faire face à la pandémie.
Du fait de ces étapes et d’autres facteurs, le Venezuela se trouve actuellement dans son meilleur scénario. Au moment d’écrire ces lignes, 11 jours après le premier cas confirmé de coronavirus, le pays comptait 86 personnes infectées, avec 0 décès [au 28 mars, 113 cas et 2 décès]. Ses voisins ne s’en sortent pas aussi bien : le Brésil compte 1 924 cas et 34 décès [au 28 mars, 3 477 cas et 93 décès] ; l’Équateur 981 cas et 18 décès [au 28 mars, 1 823 cas et 48 décès] ; le Chili, 746 cas et 2 décès [au 28 mars, 1 909 cas et 6 décès] ; Pérou 395 cas et 5 décès [au 28 mars, 635 cas et 11 décès] ; Mexique 367 cas et 4 décès [au 28 mars, 717 cas et 12 décès] ; Colombie 306 cas et 3 décès [au 28 mars, 539 cas et 6 décès]. (À l’exception du Mexique, ces gouvernements ont tous activement participé et contribué aux efforts de changement de régime menés par les États-Unis au Venezuela.) Pourquoi le Venezuela fait-il beaucoup mieux que les autres de la région ?
Les sceptiques affirmeront que le gouvernement Maduro cache les chiffres réels et les morts, qu’il n’y a pas assez de tests, pas assez de médicaments, pas assez de talent pour faire face adéquatement à une pandémie. Mais voici les faits :
- Premièrement, la solidarité internationale a joué un rôle inestimable en permettant au gouvernement de relever le défi. La Chine a envoyé des kits de diagnostic de coronavirus qui permettront de tester 320 000 Vénézuéliens, en plus d’une équipe d’experts et de tonnes de fournitures. Cuba a envoyé 130 médecins et 10 000 doses d’interféron alfa-2b, un médicament ayant fait ses preuves pour aider les patients atteints de COVID-19 à se rétablir. La Russie a envoyé la première de plusieurs expéditions d’équipements et de kits médicaux. Ces trois pays, systématiquement caractérisés par l’establishment de la politique étrangère américaine comme étant malfaisants, offrent solidarité et soutien matériel. Pour leur part, les États-Unis ont contribué en imposant de nouvelles sanctions, et le FMI, largement connu pour être sous contrôle américain, a rejeté une demande vénézuélienne de 5 milliards de dollars de financement d’urgence que même l’Union européenne soutient.
- Deuxièmement, le gouvernement a rapidement mis en œuvre un plan pour contenir la propagation de la maladie. Le 12 mars, un jour avant les premiers cas confirmés, le Président Maduro a décrété une urgence sanitaire, interdit aux foules de se rassembler et annulé les vols en provenance d’Europe et de Colombie. Le 13 mars, jour 1, deux Vénézuéliens ont été testés positifs ; le gouvernement a annulé les cours, a commencé à exiger des masques faciaux dans les métros et à la frontière, a fermé les théâtres, les bars et les discothèques, et limité l’activité des restaurants à la vente à emporter ou à la livraison. Il convient de répéter que tout cela a été mis en place le premier jour de la confirmation d’un premier cas ; de nombreux États américains n’ont pas encore pris ces mesures. Au jour 4, une quarantaine nationale a été mise en place (équivalant à un ordre d’assignation à résidence) et un portail en ligne préexistant appelé Système Patrie (Sistema Patria) a été reprogrammé pour enquêter sur les cas potentiels de COVID-19. Au 8e jour, 42 personnes étaient infectées et environ 90% de la population vénézuélienne était astreinte à la quarantaine. Au jour 11, plus de 12.2 millions de personnes avaient répondu à l’enquête, plus de 20 000 personnes ayant déclaré être malades ont été visitées à leur domicile par des professionnels de la santé et 145 personnes ont été dépistées du coronavirus. Le gouvernement estime que sans ces mesures, le Venezuela aurait 3 000 personnes infectées et un nombre élevé de morts.
- Troisièmement, le peuple vénézuélien était en mesure de gérer une crise. Au cours des 7 dernières années, le Venezuela a vécu la mort d’un leader extrêmement populaire (Hugo Chávez), de violentes manifestations d’extrême droite, une guerre économique caractérisée par des pénuries et une hyperinflation, des sanctions qui ont détruit l’économie, un coup d’État en cours, des tentatives d’insurrections militaires, des attaques contre les services publics, les pannes d’électricité, les migrations massives et les menaces d’une action militaire américaine. Le coronavirus est un autre type de défi, mais les crises précédentes ont instillé une résilience parmi le peuple vénézuélien et renforcé la solidarité au sein des communautés. Il n’y a pas de panique dans les rues ; au lieu de cela, les gens sont calmes et suivent les protocoles de santé.
- Quatrièmement, l’organisation de masse et le fait de prioriser le bien-être des gens avant tout. Les communes et les communautés organisées ont pris les devants, en produisant des masques faciaux, en maintenant le système d’approvisionnement alimentaire du CLAP en marche (ce paquet alimentaire mensuel atteint 7 millions de familles), en facilitant les visites à domicile des médecins et en encourageant l’utilisation des masques faciaux en public. Plus de 12 000 étudiants en médecine au cours de leur dernière ou de l’avant-dernière année d’études ont demandé à être formés pour des visites à domicile. Pour sa part, l’administration Maduro a suspendu le paiement des loyers des particuliers, institué un gel des licenciements à l’échelle nationale, octroyé des primes aux travailleurs, interdit aux télécoms de couper les téléphones ou la connexion Internet des personnes, conclu un accord avec les chaînes hôtelières pour fournir 4 000 lits en cas d’aggravation de la crise et promis de payer les salaires des employés des petites et moyennes entreprises. Au milieu d’une crise de santé publique, aggravée par une crise économique et des sanctions, la réponse du Venezuela a été de garantir la nourriture, de fournir des soins de santé gratuits et des tests généralisés, et d’atténuer les nouvelles pressions économiques sur la classe ouvrière.
Le gouvernement américain n’a pas répondu à la demande de l’administration Maduro de faire une exception pour Conviasa Airlines, la compagnie aérienne nationale sous sanctions, pour renvoyer à Caracas les Vénézuéliens bloqués aux États-Unis qui le souhaitaient. Étant donné tout ce qui se passe aux États-Unis, où le traitement au COVID-19 peut coûter près de 35 000 $ à chaque Américain et où le gouvernement évalue l’option de donner la priorité à l’économie sur la vie des gens, peut-être que ces Vénézuéliens qui attendent de rentrer chez eux comprennent que leurs chances de survivre au coronavirus, à la fois physiquement et économiquement, sont beaucoup plus élevées dans un pays qui valorise la santé sur les bénéfices.
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Source: Lire l'article complet de Le Cri des Peuples