Les données de l’OMS inutilisables pour modéliser le coronavirus selon un groupe d’Oxford

Crédit image : Wikimedia commons

Par Jon Miltimore — mercredi, le 25 mars 2020

Les chercheurs de Our World in Data ont annoncé cette semaine qu’ils avaient cessé de se fier aux données de l’Organisation mondiale de la santé pour établir leurs modèles.

Our World in Data (« notre monde en données »), une publication en ligne basée à l’Université d’Oxford, a annoncé mardi qu’elle avait cessé de se fier aux données de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour ses modèles, en citant des erreurs et d’autres facteurs.

Le fondateur du groupe, Max Roser, a déclaré que les chercheurs utilisent désormais les données du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (European Center for Disease Prevention and Control).

Jusqu’au 18 mars, nous nous sommes appuyés sur l’Organisation mondiale de la santé (OMS) comme source. Nous avions l’intention de nous appuyer sur l’OMS, car c’est l’agence internationale qui a pour mandat de fournir des estimations officielles sur la pandémie. L’OMS communique ces données pour chaque jour et elles peuvent être consultées ici, sur le site de l’OMS.

Depuis le 18 mars, il est malheureusement devenu impossible de se fier aux données de l’OMS pour comprendre l’évolution de la pandémie dans le temps. Avec le rapport de situation 58, l’OMS a devancé l’heure limite de notification de 9 heures CET à 0 heure CET. Cela signifie que la comparabilité est compromise car il y a un chevauchement entre ces deux publications de données de l’OMS (Rapports de situation 57 et 58).

En outre, nous avons trouvé de nombreuses erreurs dans les données publiées par l’OMS lorsque nous avons parcouru tous les rapports de situation quotidiens. Nous avons immédiatement averti l’OMS et sommes en contact étroit avec l’équipe de l’OMS pour corriger les erreurs que nous lui avons signalées.

L’OMS, une agence des Nations Unies, est responsable de la santé publique internationale. Des rapports récents suggèrent que les agences de renseignement américaines se sont fortement appuyées sur l’OMS dans leur évaluation nationale de la menace COVID-19.

Les erreurs et les incohérences, qu’Our World in Data a documentées dans un rapport séparé, comprennent des divergences observée dans près d’une douzaine de rapports de situation déposés par l’OMS entre le 5 février et le 16 mars. Les chercheurs d’Our World in Data ont déclaré que la manière dont l’OMS gérait les erreurs posait également problème.

« Le principal problème que nous observons avec les données de l’OMS est que ces erreurs ne sont pas communiquées par l’OMS elle-même », déclarent Rosen et ses collègues. « Certains errata ont été publiés par l’OMS — au même endroit que les rapports de situation — mais la plupart des erreurs ont été corrigées rétrospectivement sans avis public ou demeurent non corrigées ».

Le manque de bonnes données disponibles lors de l’épidémie de coronavirus a été une source majeure de frustration pour les économistes, les statisticiens, les scientifiques et les professionnels des politiques publiques.

Un épidémiologiste et professeur de médecine de l’université de Stanford, dans un article de Stat largement diffusé, a récemment déclaré que la pandémie de COVID-19 pourrait finir par être « le fiasco factuel du siècle ».

« Les données recueillies jusqu’à présent sur le nombre de personnes infectées et sur l’évolution de l’épidémie ne sont absolument pas fiables », a déclaré John P. A. Ioannidis, qui codirige le Meta-Research Innovation Center de Stanford.

Ces problèmes ressemblent un peu au problème de connaissance locale spécialiséelocal knowledge problem ») décrit par F. A. Hayek il y a près de 80 ans, qui pourrait expliquer les projections extrêmement incohérentes que nous avons vues dans les taux de mortalité de la COVID-19.

Les agences gouvernementales, comme les gens, sont faillibles. Et plus nous centralisons la prise de décision et supprimons le choix individuel, plus nous courons le risque de voir les autorités centrales prendre des décisions radicales sans les connaissances qu’elles croient posséder.

Traduit par Fiat+⁄-Lux Presse (à l’aide du traducteur DeepL)
Article original (en anglais) : Foundation for Economic Education

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