Au détour d’un chemin, deux têtes brunes émergent des hautes herbes et se relèvent, le cul à l’air. Ce sont deux Romettes – des Rom femelles – qui viennent de faire leurs besoins dans l’herbe, le long du chemin. Derrière, un camp de Roms improvisé, des enfants qui courent en riant, ou qui rient en courant, ils feront pas un mètre de haut une fois adultes, consanguinité oblige, mais ils sont en liberté.
Entre eux et les rejetons de bobos terrorisés par tout et n’importe quoi, il y a un monde, qu’on peut appeler civilisation. Les Roms, au même titre que les racailles, ont une utilité sociale, comme tous les animaux dans l’échelle de l’Évolution. On a besoin, eh oui, des voleurs, des meurtriers, des néolibéraux, quoi. Ils nous forcent à nous défendre, à renforcer notre immunité de groupe, à augmenter notre vigilance et notre lucidité.
Les Roms, les racailles et les néolibs sont nos virus, un vaccin ne servirait à rien, il faut apprendre à vivre avec et simplement se renforcer. Le problème, c’est quand un de ces virus prend le pouvoir sur le corps social, on le voit aujourd’hui : toute l’activité, toute la mécanique sociale se déglingue. Eux n’en ont rien à battre, ils ont le cul bien au chaud, ils ne mangent pas les dernières pâtes pas fraîches du Franprix, car leurs appels à la panique ont évidemment vidé les magasins, qui n’ont plus que quelques produits de première nécessité.
- Message au Président et à ses sponsors
La guerre élite/peuple est lancée, on a déjà 1000 morts de notre côté, depuis les attentats de 2015-2016, la répression des Gilets jaunes et des anti-réforme des retraites. La guerre est déclarée et, du côté de nos responsables irresponsables, tous les coups semblent permis. Qui arrêtera ces dingues ?
Les Romettes se relèvent, et font trémousser leur cul pour les visiteurs civilisés que nous sommes. C’est une sorte de pied-de-nez, un doigt d’honneur sans les mains. On dira un cul d’honneur. D’ailleurs leur cul n’est pas si moche, un mélange rebondi de vallée de l’Indus et d’Afrique, mais la charge virale et bactérienne qui y est confinée doit équivaloir à environ 6 mégatonnes de coronavirus, ce sont donc des culs intouchables. Un dessin de Reiser montrait un intrépide qui avait sauté une Gitane et qui avait chopé une chaude-pisse. Encore heureux qu’il ne soit pas mort. La MST venue d’Orient par caravane peut s’avérer plus dangereuse que le fusil du paternel.
On le voit, dans la France confinée, ceux qui vivent en dessous des radars de la civilisation se foutent complètement des directives des néolibs. Ils partent voler chaque matin dans la ville endormie tout ce qui traîne, fouillent les poubelles, éventrent les Relais où les gens déposent pour les pauvres des fringues usées ou immettables. Pendant ce temps, les néolibéralisés se demandent s’ils auront assez à manger dans les semaines qui viennent, avec toutes les restrictions qui se profilent et les lois qui se durcissent chaque jour.
On dirait les affiches de la Kommandantur à l’Est, avec les libertés qui se restreignent contre les ennemis du nazisme en août 1941… On note en passant que les nazis, ces vilains, ont nettoyé le territoire de l’URSS de ses Roms, Tziganes et autres Bohémiens. Mais leur étude passionnait les chercheurs racialistes du nazisme. Les Roms étaient considérés comme une sous-race, certes (on ne fait que citer les historiens), mais une sous-race à part, et ces chercheurs se demandaient s’il valait mieux les conserver à titre expérimental ou les liquider. Heureusement, aujourd’hui, la question ne se pose plus ! On préfère étudier les Roms.
Tout le monde peut constater une chose qu’on ne peut ignorer : ils sont peut-être civilisationnellement inférieurs, mais ils sont en liberté ! Cette liberté leur coûte cher, en hygiène de vie, en pauvreté, en maladies (gale) et en croissance, mais ils jouissent d’une liberté quasi absolue ! Ils n’ont pas de loyers, d’Urssaf, de redevance, d’impôts, de problèmes administratifs… En face, chez les civilisés, qui ont l’hygiène, la médecine, les soins, la consommation, il y a tout, sauf la liberté. La preuve, il suffit qu’une bande de dingues décrète qu’on ne sort pas de chez soi pour qu’ils obéissent servilement !
Et pendant ce temps les Roms ont la ville pour eux, courent après les hérissons dans les forêts, volent quelques vélos abandonnés. Là encore, on peut caractériser les humains, qu’ils soient civilisés ou pas, sur un axe sécurité-liberté : 100 % sécurité, c’est 0 % liberté, et inversement. Beaucoup de gens arrivent à trouver leur place à mi-chemin entre ces deux bornes, mais on retrouve toujours les plus intrépides du côté de la liberté, ou de l’insoumission. Insoumission aux standards de la vie dite moderne. Enfin, de ce qu’il reste de « vie »… Parce qu’on a croisé dans les rues vides des créatures au regard terrorisé de simplement dire bonjour à l’un de leurs frères humains ! Et si l’on s’amuse à dire bonjour à tous les humains qui passent, on fait très rapidement la différence entre les apeurés et les autres.
Les Roms sont là pour nous redonner le goût de la liberté, de chier sur les lois iniques des chiens qui croient nous gouverner, mais qui nous mentent et nous volent à une échelle stratosphérique, des mensonges et des vols qui font passer les exactions des Roms ou des racailles pour de la petite Bier. Les Roms sont là pour montrer aux prisonniers du néolibéralisme ou du Système que la liberté existe, qu’elle est possible, mais qu’elle a un coût : le confort mental et physique.
Quitte à souffrir, mieux vaut souffrir pour l’insoumission que pour la soumission.
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