par Karine Bechet-Golovko.
S’il y a bien une chose que le coronavirus n’a pas arrêtée, c’est évidemment la russophobie. D’une seule voix, les États-Unis et l’UE, qui pour l’instant, à la différence de la Russie, ont eu une gestion pour le moins inefficace de la crise sanitaire, accusent la Russie de volontairement semer la panique … en diffusant de fausses informations sur le coronavirus. On prend les mêmes et on recommence : lorsque l’on est incompétent, il faut bien trouver un coupable. La Russie est toujours le coupable idéal, pour masquer ses propres erreurs. Et la presse, dans son exemplaire indépendance, se montre toujours prête à soutenir ses maîtres.
Poutine et la Russie sont appelés à la rescousse des États-Unis et de l’UE, où la gestion de la crise sanitaire suite au coronavirus est loin d’être efficace. Entre manque de moyens et manque de volonté politique réelle (Macron ne parle que de la fermeture des frontières européennes, sans même envisager, si le danger est à ce point important, de limiter la circulation des personnes et des maladies entre les États européens). Bref, la Chine est oubliée, les pays européens tiennent le devant de ce sordide spectacle, sanitaro-médiatico-politique. Qui fait des victimes, malheureusement comme toutes les crises sanitaires, mais avec une médiatisation sur le mode « fin du monde », elle, sans précédent.
Les bons vieux réflexes reprennent alors le dessus et une petite poussée russophobe doit un instant détourner les yeux d’une population déjà apeurée, qui n’a plus envie de regarder nulle part. En substance, le message est clair : nous faisons, nous, tout ce que nous pouvons pour vous, mais nous sommes empêchés par la méchante Russie de Poutine, qui diffuse de fausses informations pour déstabiliser la situation.
Et la presse de reprendre en chœur. Le Financial Times, nous gratifie d’un article de propagande, respectant pieusement tous les canons du genre :
La Commission européenne, manifestement pas vraiment occupée à régler la crise dite pourtant sans précédent du coronavirus, a planché, en revanche, sur un rapport à charge contre la Russie, pointant encore une fois RT et Sputnik. Il y a des priorités quand même. Extraits du Financial Times :
« Les médias russes pro-Kremlin ont mis en place une « importante campagne de désinformation » pour aggraver la crise de la pandémie de coronavirus dans les pays occidentaux en détruisant la confiance dans la réponse d’urgence, selon un rapport interne de l’UE. L’effort vise à alimenter « la confusion, la panique et la peur » et à empêcher les gens d’obtenir de bonnes informations sur la contagion, dans le cadre d’une stratégie plus large visant à « subvertir les sociétés européennes de l’intérieur », indique l’analyse du service diplomatique européen ».
Il est vrai, que de son côté, Washington accuse aussi la Russie, en fait, la Commission européenne suit la voix (ou voie ?) de son maître.
Ici, les incontournables « faux comptes » russes sont remis au goût du jour, il faut dire que les réseaux sociaux sont pour l’instant moins disciplinés que les médias classiques. Tout cela pour discréditer les États-Unis (qui évidemment n’y arrivent pas tout seul). Je cite :
« Des milliers de comptes liés à la Russie sur Twitter, Facebook et Instagram propagent de la désinformation anti-américaine sur le nouveau coronavirus apparu en Chine, ont affirmé à l’AFP des responsables américains. (…) « Le but de la Russie est de semer la discorde et d’affaiblir de l’intérieur les institutions des États-Unis et leurs alliances, y compris au travers de campagnes souterraines et pernicieuses », a estimé Philip Reeker, sous-secrétaire d’État chargé de l’Europe et de l’Eurasie. « En disséminant la désinformation sur le coronavirus, des acteurs russes malveillants choisissent une fois de plus de menacer la sécurité publique au détriment de la réponse globale » à l’épidémie, a-t-il ajouté ».
Bref, toute approche critique est inacceptable, toute remise en cause de l’inefficacité et du caractère antidémocratique de cette tentative de putsch sanitaire global doit être bannie. Bannies du monde juste, global, où les populations sont maintenues en situation de terreur, avant que d’être mises en situation de survie. Économique, sociale. Elles auront d’autres soucis, que les règles de l’État de droit et la démocratie.
Donc, si l’on résume (pour la France, puisque c’est ce qui nous touche de plus près comme Français), c’est la Russie qui a dérégulé et sous-financé l’hôpital depuis des décennies. C’est la Russie qui a provoqué un déficit de masques, de gel désinfectant, etc. C’est Poutine personnellement qui a interdit à Macron et aux technocrates européens de fermer les frontières – interétatiques. Afin d’éviter la propagation d’un virus présenté, par ailleurs, comme portant l’apocalypse. Logique.
Bref, gardez le moral. Et si vous êtes assignés à résidence, n’oubliez pas d’éteindre ordinateur et télévision, de mettre de la musique et de vous plonger dans un livre. De profiter de cette pause pour plonger en soi. Dans un instant de calme, c’est toujours bon à prendre.
source : http://russiepolitics.blogspot.com
Source: Lire l'article complet de Réseau International