« Le gouvernement fédéral fait face de mieux en mieux à cette pandémie, résume à l’autre bout du fil le microbiologiste et immunologue Uttiya Basu, professeur à la Columbia University de New York. Comme dans d’autres pays, le gouvernement américain a pris du temps avant de comprendre la gravité de la situation. Mais j’ai espoir que cela ne vire pas comme en Italie, simplement parce que nous disposons de plus de connaissances [sur le virus et son évolution] et d’infrastructures pour y faire face. »
Le courrier du coronavirus
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Pour le directeur de la santé publique des États-Unis, le pays est arrivé cette semaine à un « point d’inflexion critique », a-t-il dit lundi en soirée sur les ondes de Fox News, tout en soulignant que la situation sanitaire au pays était désormais équivalente à celle qu’on mesurait en Italie il y a deux semaines. « Quand vous regardez les projections, il y a toutes les chances pour nous de devenir l’Italie. » Au dernier comptage, plus de 31 000 cas ont été recensés dans ce pays européen lourdement frappé par la maladie, ce qui représente 0,4 % de la population. Le coronavirus y a fait 2500 morts. « Mais il y a encore espoir que nous suivions les traces de la Corée du Sud », a-t-il ajouté. A contrario, ce pays asiatique y a réduit à 8300 le nombre de cas — 81 décès y sont liés — depuis le début de la pandémie, et ce, au prix de mesures importantes et contraignantes de dépistage et de confinement de sa population.
Mardi, le nombre de cas d’infection au coronavirus détectés par les autoritaires sanitaires américaines était de plus de 6200 ; 105 personnes n’ont pas survécu à la COVID-19. La situation est particulièrement préoccupante dans l’État de Washington, où la maladie a fait 52 morts, soit 6 % des cas détectés. Dans l’État de New York, où 13 décès ont été enregistrés, ce taux de létalité, sur la base des dépistages réalisés, n’y est que de 0,8 %.
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Dépistage à la traîne
« En matière de dépistage, il faut en faire plus, a indiqué au Devoir Uttiya Basu. Cela va nous aider à mieux comprendre ce qui se passe sur le terrain et à localiser les foyers d’éclosion. Des mesures majeures de confinement pourraient d’ailleurs être prises plus rapidement si le nombre de tests était plus élevé et les résultats obtenus plus rapidement », réduisant ainsi le potentiel de propagation du virus.
En matière de dépistage, les États-Unis sont à la traîne sur le reste du monde, affichant un taux de 155 tests par million d’habitants. C’est bien moins que l’Italie (plus de 2000 par million) ou la Corée du Sud (plus de 5000 par million). La Grèce, la République tchèque, le Royaume-Uni, l’Autriche et l’Australie sont en avance sur les États-Unis, selon le « COVID Tracking Project », un espace collaboratif de documentation de la pandémie. Au Canada, les dernières données disponibles sur le site du gouvernement fédéral indiquaient un taux de dépistage de 26 par million d’habitants.
Comme dans d’autres pays, le gouvernement américain a pris du temps avant de comprendre la gravité de la situation. Mais j’ai espoir que cela ne vire pas comme en Italie, simplement parce que nous disposons de plus de connaissances [sur le virus et son évolution] et d’infrastructures pour y faire face
La surveillance intensive des cas d’infection, au rythme de 10 000 personnes testées par jour, a permis à la Corée du Sud de réduire la croissance des nouveaux cas. Lundi, les autorités de santé publique américaines ont annoncé la création de nouveaux centres de dépistage, dont plusieurs accessibles au volant, et se sont rapprochées de laboratoires privés pour accélérer le traitement et l’obtention des résultats. Selon Jerome Adams, de 30 à 40 de ces cliniques vont voir le jour dans 19 États et permettre de réaliser entre 3000 et 4000 tests par semaine.
Mardi, le président Donald Trump a dit vouloir désormais « sauver le plus de vie possible », et ce, même si cet objectif allait porter atteinte à l’économie. « Tout le reste va revenir, mais une vie perdue, ça ne revient pas, a-t-il dit aux journalistes à la Maison-Blanche. Notre économie va revenir en force. » La déclaration marque pour un deuxième jour de suite un changement de ton de la part du président américain qui, jusqu’à maintenant, cherchait plutôt à minimiser la gravité de la situation tout comme les conséquences de la pandémie sur l’activité économique et les marchés financiers.
Lundi, Washington a adopté des lignes de conduite pour faire face à la maladie en appelant, entre autres, les Américains à limiter les rassemblements de plus de 10 personnes, à favoriser le télétravail et à s’interdire les voyages non essentiels. « Si les gens font ce que nous leur demandons, vous allez voir que de nombreuses vies vont être sauvées », a déclaré Donald Trump mardi.
Source: Lire l'article complet de Vigile.Québec