Ils sont ainsi 85 % à se dire satisfaits du travail du gouvernement depuis le début de la crise, indique le sondage mené en ligne entre vendredi et lundi auprès de 1006 Québécois.
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Un score rarissime qui englobe l’ensemble de l’action gouvernementale — le ton et le contenu des points de presse quotidiens du premier ministre Legault,de la ministre de la Santé (Danielle McCann) et du directeur national de la santé publique (Horacio Arruda), de même que l’éventail des mesures adoptées par Québec.
Un tel taux d’approbation se voit parfois sur des questions spécifiques, note Christian Bourque, vice-président de Léger. « Mais sur une question de leadership politique, il faut probablement remonter à la crise du verglas » de 1998, guidée par le gouvernement Bouchard.
« On a une grosse bataille devant nous, a souligné François Legault dans son point de presse mardi. Puis, on est capable, si on se met tous ensemble, de la gagner. » C’est un peu ce qu’il semble avoir réussi jusqu’ici : réunir les troupes derrière lui.
Les données du coup de sonde indiquent par exemple que le niveau de satisfaction est essentiellement le même chez les femmes et les hommes ; qu’il excède 75 % dans toutes les tranches d’âge (il est à 93 % chez les 55 ans et +) ; qu’il se mesure également à Montréal, Québec ou dans les régions ; qu’il est aussi très fort chez les non-francophones (73 %) ; qu’il ne connaît pas de frontières partisanes (les sympathisants solidaires et libéraux sont un peu moins convaincus, mais à peine).
« On sent que les Québécois sont vraiment au-dessus du cadre habituel dans lequel on évalue les politiciens, dit Christian Bourque. C’est quelque chose de plutôt extraordinaire. »
Et pour lui, ce « quelque chose » sera précieux dans les semaines à venir. En ayant confiance dans l’action de ses dirigeants, les Québécois « auront davantage tendance à se conformer » aux directives que si celles-ci émanaient d’un gouvernement contesté, note-t-il en faisant allusion à la situation qui prévaut aux États-Unis. En somme : le messager n’a pas à se battre pour convaincre de la pertinence de son message.
Vent de dos
Le sondage mené par Léger visait initialement à mesurer la réception faite par les Québécois au deuxième budget Girard, présenté mardi dernier à Québec. Mais les événements se sont tellement bousculés depuis que « c’est comme si ce budget n’avait jamais eu lieu », remarque M. Bourque.
Les données recueillies sont-elles toutes caduques ? Oui et non, répond-il. Dans le contexte actuel, les chiffres sur les intentions de vote ne veulent essentiellement rien dire, pense le sondeur (la Coalition avenir Québec serait à un sommet de 46 % d’appuis).
Celles sur le budget sont aussi à prendre avec détachement — les perspectives économiques viennent de changer du tout au tout, et le plan budgétaire s’appuie sur une croissance anticipée qui paraît aujourd’hui relever de l’utopie.
De manière générale, la réaction à ce budget a été bonne (54 % des répondants l’ont trouvé bon, ou neutre — « ni bon ni mauvais »). Léger a demandé ce que les répondants pensaient d’une quinzaine de mesures annoncées dans le document — soutien aux proches aidants, investissements pour contrer la violence conjugale, lutte contre les changements climatiques, etc. —, et toutes reçoivent un appui largement majoritaire. Sauf une : la création de 350 classes de maternelle quatre ans, un projet qui demeure controversé.
On sent que les Québécois sont vraiment au-dessus du cadre habituel dans lequel on évalue les politiciens, C’est quelque chose de plutôt extraordinaire
L’appui à telle ou telle mesure d’un budget vite oublié n’a certes pas beaucoup de signification au milieu de la crise sanitaire qui se développe. Sauf qu’il dit quelque chose de la force de la position dans laquelle le gouvernement Legault se trouve aujourd’hui : les Québécois sont globalement satisfaits de celui-ci (à 64 %) ; ils ont apprécié la manière dont il a géré la question des blocages ferroviaires (49 % de satisfaction, contre 32 % d’insatisfaction) ; ils ont bien accueilli son dernier budget ; ils voteraient massivement pour lui, etc.
Tout mis ensemble, cela permet à François Legault « d’entrer dans cette crise avec un vent de dos » qui explique peut-être en partie les 85 % d’approbation de sa gestion, pense Christian Bourque.
Puisqu’il a été mené en ligne, le sondage n’est pas probabiliste. Mais un échantillon probabiliste de cette taille aurait une marge d’erreur de 3,1 % dans 19 cas sesur 20.
Source: Lire l'article complet de Vigile.Québec