par Karine Bechet-Golovko.
Macron a fait un discours … très attendu. Comme nous le soulignons régulièrement, la tendance autoritaire, sans intervention des contre-pouvoirs, se renforce. Et veut être justifiée par une « guerre sanitaire », qui, confinant la population dans la peur, permet de gouverner sans être contraint par les limites constitutionnelles posées au pouvoir. Macron restreint drastiquement les libertés sans déclarer l’état d’urgence. Macron monopolise le pouvoir réel sans recourir à l’article 16. Nous sommes dans une situation hors droit … justifiée par une crise sanitaire, découlant notamment de la mise à sac des services publics (dont hospitaliers) et d’une gouvernance globaliste.
Macron s’est prononcé hier pour annoncer toute une série de restrictions, tant appelées par une partie des Français, dont la rationalité a été réduite par l’hystérie ambiante. Le tout justifié par un état de « guerre sanitaire », qui sonne bien pour la comm, mais ne lui donne aucun fondement légal pour autant. Sans entrer dans le détail, dont la liste est dans le lien, certaines mesures attirent notre attention :
- En Marche toute vers le communisme : l’État va tout prendre en charge, sans que l’on sache très bien comment cela va être financé … Suspension du paiement des loyers, des factures de gaz, eau, électricité ; report des charges fiscales et sociales pour les entreprises ; report des échéances bancaires et garantie des prêts par l’État. Le tout grâce à un Fonds de solidarité. Comment ce Fonds sera-t-il financé, c’est autre chose.
- Pourquoi toutes ces mesures ? Parce que la France est mise au chômage. Pour une durée indéterminée. Le chômage partiel doit être « largement élargi ». Et le travail à distance développé au maximum. C’est le rêve des manageurs néolibéraux qui se réalise. D’une société « numérique », déshumanisée, qui a évacué tous ces domaines d’activités considérés comme appartenant au passé, nécessitant un travail physique. Pas un rêve, un fantasme. Mais pour cela, la société doit d’abord être écrasée.
- « Nous sommes en guerre sanitaire », mais les frontières qui seront fermées, sont celles de l’Union Européenne. Donc, la France c’est open bar ! Heureusement, certains de nos voisins plus réalistes ont, eux, fermé leurs frontières, ce qui limite le transit. Bref, l’on ne touche pas au dogme globaliste, c’est sacré. Étrange conception de l’état de guerre, même « sanitaire ». Ce qui montre le côté totalement absurde de l’ensemble du dispositif.
- Comme les gens risquent, pour ceux qui ne sont pas à la retraite, de se retrouver au chômage ou à devoir travailler à distance, la suite logique est la restriction des déplacements. Mais lorsqu’il faut un laissez-passer pour sortir de chez soi, ce n’est plus une « restriction », c’est une assignation à domicile. Sans intervention du législatif. Pour une période indéterminée, car « au moins » de 15 jours. Et aucune réaction de la société.
C’est ce point qui soulève le plus de questions.
Bref, si vous voulez sortir de chez vous, alors que Macron recommande, je cite, d’aller se promener dans les parcs (ce qui n’est pas prévu dans la liste gouvernementale), il vous faut un Ausweis, qui s’obtient dans des cas très précisément énumérés, auprès du commissariat de police et peut être téléchargé en ligne. La révolution technologique n’oblige plus à se rendre à la Kommandature, c’est beau le progrès. Une question : qui va exercer le contrôle (et de la délivrance et du respect) et comment ? Cela sera-t-il une décision administrative, donc susceptible de recours devant le juge (et lequel, car il y a aussi atteinte aux libertés) ou bien est-ce une décision politique – obligatoire et donc sans recours judiciaire ? Ce qui nous place en dehors de l’État de droit pour nous ramener vers l’État de police.
En ce qui concerne les « lieux de rassemblement », l’on apprend qu’ils sont listés et ne peuvent contenir plus de 100 personnes :
L’on apprend ainsi, selon la liste du Gouvernement, que des magasins de proximité seront « autorisés », donc d’autres ne le seront pas. Quelle est la procédure légale ? Quelles sont les garanties d’objectivité dans le choix ? Comment les critères ont-ils été déterminés, par qui, selon quelle procédure ? Se pose toujours la question de la forme juridique de la décision et des possibilités de recours en justice. À moins que l’État de droit n’ait été suspendu …
Le prochain pas va-t-il être celui de l’introduction des cartes de rationnement ? Cela entre parfaitement dans le paysage, d’un pays confiné, étrangement occupé.
Puisque cela est le résultat non pas d’un acte législatif, mais d’un décret, quelqu’un aura-t-il le courage de l’attaquer devant le Conseil d’État ? Il y a peu de chances. Des politiques commencent déjà à justifier une gouvernance autoritaire, confondant efficacité de l’État et autoritarisme, comme si la négation des garanties démocratiques était la condition indispensable à la lutte contre ce virus, interdisant aux gens de s’interroger, interdisant la moindre forme de résistance. Appelant de ses vœux un peuple soumis, amorphe, apeuré et terré :
Heureusement, l’on retrouve ici et là des voix qui s’élèvent, des esprits qui s’interrogent sur la manière dont la crise est gérée. Et la fragilité de nos institutions.
Chaque pouvoir occupe l’espace que son peuple lui laisse occuper. Souvenez-vous de cela. Et réveillez-vous !
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