Ottawa en déséquilibre (fiscal)

Ne vous en faites pas, le fédéral a les reins assez solides pour affronter le choc économique de la pandémie de coronavirus, parole de Justin Trudeau. Traduction : attendez-vous à des déficits encore plus imposants que prévu.

La date du dépôt du budget fédéral est enfin connue. Ce sera le 30 mars prochain.

Pour le gouvernement Trudeau, l’exercice est périlleux. On voit difficilement comment les libéraux seront en mesure de remplir leurs promesses électorales tout en faisant face à la pandémie mondiale de la COVID-19, sans creuser un énorme déficit.

Baisser les attentes

Dans ce contexte, on comprend les libéraux de vouloir baisser les attentes. En coulisses, on aime répéter que le gouvernement n’a pas tout à fait les coudées franches, qu’il doit composer avec un parlement minoritaire et divisé.

La plateforme électorale du parti a été constituée en fonction d’un mandat de quatre ans, pas deux, fait-on valoir.

On rappelle aussi volontiers que le ministre des Finances a présenté une mise à jour économique sans grande marge de manœuvre, en décembre. 

Le déficit anticipé pour cette année était évalué à 26,6 milliards. Il faut ajouter à cela les promesses électorales qui seront incluses dans le budget à venir. 

Et voilà qu’une épidémie contamine l’économie mondiale, y compris la nôtre. 

Hier, le gouvernement Trudeau a annoncé un ensemble de mesures dont le coût s’élève à un milliard pour faire face au coronavirus.

Ce n’est probablement que le début. Justin Trudeau a admis que l’éclosion de coronavirus bouleverse ses plans en vue du dépôt du budget, qui contiendra d’autres mesures d’aide.

« Certainement, ç’a un impact sur nos réflexions par rapport au budget, mais je peux souligner que les décisions qu’on a prises en tant que gouvernement au cours des cinq dernières années nous laissent une bonne marge de manœuvre pour des situations d’urgence comme celle-ci », a-t-il affirmé hier en conférence de presse.

Rencontre à Ottawa

Certaines provinces sont plus durement touchées que d’autres par les soubresauts actuels de l’économie mondiale.

Les cours du pétrole qui sont en chute libre minent l’économie albertaine, déjà morose. 

Justin Trudeau préside aujourd’hui et demain à Ottawa une rencontre avec les premiers ministres des provinces.

Ces derniers exigent des milliards supplémentaires en transferts en santé.

Ils souhaitent aussi que le fédéral assouplisse les critères d’admissibilité à un fonds d’urgence (d’autres milliards).

En cas de ralentissement économique, Ottawa pourrait être tenté d’appliquer des mesures de relance budgétaire.

Or, pour qu’elles aient un effet, ces mesures devront s’élever à 20 milliards, a affirmé plus tôt cette semaine à la CBC un ex-haut fonctionnaire fédéral, Don Drummond.

Le ministre des Finances, Bill Morneau, doit composer avec des choix difficiles. Convaincre les Canadiens de la justesse de ces choix ne sera pas moins compliqué ; c’est là tout l’art de gouverner. 

Un art que ce gouvernement apprend à la dure.

 

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