Par Luc Michel.
On nous permettra un commentaire en préface de cet article de M. Luc Michel. Nous observons en effet que l’impérialisme russe est un vecteur de pacification, de stabilité, et de fixation des frontières dans un certain nombre de pays en émergence, pays soumis aux agressions de l’alliance Atlantique (USA-OTAN). Mais, il faut savoir que ces pays sont agressés justement pour le motif qu’ils acceptent les offres de coopération – de commerce et d’exploitation de l’alliance impérialiste sino-russe. Dans un certain nombre de cas (Syrie, par exemple) l’alliance sino-russe se porte au secours de ses alliées et, ce qui a changé depuis quelques années, c’est que la puissance hégémonique américaine déclinante perd systématiquement toutes les guerres qu’elle entreprend directement (Afghanistan, Irak, Iran, etc.) ou indirectement par supplétifs interposés (Syrie, Libye, Yémen, Soudan, Hong Kong, etc.). Cet affaissement de la puissance militaire étasunienne est le reflet de la décadence économique américaine dont profite l’alliance sino-russe pour prétendre au poste hégémonique de l’impérialisme international. Comme Luc Michel le décrit si bien dans son texte – pour le moment il est clairement dans l’intérêt de la Russie de calmer le jeu pour éviter une guerre mondiale auquel l’impérialisme américain est contraint. Robert Bibeau pour http://www.les7duquebec.net).
SYRIE – CENTRAFRIQUE – LIBYE : (NHM MAGAZINE, 04 03 2020)
« Il ne faut pas oublier que toutes les zones de désescalades, créées en Syrie sont constituées pour une période temporaire et cela ne doit en aucun cas porter atteinte à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de la Syrie ou arrêter la lutte contre les terroristes connus des Nations Unies ». Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères.
« L’Iran et la Syrie sont deux importants partenaires au sein de l’axe de la Résistance. Larijani est venu à Damas sur un fond d’ingérences directes et d’agressions criminelles d’Erdogan contre le territoire syrien et est un signe de solidarité de la part de l’Iran, à l’adresse du peuple et des responsables syriens (…) l’Iran et la Russie ont fait comprendre à Erdogan qu’ils observaient son mauvais comportement ; la riposte à Erdogan sera proche ». Béchir Charbatchi, chef du groupe d’amitié interparlementaire syro-iranien. « Le rôle des Russes en Centrafrique pose problème. Leurs activités cadrent mal avec le processus de paix. Ils ont leurs propres priorités, qui manquent parfois de transparence » – Tibor Nagy (En octobre 2018 sur RFI).
La Russie est engagée sur trois fronts principaux, où elle a engagé sa réputation et ses propres intérêts nationaux : la Syrie, la Centrafrique et la Libye. Sur deux de ces fronts, la Syrie et la Libye elle affronte la Turquie islamo-conservatrice, « néo-ottomane », d’Erdogan. Mais aussi en Syrie Paris (soutien traditionnel des sécessionnistes kurdes du « Rojava ») et Washington (sur les champs pétroliers de l’Euphrate) . En Centrafrique, elle affronte la France sur son pré carré francafricain, mais aussi les intérêts des USA, comme vient de le rappeler la visite du Deputy State-Secretary US Tibor Nagy à Bangui. Dans tous les cas, outre la participation russe dans des guerres locales par procuration avec des membres de l’OTAN, Moscou combat principalement la géostratégie de la Tension conçue par les américains dans la Somalie des Années 1990-2010.
Dans ces trois terrains de confrontation, Washington entend organiser le chaos (1) et balkaniser des Etats faillis, comme la Libye (2) ou la Centrafrique, ou fracturé comme la Syrie. La réponse de Poutine étant au contraire la reconstruction de ces Etats, sur la base de l’intégrité de leurs frontières et de leur souveraineté sur la totalité de leur territoires nationaux.
PARTIE I- MOSCOU SUR LE FRONT DE SYRIE
Front central pour Moscou, la Syrie est la concrétisation du rétablissement de la puissance russe, amorcé avec le retour de la Crimée à la Rodina (3). C’est de Syrie que les russes sont passés en Afrique, via le Soudan et la Libye, avant d’aller défier Paris à Bangui, au cœur de son « pré carré français » (4) …
MOSCOU MISE SUR LA SOUVERAINETE ET L’INTEGRITE DE LA SYRIE BA’ATHISTE EN OPPOSITION DIRECTE AUX PROJETS ANTI-DAMASCITES TURCS ET AMERICAINS DE DEMEMBREMENT
Les Années de guerre, une guerre importée en Syrie sous prétexte de « Printemps arabe » (sic) en 2011, visaient à fragmenter et à démembrer la Syrie ba’athiste. En 2019, il ne reste que deux projets en action : celui d’Ankara qui vise à occuper durablement la province d’Idlib, avec des visées sur Alep et Hom, et la frontière syro-turque (cointre lle soi-disant « Rojava ») Et l’occupation américaine, avec des Kurdes, sur l’Euphrate, où américains et turcs volent le pétrole et le gaz syrien !
Tout le soi-disant « rapprochement » russo-turc, les accords de Sotchi et d’Astana (aussi avec Téhéran, allié géopolitique étroit de Moscou dans ce nouveau « Grand Jeu ») n’a été qu »un long jeu des dupes. A la duplicité levantine du sultan néo-ottoman Erdogan (cheval de Troie des USA et de l’OTAN) (5) s’opposait les froids calculs stratégiques de Poutine et Lavrov. A ce Grand Jeu levantin, à malin et malin et demi, Erdogan a perdu (6) !
En ce début 2020, Moscou appelle au respect de la souveraineté nationale en Syrie, mais aussi en Irak et en Libye, et met en garde Ankara contre toute attaque visant les positions de l’armée syrienne. Lors d’un point de presse conjoint avec son homologue jordanien Ayman Safadi, tenu ce mercredi 19 février, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a déclaré « qu’il fallait respecter la souveraineté de la Syrie, de l’Irak et de la Libye ». Exit les rêves néo-ottomans ! Concernant les récentes opérations de l’armée syrienne dans la province d’Idlib, Sergueï Lavrov a souligné que « Moscou prônait l’éradication du terrorisme en Syrie ». Le haut diplomate russe a remercié la Jordanie d’avoir joué un rôle constructif en tant qu’observateur du processus des négociations d’Astana sur la Syrie. « Moscou soutient le projet de la Jordanie pour la reconstruction du Sud syrien », a-t-il ajouté.
A Idlib, Erdogan a perdu ! « Le retour de la ville d’Alep dans le giron du gouvernement syrien est l’événement le plus important des derniers mois et il peut contribuer très fortement à la reconstruction de la Syrie et à son développement politico-économique ». Plus loin dans ses propos, le ministre russe des Affaires étrangères a mis en garde la Turquie contre toute offensive visant les positions de l’armée syrienne : « Moscou soutient les opérations militaires de l’armée syrienne contre les terroristes à Idlib ».
Il a ensuite reconnu l’échec des négociations entre Moscou et Ankara sur les évolutions à Idlib : « Aucun accord n’a été conclu entre la Turquie et la Russie à propos de la situation à Idlib ». Sergueï Lavrov a demandé à Ankara d’honorer les accords auparavant signés entre Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan au sujet de la Syrie. Le chef de la diplomatie russe a également critiqué les positions de la Turquie vis-à-vis de la Syrie et le fait qu’Ankara ne fait pas une distinction entre les terroristes et les opposants.
Sur le terrain, une bonne nouvelle a été annoncée ce mercredi 19 février par la chaîne de télévision al-Manar : après huit années de fermeture, sur fond d’agissements et de menaces des groupes terroristes, un premier avion de ligne s’est atterri sur la piste de l’aéroport international d’Alep, en provenance de Damas. La reprise des activités de cet aéroport a donné lieu à des fêtes qui ont été tenues çà et là à travers la ville d’Alep dont les habitants n’ont pas hésité à exprimer leur liesse. Suite à cet événement, le ministre syrien du Transport a promis la reprise des vols reliant l’aéroport international d’Alep à celui du Caire et d’autres capitales de pays arabes.
ERDOGAN S’ATTIRE LES FOUDRES DE MOSCOU
Nouvelle passe d’armes immédiate dans le conflit en Syrie. Recep Tayyip Erdogan vient de s’attirer les foudres de Moscou après avoir menacé de s’en prendre aux intérêts de Bachar al-Assad à Idleb. Le président turc est mis en garde par la Russie, allié étroite du gouvernement de Damas. Cet échange musclé intervient alors que la situation humanitaire a atteint un point critique dans cette région, dernier bastion rebelle et djihadiste en Syrie. Alors que l’armée syrienne poursuit ses opérations pour libérer toute la province d’Idlib du joug des positions des terroristes, les chasseurs russes sont en combat contre l’armée turque, grand supporter des terroristes opérant dans la région.
« Les chasseurs russes Su-24 ont attaqué les chars et les blindés turcs à Idlib et Alep détruisant plusieurs véhicules de transport de troupes et au moins trois chars d’assaut. Les bombardiers russes notamment les Su-24 ont jusqu’à présent détruit une trentaine de chars, une cinquantaine de véhicules blindés et une vingtaine de systèmes MLRS turcs », selon des sources russes. Selon une autre information, « les bombardiers russes ont pris pour cible les positions des militaires turcs dans la base d’al-Mastumah au sud d’Idlib ».
ERDOGAN A DÉJÀ SUBI D’ÉNORMES PERTES EN SYRIE
En dépit des déclarations tonitruantes d’Erdogan prononcées mercredi dernier à l’adresse de l’armée syrienne et de ses alliés, à savoir l’Iran et la Russie, « les troupes syriennes ont réussi jusqu’à ce jour à anéantir toutes les équipées terroristes pro-Ankara rencontrées sur leur route », commente des sources iraniennes. Selon les dernières données, « l’artillerie syrienne a détruit au moins six chars turcs M60, 12 véhicules blindés de transport de troupes et 3 installations du Système de fusée à lancement multiple (MLRS) que les troupes turques et les terroristes pro-turcs avaient tenté d’utiliser contre l’armée syrienne ». Depuis le début de l’invasion turque, des rapports non-officiels font part « de la mort de 32 soldats turcs ».
Les experts affirment que « l’armée syrienne a pleinement le droit de frapper les Turcs et leurs mercenaires, d’autant plus que les premiers sont illégalement entrés sur le territoire syrien et que les seconds y sèment la terreur ». Par ailleurs, « la Russie aurait autorisé la Syrie à abattre des avions turcs sans avertir le système de défense antiaérienne S-300 », affirme Pars Today (Iran).
EN SYRIE, LA SOLUTION N’EST PAS POLITIQUE MAIS MILITAIRE (CONTRAIREMENT A CE QUE RÉPÈTENT AD NAUSEAM LES MEDIAS OCCIDENTAUX)
« Assad ne plaît pas à la Turquie et il est clair que celle-ci ne quittera pas Idlib et qu’elle continuera au contraire de parrainer des terroristes. L’intervention de la Russie a quand même compliqué la donne sur les cartes, mais pas autant que celle des États-Unis et de la Turquie qui semblent projeter de restaurer les frontières (de l’empire d’Ottoman), celles d’avant le traité de Lausanne de 1923 qui a fait perdre à la Turquie de vastes territoires’. Je partage cet avis d’un expert russe. « Si Erdogan passe des paroles aux actes, c’est-à-dire s’il concrétise ses menaces, il devra alors en répondre. L’armée syrienne, avec le soutien des forces aérospatiales russes, a parfaitement le droit de frapper les envahisseurs turcs sur son territoire. Et dans cet affrontement direct, si cela se produit, Erdogan perdra », a déclaré dans une interview à la publication Military Review, le président de l’organisation « Officiers de Russie », le général de division Sergey Lipovoy.
Les experts russes disent avec raison que « la Turquie joue pour le moment la retenue avec Moscou car une guerre ouverte contre l’armée syrienne forcera la Russie à se rallier à Assad et la Turquie perdra alors des milliers de ses soldats aux premiers jours de la guerre ».
MOSCOU MET EN GARDE CONTRE LES PROPOS PROVOCATEURS DES RESPONSABLES TURCS
Aux nostalgies néo-ottomanes de l’AKP d’Erdogan s’ajoutent désormais les provocations pan-touraniennes de son allié parlementaire, le MHP d’extrême-droite (les « Loups gris ») ! Le ministère russe des Affaires étrangères a estimé inacceptable l’utilisation abusive par la Turquie des événements qui se produisent à Idlib, appelant les autorités turques à éviter les déclarations provocatrices. Le secrétaire général du « Parti d’action nationaliste » (MHP), Devlet Bahçeli, a accusé Moscou d’avoir « tué et blessé » des militaires turcs lors de l’offensive de l’armée syrienne à Idlib. En réponse, le gouvernement russe a conseillé aux responsables turcs d’éviter les déclarations provocatrices. Jeudi, le ministère russe des Affaires étrangères a déclaré dans un communiqué, publié sur le site de la chaîne RT: « Nous croyons que l’abus d’incidents tragiques visant à obtenir des privilèges politiques [en Turquie] est inacceptable. » Le ministère russe des Affaires étrangères a par ailleurs appelé les députés et les responsables turcs à éviter fortement de telles « déclarations provocatrices qui n’aident en rien les négociations constructives entre les deux pays sur le dossier syrien ».
ASTANA ET SOTCHI N’ONT PAS CREE UN TITRE D’OCCUPATION :
MOSCOU RAPPELLE QUE « LES ZONES DE DÉSESCALADES CRÉÉES EN SYRIE SONT CONSTITUÉES POUR UNE PÉRIODE TEMPORAIRE »
La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a à son égard précisé qu’« Il ne faut pas oublier que toutes les zones de désescalades, créées en Syrie sont constituées pour une période temporaire et cela ne doit en aucun cas porter atteinte à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de la Syrie ou arrêter la lutte contre les terroristes connus des Nations Unies. » « La priorité absolue de la Russie est de diminuer le niveau de violence sur le terrain et d’essayer de trouver une solution globale pour mettre fin au problème d’Idlib », a souligné Zakharova.
Mercredi, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a accusé l’Iran et la Russie de soutenir l’armée syrienne dans ce qu’il a qualifié d’offensive contre les civils à Idlib et il a pour cela menacé Damas et ses alliés. Auparavant, le ministère russe de la Défense avait dénoncé aussi Ankara pour son désengagement envers l’accord de Sotchi en considérant le gouvernement turc comme étant responsable de la crise actuelle dans cette province syrienne.
Tout laisse croire que la libération complète d’Idlib et l’exercice de la souveraineté syrienne sur toutes les régions du pays constituent les principaux objectifs de Damas, et que c’est aussi l’avis de Téhéran et Moscou.
Un commentaire de Pars Today est sans nuance à ce sujet :
« La Turquie, l’autre partie impliquée dans le processus d’Astana, ne partage pourtant pas cette vision. Ankara peine à accepter que Damas a tous les droits de réinstaurer sa souveraineté sur Idlib et de reprendre complètement cette région aux terroristes extrémistes. Sous prétexte que les opérations de l’armée syrienne à Idlib pourraient mettre en péril la vie des civils, la Turquie agit de sorte que la question d’Idlib reste irrésolue, non sans exacerber les tensions avec les gouvernements russe et syrien. Or, tout le monde sait que le souci d’Ankara consiste à protéger un grand nombre d’insurgés syriens hors du cadre de Hayat Tahrir al-Cham qui, d’après les considérations politico-sécuritaires du président turc Recep Tayyip Erdogan, doivent être acceptés en tant qu’« insurgés non-terroristes » au processus politique en Syrie ». Rappelons que le Hayat Tahrir al-Cham s’appelait jadis al-Qaida en Syrie !
MAIS À QUOI RESSEMBLE LE POSITIONNEMENT DE TÉHÉRAN ENVERS LA QUESTION D’IDLIB (1) ?
Téhéran est la troisième partenaire de Sotchi et d’Astana. Mais aussi l’alliée de Damas dans l’Axe de la Résistance. Et encore la partenaire étroite géopolitique de Moscou … Le site d’information et d’analyse politique ‘Mashregh News’ estime que trois récentes évolutions le montrent de la meilleure manière. Dès que le processus de libération d’Idlib a révélé ses complexités, le Conseil de sécurité de l’ONU a consacré une réunion à ce sujet. Le représentant permanent de l’Iran aux Nations unies, Majid Takht-Ravantchi, a prononcé un discours que l’on pourrait résumer en cinq axes :
- En tant que l’un des pays garants du processus d’Astana, l’Iran est prêt à mobiliser tous ses moyens pour aider au règlement des différends actuels entre Damas et Ankara au sujet d’Idlib.
- La situation reste névralgique et il va falloir veiller à ce que la gestion de la crise ne nous échappe. La lutte contre les terroristes doit se poursuivre et en même temps, la vie des civils doit être protégée plus qu’avant.
- Takht-Ravantchi a demandé que l’accord de Sotchi reste en vigueur au sujet d’Idlib, d’autant plus que les réunions d’Astana ont évoqué l’importance de cet accord.
- Il faut s’assurer que la crise à Idlib sera réglée par les voies politiques et en même temps, il ne faut pas permettre que les terroristes en abusent pour renforcer leur poids et faire d’Idlib un refuge sûr.
- Il ne faut pas permettre que davantage de civils soient visés ou pris en otage ; il faut veiller à ce que personne ne confonde la protection de la vie des civils avec celle des terroristes.
La partie la plus importante des déclarations du représentant iranien aux Nations unies était un alinéa à l’adresse du gouvernement turc : « Ankara doit œuvrer de façon à ne pas éveiller des accusations portant sur la protection de la vie des terroristes. »
Simultanément à la conférence de presse du président Rohani sur les questions régionales surtout le dossier syrien, le président du Parlement iranien, Ali Larijani et la délégation l’accompagnant négociaient dimanche avec le président syrien Bachar al-Assad à Damas. Le calendrier établi pour cette visite et sa simultanéité avec l’avancement de l’armée syrienne à Idlib transmettent un message fort de la part de la RII, en signe d’appui à Damas et évoquent la nécessité pour le gouvernement syrien d’exercer sa souveraineté sur le Nord-Ouest et d’en expulser tous les terroristes. Lors de la rencontre avec le président du Parlement iranien Ali Larijani, le président syrien Bachar al-Assad a affirmé que « les ennemis du peuple syrien continuaient toujours de soutenir les terroristes qui utilisent les civils comme bouclier humain ». « Le peuple syrien est déterminé à nettoyer tout le territoire du pays de la présence des terroristes », a-t-il ajouté.
De même, le chef du groupe d’amitié interparlementaire syro-iranien, Béchir Charbatchi, a déclaré à Al-Ahed que la visite de M. Larijani à Damas s’était effectuée dans la foulée des relations normales et fraternelles des deux pays. « L’Iran et la Syrie sont deux importants partenaires au sein de l’axe de la Résistance. Larijani est venu à Damas sur un fond d’ingérences directes et d’agressions criminelles d’Erdogan contre le territoire syrien et est un signe de solidarité de la part de l’Iran, à l’adresse du peuple et des responsables syriens. » D’après le parlementaire syrien, « l’Iran et la Russie ont fait comprendre à Erdogan qu’ils observaient son mauvais comportement ; la riposte à Erdogan sera proche ».
MAIS À QUOI RESSEMBLE LE POSITIONNEMENT DE TÉHÉRAN ENVERS LA QUESTION D’IDLIB (2) (ROHANI) ?
Une journaliste de l’agence de presse turque Anadolu a questionné dimanche le président Rohani sur la situation à Idlib. « Le processus de négociations de Sotchi va-t-il se poursuivre et si oui, pourrait-on s’attendre à un résultat tangible ? Et dans les circonstances actuelles sur le terrain en Syrie, l’Iran a-t-il une nouvelle initiative pour aider au règlement de la crise en Syrie ? »
À ces questions, M.Rohani a répondu en ces termes :
« Premièrement, le processus de Sotchi est un processus hyper-important du point de vue politique.
Deuxièmement, nous ne devons pas abandonner le processus et l’accord de Sotchi et je souhaite vraiment que la Turquie, aussi, respecte les accords que nous avions conclus auparavant ensemble.
Troisièmement, Idlib est une province de la Syrie ; nous devons combattre les terroristes partout et aussi dans cette province. Le fait que la Turquie prétend qu’à cause de la bataille d’Idlib, beaucoup de gens pourraient quitter la Syrie pour venir en Turquie et y demander asile n’est pas un bon argument [pour arrêter les opérations anti-terroristes à Idlib. Autrement dit, ce n’est pas logique de s’attendre à ce qu’un pays quelconque renonce à son territoire, à sa souveraineté et sa légitime lutte [contre le terrorisme], sous prétexte que le nombre de demandeurs d’asile pourrait augmenter pendant que la lutte contre les terroristes continue. Une fois que la sécurité sera rétablie, tous ces individus rentreront [dans leur pays]. »
Ce n’est pas anodin que le président Rohani, en réponse à la question d’Anadolu, a utilisé le terme « demandeur d’asile » et pas « réfugié ». Bref, les propos clairs de M. Rohani montrent bel et bien que la position de l’Iran envers Idlib est différente de celle de la Turquie et qu’une parfaite entente existe entre Téhéran, Damas et Moscou, au sujet de la façon dont il faudra agir à Idlib.
PARTIE II- LA LIBYE N’EST PAS UNE SECONDE SYRIE !
La Libye n’est pas « une seconde Syrie ».
Premièrement en Libye, la Jamahiriya de Kadhadi a été totalement détruite (7). En Syrie l’Etat ba’athiste s’est maintenu.
Secondement, et c’est à mon sens une erreur d’appréciation russe, Haftar n’est pas un second Assad. Il n’a pas derrière lui le Parti Ba’ath Arabe Socialiste, colonne vertébrale de la Syrie depuis 1963 (le MCR est disparu corps et biens lorrs des putschs de Tripoli et Bengazi des 15-22 février 2011). Et la milice privée de Haftar, dite « Armée Nationale Libyenne, un beau coup de com, n’est pas l’Armée Arabe Syrienne, formée idéologiquement par le Ba’ath.
ET TROISIEMEMENT SI EN SYRIE LA SOLUTION EST MILITAIRE ET PAS POLITIQUE, EN LIBYE LA SOLUTION EST AFRICAINE ET POLITIQUE …
Dans une autre partie de ses propos, tenus ce mercredi 19 février, Sergueï Lavrov s’est attardé sur les évolutions en Libye, disant que « l’absence de toute intervention étrangère dans ce pays favoriserait la réalisation d’une solution à la crise » : « En Libye, la stabilité ne sera rétablie que par le biais d’un dialogue global inter-libyen », a déclaré M. Lavrov et de souligner : « Les parties de poids libyennes devront inviter les groupes en conflit à s’asseoir à la table du dialogue, dans le cadre des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies ».
Certains responsables et médias turcs, arabes et occidentaux, accusent Moscou de soutenir le « maréchal Haftar », commandant en chef des forces dites « l’armée nationale libyenne », accusation toujours réfutée par le Kremlin.
La Libye est confrontée à un rude conflit armé depuis que son Guide de longue date (1969), Mouammar Kadhafi, a été renversé par un coup d’état transformé en guerre civile, et tué en 2011. Certaines portions de la partie orientale du pays est désormais gouvernée par les autorités de Tobrouk et l’ANL alliée, tandis que le GNA, reconnu par la communauté internationale, opère autour de Tripoli. Des zones ont fait sécessions, avec notamment les tribus armées toubous, berbères et du Sud libyen des Cités-Armées, comme Zintan et Misratta ont émergé en 2011 Enfin, les djihadistes rivaux de al-Qaida (Aqmi) et Daech (Etat islamisque au Grand Sahara) sont présents. C’est le chaos libyen ! La situation s’est encore aggravée entre avril 2019 et ces dernières semaines, Haftar ayant ordonné à ses troupes d’avancer à Tripoli, capitale contrôlée par le GNA. Les analystes sont d’avis que les affrontements risquent de s’intensifier sur le terrain et que l’Europe a renoncé de résoudre la crise en Libye.
« Le conflit armé en Libye a éclaté en 2011 après le renversement de Mouammar Kadhafi avant de s’intensifier en 2019 avec l’intervention turque », a écrit le quotidien al-Quds al-Arabi.
HAFTAR MENACE LA TURQUIE EN ÉVOQUANT LE RISQUE DE L’INTERNATIONALISATION DU CONFLIT LIBYEN
La Turquie a débarqué des troupes en Libye, des conseillers militaires et des milices djihadistes, transportées depuis la Turquie et Iddlib en Syrie. « Seize militaires de l’armée turque ont été tués jusqu’ici par les forces armées libyennes », a déclaré un haut commandant de l’Armée nationale libyenne (ANL). Haftar menace la Turquie en évoquant le risque de l’internationalisation du conflit libyen. Cité par l’édition arabophone de Russia Today, Khaled al-Mahjoub, dirigeant de l’ANL a menacé le président turc, Recep Tayyip Erdogan, « de tuer un nombre plus élevé de ses militaires ». Samedi 22 février, Recep Tayyip Erdogan a déclaré que la Turquie combattait l’ANL, en Libye. Il a reconnu qu’un « certain nombre de soldats turcs avaient été tués » dans ce pays.
LES ETAPES DE LA SOMALISATION DE LA LIBYE 2003-2020
Quelle sont les différentes phases de la guerre en Libye ?
De la préparation de l’agression (2003-Février 2011) au coup d’Etat pro occidental de Benghazi (Février-Mars 2011) ; De la transformation de l’agression en guerre civile (via le soi-disant CNT) et étrangère (Mars à novembre 2011) ; De la destruction de l’Etat jamahirien au gouvernement fantoche pro-américain (novembre 2011 à 2014) ; De l’envoi des djihadistes libyens (proches d’Al Qaida) en Syrie (pour former l’Armée Syrienne Libre fantoche) par les USA et la Turquie (novembre-décembre 2011) ; De l’échec des pro-américain (Al Megarief – Zintan – Haftar) à la prise du pouvoir à Tripoli par les islamistes (2014-2015), Deux gouvernement rivaux et des parlements à Tripoli et Tobrouk (2014-2015) ; Coup d’état de Haftar qui crée son Armée nationale libyenne et privatisant la nouvelle Armée libyenne (créée en 2012 par les USA et l’OTAN) avec l’aide des USA (février à mai 2015); Somalisation de la Libye post-kadhafi livrée an chaos (2015-2018) ; Arrivée des Russes en Libye derrière Haftar (2017) ; Guerre par procuration entre puissances, Turquie-Qatar-Italie (avec Tripoli) vs Egypte-Emiratis-France-Russie avec Haftar (2018-2019) ; Retour des djihadistes ramenés par Ankara en Libye (décembre 2019) ; Bataille pour Tripoli et guerre des drônes entre Emiratis vs Turcs (avril à décembre 2019) ; Vers l’internationalisation de la guerre (décembre 2019) …
ANKARA ENVOIE DES DJIHADISTES EN LIBYE
Le Parlement turc a voté le 2 janvier 2020 un projet de loi sur l’envoi de troupes en Libye en soutien au Gouvernement libyen d’union nationale (GNA), de Fayez al-Sarraj, basé à Tripoli. Le GNA a menacé d’attaquer les forces de l’Armée nationale libyenne (ANL) du général Haftar. Ankara s’est engagée officiellement dans la guerre en Libye bien qu’elle y est déjà impliquée en livrant des armes et des drones au GNA de Sarraj. Ankara, envoyant des troupes en Libye, déclare de facto en effet la guerre à la Russie, à l’Égypte et aux Émirats arabes unis, qui soutiennent les forces de Haftar.
Selon certains experts, « après sa première défaite dans son attaque en avril 2019 contre Tripoli, où est basé le Gouvernement d’union nationale de Sarraj, le général Haftar peut actuellement réaliser des avancées grâce à des centaines de mercenaires russes ». La Russie a certes à maintes reprises affirmé qu’elle n’avait déployé aucune force en Libye, mais l’émissaire onusien pour la Libye, Ghassan Salamé, a de son côté fait part plusieurs fois de ses inquiétudes quant à une internationalisation de cette guerre en référence à la présence des forces russes.
MOSCOU FACE A ANKARA EN LIBYE
« Une guerre similaire à celle de la Syrie pourrait éclater », a averti Ghassan Salamé lors d’une interview accordée à l’AFP. « Les informations diffusées sur les réseaux sociaux montrent que des milices alliées à la Turquie sont entrées à Tripoli », affirment les analystes bien que le GNA le dénie aussi. « Nous assistons à un spectacle compliqué et très contradictoire, similaire à ce qui s’est passé en Syrie, qui se joue entre la Turquie et la Russie, qui ne sont pas unis par des liens amicaux et qui ne sont pas non plus alliés l’un de l’autre, mais leurs intérêts peuvent se chevaucher » a déclaré Jalel Harchaoui, chercheur à Clingendael, un think tank basé aux Pays-Bas. Ce sont des thèses discutables, qui ne tiennent pas compte de l’évolution militaire à Iddlib en Syrie !
« Il n’y a jamais eu (Ndla : jusqu’à ces derniers jours !) de confrontation directe entre la Turquie et la Russie sur le sol syrien auparavant, il n’y aura donc pas de confrontation intentionnelle et intense entre elles sur le sol libyen. Avec la présence des acteurs étrangers opposés (Russie et Turquie) en Libye, il y aura peut-être des déchirements parmi les habitants, ce qui n’est pas du tout bon », a déploré al-Harchaoui. « L’intervention de la Russie et de la Turquie qui sont dans des camps opposés entraînera l’échec des Européens, et en particulier de la France, dans une guerre qui conduira à l’émergence du terrorisme et à l’afflux d’immigrants. « Il n’y aura pas de leadership occidental en Libye. La Russie et la Turquie signeront un nouvel accord de Yalta en Libye », a-t-il estimé un peu vite.
LES EUROPEENS EN ECHEC, AVEC DES AGENDAS CONCURRENTS
Depuis l’élection de Macron en 2017, la France a tenté d’apporter sa médiation et a ouvert des canaux de négociations avec Haftar (un problème qui a mis en colère l’Italie). Ces derniers mois, la France est devenue réticente et beaucoup disent que Paris soutient en effet ce général libyen, mais les autorités françaises le nient.
L’Allemagne a pris cette initiative de la France pour amener en janvier 2020 les partisans internationaux et les acteurs de premier plan à la crise libyenne à la table de négociation dans le cadre d’une opération similaire aux négociations à l’ONU. En écartant le Tchad et la Tunisie !
Emadeddin Badi, expert au Center for Middle East Studies à Washington, estime de son côté que la Turquie (membre de l’OTAN) « cherche une politique qui sauvera le Gouvernement d’union nationale et préservera ainsi les intérêts économiques d’Ankara en Libye ». À cet égard, le Conseil présidentiel du Gouvernement d’union nationale de la Libye et la Turquie ont signé le 27 novembre dernier deux accords de sécurité et de coopération militaire « pour défendre les droits des deux pays en vertu du droit international » (8). Un Droit international qu’ils violent sans vergogne en Méditerranée pour s’emparer des gisements de gaz off shore (appartenant en réalité notamment à la Grèce, à chypre et à l’Egypte) (9).
Par ailleurs, Fathi Bashagha, ministre de l’Intérieur du gouvernement d’union nationale (GNA), a déclaré qu’il n’existait aucun obstacle pour l’implantation d’une base militaire américaine en Libye. Cité par Bloomberg, Fathi Bashagha a souligné que les Russes étaient présents en Libye pour assurer leurs propres intérêts dans ce pays ainsi qu’en Afrique et non pas pour prêter main-forte à Khalifa Haftar. D’autre part, le GNA a suspendu, mardi dernier, sa participation aux négociations militaires de Genève, suite à l’attaque des miliciens de Haftar contre le port commercial de Tripoli.
LA RUSSIE SAURA-T-ELLE ÉVITER UNE SECONDE SYRIE ?
La Turquie est soupçonnée d’envoyer des combattants de groupes armés syriens en Libye.
Le ministre turc de la Défense, Hulusi Akar, a nié « qu’il y ait eu des frictions entre Ankara et Moscou au sujet de la Libye alors que la Turquie a envoyé des troupes à Tripoli. « Non, la Turquie et la Russie ont de très bonnes voies de dialogue », a-t-il déclaré à la chaîne de télévision turque NTV en réponse à la question de savoir s’il avait un désaccord entre les deux pays. Il a déclaré que des pourparlers avaient eu lieu entre les chefs d’État et les responsables de la Défense. La Turquie a l’intention de résoudre toute divergence avec la Russie par le biais de négociations, a ajouté Akar.
Le gouvernement d’union nationale (GNA) basé à Tripoli a demandé à la Turquie une aide « aérienne, terrestre et navale » après que les forces rivales du général Khalifa Haftar basé à l’est ont redoublé d’efforts pour s’emparer de Tripoli. Le gouvernement turc a déployé ses troupes en Libye pour protéger les intérêts nationaux turcs. Fin novembre 2019, la Turquie et le GNA ont signé des accords de coopération militaire et sur une nouvelle frontière maritime (liée à la « guerre du gaz » en Méditerranée). Les deux parties ont déjà ratifié l’accord et le président turc, Recep Tayyip Erdogan, avait déclaré le 26 décembre qu’Ankara était prêt à fournir une assistance militaire dans la lutte contre l’Armée nationale libyenne (ANL) du maréchal Khalifa Haftar.
Comme nous l’avons écrit plus haut, Ankara, envoyant des troupes en Libye, déclare en effet de facto la guerre à la Russie, à l’Égypte et aux Émirats arabes unis, qui soutiennent les forces de Haftar.
QUELS LIENS ENTRE LES FRONTS LIBYEN ET SYRIEN ?
Quel message compte faire passer la Turquie?
Ankara ne retirera pas du nord de la Syrie qu’il compte, sur l’ordre de Washington, transformer en un nouveau hub terroriste, cette fois à destination de la Libye et de l’Afrique du nord. Ou alors il ne s’en retirera pas à moins que la Russie cesse son jeu en Libye.
Les relations entre Ankara et Moscou sont loin d’être au beau fixe en ce qui concerne la Libye. S’il est vrai que le ministre turc de la Défense, Hulusi Akar, a nié « qu’il y ait eu des frictions entre Ankara et Moscou au sujet de la Libye », les faits prouvent bien le contraire.
En 2012, le consulat américain à Benghazi en Cyrénaïque (rappelez vous le scandale de la mort de l’ambassadeur US Stevens qui impliquait Hillary clinton) (10) servait de point de transit aux armes et mercenaires envoyés par la CIA vers la Syrie via le Sud de la Turquie pour semer le chaos en Syrie et tenter d’accélérer un changement de régime à Damas (11). En 2019 et en 2020, la Turquie semble retourner le mécanisme mis en place à son profit et envoie les terroristes syriens se battre en Libye pour sauvegarder les lignes d’approvisionnement en brut à prix très réduit, mais surtout pour inaugurer en grande pompe la nouvelle stratégie US/OTAN en Afrique du Nord.
PARTIE III- LE GAMBIT DE MOSCOU EN AFRIQUE : LA CENTRAFRIQUE
Tibor Nagy, a mené une tournée africaine du 15 au 29 janvier 2020 (12). Il s’agit de la République Centrafricaine, de l’Éthiopie, du Kenya, du Cameroun, du Soudan du Sud et du Soudan. Tibor Nagy est le ‘Monsieur Afrique’ de Trump. Derrière Nagy une pieuvre toute puissante au cœur de la politique africaine en Afrique sous Trump et Obama, l’ATLANTIC COUNCIL (13) !
Pourquoi la Centrafrique, CENTRE DU BASCULEMENT GEOPOLITIQUE DE L’AFRIQUE vers la Russie, inquiète les américains ?
LA CENTRAFRIQUE, LE CENTRE DU BASCULEMENT GEOPOLITIQUE DE L’AFRIQUE
Visite à Bangui de Tibor Nagy du 19 au 21 janvier 2020 :
Le motif officiel est ne visite « pour rencontrer les hauts responsables gouvernementaux et étudiants centrafricains issus du programme YALI » (14).
La motivation réelle est toute autre, c’est la présence russe en RCA :
Cette visite intervient en fait sur fond de tension géopolitique avec en filigrane la présence russe en Centrafrique ! En octobre 2018 sur RFI, le diplomate s’est longuement interrogé sur cette présence dans le pays en déclarant, « le rôle des Russes en Centrafrique pose problème. Leurs activités cadrent mal avec le processus de paix. Ils ont leurs propres priorités, qui manquent parfois de transparence », disait-il. « Ce qui est sûr, le Secrétaire d’état adjoint américain aux affaires africaines, Tibor Nagy est porteur d’un message de la Maison Blanche aux autorités centrafricaines surtout que le pays amorce une année électorale où les jeux d’influence et d’intérêts de grandes puissances se font sentir depuis quelques temps », commente un observateur centrafricain.
Ce 17 janvier sur RFI, il ajoute : « Nous devons y voir plus clair (…) en Centrafrique sont déployés plusieurs centaines de militaires russes. Les uns, comme conseillers, les autres, comme membres de milices privées, les USA veulent y voir plus clair. C’est l’une des raisons pour lesquelles je vais à Bangui. Je vais visiter un certain nombre de pays. Et en dépit de ma longue histoire avec l’Afrique, ce sont des pays que je ne connais pas encore. À Bangui, je vais évaluer la situation et voir les perspectives pour les élections de la fin de cettte année (…) en tout cas, je veux en savoir plus sur la situation des Russes. Leurs capacités formelles. Leurs capacités informelles. Car nous le savons, la Centrafrique est un pays extrêmement riche, mais cette richesse n’est pas entre les mains du gouvernement central. Dans son ensemble, la communauté internationale travaille à réunifier le pays. Il y a des anciens présidents qui rentrent. La situation est très dynamique. Mais dans la communauté internationale, nous voulons nous assurer que chacun ne tire pas la couverture à soi ».
Contrairement aux français et aux américains, les russes aident le Président Touadera à reconstruire la République centrafricaine et à réarmer, former, restructurer les FACA. Moscou a de plus forcé la main à l’ONU et aux occidentaux, à Khartoum, pour organiser un accord de pacification nationale avec les groupes armés …
UN MOT ENCORE ET SPÉCIALEMENT POUR NOS LECTEURS CAMEROUNAIS.
Syrie, Libye, Centrafrique, Moscou est un partenaire loyal et fiable. Qui propose la souveraineté des États, leur intégrité. C’est l’alliance géopolitique alternative.
Que propose l’autre camp ?
Sous prétexte de « fédéralisation », la balkanisation et l’anarchie. Un chaos que ces pyromanes-pompiers ont eux même organisés ! Que proposent les dirigeants de l’Atlantic Council qui pilotent la politique africaine d’Obama et de Trump, Nbagy en tête ? Allez voir en Libye précisément, au Soudan, ou encore en Somalie ! Quelle autorité morale ont les porteurs français des valises américaines ? La France entre 1955 et 1971, pendant la « sale guerre du Kamerun », a commis un génocide – véritable celui là – d’au moins 600.000 victimes contre les Bamileke et en Sanaga Maritime !
Camerounais, oubliez les faux prophètes maraboutisés par Washington, Paris ou encore Berlin ! Ouvrez les yeux …
NOTES ET RENVOIS
(1) Cfr. sur PANAFRICOM-TV/ LUC MICHEL: GEOSTRATEGIE DU CHAOS (I): LE LABORATOIRE SOMALIEN 1990-2016 ( SUR AFRIQUE MEDIA) Sur https://vimeo.com/172971204 Et sur PANAFRICOM-TV/ LUC MICHEL: GEOSTRATEGIE DU CHAOS (II): LA SOMALISATION DE LA LIBYE ( SUR AFRIQUE MEDIA) Sur https://vimeo.com/172973881
(2) Cfr. aussi DESCENTE AUX ENFERS EN LIBYE. LA SECONDE SOMALIE. / LUC MICHEL SUR IRIB Luc MICHEL interviewé par la Radio francophone iranienne IRIB, le 23 février 2015.
Il parle de la descente aux enfers de la Libye après la destruction de la Jamahiriya de Kadhafi par les USA et l’OTAN, alliés aux islamistes radicaux et à leurs mentors saoudiens et qataris. Il explique pourquoi la Libye est une nouvelle Somalie sur la Méditerranée, à 300 km des côtes italiennes et maltaises de l’UE. L’avertissement de Kadhafi en février 2011 s’est accompli : Chaos djihadiste en Libye, terrorisme, drogue et immigration sauvage vers l’UE.
Sur https://www.youtube.com/watch?v=BNPJSWLC4DE
(3) Cfr. Luc MICHEL, REVOLUTION GEOPOLITIQUE. LES ONZE JOURS QUI ONT CHANGE L’ORDRE POST-SOVIETIQUE : LA CRIMEE EST RUSSE ! Sur http://www.lucmichel.net/2014/03/18/lucmichel-net-revolution-geopolitique-les-onze-jours-qui-ont-change-lordre-post-sovietique-la-crimee-est-russe/ J’écrivais en mars 2014 : « C’est tout l’Ordre post-soviétique en Eurasie depuis l’implosion de l’URSS – la « plus grande catastrophe géopolitique du XXe siècle » a dit Poutine – et la destruction de la Yougoslavie par les Occidentaux qui est remis en question. Depuis cette défaite immense de la « Russie géopolitique » – ce qu’était aussi l’URSS – la Russie a sans cesse reculé. C’est terminé. La Russie est de retour ! »
(4) Cfr. sur PCN-TV/ LUC MICHEL SUR LE ZOOM AFRIQUE DE PRESSTV (IRAN, 02 NOVEMBRE 2018) : LE DRIAN EN RCA – DOMINOS OCCIDENTAUX VS ETATS-TREMPLIN RUSSES
(5) Cfr. Luc MICHEL sur EODE THINK TANK/ GEOPOLITIQUE/ QUEL SOI-DISANT ‘RAPPROCHEMENT TURCO-RUSSE’ ? ERDOGAN REUSSIT SON COUP DE POKER OPPORTUNISTE !
(6) Voir sur LUC MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY/ SYRIE ET DUPLICITE D’ERDOGAN: ASTANA-SOTCHI-ADANA, LES MASQUES TURCS TOMBENT !
(7) Voir sur LUC MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY/ CONTRE LES SCENARIOS OCCIDENTAUX, LES MEDIAMENSONGES ET LES FAUX ANALYSTES : LUC MICHEL DIT SES QUATRE VERITES SUR LE CHAOS LIBYEN EN 2020 !
Sur https://www.facebook.com/Pcn.luc.Michel/posts/1796470587154018
(8) Voir sur LUC MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY ʽLES OTTOMANS SONT DE RETOURʼ : LES AMBITIONS GÉOPOLITIQUES DE LA TURQUIE D’ERDOGAN VUES D’ISRAËL Sur https://www.palestine-solidarite.org/analyses.luc_michel.020220.htm
(9) Voir sur LUC-MICHEL-TV/ LUC MICHEL: LA GUERRE DU GAZ EST DÉSORMAIS OUVERTE EN MEDITERRANEE
(10) Cfr. Luc MICHEL sur ELAC Website, ELAC & ALAC Committees / Breaking News / Luc MICHEL : NI FLEURS NI COURONNES POUR L’AMBASSADEUR US TUE EN LIBYE ! Sur http://www.elac-committees.org/2012/09/12/elac-alac-committees-breaking-news-luc-michel-ni-fleurs-ni-couronnes-pour-l%E2%80%99ambassadeur-us-tue-en-libye/
(11) Cfr. Luc MICHEL pour ELAC Website, LA FILIERE LIBYENNE DU TRAFIC D’ARMES VERS LA SYRIE Sur https://www.palestine-solidarite.org/analyses.Luc_Michel.160713.htm
(12) Cfr. sur LUC MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY/GEOPOLITIQUE AFRICAINE : ANALYSE DE LA TOURNEE 2020 DE TIBOR NAGY, LE ‘M. AFRIQUE’ DE TRUMP, EN AFRIQUE Sur http://www.lucmichel.net/2020/02/06/luc-michels-geopolitical-daily-geopolitique-africaine-analyse-de-la-tournee-2020-de-tibor-nagy-le-m-afrique-de-trump-en-afrique-4/
(13) Voir sur LUC-MICHEL-TV mes trois analyses géopolitiques (version brutes non montées) sur la politique africaine de l’Atlantic Council: * GEOPOLITIQUE. TOURNEE AFRICAINE DE TIBOR NAGY (I).
MENACES SUR LE SUD-SOUDAN Video sur https://vimeo.com/385685359
NAGY et son complice l’Ambassadeur de Trump au Soudan BOOTH (tous deux dirigeants de l’Atlantic Council, un tout puissant think tank US) tancent le Sud-Soudan et le menacent de sanctions si ses politiciens ne forment pas un « gouvernement d’union nationale » fantoche à sa botte … *Video sur https://vimeo.com/385685520
(14) Les motifs officiels :
« Sa visite mettra l’accent sur l’importance de promouvoir la bonne gouvernance et de solides institutions démocratiques, de faire avancer la paix et la sécurité régionales, de lutter contre la corruption et de forger des liens plus solides en matière de commerce et d’investissement. Il rencontrera également des responsables du gouvernement afin de renforcer la coopération régionale », a précisé le Département d’Etat Américain dans le communiqué. Le sous-secrétaire Tibor Nagy, peut-on lire, est le plus haut responsable américain à se rendre en République centrafricaine depuis la visite de Mme l’ambassadeur des États-Unis aux Nations unies, Samantha Power, en 2016. « Sa visite vient renforcer l’engagement des États-Unis à soutenir la paix et la stabilité en RCA à travers l’Accord politique pour la paix et la réconciliation, en fournissant une assistance aux personnes nécessiteuses et en travaillant en étroite collaboration avec d’autres partenaires internationaux en matière de consolidation des institutions démocratiques centrafricaine ». En outre, à l’occasion de sa visite le sous-secrétaire « mettra en évidence l’engagement des États-Unis à soutenir la jeunesse africaine avec une rencontre avec des étudiants et des enseignants de l’Université de Bangui, marquant le 10ème anniversaire de la Young African Leaders Initiative (YALI), un programme qui mobilise la prochaine génération de dirigeants sur le continent en facilitant les liens entre les jeunes leaders africains du programme YALI et leurs pairs aux États Unis ».
(Source : Farsi – Pars Today – SANA – Afrique Media – PCN-TV – PANAFRICOM-TV – Al Manar – ELAC Website – NTV – AFP – Interfax – RT – EODE Think Tank)
Source: Lire l'article complet de Les 7 du Québec