Par Moon of Alabama − Le 20 février 2020
Les différentes réflexions du débat d’hier soir entre les candidats primaires du Parti démocrate donnent une image cohérente.
- Bloomberg a perdu. Il avait apporté son portefeuille dans un combat au couteau et a fait une mauvaise impression générale. Même l’agence de presse qui porte son nom, Bloomberg, a titré à la une : Bloomberg matraqué.
- Buttigieg s’est à nouveau exposé comme la peluche inanimée qu’il est.
- Biden est frêle, confus et parle trop.
- Warren marque des points pour avoir martelé Bloomberg. Mais c’est tout.
- Klobuchar obtient des points pour avoir conchié Buttigieg, mais elle est par ailleurs trop mécanique pour attirer des votes.
- Sanders a habilement défendu ses positions contre les attaques de toutes parts.
- Tulsi Gabbard n’a malheureusement pas été invitée.
Cette impression générale paraît correcte :
Carl Beijer @CarlBeijer - 3:01 UTC · 20 févr.2020 Bernie Sanders débat comme un favori, faisant avancer son programme en toute confiance et repoussant les attaques. Tout le monde essaie frénétiquement de faire bouger les choses, en lançant des bons mots et des attaques acharnées, égrenés comme un chapelet avec la pendule qui avance.
Les démocrates auront probablement une convention marchandée. S’il n’y a pas de candidat obtenant la majorité au premier tour, les «super-délégués», triés sur le volet, voteront également. Ils sélectionneront le candidat souhaité par les sponsors du parti. Ils peuvent même essayer de relancer Hillary Clinton par cette porte dérobée.
Des éditoriaux qui plaident pour de tels processus démocratiques factices sont déjà publiés. Même sous la devise du Washington Post : « La démocratie meurt dans l’obscurité »
[Le Washington Post a changé le titre ci-dessus après avoir provoqué l’indignation des réseaux sociaux.]
Tous les candidats, à l’exception de Bernie Sanders, ont jugé bonnes ces procédures anti-démocratiques. Lorsque les modérateurs ont demandé si le candidat avec le plus de délégués devrait automatiquement devenir le candidat du parti, les réponses ont été :
- Bloomberg : Non
- Warren : Non
- Biden : Non
- Buttigieg : Non
- Klobuchar : Non
- Sanders : Oui, l’inclusion de super-délégués n’est pas la marque d’un processus démocratique.
Les politiques économiques et intérieures de Sanders me semblent généralement acceptables. Mais sa politique étrangère est encore trop agressive :
En Hongrie, le leader nationaliste autoritaire d'extrême-droite Victor Orban s'inspire de Poutine en Russie, déclarant dans une interview en janvier que "Poutine a rendu sa grandeur au pays". Comme Poutine, Orban a pris le pouvoir en exploitant la paranoïa et l'intolérance envers les minorités, y compris les attaques antisémites scandaleuses contre George Soros, mais en même temps, il a réussi à enrichir ses alliés politiques et lui-même.
En quoi Poutine est-il « autoritaire » ? Quand Poutine a-t-il « exploité la paranoïa et l’intolérance envers les minorités » ? En ouvrant la Grande Mosquée de Moscou ? Et placer Duterte, dirigeant des Philippines, dûment élu, dans le même sac des « dirigeants autoritaires » que Kim Jong Un, de Corée du Nord, comme Sanders le fait dans d’autres parties de ce discours, n’a guère de sens pour moi.
Le conseiller actuel de Sanders en politique étrangère est un ignorant agressif :
Matt Duss @mattduss - 1:37 UTC · 20 févr.2020 "Il ne faut donc pas s'étonner que ceux qui comprennent le système kleptocratique de Poutine - tel que le chef de l'opposition russe, Alexei Navalny - soutiennent maintenant Sanders."
Titre du journal anglais The Guardian : « Les faucons disent que Sanders sera faible avec la Russie. Mais Poutine devrait craindre un président Bernie »
Navalny est un cinglé xénophobe et raciste. Il a comparé les musulmans à des cafards qui devraient être éliminés. Il ne dirige rien et certainement pas l’opposition russe. Les sondages en Russie le créditent de 1% des voix.
Pourtant – la politique étrangère de Sanders est probablement la moins agressive de tous, à l’exception probablement de celle de Gabbard. Sanders devrait la sélectionner pour le poste de vice-président. En tant que femme de couleur, elle cocherait également deux catégories désormais nécessaires.
Mais il devra d’abord remporter le grand combat pour être nominé. Les pouvoirs en place feront de leur mieux pour l’empêcher.
Moon of Alabama
Traduit par jj, relu par Hervé pour le Saker Francophone
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