Jeudi 13 février 2020. Deux salves de missiles et de projectiles volants lancés à partir de plates-formes terrestres et aériennes situées dans la partie du plateau du Golan occupée par Israël s’abattent sur l’aéroport international de Damas et sur des infrastructures énergétiques situées sur un périmètre de 25 kilomètres autour de l’aéroport.
Cette nouvelle attaque israélienne sur Damas n’est ni infirmée ni confirmée par le premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. Ce dernier l’attribue avec sarcasme aux Belges. Or les forces aériennes belges ne pouvaient opérer à partir du Golan. Habituellement les avions de combat belges, français, hollandais et danois qui bombardent en secret des cibles en Syrie et en Irak en sous-traitance pour Washington le font à partir de Chypre et du Nord de l’Irak.
Dans cette énième attaque aux missiles, les israéliens ne semblent pas frapper au hasard, même si une bonne partie de leurs projectiles se sont abattus sur le tarmac de l’aéroport international de Damas et sur le hall des arrivées, provoquant une grande frayeur parmi les voyageurs civils dont des femmes, des enfants et des personnes âgées qui venaient juste d’atterrir en provenance du Caire. Une autre tête explosive a failli toucher un autre avion civil rempli de passagers qui s’apprêtait à décoller vers Baghdad. Enfin au moins un missile aurait atteint un système du dispositif de la défense aérienne syrienne, causant la mort d’un général de l’Armée de l’Air syrienne: le général Numeir Derouiche, un pilote réputé pour avoir été l’un des premiers à avoir survolé la province de Deir ezzor lorsqu’elle était entre les mains des rebelles.
Le commandement de la défense aérienne syrienne a annoncé avoir intercepté un certain nombre des projectiles hostiles mais s’il semble possible de contrer des missiles de croisière, il est extrêmement difficile de pouvoir intercepter des missiles balistiques Sol-Sol.
Cette attaque israélienne aux missiles contre l’aéroport de Damas intervient comme d’habitude au moment où les forces syriennes avancent très difficilement sur la province rebelle d’Idlib face aux forces armées turques et l’aviation US.
Les frappes israéliennes dans le Sud de la Syrie se joignent aux pilonnages à la roquette de l’artillerie turque et les raids des chasseurs-bombardiers US dans l’extrême Nord de la Syrie. C’est une action stratégique concertée entre des alliés tentant de sauver la dernière enclave rebelle de Syrie et de faire perdurer la guerre au Levant jusqu’à ce que son issue soit totalement favorable à leurs intérêts respectifs et aboutit à un changement de régime en Syrie et une humiliation de la Russie. Ce que Damas et Moscou veulent éviter à tout prix en menant une offensive limitée sur l’axe Alep-Idlib contre des groupes rebelles retranchés derrière 80 chars Leopard 2 A4, plus de 200 véhicules blindés et 90 pièces d’artillerie de campagne dont de redoutables systèmes de lances-roquettes mutitubes des forces armées turques et les F-15 de l’ Armée de l’air américaine.
Le Grand jeu est devenu un poker menteur à coups de pistolet sous la table.
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