La santé publique de Montréal en alerte : des urgences pourraient fermer 12 heures par jour en cas de débordement.

Le réseau de santé montréalais sera mis à rude épreuve au cours des prochaines semaines. Pas moins de 3668 nouveaux cas de COVID-19 – dont 90% sont liés à Omicron – ont été enregistrés jeudi dans la métropole. Les autorités signalent que si les hôpitaux débordent, certaines petites urgences pourraient fermer leurs portes 12 heures par jour afin que leur personnel soit réaffecté dans les centres hospitaliers qui auront besoin de renforts.

« Une personne sur cinq qui se présente pour un test de dépistage est positive, a dit la directrice régionale de santé publique de Montréal, la Dre Mylène Drouin, en point de presse. C’est du jamais vu. Et il y a certainement une sous-estimation de la réalité parce que beaucoup de gens n’arrivent pas à avoir  de rendez-vous pour le dépistage. Les cas de tests rapides ne sont pas nécessairement déclarés. »

Les cas explosent dans la métropole, en particulier dans les quartiers centraux, comme Petite-Patrie, Plateau-Mont-Royal, Mile-End, Villeray, Montréal centre-ville et Hochelaga. « Les jeunes adultes, via les contacts sociaux, se sont infectés », a expliqué la Dre Drouin.

La directrice régionale de santé publique invite les Montréalais à appliquer dès maintenant la règle du rassemblement de six personnes plutôt que d’attendre au 26 décembre, date à laquelle la mesure du gouvernement entre en vigueur. 

« Je peux comprendre que pour la journée de Noël, le 24, le 25, dans un contexte de santé mentale, d’avoir de petits rassemblements, avec peut-être juste les parents ou la bulle immédiate, a dit la Dre Drouin. Dans ces contextes sécuritaires, avec l’aération et toutes les mesures, je pense qu’on peut se le permettre. L’idée, c’est de ne pas multiplier les rassemblements, les événements, les endroits sans masque. »

La directrice régionale de santé publique veut « couper la transmission juste avant Noël pour éviter que la hausse [des cas] ne se répercute chez les personnes plus âgées. » Les équipes de traçage de contacts, débordées, se concentrent d’ailleurs sur les « groupes plus vulnérables », comme les 60 ans et plus, les aînés vivant dans des résidences pour personnes âgées, les lieux d’hébergement en itinérance et les travailleurs de la santé, a précisé la Dre Drouin.

Les citoyens infectés sont désormais mis à contribution. Ils doivent aviser eux-mêmes les gens qu’ils ont côtoyés étroitement (à l’intérieur, sans masque et pendant plus de 15 minutes) 48 heures avant leurs symptômes ou leur test.  (voir encadré plus bas « Quoi faire en cas de symptômes ou de test positif »).

« On a envoyé plus de 2000 lettres à des familles dont les enfants sont associés à des éclosions dans leur classe, a ajouté la Dre Drouin. On [leur] a demandé de [s’]isoler. » La Santé publique les a invités à recourir à leur trousse de cinq tests de dépistage distribuée par les écoles, plutôt que de se présenter dans un centre.
 
Délestage

Le réseau de la santé montréalais est sur un pied d’alerte. Jeudi matin, 181 personnes atteintes de la COVID-19 étaient hospitalisées, ce qui correspond à une augmentation des hospitalisations de 60 % par rapport à la semaine dernière, a précisé Sonia Bélanger, présidente-directrice générale du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal et représentante du centre de commandement COVID-19 de la métropole.

Pour le moment, 550 lits sont réservés aux patients souffrant de la COVID-19 à Montréal. D’après les dernières projections, cette capacité pourrait être atteinte dès janvier. « Selon la situation, nous pourrions augmenter ce nombre de lits à 1000 dans les prochains jours », a indiqué Sonia Bélanger en point de presse.

Afin de rehausser le nombre de lits disponibles pour les patients infectés, les établissements de santé de la métropole ont commencé le délestage d’activités en cliniques externes et ambulatoires. « Les interventions chirurgicales sont réduites de 50 %, a ajouté Sonia Bélanger. Nous pourrions aller jusqu’à réduire l’ouverture de certaines petites salles d’urgence pour prêter main-forte aux endroits où il y aurait plus d’achalandage. » Aucune urgence en particulier n’a encore été ciblée, a-t-elle précisé lorsque questionnée.

D’autres mesures sont prévues, selon Sonia Bélanger. Des médecins spécialistes seront réaffectés à la vaccination et prêteront main-forte aux soins intensifs et aux urgences. Les omnipraticiens, eux, pourraient offrir leur aide dans les CHSLD, les résidences privées pour aînés et au soutien à domicile.

Sonia Bélanger s’est dite « assez inquiète » devant la flambée des cas, qui a atteint un sommet inégalé jeudi. Le réseau montréalais compte 1200 travailleurs de la santé en moins parce qu’ils sont positifs à la COVID-19 ou en isolement. À ceux-ci s’ajoutent 1000 employés absents pour d’autres raisons. « La pression est extrêmement importante », a-t-elle souligné.

​Quoi faire en cas de symptômes ou de test positif ?

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