par Christelle Néant.
Lundi 9 mars 2020, a commencé aux Pays-Bas le procès de quatre suspects concernant le crash du MH17 dans le Donbass le 17 juillet 2014. Comme beaucoup le craignaient, la façon dont l’enquête sur le MH17 a été menée et dont le procès va se dérouler ne laissent que peu de doute quant au fait qu’il s’agit d’un simulacre de procès, d’une vraie honte qui devrait faire baisser les yeux de tous ceux qui osent parler de « procès staliniens » en Russie.
Un témoin auditionné par le JIT parle de deux avions de chasse qui suivaient le MH17
Suite à leur documentaire « MH17 – Pour que justice soit faite », les journalistes Yana Yerlachova et Max van der Werff ont continué leur enquête sur le crash du Boeing Malaisien. Car l’enquête officielle souffre de nombreuses incohérences et se base sur des éléments peu fiables (des photos et vidéos manifestement falsifiées, des discussions sur Vkontakte à partir de faux comptes, etc), tout en rejetant, tout ce qui ne va pas dans le sens qu’ils veulent (à savoir la théorie du BUK russe).
Bonanza Media a ainsi obtenu des documents venant du JIT, des « MH17 leaks », qui leur ont permis d’avancer dans leur enquête. L’un d’eux est l’audition via Skype d’un témoin oculaire, Alexandre Bozenko, qui a témoigné avoir vu deux avions de chasse ukrainiens suivre le MH17 (voir la traduction anglaise de son audition).
Max et Yana ont décidé de vérifier ce témoignage et se sont rendus en République Populaire de Donetsk (RPD) pour interroger ce témoin. Et ce qu’il leur a dit a été intéressant à plus d’un titre.
Voir le témoignage d’Alexandre Bozenko sous-titré en français :
En effet, en plus de s’ajouter à la déjà longue liste de témoins connus qui ont déclaré à visage découvert face caméra avoir vu un ou plusieurs avions de chasse près du MH17 peu avant le crash, Alexandre Bozenko a pointé une incohérence d’une des premières écoutes téléphoniques publiées par le SBU comme preuve de l’implication de la RPD et de la Russie dans la mort des 298 personnes qui se trouvaient à bord du Boeing malaisien.
Comme le souligne Alexandre, les protagonistes de cette écoute téléphonique parlent d’un avion qui se serait écrasé non loin de la mine Petropavlovskaya. Or contrairement à ce que l’on pourrait penser, il n’y a pas de mine de ce nom-là près de Petropalovka, ou dans cette zone de la RPD.
Par contre il y a bien eu une mine Petropavlovskaya dans la région de Lougansk, à Lissitchansk. Si la mine est depuis longtemps fermée, un mémorial se trouve toujours à l’emplacement de ce qui fut la première mine du Donbass.
Or, le 14 juillet 2014, trois jours avant le crash du MH17, un avion de chasse ukrainien a été abattu dans cette zone. Il y a alors fort à parier que la conversation publiée par le SBU alors que la carcasse du MH17 fumait encore (version avec traduction en anglais ici), concerne cet avion militaire ukrainien abattu près de Lissitchansk et pas du tout le Boeing malaisien.
Cette conversation prouve d’ailleurs bien que les miliciens sont des locaux et pas des « envahisseurs russes » qui n’auraient pas su qu’il y avait une ancienne mine fermée depuis longtemps à cet endroit.
Un autre témoin infirme une des photos utilisée comme « preuve »
Un autre témoin, nommé A26, qui dit habiter à Kroupskoï, près de Torez, a écrit un e-mail à l’équipe d’enquête, qui a ensuite enregistré sa déposition par téléphone. L’homme dit qu’il a vu un avion de chasse ukrainien tourner autour de la ville quelques minutes avant que le MH17 ne tombe du ciel.
Il dit aussi qu’il n’a vu aucun missile être tiré depuis le sol, et qu’une des photos présentée comme « preuve » par le JIT qu’un missile BUK avait été tiré ne pouvait pas avoir été prise le 17 juillet 2014 à l’heure dite, car le ciel était fortement couvert et le soleil n’était plus visible au moment du crash. L’homme insiste sur le fait que son village est visible sur la photo qui montre la prétendue traînée du BUK !
Or si on regarde une carte, le « village » de Kroupskoï est en réalité une rue en périphérie de Torez, qui est en plein dans l’axe de la trajectoire du missile BUK, si on suit l’hypothèse du JIT et du DSB d’un missile tiré depuis une zone au sud de Snejnoye.
Si on trace une droite entre la zone de tir annoncée par l’équipe d’enquête et le dernier point fourni par le transpondeur du MH17, on se rend compte que si un missile BUK avait effectivement suivi cette trajectoire, le témoin l’aurait vu passer juste au-dessus de sa tête ! S’il n’a rien vu de tel, alors qu’il a remarqué un avion de chasse et le crash du MH17, c’est qu’il y a un souci avec l’hypothèse officielle.
Bataille d’experts autour des « preuves »
Mais ce ne sont pas les seules informations intéressantes issues de ces documents que se sont procurés les journalistes de Bonanza Media. D’autres révèlent les informations qui étaient à disposition du JIT (l’équipe d’enquête internationale) et la façon dont elles ont été analysées.
Ainsi, un rapport d’analyse par la police australienne des images fournies comme « preuves » montre qu’en 2015, un an après la catastrophe, l’équipe du JIT analysait encore des photos qui n’étaient manifestement pas des originaux ! Sont analysées deux images de Paris Match, celle de Torez, et celle de Snejnoye.
Aucune des images ne date du 17 juillet 2014, et plusieurs présentent même des anomalies de date, comme celle de Snejnoye, et de Torez qui ont une date de modification antérieure à la date de création de l’image. Face à cet argument soulevé par Bonanza Media avant l’ouverture du procès à La Hague, le procureur néerlandais a déclaré que cela était simplement dû au fait que les fichiers ont été copiés sur de multiples supports.
Le procureur balaye aussi d’un revers de main toutes les analyses disant que ces photos montrent des signes évidents de manipulation, en disant que l’Institut National de Criminalistique néerlandais ne voyait pas de telles traces.
Pourtant le test de la perspective, appliqué par le ministère russe de la Défense, à l’une des photos issues de la vidéo de Paris Match et à celle de Makeyevka, montre sans doute aucun que ces vidéos sont des montages.
Lorsqu’on fait une photo ou une vidéo, toutes les lignes horizontales parallèles de l’image vont se croiser en un point (ou une petite zone s’il y a de la déformation au niveau de la lentille de la caméra).
Exemple avec une image issue d’un cimetière allemand de la Seconde Guerre Mondiale situé en RPD :
On voit clairement que les lignes entre les pavés, et les autres horizontales se rejoignent toutes en un point.
Si on prend deux images venant de Bellingcat concernant des convois de BUK en Russie, on voit que cette règle s’applique parfaitement. La route, les camions, et les BUK ont des horizontales qui se rejoignent en un seul point.
Or si on prend l’image du BUK près du rond-point du Motel à Donetsk, on se retrouve avec trois points de perspective : un pour la route, un pour le camion et un pour le BUK (j’ai refait moi-même les lignes de perspective à partir de l’image originale, et j’arrive au même résultat que le ministère russe de la Défense).
Ce résultat montre que le camion et le BUK ont été ajoutés à la vidéo originelle sans respect pour les règles de perspective (vidéo qui est d’ailleurs plus qu’étrange avec le tripotage de la caméra par celui qui conduit juste avant de voir le BUK de près). De plus on voit une différence de qualité évidente entre le reste de l’image et le BUK qui ressemble à une salade de pixels.
L’excuse fournie disant que cela vient des reflets du soleil sur le pare-brise sale de la voiture ne tient pas la route. J’ai fait l’expérience de laisser mon pare-brise constellé de déjections d’oiseau sans le nettoyer correctement, pour tester un niveau extrême de saleté couplé à un ensoleillement maximum, en filmant la zone du même rond-point le 19 juin 2019, alors que j’accompagnais Max et Yana pour le tournage de leur documentaire.
On peut clairement voir, que même lorsque je longe un camion militaire aussi sombre que peut l’être un système BUK, malgré le haut niveau de saleté de mon pare-brise, la présence d’un éclat (dû à un éclat d’obus tombé dessus) et l’ensoleillement maximum, plus un double ré-encodage de la vidéo pour réduire sa taille puis ajouter le logo Donbass Insider, on voit bien plus de détails sur ce camion que sur le BUK visible sur la vidéo de Paris Match.
Il est tout de même bizarre que les systèmes BUK visibles côté russe soient systématiquement bien nets et respectent les règles de la perspective et pas ceux qu’on nous montre côté RPD.
L’argument du procureur disant qu’ils ont authentifié la vidéo de Paris match grâce aux méta-données (date et géolocalisation) qui « correspondent » à ce qui était attendu a de quoi faire rire n’importe quelle personne un peu versée en informatique.
J’ai en effet testé deux petits logiciels gratuits faciles à trouver sur internet pour tester sur une photo. Le résultat est simple : en 5 minutes j’avais ajouté des coordonnées GPS et trafiqué la date de création et de modification de l’image (qui date de mars 2020) pour faire croire qu’elle date du 17 juillet 2014.
Voir l’expérience (en anglais) montrant que les informations EXIF ne sont pas fiables :
En clair, si un an après la catastrophe, les différents pays du JIT en étaient encore à analyser des images qui n’étaient pas des originaux (ce que montre le document publié par Bonanza Media et qui a été authentifié par la police australienne elle-même), le fait qu’ils aient reçu par après des images ou vidéos avec la bonne date et la géolocalisation qui va bien ne prouve pas que ce sont des originaux fiables. Cela prouve juste que ceux qui les ont fourni ont eu largement le temps nécessaire pour trafiquer les méta-données si besoin était.
Pour dire les choses simplement : ces images sont irrecevables en tant que preuves, surtout dans une affaire aussi grave. Il aurait fallu les obtenir immédiatement après le crash du MH17. Un an après, c’est déjà trop tard, les éventuels falsificateurs ont eu tout le temps nécessaire pour trafiquer les fichiers.
Deux autres écoutes téléphoniques fournies par le SBU sont manifestement falsifiées
Surtout qu’il n’y a pas que les images qui souffrent d’un problème évident de falsification, les écoutes téléphoniques fournies par le SBU aussi. Pour rappel, Akash Rosen, un expert judiciaire malaisien spécialisé dans l’expertise de fichiers audio, avait prouvé l’an passé que la première écoute téléphonique (celle qui mentionne la mine Petropalovskaya) était trafiquée. Il avait remis à Bonanza Media un rapport d’analyse officiel complet.
Mais cette écoute téléphonique n’a pas été retenue comme preuve ni par le JIT, ni par le tribunal d’ailleurs (sous un prétexte bidon pour éviter de devoir admettre publiquement la falsification). Bonanza Media a donc demandé à Akash Rosen d’analyser d’autres écoutes téléphoniques retenues par le JIT. Et si le rapport final n’est pas encore prêt, le rapport intermédiaire qui a été présenté par Max et Yana la semaine dernière montre clairement qu’il y a là aussi des traces indiquant que ces fichiers audio ont été trafiqués.
Le procureur néerlandais a publiquement balayé cette expertise d’un revers de main en disant que de toute façon en étudiant les vidéos publiées sur Youtube par le SBU et JIT, forcément les fichiers sont édités et qu’une des conversations a été confirmée comme ayant eu lieu par un des protagonistes. Je vais démystifier les deux arguments.
Le premier montre que soit le procureur n’y connaît rien en analyse de fichier audio, ou qu’il est de mauvaise foi. Car il y a une différence entre juste couper des morceaux pour ne garder que l’intéressant pour le public, et falsifier complètement un fichier audio. Le rapport d’Akash Rosen montre clairement qu’il n’y a pas juste une édition pour diminuer la longueur du fichier. Des morceaux de phrase ont été coupés puis collés ensemble pour reconstituer une nouvelle phrase. C’est ce qui s’appelle falsifier un fichier.
Le deuxième argument c’est qu’un des protagonistes, Kozitsine, aurait admis que la conversation a bien eu lieu lors d’une interview. Sauf qu’en fait pas du tout. C’est l’interprétation que fait le journaliste, lorsque Kozitsine « répète » quelque chose qu’il a dit dans la conversation dont est extrait l’enregistrement audio. Mais à aucun moment Kozitsine n’admet ou ne dit qu’il a réellement dit ce qui a été diffusé.
Je vais vous donner un exemple pour bien comprendre. Si lors d’une conversation vous dites « Je déteste les meubles noirs, mais j’aime les gens », puis vous coupez les morceaux en gras et les intervertissez, vous obtenez : « je déteste les gens noirs ». La conversation d’origine a-t-elle bien eu lieu ? Oui. Si vous le confirmez, est-ce que cela veut dire que vous avez tenu les propos racistes issus de l’édition de la conversation d’origine ? Non bien sûr. C’est une falsification.
En plus quand on voit les propos que le « journaliste » de Gazeta.ru rapporte comme venant de Kozitsine, sur le fait qu’ils auraient une tête nucléaire à disposition, on a de quoi se poser des questions sur le niveau d’authenticité de l’interview. Or, dans le cas du MH17, les interviews falsifiées par les médias occidentaux ou russes d’opposition sont légion, ce qui fait qu’on ne peut pas exclure cette possibilité.
Or ces conversations audio manifestement trafiquées, servent de « confirmation » que les images du système BUK en RPD, manifestement elles aussi falsifiées, seraient vraies car les infos concordent. De nouveau partons sur un exemple. Si dans la droite ligne de la conversation trafiquée ci-dessus je fais un photomontage de vous avec un panneau disant « je hais les noirs », les deux falsifications (audio et image) se confirment l’une l’autre. Est-ce que pour autant elles sont vraies ? Non. Je les ai trafiquées exprès pour qu’elles racontent la même histoire !
Les MH17 leaks, l’envers du décor du JIT et ses drôles de méthodes
D’autres documents éclairent sur la façon dont l’enquête a été mené. Ainsi les minutes d’une réunion entre les membres du JIT montrent qu’en février 2016, un an et demi après la catastrophe, le JIT n’avait toujours pas reçu d’information de la part des États-Unis, alors que ces derniers ont clamé dès le début qu’ils avaient des images satellite de ce qui s’était passé. Plus tard, Fred Westerbeke, le procureur en chef du JIT avait déclaré qu’un officier néerlandais accrédité avait pu voir le rapport américain issu de l’analyse des images satellites, mais pas ces dernières directement. Ce qui est pour le moins étrange.
Lors d’une autre réunion, en janvier 2018, les propos tenus par plusieurs des participants sont assez choquants. Il faut d’ailleurs noter que lors de cette réunion, il n’y a pas de représentant malaisien. Ce qui semble confirmer ce que le Premier ministre malaisien avait déclaré l’an passé, à savoir qu’ils étaient tenus à l’écart d’un certain nombre d’éléments de l’enquête.
L’une des membres de l’équipe du procureur néerlandais, Anne, déclare au début de la réunion que les milices populaires n’avaient de toute façon pas le droit d’abattre un avion, fut-il militaire, car il ne s’agit pas d’armées dans un conflit international. Cette dame a une conception « fascinante » du droit. En clair selon elle, les habitants du Donbass auraient dû se laisser assassiner par le gouvernement ukrainien issu du coup d’État du Maïdan sans chercher à se défendre. Cette dame est-elle au courant que toute personne a le droit à la vie, et à défendre cette dernière et celle de ses proches ? Non parce que c’est inquiétant quand on lit une ânerie pareille de la part d’une procureure !
Puis ils discutent des témoins, de la façon de les amener « de leur côté » et de mener les auditions de ces derniers. Et c’est là qu’on a droit à un nouveau numéro de délire légal. Deux des membres de l’équipe de procureurs néerlandais, dont Anne, mettent en avant la possibilité de violer la souveraineté russe en contactant des témoins résidant en Russie sans en informer les autorités du pays. Personne n’y trouve rien à redire ! Ces gens qui glosent partout dans les médias sur la prétendue ingérence russe partout dans le monde, disent dans une réunion être prêts à violer la souveraineté russe pour interroger des témoins. Mais ce n’est pas le pire.
Car une fois tous d’accord sur ce point, on passe au stade suivant. Anne (encore elle), demande « Et qu’en est-il du fait d’attirer les témoins [de notre côté] par la ruse ? ». Là on doit se pincer pour vérifier qu’on ne rêve pas. Tous ont l’air d’accord à condition que cela soit mené comme une opération sous couverture par les Pays-Bas et non par le JIT. La personne représentant la Belgique dit que ça ne passerait pas légalement dans son pays, et qu’il faudrait plutôt pousser la personne à voyager dans un autre pays (pour l’arrêter là-bas).
Nous avons là sous les yeux l’approbation générale qui a permis au SBU d’aller kidnapper Vladimir Tsemakh en RPD l’an passé ! Et tout ça a été approuvé par des procureurs occidentaux, il faut le souligner ! C’est-à-dire par des gens censés défendre le respect de la loi, et qui passent leur temps à cracher sur le système judiciaire russe !
Ils passent ensuite à l’analyse des données radar fournies par la Russie. Les experts admettent que le premier set de données ne montre pas de manipulation des données par les Russes. Le reste de l’analyse montre que les experts radar néerlandais sont aussi peu compétents (ou politisés, ou sous pression des autorités) que les experts photo et audio. Alors qu’Almaz Antey qui a fabriqué le radar qui a fourni ces données, a affirmé qu’un missile BUK venant du sud de Snejnoye aurait dû être visible sur les données radar primaires brutes, les experts occidentaux disent bien sûr que non.
La question des avions de chasse est évacuée en mode « on ne voit rien donc il n’y a rien » sans tenir compte du fait que cette station radar n’est pas juste à côté du lieu du crash, et qu’à cause de la courbure de la Terre et du relief, tout avion se trouvant sous une certaine altitude ne sera pas visible pour ce radar civil. Or au vu des nombreux témoins qui ont vu des avions de chasse ce jour-là, et de la taille de ces avions, comparée à celle du Boeing 777, il est évident que ces avions volaient à plus basse altitude que ce dernier. Ce qui peut expliquer qu’ils n’apparaissent pas sur les données du radar civil (ce que les radars militaires russes ont vu c’est encore une autre histoire).
Le procès du MH17 est le procès de la honte
Tant dans les minutes de ces réunions que dans la déclaration du procureur à l’issue de la deuxième journée de ce procès, la russophobie des magistrats est évidente, et prouve que ce procès et l’enquête menée ont été politisés à l’extrême. Le problème c’est que pour chercher la vérité il faut éviter à tout prix de politiser une telle enquête criminelle, et ne pas désigner les coupables à peine le MH17 s’était-il écrasé au sol.
Lors de son discours du 10 mars 2020, le procureur néerlandais s’est lancé dans des diatribes enflammées contre la Russie, les médias russes et Bonanza Media, les accusant de désinformation et de mentir sans arrêt, et pour Moscou d’avoir changé de version comme de chemise. Le procureur utilise les accusations de falsification contre la Russie comme levier pour jeter tous leurs éléments à la poubelle, oubliant opportunément le nombre de falsifications impressionnantes du SBU, pourtant membre du JIT ! Le double standard dans toute sa splendeur.
Quant à la « désinformation » menée par la Russie, il s’agit en réalité de remises en question de l’enquête officielle, qui sont émises non seulement par Moscou, mais aussi par bon nombre d’experts et de journalistes indépendants, et qui sont justifiées. L’Ukraine est un des suspects potentiels, et elle fait partie de l’équipe d’enquête. Dans quel pays démocratique un policier dont la femme aurait été assassinée a le droit de faire partie de l’équipe qui va enquêter sur ce crime ?
Comme beaucoup de gens l’ont prouvé avec des analyses parfois très poussées des photos, vidéos et bandes audio fournies comme « preuves » par le JIT, il y a des signes de falsification de ces éléments. De plus les témoignages qui ne vont pas dans le sens voulu par le JIT sont ignorés, comme les multiples témoins qui parlent d’avions de chasse.
Quant aux changements de version de la Russie, présenter cela comme le fait que cela montrerait que le pays n’est pas fiable pour enquêter là-dessus, c’est du délire. N’importe qui étudiant les enquêtes sur les crashs d’avion sait qu’en temps normal l’équipe d’enquête passe par plusieurs scénarios potentiels, et peut changer de scénario « favori » avant de trouver celui qui colle le plus aux preuves. C’est l’inverse (désigner de suite le coupable et le scénario et ne pas en dévier d’un iota pendant toute l’enquête) qui est rare pour ne pas dire anormal.
Et beaucoup de choses dans ce procès ont de quoi faire passer les procès staliniens et ceux de l’Inquisition pour des procédures appliquant de hauts standards de justice ! Ainsi certains témoins seront totalement anonymes pour leur « sécurité », soi-disant parce que la Russie pourrait s’en prendre à eux. Du délire total. Dois-je rappeler que Tsemakh a été enlevé chez lui avec usage de la violence par le SBU, c’est-à-dire par l’Ukraine, et non par la Russie !!
L’un de ces témoins nommé M58 doit témoigner avoir vu le missile BUK être tiré depuis ce fameux champ au sud de Snejnoye. Ce même champ non loin duquel habite Valentina Kovalenko, qui a confirmé l’an passé à Bonanza Media que rien n’avait été tiré depuis ce champ ce jour-là ! C’est-à-dire la même chose que le fameux témoin de Kroupskoï ! De plus il faut se rappeler qu’à cette époque l’armée ukrainienne encerclait Saour Moguila à 5 kilomètres à peine du lieu supposé du tir du missile BUK !
En clair ce système de missiles BUK, planté là tout seul au milieu d’un champ était une cible facile pour l’artillerie ukrainienne dès qu’elle l’aurait repéré ! Autant dire que dès que le missile aurait été tiré, le système aurait été pris pour cible par l’armée ukrainienne, et détruit sans autre forme de procès !
Avec un témoin anonyme facile de lui faire dire n’importe quoi. Y compris des faits auxquels il n’a pas pu assister. Derrière ce sigle M58 se cache peut-être un nationaliste ukrainien qui se trouvait à Kiev ou à Lvov. Étant totalement anonyme il sera impossible de confirmer si cette personne était réellement sur place ce jour-là ! Et on veut utiliser ça comme « preuve » ??? Pourquoi ne pas lui faire témoigner qu’il a vu une soucoupe volante, avec des extra-terrestres qui ont remis des armes secrètes à la milice de la RPD tant qu’on y est rayon délire judiciaire ?
En plus dans son témoignage, d’après le procureur néerlandais, cette personne certifie avoir vu le BUK avec des officiers « russes » qui parlaient avec un accent « russe ». Rien que cela a fait rire bon nombre de commentateurs russophones justement. Parce que c’est quoi l’accent russe ??? Celui de Moscou, Grozny, Ufa, Ekaterinbourg, Vladivostok ? Écoutez parler Poutine, Kadyrov et Choïgou et dites-moi lequel parle avec un accent russe !
C’est comme dire de quelqu’un qu’il parle avec l’accent français ou belge. Ça n’existe pas ! Il y a un accent de Paris, un de Lille, un de Metz, un de Toulouse, un de Marseille, un de Bruxelles, un de Liège, un de Charleroi, etc. Mais il n’y a pas plus d’accent russe que d’accent français ou belge !
Une affaire aussi grave que le crash du MH17 mérite bien plus de transparence de la part de l’équipe d’enquête, des experts, et des juges. Il est inacceptable que les juges envisagent de ne laisser que trois mois à la défense pour analyser les 36 000 pages du dossier, et de ne pas en fournir la totalité aux familles des victimes qui sont pourtant parties civiles dans cette affaire.
Depuis le début cette enquête sur le crash du MH17 et le procès qui en est issu sont menés dans la plus totale opacité, avec l’aide des médias de masses qui relaient sans bouger une seule virgule la parole officielle. Le fait de diffuser les débats en direct sur Internet n’y change rien. Des témoins anonymes, un dossier trop dense et fourni à la dernière minute aux avocats de la défense, l’absence de traduction du dossier en russe, alors que tous les accusés sont russophones, des « preuves » faciles à falsifier authentifiée sur base d’éléments eux aussi faciles à falsifier, des expertises opaques fournissant des conclusions étranges pour bien des experts extérieurs à l’équipe d’enquête, et j’en passe.
Ce procès du MH17 est une parodie de justice et une honte pour les Pays-bas et tous ceux qui soutiennent ces méthodes encore pires que celles des procès staliniens ou ceux de l’Inquisition tant décriés par l’Occident.
source : http://www.donbass-insider.com/fr/2020/03/12/mh17-le-proces-de-la-honte-a-commence-aux-pays-bas/
Source: Lire l'article complet de Réseau International