La descente aux enfers se poursuit pour le prince Andrew. D’après une information du tabloïd britannique The Sun reprise par plusieurs médias, la justice américaine aurait convoqué le prince héritier de la couronne britannique pour l’interroger sur ses liens privilégiés avec le défunt milliardaire Jeffrey Epstein, mort en prison le 10 août 2019 après avoir été arrêté dans une affaire de trafic sexuel de mineurs et de pédophilie.
Le deuxième fils de la reine Elisabeth II, 60 ans, est sommé depuis des mois de s’expliquer sur ce qu’il savait des activités de son ami américain. Toutefois, Andrew a jusqu’à présent toujours refusé d’être interrogé par les procureurs de New York qui enquêtent sur le réseau de trafic sexuel de Jeffrey Epstein. De plus, il nie fermement tout «acte criminel» de sa part.
Andrew pourrait être convoqué pour témoigner sous serment
Début mars, le procureur fédéral de Manhattan (New York) avait affirmé qu’Andrew avait «fermé la porte à toute coopération» avec la justice américaine dans l’enquête.
Selon The Sun, la demande d’«assistance juridique mutuelle» (MLA) qu’aurait envoyée le département de la Justice des Etats-Unis (Department of Justice, DoJ) au ministère britannique de l’Intérieur, en vertu d’un traité bilatéral datant de 1994, permettrait aux enquêteurs américains soit de demander un témoignage volontaire, soit de le convoquer devant un tribunal britannique en tant que témoin dans les mois à venir, voire de témoigner sous serment.
La défense d’Andrew attaque la justice américaine
La défense d’Andrew a diffusé une longue mise au point après la publication d’informations par The Sun et des médias américains.
«Le duc d’York a proposé au moins trois fois son assistance en tant que témoin au département de la Justice» (DoJ), ont assuré ses avocats. «Malheureusement, le DoJ a réagi à nos deux premières propositions en violant leurs propres règles de confidentialité» en affirmant qu’il n’avait pas coopéré, selon la défense du prince, qui accuse le DoJ de «vouloir peut-être rechercher la publicité plutôt que d’accepter l’assistance proposée».
Autre son de cloche du côté du procureur de Manhattan Geoffrey Berman qui a twitté ce 8 juin : «Le prince Andrew a encore cherché aujourd’hui à se présenter faussement au public comme ayant hâte de coopérer avec l’enquête fédérale alors qu’il a plusieurs fois refusé de caler un entretien avec les autorités américaines et nous a informés clairement il y a près de quatre mois qu’il ne se rendrait pas à un tel entretien.»
Les autorités britanniques n’ont pour l’instant pas répondu à cette requête présumée.
Une lente descente aux enfers
Le cauchemar du prince avait commencé en août avec la publication aux Etats-Unis de documents de justice. Une femme, Virginia Roberts, qui se présente comme ancienne esclave sexuelle de Jeffrey Epstein, y affirme avoir eu à trois occasions des relations sexuelles avec le prince, auxquelles le milliardaire l’aurait contrainte, lorsqu’elle avait 17 ans, entre 2001 et 2002.
Le duc d’York a toujours démenti ces allégations, assurant qu’il ne connaissait pas Virginia Roberts. Cependant, la publication d’une photo la montrant à cette époque, enlacée par le prince, mettait à mal cette version. Par ailleurs, un autre cliché montrait le prince en train de se promener à New York avec le financier alors même qu’il avait été condamné et emprisonné pour pédophilie en 2008.
Pour se défendre, Andrew avait accordé en novembre à la BBC une longue interview qui a tourné à la catastrophe, les arguments du prince ne parvenant pas à convaincre l’opinion publique.
Lâché petit à petit par les entreprises et les associations avec lesquelles il travaillait, il a fini par annoncer en novembre 2019 son retrait de la vie publique et se fait désormais discret.