Sauf couille dans le potage, dans moins de deux mois, Donald Trump sera de nouveau président des Etats-Unis. La face du monde en sera-t-elle changée ? À suivre le Donald comme son ministre Kennedy, nous devrions entrer dans une ère nouvelle, et même inédite, de l’humanité. Une apothéose de la vertu, au sens à la fois le plus élémentaire, le plus grandiose et le plus humain. Dans cette tectonique géopolitique, idéologique et finalement spirituelle en forme de broyeuse, dans cette apocalypse à l’envers que d’aucuns annoncent cyclopéenne, qu’arrivera-t-il donc à la France ? Et au minuscule Macron ?
En exclusivité pour les lecteurs de Profession-Gendarme, les premiers jours d’un mandat totalement vertigineux que l’homme orange à la mèche d’or nous a, sans déconner, promis.
Imaginez ce scénario dément.
Trump arrive entier au 20 janvier 2025. Ni boîte crânienne explosée, ni accident d’Air Force One, ni Filet-O-Fish au césium 137, ni héros illuminé lors d’un bain de foule pourtant hautement sécurisé, ni mort subite dans son sommeil. Non, intact, beau comme l’Antique, le Donald, le teint mordoré au soleil de Floride. C’est alors que le rêve commence.
« La guerre est la pire chose qui ait été inventée. »
A peine investi, dans le célèbre bureau ovale de la Maison-Blanche, sous l’œil de youtubeurs triés sur le volet pour deux milliards de spectateurs, il va téléphoner à Vladimir Poutine.
Avant d’empoigner le combiné, le Donald explique avec son art des phrases simples : « Car il faut d’abord arrêter la guerre. »
Au bout du fil, il affirme à son homologue russe : « La guerre est la pire chose qui ait été inventée. »
Les deux hommes en tombent d’accord. Un rendez-vous est fixé.
Une semaine plus tard, à bord d’Air Force One, le 47e président états-unien s’envole pour Moscou.
Il laisse derrière lui un État profond en voie de démantèlement : depuis huit jours, des vagues d’arrestations ciblées à forte portée symbolique frappent les différents échelons de la CIA, du FBI et même du Pentagone. Toutes les strates de l’appareil d’État sont touchées. Les hautes sphères de la société civile ne sont pas épargnées.
Deux heures au Kremlin
Vladimir Poutine accueille Donald Trump à l’aéroport de Moscou. Les retrouvailles sont plutôt cordiales. Sitôt rendus au Kremlin, après une brève allocution, les deux chefs d’État s’enferment pour discuter en tête-à-tête. Cette fois, nulle caméra, nul micro pour capter l’échange.
En janvier 2023, accusant Biden d’être en Ukraine, par sa faiblesse et son inconséquence, responsable d’une guerre effroyable, le Donald se faisait fort de ramener la paix en 24 heures. Face à Vladimir, deux petites heures seulement lui sont nécessaires. Après cet entretien éclair au regard de l’ampleur de ses conclusions et de l’immensité de ses conséquences, le président Trump prend la parole en premier.
Les mains libres, défiant tous les pronostics et tous les tabous, il annonce avoir « accédé à la totalité des demandes russes », « logiques et raisonnables », qui tiennent du reste en peu de mots :
Annexion par la Fédération de Russie de l’arc Kharkov-Odessa, qui prive l’Ukraine de toute façade maritime et ouvre la voie au rattachement de la Transnistrie à la Russie.
Sur ce dernier point, le Donald « tient à préciser » que ceci n’est pas une demande russe. Lors de leur échange, le président Poutine a simplement proposé de maintenir le statut actuel d’État autonome de la Transnistrie. « Mais, ajoute le Donald, la Transnistrie décidera peut-être, comme elle l’a déjà fait par le passé, son rattachement à la Russie. Le cas échéant, les Etats-Unis n’y verrons pas d’inconvénient. Je le dis en gage de bonne volonté et de définitive sincérité, et au nom du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. »
Vladimir Poutine applaudit à cette annonce. Toute la salle d’honneur du Kremlin se lève dans une puissante et respectueuse ovation.
Nouvelle frontière ukrainienne
Poursuivant l’exposé, Trump explique que le reste de l’Ukraine, l’Ukraine « kiévienne », est finlandisée, « pour son plus grand profit » : la Russie s’engage à la pourvoir en énergie, gaz et pétrole, tandis que l’Occident, véritable responsable assumé de la guerre, participe à sa reconstruction.
« Afin que l’Ukraine, la « frontière », redevienne le pont nécessaire entre la Russie et l’Occident » déclare en substance, à son tour, Vladimir au fil d’un exposé historique de circonstance.
Reprenant l’image du « pont » à son compte, Donald ajoute que « Kiev, berceau de la Russie, est aussi une fille de l’Occident ».
Sous les yeux stupéfaits des journalistes du Monde, de Libération, de France-Inter, de LCI, et à vrai dire, de la quasi totalité des médias français et mondiaux, Vladimir Poutine, loin d’en prendre ombrage, répète la formule trumpienne, et rappelle que « la Rus’ de Kiev fut fondée par des Vikings voilà plus de mille ans ».
De Chine en Fouquier-Tinville
Un mois plus tard, le même Donald, dans un second et stupéfiant tête-à-queue diplomatique qualifié d’ « historique » par le New York Times, reconnaît à Taïwan « le droit de retrouver un jour ou l’autre la Chine », « puisque cette belle île est chinoise depuis des siècles, tout le monde le sait ».
La presse française s’enthousiasme, à l’exemple de Macron et Von der Leyen, le retournement de veste étant en vogue à Paris comme à Bruxelles.
D’autant que les arrestations de Larry Fink (BlackRock), de Bill Gates (Microsoft), d’Anthony Fauci (Big Pharma), entre autres figures emblématiques de l’ancien monde, dès la première semaine du mandat, n’en finissent plus de propager leur onde de choc de l’autre côté de l’Atlantique.
Ces ondes dévastatrices finiront par donner des ailes à un Franz-Olivier Giesbert au bord de l’apoplexie, érigé sur CNews en Fouquier-Tinville médiatique du « macronisme coupable de colossales hautes trahisons et autres abominables crimes ». Toute la presse faisant chorus.
Destitué par le Parlement constitué en Haute Cour, aussitôt privé de son immunité présidentielle, Macron sera immédiatement arrêté et traduit en justice. Le procès, relativement rapide puisqu’il ne prendra que deux semaines, se soldera par une peine de prison à perpétuité dans des conditions drastiques, avec indignité nationale et tout ce qui s’ensuit.
Dément, non ? Ne me dites pas que vous y avez cru !
Alexandre Gerbi
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