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par Robert Bibeau
L’article qui suit est un ballon-sonde que la revue Politico a pour mission de propager parmi les capitales occidentales afin de vérifier la réaction des vassaux européens engagés, malgré eux, dans le chaos ukrainien. Considérons que la guerre américaine en Ukraine s’inscrit dans l’offensive mondiale de la puissance étatsunienne pour stopper son déclin économique, commerciale, financier, et par conséquent politique, diplomatique, idéologique et militaire. Pourtant, l’hégémon américain a déjà perdu la guerre économique, commerciale et financière qu’il livre au nouvel Empire chinois émergent – son véritable adversaire dans cette galère génocidaire.
La puissance américaine déclinante est déterminée à affronter militairement son adversaire chinois afin de détruire ses capacités de production et ses capacités d’accumulation de capitaux – finalité ultime du système économique capitaliste déclinant. Afin de préparer cet affrontement militaire entre géants nucléaires, le Pentagone s’est résolu à mener une guerre par proxy ukrainien interposé contre le proxy russe représentant de l’Empire chinois émergent.
Cette guerre d’investigation (test et validation d’armes nouvelles et de tactiques innovantes), menée en Europe, vise à prendre la mesure des capacités militaires de l’OTAN et de la Russie, le Chevalier Noir de l’hégémon chinois. Cette guerre régionale d’investigation vise également à séparer drastiquement et définitivement les pays de l’OTAN de leur fournisseur d’énergie. Comme le disait Donald Trump «On ne fait pas la guerre à celui qui nous vend le carburant». Enfin, cette guerre d’investigation vise à renforcer l’unité stratégique et la cohésion tactique des vassaux de l’Alliance Atlantique en prévision de la Grande Guerre atomique…
Ces objectifs étant maintenant atteints, croit le Pentagone, la seconde phase des préparatifs de guerre doivent commencer. Depuis quelques semaines, le gouvernement américain redouble ses attaques contre la Chine et il laisse le soin aux sous fifres – porte-paroles européens
(Allemagne, Pologne, Italie, etc.) et à la Commission européenne de Bruxelles (dont la vindicative commissaire von der Leyen. L’UE est surinvestie dans le projet de guerre ukrainien) de vilipender la Russie et de cajoler le laquais Zelensky que l’on voudrait convaincre de rester en poste à Kiev pour encore quelque temps, le temps de transférer le fardeau de cette guerre génocidaire sur les épaules des gouvernements européens piégés dans le réduit ukrainien.
L’article de Dave Decamp (ci-dessous) présente les trois hypothèses présomptueuses sur lesquelles s’appui le Pentagone pour proposer un « gel à la coréenne » de l’interminable conflit ukrainien.
Premièrement, le ballon d’essai du Pentagone présuppose que la Russie est empêtrée dans ce conflit et qu’elle cherche une issue à tout prix. Cette hypothèse est fausse. La puissance russe n’a pas croulé sous les sanctions économiques, commerciales et financières qui l’ont forcée à se trouver de nouveaux clients et de nouveaux partenaires et à rompre ses relations commerciales et monétaires (dollars) avec les pays de l’OTAN ses ex-clients, la véritable raison de ces sanctions qui frappent durement les pays européens avides de matières premières et d’énergie.
Cette première hypothèse postule également que la Russie a épuisé tous ses recours militaires et qu’elle a virtuellement perdu la guerre d’Ukraine, ce qui est totalement faux. La bataille de Bakhmout qui s’achève montre à l’évidence que la Russie maîtrise cette guerre d’attrition (destruction systématique de l’armée adverse) que l’Ukraine et l’OTAN sont en train de perdre malgré le recrutement de mercenaires en Orient et en Afrique, et malgré le dumping d’armes désuètes des arsenaux occidentaux. La Russie dispose encore de deux millions de réservistes alors que l’Ukraine est à court de réservistes et que son économie est détruite ce que confirme le politicologue Dmitry Orlov.
La seconde hypothèse sur laquelle se fonde le Pentagone stipule que les pays européens de l’OTAN sont prêts, consentants et capables d’assumer une guerre prolongée aux portes de l’Europe contre un ennemi déterminé, premier fournisseur mondial de matières premières et d’énergie, disposant de plus de 5000 ogives nucléaires et soutenues par la première puissance industrielle mondiale – la Chine. Cette hypothèse est totalement irréaliste et farfelue. On ne doit pas oublier que la Russie joue son avenir en tant que nation dans cette guerre par procuration alors que l’Europe ne peut espérer davantage que l’enlisement, la faillite et la destruction dans cette aventure au service de l’hégémon Américain déchu.[1]
La troisième hypothèse sur laquelle repose la stratégie d’enlisement du Pentagone implique qu’au cours des années à venir la situation économique et sociale mondiale sera stable et sous contrôle du Grand capital mondialisé et de ses larbins politiciens stipendiés. Rien n’est moins certain en ce monde de crises systémiques catastrophiques. La crise économique mondialisée ne fait que commencer et la réaction des prolétaires s’annonce radicale comme le laisse présager la bataille des retraites en France et les grèves en Grande-Bretagne. Partout, le prolétariat résiste farouchement à la dégradation de ses conditions de vie et de travail, particulièrement en Europe et les masses laborieuses – salariées – ne sont pas du tout disposées à se sacrifier comme chair à canon dans cette guerre par procuration. Déjà en Ukraine et en Russie des milliers de conscrits ont déserté cette guerre génocidaire.
Décidément les stratèges de l’administration Biden devraient renoncer à transformer la guerre génocidaire «en Ukraine en un conflit gelé pendant des années, voire des décennies, à l’instar de la situation dans la péninsule coréenne». Le prolétariat européen n’aura pas la patience du prolétariat coréen.
source : Les 7 du Québec
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