D’après un rapport de la Cour des comptes, la police et la gendarmerie rencontrent des difficultés croissantes pour retenir leurs agents, phénomène qui s’est intensifié depuis 2020, période durant laquelle ces institutions ont du mal à recruter.
« Le record du nombre de départs au sein de la police et de la gendarmerie a été battu en 2021, puis de nouveau dépassé en 2022. » Comme le relate Le Monde, dans un rapport sur l’exécution budgétaire de la mission « Sécurités » pour l’année 2022, communiqué au gouvernement le 13 avril, la Cour des comptes s’inquiète d’un niveau sans équivalent de départs, « un phénomène de fond installé depuis la fin de la crise sanitaire ».
Ce mouvement de fond, qui a déjà atteint des niveaux records en 2021 et qui s’est intensifié en 2022, s’explique moins par les départs à la retraite qui sont restés relativement stables, que par la concurrence avec les polices municipales. Ces dernières attirent de plus en plus de policiers et de gendarmes en raison de conditions de travail et de rémunération plus attractives. Cette tendance est également alimentée par une augmentation des démissions d’élèves en cours de formation et une hausse des détachements dans d’autres administrations. Par exemple, les détachements dans la police ont augmenté de 50 %.
Les pouvoirs publics sont contraints de dégrader la qualité des recrutements, comme en témoigne la forte augmentation du taux d’admission au concours de gardien de la paix, qui est passé de 2% en 2014 à 18% en 2020, et qui atteint même 20% chez les sous-officiers de gendarmerie.
L’analyse de la Cour des comptes souligne également les limites de la politique d’incitation indemnitaire et indiciaire généreuse menée par les gouvernements successifs depuis 2016. Selon la Cour, plus de 730 millions d’euros ont été alloués à ces mesures suite à la signature de protocoles antérieurs, et entre 2023 et 2027, 1,5 milliard d’euros sont prévus. La Cour note que la hausse de rémunération dont ont bénéficié les forces de l’ordre est l’une des plus fortes et rapides dans la sphère de l’État. Cependant, la Cour invite le ministère de l’Intérieur à promouvoir une “politique globale différente” en mettant l’accent sur l’amélioration des conditions de travail des personnels et la gestion dynamique des ressources humaines.
Source : Actu Forces de l’ordre
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