Par Moon of Alabama – Le 5 octobre 2022
Les médias » occidentaux » continuent de dénazifier l’Ukraine en prétendant que les formations nazies de ce pays, qu’ils ont longtemps décriées, sont désormais une collection inoffensive de célébrités.
On peut suivre ces changements en lisant cette série d’articles du New York Times :
Sur son gilet pare-balles figurait un symbole couramment utilisé par le bataillon Azov, une organisation paramilitaire néo-nazie ukrainienne.
Les défenseurs du Bataillon Azov ukrainien, que le F.B.I. appelle « une unité paramilitaire » notoirement connue pour son « association avec l’idéologie néonazie« , nous accusent de faire partie d’une campagne du Kremlin visant à « diaboliser » le groupe.
La semaine dernière, Facebook a déclaré qu’il faisait une exception à ses politiques de lutte contre l’extrémisme pour autoriser les éloges de l’unité militaire d’extrême droite ukrainienne du bataillon Azov, « strictement dans le contexte de la défense de l’Ukraine, ou dans leur rôle en tant que partie de la Garde nationale ukrainienne. »
Ces scènes proviennent de vidéos partagées en ligne ces derniers jours par le régiment Azov, une unité de l’armée ukrainienne, qui affirme qu’elles ont été prises dans les bunkers en forme de labyrinthe situés sous la tentaculaire aciérie Azovstal à Mariupol, en Ukraine.
Comme je l’ai écrit précédemment :
Ce qui était autrefois « une organisation paramilitaire néo-nazie ukrainienne« , dont le FBI a dit qu’elle était connue pour son « association avec l’idéologie néo-nazie« , a d’abord été qualifiée d’ »extrême droite » avant de devenir une « unité de l’armée ukrainienne » normale.
Aujourd’hui, le New York Times a rajouté un niveau à cette évolution en transformant un communiqué de presse du gouvernement ukrainien en un récit larmoyant sur les retrouvailles des libérés du bataillon Azov libérés avec leurs familles :
Les commandants du célèbre bataillon ukrainien Azov ont tenu une réunion émouvante avec leurs familles en Turquie, ont déclaré des responsables ukrainiens, en hommage aux combattants libérés des prisons russes, le mois dernier, dans le cadre du plus grand échange de prisonniers depuis le début de la guerre.
Parmi les 215 prisonniers de guerre ukrainiens libérés dans le cadre de cet échange figurent 108 membres du bataillon Azov. La défense par le groupe de l’usine sidérurgique Azovstal à Marioupol – la ville portuaire du sud décimée par les forces russes au cours des premiers mois de la guerre – est devenue un symbole puissant des souffrances infligées par la Russie et de la résistance organisée par l’Ukraine.
Selon les termes de l’échange, les commandants du bataillon doivent rester en Turquie – qui a négocié l’échange – jusqu’à la fin de la guerre. Après des mois d’attente, ils ont été réunis avec les membres de leur famille lundi, selon une déclaration du bureau du président ukrainien Volodymyr Zelensky et des photographies distribuées par le service de presse présidentiel ukrainien.
« Il y a beaucoup d’émotions« , a déclaré la première dame d’Ukraine, Olena Zelenska, qui a assisté à la réunion, dans un message sur Telegram. « La route vers ce moment a été longue et difficile. Finalement, ils ont pu s’embrasser« .
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Mme Zelenska a déclaré avoir transmis aux membres du bataillon Azov « les remerciements de l’Ukraine, du président et de tous les gens pour lesquels ils se battent. »
Comment quelqu’un travaillant au New York Times peut-il ne pas avoir honte de ce blanchiment d’une organisation profondément fasciste.
Le NYT est loin d’être le seul média « occidental » à agir de la sorte. Il m’a été facile de trouver une quarantaine d’articles dans les médias main stream qui, entre 2014 et avril 2022, ont abordé de manière critique l’idéologie nazie « controversée » d’Azov et d’autres milices ukrainiennes. Puis le récit a brusquement changé, transformant ces groupes fascistes en patriotes inoffensifs.
D’autres ont fait des analyses similaires :
Afin d’avoir une meilleure idée de l’évolution de l’approche des médias canadiens en matière de couverture du Régiment Azov (anciennement le Bataillon Azov) au fil des ans, nous avons recherché toutes les mentions du groupe dans les archives du Toronto Star, du Globe and Mail et du National Post. Nous avons également cherché sur le site Web de CBC News, ainsi que dans certaines de leurs émissions. Les 90 mentions uniques que nous avons trouvées (au 10 août) ont été compilées, la description d’Azov fournie dans l’article ou l’émission étant notée à des fins de comparaison.
Nous avons constaté que ces organes d’information (et les agences de presse sur lesquelles reposait une grande partie de leur couverture) allaient de la reconnaissance directe de l’idéologie néonazie d’Azov à la suggestion que le groupe est simplement « controversé » ou a un « passé douteux« . Certains rapports ne comportaient aucun qualificatif et présentaient simplement le groupe comme une autre unité militaire ukrainienne luttant contre la Russie.
Ce ne sont pas seulement les médias, mais aussi les politiciens qui ont fait volte-face, passant de la condamnation d’Azov et d’autres groupes nazis à leur accueil comme invités à Washington DC.
Le 27 mars 2018, The Hill rapportait :
Le Congrès interdit de livrer des armes à la milice ukrainienne liée aux néo-nazis
Une disposition peu remarquée dans le projet de loi sur les dépenses gouvernementales de 2 232 pages adopté la semaine dernière interdit aux armes américaines d’aller à une milice ultranationaliste controversée en Ukraine qui a ouvertement accepté des néonazis dans ses rangs.
Les projets de loi de dépenses adoptés par la Chambre des représentants au cours des trois dernières années comprenaient une interdiction de fournir de l’aide américaine au bataillon Azov ukrainien, mais la disposition a été supprimée chaque année avant l’adoption finale.
Cette année, cependant, le projet de loi omnibus de 1 300 milliards de dollars signé la semaine dernière stipule qu’ »aucun des fonds mis à disposition par cette loi ne peut être utilisé pour fournir des armes, une formation ou toute autre assistance au bataillon Azov« .
« La suprématie blanche et le néonazisme sont inacceptables et n’ont pas leur place dans notre monde« , a déclaré le représentant Ro Khanna (D-Calif.), qui a ouvertement critiqué la fourniture d’une aide létale à l’Ukraine, dans une déclaration à The Hill mardi. « Je suis très heureux que l’omnibus récemment adopté empêche les États-Unis de fournir des armes et une aide à la formation au bataillon néonazi Azov qui combat en Ukraine. »
Un an plus tard, cette formulation a de nouveau été supprimée du projet de loi omnibus sur les dépenses.
Trois ans plus tard, les mêmes nazis sont accueillis par des membres éminents du Congrès :
Le représentant Démocrate californien Adam Schiff, qui fut celui ayant le plus poussé en avant le canular Trump-Russie, a invité des néo-nazis servant dans le bataillon Azov d’Ukraine au Capitole des États-Unis et les a rencontrés lundi.
« La gauche américaine s’affiche ouvertement avec les nazis tout en peignant son opposition politique intérieure comme des nazis qui présentent un danger pour la démocratie« , a noté Sean Adl-Tabatabai dans une analyse de News Punch du 27 septembre.
Comme ils semblent vite oublier.
Il y a tout juste trois ans, 40 sénateurs américains ont signé une lettre demandant que le Bataillon d’Azov soit ajouté à la liste des organisations terroristes.
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Cependant, lorsqu’il a été rapporté que le bataillon Azov était au cœur de la lutte contre l’invasion de la Russie cette année, les Démocrates et leurs alliés des médias traditionnels les ont traités davantage comme des héros que comme des terroristes, disent les critiques.
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Au cours de leur visite, les soldats ukrainiens auraient remercié le Congrès américain pour les milliards d’aide qu’il a approuvés jusqu’à présent… et auraient ensuite demandé davantage.
Il existe toute une série de photos de membres du Congrès et de sénateurs Démocrates rencontrant de tels groupes, postées par Daria Kaleniuk, directrice adjointe d’un groupe d’activistes ukrainiens appelé Anti-Corruption Action Centre. Ce Centre d’action contre la corruption est une organisation non gouvernementale financée par le gouvernement américain et basée à Kiev. Avec le controversé Bureau national anticorruption ukrainien, il s’agit d’une force d’exécution politique qui accuse quiconque en Ukraine de « corruption » dès qu’il s’écarte de la ligne dictée par les États-Unis. En juillet, il s’était même attaqué à Zelenski :
[De nombreux experts politiques et militants anti-corruption ont considéré que la révocation d’Ivan Bakanov, chef du service de renseignement ukrainien, le SBU, et d’Iryna Venediktova, procureur général du pays, par décret présidentiel, était le signe que Zelenskyy profitait de son autorité extraordinaire en temps de guerre pour consolider son propre pouvoir.
« Ce n’est pas une démarche pour faire ce qu’il faut. Il s’agit d’une manœuvre visant à obtenir un contrôle accru sur nos principaux organes d’application de la loi« , a déclaré Tetiana Shevchuk, avocate et militante au Centre d’action anticorruption basé à Kiev, dans une interview.
L’Anti-Corruption Action Center, financé par les États-Unis, encourage maintenant les visites de fascistes au centre du pouvoir américain. Les Démocrates les accueillent. Leur haine de tout ce qui est russe leur permet de s’allier avec les pires personnes que l’on puisse imaginer, tandis que les médias grand public cachent l’idéologie haineuse de ces personnes.
Moon of Alabama
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone
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